Rencontre en ligne: Oui, mais pas que.

Mais même il y a dix ans on mettait pas 3 j à répondre. Et même le texte seul ça faisait de belles choses.
C'est juste que si vous aimez pas ça c'est pas votre canal de communication. Mais ça existe. Dans des mots on peut très bien voir quelque chose d'aussi touchant que dans une mimique ou un sourire à un moment donné.
L'esprit peut être autant séduit par des informations écrites que "corporelles". Au final tout dépend de comment tu interprètes le signal et ça ça dépend de ta culture, ta personnalité...

Les sdr j'ai presque envie de dire ça n'a rien à voir avec ça.
Ou ça a tout à voir.
Il y a autant de différences entre deux mecs qui draguent en bar ou la rue que sur un sdr.
Un comme moi va considérer chaque fille qui pique son intérêt comme unique et importante et où aucune n'est "une de plus", d'autres feront de l'abattage, d'autres s'impliqueront mais avec une certaine mesure (qui tend parfois à une recherche de rentabilité. Mais c'est une question qui s'applique en vrai aussi:
"Je vais passer la soirée avec cette fille mignonne que j'aime bien mais avec qui baiser est plus qu'incertain ou je vais avec mon pote dans cette soirée où il y a que des inconnues et avec une ambiance qui facilite beaucoup la baise?"

Donc les histoires de paresse et de consumérisme et autres, mauvais procès d'intentions.
Je crois pas qu'une fille que j'ai dragué sur le net mais jamais trouvé paresseux.
Charmant, drôle, barré, sexy, surprenant oui, mais c'était pareil en vrai.

C'est sûr que le physique manque parfois. Mais justement ça fait monter la pression.
"J'aimerais voir tes yeux quand tu m'as écris ça". Ce genre de choses. Si ça fait pas travailler votre imagination, si vous auriez pas envie de sauter dans la voiture direct pour faire 60(0 (0)) bornes et la rejoindre quand vous ressentez un truc qui vous fait dire ça, effectivement contentez vous du "réel".
(Et quant à m'expliquer en quoi les mots sont moins réels, on en reparlera avec Sand et Musset. Si l'histoire avec un grand H retient ça, je crois pas que vous puissiez vous permettre de nier que ça existe).

Le débat est en train de partir dans la différence entre communication non-verbale et le pouvoir d'évocation de l'écrit, mais même si il est évident que la communication non verbale en face a face est plus puissante que le meilleur des écrits, ce n'est pas vraiment le sujet.

Tout ça c'est pour dire que toute façon, il faut se rencontrer le plus rapidement possible. Les grandes histoires d'amour épistolaires, c'est que dans les romans que ça existe.

Selon une étude Parship la premiére raison pour laquelle les mecs utilisent les sites de rencontres c'est parce qu'ils manquent de confiance en eux (1 mec sur 2), la seconde c'est qu'ils ne se trouvent pas assez attirants pour séduire (je n'ai jamais saisi la différence entre les deux mais passons). Ils y sont parce que la plupart n'a ni l'activité sociale qui leur permet de rencontrer des filles ni la compétence ou le courage d'aller adresser la parole à une inconnue.

Which is the most universal human characteristic - fear or laziness? Louis Mackey

Ces insécurités sont rentables. On leur propose un moyen de zapper ce moment de la rencontre qui leur fait si peur. Moment fort puisqu'en terme de ressenti c'est assez puissant pour en figer quelques uns sur place au point de préférer dégainer leur smartphone pour géolocaliser de la poupoune. C'est dommage parce que précisèment ce moment correspond à une activation des circuits dopaminergiques qui va coder l'instant de la rencontre et motiver l'envie de revoir la personne qui a provoqué cet émoi. On rate la première marche de l'escalade du désir en somme et ce n'est pas neutre pour la suite.

A titre personnel, ce n'est pas problématique et je me fous que les gens se rencontrent depuis leur smartphone en faisant caca ou en s'adressant la parole quand ils se croisent. Au contraire, si ça peut permettre d'aller vers une rationnalisation des rencontres amoureuses grâce à des algorithmes développés à partir des informations de millions de célibataires c'est parfait. Il n'y a pas de raison qu'on y parvienne pas à plus ou moins long terme.

(Et quant à m'expliquer en quoi les mots sont moins réels, on en reparlera avec Sand et Musset. Si l'histoire avec un grand H retient ça, je crois pas que vous puissiez vous permettre de nier que ça existe).

Convier la correspondance de Sand et Musset pour défendre le flirt pas tchat il fallait oser, c'est rigolo. Ce qui est d'autant plus rigolo, c'est que j'entretiens justement plusiieurs correspondances épistolaires qui m'apportent beaucoup de plaisir.

Je me permets juste de penser que les sites de rencontres sont devenus le supermarché de la rencontre par ça toute l'apparence de la solution de facilité, ça occupe le temps quand on fait caca on qu'on prend les transports. Cela permet aussi de remettre à plus tard l'acquisition d'une paire de bollocks pour aller parler à la jolie brune qui nous fait de l'oeil à l'autre bout du bar.

Cela induit aussi la formation d'une image déformée et davantage idéalisée de l'autre qui est fréquemment suivie d'une relative déception au moment de la rencontre physique.

C'est aussi pour ça que j'en viens de plus en plus à l'idée que la drague via le net, c'est de la drague low-cost. Le coût dont il est question n'étant pas celui de l'argent dépensé, mais de l'investissement consenti. C'est pour ça aussi que c'est tellement souvent si decevant...

C'est un excellent résumé.

Et quant à la question (initiale) de savoir si on peut séduire sur le net, on peut en tout cas créer suffisamment d'intérêt pour aboutir à un rendez-vous. Et à ce jeu, le mec séduisant IRL aura l'avantage également en virtuel. Pour les autres, une app pourra leur donner l'impression trompeuse d'avoir accés à un "large panel" de filles mais ça revient à passer une couche de vernis sur un étron pour le faire reluire. Beaucoup y passeront un temps infini pour des résultats trés sporadiques plutôt que de traiter le probléme de base afin de devenir autonomes et d'obtenir des résultats pérennes.

Maintenant pour être constructif.
Sur un site de rencontres, poour séduire pensez "produit":

- Photo impeccable (et consensuelle, on tape large)
- Une catch phrase en 80-140 caractéres pour attirer l'attention
- Un texte commercial décrivant le bénéfice pour l'acheteur (4-5 lignes max.)
- Un résumé des Key Selling Points les plus pertinents
- Une invitation à l'action pour closer le deal

Blusher, qu'est-ce que tu préconises concrètement pour ne pas tomber dans ce piège virtuel et optimiser au mieux les rencontres réelles ?

D'être capable de faire sans.

Mais même si il est évident que la communication non verbale en face a face est plus puissante que le meilleur des écrits, ce n'est pas vraiment le sujet.

Mais pourquoi ? C'est pas parce que tu y es plus sensible ou que ça te plait plus que c'est forcément mieux. Sérieusement. Autant je suis la première à concéder le fait qu'on peut exprimer beaucoup, énormément dans les non-dits, dans les gestes, dans les sourires, dans les regards, dans tous ce qui va venir chatouiller nos sens, autant concédez-nous le fait qu'on puisse exprimer beaucoup par les mots. Que pour certaines personnes des longs mails ou de longues lettres sont bien plus qu'un moyen de parler de la pluie et du beau temps. Qu'on peut mettre beaucoup de son âme dans ses écrits, qu'on peut jouer avec les mots, avec les doubles sens, avec les choses qui sont dites implicitement entre les lignes.

A la base, l'idée c'était juste nuancer un peu les propos de Zaik quand il dit qu'on ne séduit pas via internet. Je suis pas entrain de dire que je préfère les rencontres par internet ou que je préfère les longs écrits à la communication non verbale. Non. Mais il y a des personnes qui, sans que j'ai eu besoin de les voir, ont su me toucher, me séduire, me plaire, par plein d'aspect. Et il y a des personnes avec qui j'ai très peu échanger verbalement qui ont aussi su faire la même chose.

Aujourd'hui on a ls SDR, il y a dix ans c'était msn, il y a 20 ans c'était les petites annonces. Tout n'est pas bon dans le net, je vous l'accorde, vraiment. Je suis la première à ne plus utiliser les sites de rencontres parce que c'est quelque chose qui ne me plait pas. MAIS, le net ce n'est pas que des échanges de 3 messages sur AUM. Je ne sais pas si vous avez vu "Her" par exemple, mais, même si ce n'est qu'un film, il y a des choses très vraies qui y sont montrée. Et pourtant jamais ils ne se rencontrent, jamais ils ne se touchent, jamais ils ne sentent.

on sélectionne sur la base de critéres non pertinents, on développe une impression trompeuse de choix illimité et on oublie les basiques nécessaires pour aborder une inconnue mais qu'à cela ne tienne. L'heure n'est pas à la poésie ni à la spontanéité mais à la consommation et à l'optimisation.

En quoi les critères sont-ils non pertinents ? En quoi sont-ils moins pertinents que d'aller parler à une fille dans la rue juste parce que tu la trouve jolie. Autant je trouve beaucoup de choses justes dans certains de tes propos, autant je ne vois pas en quoi un mec qui utilise "Tinder" consomme plus qu'un mec qui se fixe comme objectif "Aujourd'hui je vais rester à cet endroit et aller aborder 15 filles". Oui, effectivement, Tinder c'est plus confortable que la rue dans ce sens là. Mais les critères ne sont pas moins pertinents.
Le problème ce n'est pas les SDR, ce n'est pas le net, c'est l'utilisation que certains en font. Mais comme certains ont une utilisation du SPU tout aussi peu rationnelle.

En quoi les critères sont-ils non pertinents ? En quoi sont-ils moins pertinents que d'aller parler à une fille dans la rue juste parce que tu la trouve jolie.

Le problème ce n'est pas les SDR, ce n'est pas le net, c'est l'utilisation que certains en font. Mais comme certains ont une utilisation du SPU tout aussi peu rationnelle.

Moins pertinents parce nous sommes trés mauvais pour identifier a priori (avant de l'avoir rencontré en chair et en os) ce qui ferait un partenaire compatible. C'est à la rencontre qu'on décèle (ou pas) cette compatibilité. Je pourrais chercher les études d'Eli Finkel notamment sur le sujet. Des études pointent aussi que la phase d'échange virtuel entretient une idéalisation souvent excessive qui retombe comme un soufflet.

L'envie, le désir, la connivence ce sont des choses qui se passent précisément sous le seuil de la conscience, on n'est pas dans le 100% rationnel pour ces choses-là, cela ne t'a pas échappé.

Aujourd'hui on a le net, il y a dix ans c'était msn, il y a 20 ans c'était les petites annonces. Tout n'est pas bon dans le net, je vous l'accorde, vraiment.

Ce qui a changé entre temps, c'est que c'est devenu un phénoméne de masse.

Par ailleurs, il est intéressant de noter que les couples qui se forment à partir d'une mise en contact par site de rencontres jouissent d'un moindre support social de la part de leur cercle d'amis (y compris par rapport à ceux qui se rencontrent dans un bar). Or ce support social est un bon prédicteur de la durée du couple.

MAIS, le net ce n'est pas que des échanges de 3 messages sur AUM. Je ne sais pas si vous avez vu "Her" par exemple, mais, même si ce n'est qu'un film, il y a des choses très vraies qui y sont montrée. Et pourtant jamais ils ne se rencontrent, jamais ils ne se touchent, jamais ils ne sentent.

L'intimité amoureuse avec une intelligence articificielle, ça laisse rêveur en effet.

Je suis la première à ne plus utiliser les sites de rencontres parce que c'est quelque chose qui ne me plait pas.

Bon, on est d'accord alors.

Juste pour être clair, je n'ai pas la prétention d'aller contre un phénoméne irréversible. Prenons juste la juste mesure du changement en profondeur de nos modes d'appariement.

Pour tempérer mon propos, je dirais que les sites de rencontres sont parfait pour les timides. Tout le monde ne se paiera pas le luxe de rencontres réelles faute d'avoir une vie qui offre suffisamment d'opportunités et/ou les compétences sociales nécessaires. Ne soyons pas élitistes.

Jsh, les mecs qui font des sessions de street avec 15 abordages par session c'est un phénomène isolé, un tout petit point dans le paysage de la drague et des rencontres. Tinder et consorts c'est un phénomène de société qui représente une part non-négligeable et grandissante de l'équation.

Ouais, je pense que c'est un bon faux débat.

>En soi, les choses se passent à la rencontre réelle et c'est tout à fait vrai.
>Cependant dire qu'on ne peut pas séduire par ces médias c'est faux

Je veux dire j'ai connu (et de plus en plus) d'histoires ou on s'échange quelques messages, on se chauffe, et la fille vient directement chez moi ou je vais chez elle pour du physique.

Je me souviens d'une fois en septembre, ou j'avais commencé à flirter, c'est parti très vite en échange photo très hot, et à un moment la fille me dit "viens chez moi maintenant, je te suce en vrai".
J'y suis allé, et voila.

Et c'est sympa. Des trucs comme ça j'en ai de plus en plus après qu'une fille m'ai dit cash qu'elle voulait venir chez moi pour faire l'amour en guise de premier RDV.
On s'était juste vraiment plu physiquement, et ce qu'on a eu en échange a fait ressortir qu'on avait de quoi s'entendre. C'était une fille aventureuse et forte, donc elle a pris le pari de se voir direct comme ça en vrai. C'était une rencontre magique qui m'as retourné le cerveau, voilà pile un an.
Depuis j'ai appris et je sais faire la même chose à mon tour.

Les sites de rencontres c'est un outil. C'est comme tout. Ca réponds à des règles et des atouts pèsent plus que d'autres par ce biais.
Mais c'est comme tout: si t'es perdu, que tu sais pas séduire en général, que tu te réfugies dedans, c'est naze.
Si t'as une conception toute moisie et peureuse des relations, c'est naze.
Si t'es pas attirant c'est naze.
Si t'oses pas, c'est naze.
Si tu penses que c'est gagné d'avance, c'est naze.

Comme tout le reste. Après c'est comme tout, on aime ou on aime pas, ça marche ou ça marches pas. Pour certains ça marche et bien (entre autres moyens), et c'est pas des discours idéologiques qui vont changer quoi que ce soit de toute manière.

Les gens continueront d'aller et de chopper en soirée, en cercles sociaux et par hasard.

So fucking what?
Ça change le fait qu'on puisse se plaire autrement que pour la simple attirance physique au départ? Genre "j'aime bien ce qu'elle pense"?
Faut être timide pour ça? Faut être asocial, ou dans le besoin côté femmes?
Ou faut juste pas avoir la sensibilité d'un bulot?

Ça empêche de poursuivre une rencontre trop éphémère qui se perdrait dans l'oubli si c'était pas par le net?
Non.
Donc tout ça c'est de la mauvaise foi. Blusher en atteste lui même en parlant de ses correspondances (au passage, si pour toi ça marche pour d'autres aussi. Pourquoi si c'est sur le chat d'un site ça pue de suite? ). Donc quel est le point de revenir encore sur les sdr? On est tous d'accord que trop c'est mal.
Et qu'il faut avoir une vie équilibrée.
Mais c'est pareil quand on fait du street
Combien de mecs vivent que par ça? Est ce que c'est mieux qu'un mec qui aura une bonne vie sociale et drague un peu sur le net?