Un peu de psy : les mères et les fils...

Note : 14

le 02.08.2009 par vagabond_du_net

44 réponses / Dernière par Azygos le 07.03.2010, 10h47

Etat d'esprit / psychologie / dev perso / vie intérieure.
Un forum pour celles et ceux qui s'intéressent au dev perso, à l'équilibre intérieur, à la psychologie. Surmonter ses blocages, ses croyances limitantes, nourrir et développer ses forces, etc.
Merci pour ta réponse vagabond_du_net

A mon sens : non! Il y a des adultes "dans la merde", qui ne peuvent pas louer un appart'... parce qu'ils n'offrent pas assez de garanties financière (revenus trop faibles) ou sont trop justes financièrement pour économiser 2, 3 voire 4 mois de loyer !
...
- si la caution solidaire est requise... ce n'est pas nécessairement signifiant car exigence d'une société qui accepte de moins en moins le risque (tout en prenant des marges pour risques accessoirement)
- mais s'il n'y a pas indépendance financière... donc pas la capacité, par exemple, d'économiser pour payer une caution... il me semble qu'on ne peut pas parler d'adulte... l'importance étant moins dans le montant que dans la dépendance
Tu veux donc dire qu'une personne n'ayant pas le capital nécessaire au paiement d'une caution n'est pas un adulte ? Ouch ! T'es dur :lol: Révélation, je suis toujours le bébé de ma maman ! Ce que je ne comprend pas c'est que la conclusion contredit l'introduction.

Pour certains, l'alternative est de rester vivre chez ses parents (et j'ai d'autres collègues dans ce cas). De ce fait, ils ne font pas la plupart des tâches quotidiennes d'un adulte. Et, du coup, j'enchaîne sur la première partie de ta réponse.

Je voulais simplement signifier que la séparation enfant/adulte n'est certainement pas noire ou blanche mais, plutôt grise. L'exemple que j'ai donné est bien le cas d'un étudiant rentré dans la vie active (comme tu l'as souligné). Et, donc, les personnes actives n'ayant pas quitter le cocon familiale ? Certaines vont donner des sous aux parents pour marquer, justement, l'indépendance financière mais, sont dispensées de toutes les tâches d'adulte : régler les factures, faire les commissions, se préparer à manger, etc. certaines fois, ça va encore plus loin : maman lave le linge, fais le lit et passe l'aspirateur dans la chambre. Il y en a même qui demande mon secret pour repasser des chemises :lol: Personnellement, j'ai du mal à parler d'adulte dans ces cas là.

Mon message peut paraître simple mais, au moins ce sont des choses que je comprend et qui ne me paraissent pas du tout hors contexte (enfin... celui sur lequel on a dévié en tout cas).

Et encore, je me penche uniquement sur des problèmes matériels ! Je vous laisse le soin de parler de la psychologie parce que pour l'instant les recherches que j'ai faites me donnent des réponses (ou plutôt la façon dont je les interprète) contradictoires.
Ayant vécu "à la campagne" durant ma jeunesse, le permis de conduire était un genre de rite de passage... obligatoire pour acquérir un minimum d'autonomie géographique. Mais un homme n'est pas reconnu tel parce qu'il a le permis, non ? Laughing
Je viens aussi de la campagne (plutôt le bord de mer en fait :P ). Nous, le rite de passage c'était plutôt le dépucelage (mais on avait pas de bonnes)... qu'est ce qu'on pouvait être naïf :mrgreen:


Pour le reste, qui concerne un peu plus le sens premier de ce topic je suis d'accord avec toi (pas d'objection :P)


Yann
Tu veux donc dire qu'une personne n'ayant pas le capital nécessaire au paiement d'une caution n'est pas un adulte
Presque... disons qu'une personne n'étant pas capable de SE DONNER LES MOYENS n'est pas un adulte. Tes copains qui vivent chez leur parents... peuvent économiser pour ensuite pouvoir payer une caution, non ? Si c'est ce qu'ils font... je les considérerai comme des adultes, si c'est pour se payer une PS3 et rester chez leurs parents... ben non.

Je ne pense pas qu'un adulte REALISE tout ce qu'il veut... mais qu'il définit ses priorités et SE DONNE LES MOYENS POUR REALISER ce qu'il veut faire suivant ces priorités.

Normalement, l'indépendance / l'autonomie (financière, affective...) est une priorité haute...
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  • [0] Merci ! :) par nnay
je voudrais qu'on revienne à la question d' OKAPI : ce qu'on peut apporter à nos enfants,
ou aux enfants des autres si c'est plus facile, :)

le côté matériel, financier de ce débat m'indispose..

l'argent a tous les pouvoirs, il est le grand Etalon dans notre société ; STOP !
les gens ont aussi un côté affectif, intellectuel, cérébral ... sexuel, oups, j'oubliais.. (normal, j'ai été comblée, gavée ce we, rire..)

à mon avis l'indépendance est intellectuelle etc.. pas financière !
l'argent n'a que le pouvoir qu'on lui donne, et c'est tout, on ne règle pas tout avec la finance, heureusement ; on doit s'en servir, la maitriser. point.

il y a des tas de gens de toutes sortes, de tout âge, qui ont besoin de caution financière, (pas de tuteur, ou curateur..nuance) , à un moment ou à un autre de leur vie, ça ne veut pas dire qu'ils sont irresponsables! ils font avec le système, obligé ! (meme moi !)
(la liberté c'est de choisir ses chaînes, n'est-ce pas Vagabond? sujet de philo d'une bonne année puisque j'en faisais partie : 16/20, je suis fière de le dire).

j'ai loué plusieurs fois des apparts à des jeunes n'ayant ni CDI ni caution, rien que la poisse, eh bien, tant pis pour le risque, je ne cautionne pas cette société de fric ;
et je n'ai jamais été lésée ; ensuite ils ont eu de" l'envahi", cdi, amis, etc.. de temps en temps il faut faire confiance à la personne qui a un discours responsable, raisonnable, correct ; (et j'avais besoin de ces loyers pour vivre, vraiment !)

bon, je reviens sur l'indépendance, l'immaturité, l'autonomie : que la personne habite n'importe où, lave ou pas ses chemises, soit sans revenus.. ce qui compte pour son équilibre et celui de son entourage, c'est qu'elle soit responsable, consciente du deal en cours avec les autres, qu'il y ait acceptation des deux côtés du fait de ces choix ..
on n'a pas à juger ce que les gens aiment, font de leur temps et de leur argent ;
là ça serait perversion, possession ;

on va pas les "castrer", les dévaloriser, parce qu'assistés ;

je donne un exemple fictif : je donne de l'argent tous les mois à mon fils pour gérer son appart, ses loisirs, ect..
bien qu'assisté financièrement, il est responsable, autonome, adulte dans sa façon de faire ses choix, et n'a pas de compte à me rendre sur ses achats, il est indépendant ; et si j'ai envie de repasser son linge, c'est que j'en ai envie..
(ça serait plutôt l'inverse, il fait ça mieux que moi et je n'aime pas ça, mais je lui ai transmis mon savoir, il en fait ce qu'il en veut !)

le fait de transmettre des valeurs et des savoir-faire à ses enfants ne constitue pas une obligation qu'ils les perpétuent ou les acceptent ;
ce qui nous sécuriserait, c'est clair, par le fait qu'on ne se serait pas trompés s'ils adhèrent ;
on peut être aussi dans la discussion ;

j'en vois qui imposent des "choix" (avec souvent une contrepartie financière, ex: je te désire, pardon, je te déshérite... cf les 2 mn du peuple :lol: )

mais c'est vrai que les garçons de ma génération devaient se débrouiller seuls pour "être des hommes" et à ce que j'en sais, il y a eu du gâchis ...
en réaction, je passe tout ce que je peux à mon entourage, dans la discussion ; la vie est échange, interaction, accomodation ;
aussi, il faut former les gens à écouter, faire confiance, donc donner l'exemple...
autrement ça reste du bla-bla, et des discours de vieux cons .
Précision sur le "dérapage" financier/matériel : ce n'est qu'un révélateur... pas le seul et unique critère... Je connais des "hommes" financièrement autonomes, mais qui malgré leur age ne sont toujours pas adultes ! Idem pour d'autres qui financièrement dépendant du système (donc... pas d'une personne!) qui m'apparaissent comme adultes soit parce qu'ils ont fait le choix de profiter du système et se maintiennent dans cette situation ("moralement" discutable peut-être mais... c'est leur choix) ou tentent de s'en sortir.

Sur l'aspect intellectuel de l'indépendance : c'est une autre composante. Mais je connais quelques normaliens brillants... ou certains chercheurs... :-))
Donc considérer adulte quelqu'un d'intellectuellement indépendant, pour autant que cela puisse s'estimer, ne peut parait pas non plus la panacée... et je connais aussi des adultes qui n'ont pas les capacités intellectuelles de comprendre le monde dans lequel ils sont, ou de faire des choix toujours judicieux... généralement, ils apprennent "à la dure", en se faisant avoir une ou deux fois... mais ils aboutissent à ce qu'ils veulent ensuite !

L'indépendance émotionnelle/sentimentale me parait aussi un critère compliqué à évaluer... je ne développerai ni la passion, ni le One-itis... y'a tout ce qu'il faut sur le site !!! :-))


J'en reviens à ma définition "l'adulte se donne les moyens de faire correspondre la réalité à ses besoins et non pas d'adapter ses besoins à la réalité"...

En tant que père, je veux que ma fille puisse faire ses choix (donc apprendre à choisir, prioriser, évaluer les options... démarche intellectuel et émotionnel) et ensuite se donner les moyens de vivre selon les choix qu'elle aura fait... ce qui ne lui interdira pas de les remettre en cause mais uniquement parce que ses priorités auront changées, pas parce qu'elle ne réussira pas a réaliser ses choix.
La discussion part sur le rapport parent/enfant, mais quid du rapport mère/fils ? Marie, puisque tu es là, que pourrais-tu nous dire sur le fait d'éduquer ton fils pour en faire un homme, et pas seulement un garçon adulte ? Ton témoignage serait là aussi très intéressant.

Pour ma part je n'ai qu'une fille, qui est elle aussi la plus belle, la plus intelligente, la plus adorable etc. :mrgreen:
@Okapi :
Pour ma part je n'ai qu'une fille, qui est elle aussi la plus belle, la plus intelligente, la plus adorable etc.
Pas possible : c'est moi qui l'ai !!! Mais elle peut être la deuxième plus belle, plus intelligente, plus adorable... :mrgreen: :lol:
un mâle adulte m'a dit un certain soir, sans se sentir concerné le moins du monde (=moi c'est pas pareil..):
"j'ai 2 filles adorables, pourvu qu'elles ne tombent pas sur des salauds ! j'ai peur"!
mon ex aussi l'a dit : " une fille, ça m'aurait trop fait flipper avec tous ces salauds.."
et d'autres : "cachez vos poules, je lâche mon coq !"

j'en ai connu un charmant, du même genre, j'essayais des petits noms qui pourraient lui aller ;
il m'a arrêtée aussi sec en disant : je veux que tu dises "je suis ton HOMME" ;
là, j'ai ressenti toute l'intensité du mot HOMME , qui n'a rien à voir avec Maître, Mari, Mâle, Amant ; (et ça ne lui allait pas du tout) ;

Un mot qui indique la plénitude de l'adulte responsable, respectueux de sa compagne et de son rôle à tenir dans la famille et la société ;
il a des "épaules", il assume ; il est complet ;
on l'emploie même pour des enfants parfois : "c'est un vrai petit homme" ;
il a peur comme tout le monde, mais courageux, il maitrise, réfléchit, prend des décisions, respecte ses engagements ;
ça se voit dans son attitude sereine, son regard décidé ; il connait la vie, la prend telle qu'elle est .

comment je fais concrètement avec mon fils ? je vais y réfléchir plus et je reviens ;

mais en gros, j'ai essayé :
de lui faire comprendre la réalité/rêve,
de ne pas faire trop de non-dit, secrets, cachotteries (là, j'ai peut-être exagéré, il était un peu jeune pour prendre conscience de tout ce que je lui ai fait partager, mais je pensais que parler vrai était plus important )
je lui ai fait confiance, en lui parlant,
lui ai laissé faire des expérimentations, prendre des risques, afin de se construire, de prendre confiance en lui et mettre la bonne distance avec les autres ;
je lui ai prouvé qu'il était une personne importante et indispensable, aimée ;

beaucoup de pression, je sais, est-ce grave que l'enfant devienne homme trop tôt ?
ce n'est pas incompatible avec ses jeux je pense, (plein de copains qu'il a encore actuellement), sa vie scolaire (réussie), les câlins et les histoires avant de dormir, le bricolage avec papa, les cadeaux, etc..

sauf que les yeux grands ouverts sur la vie, un jour, petit, il a dit à son père "papa, tu manques de "sériosité" ! il fallait le dire, c'est lui qui l'a fait...
c'était un petit bout d'homme qui parlait, qui avait fait le point, et qui avait raison ; ça fait mal...
mais doit-on faire autrement ?
Juste pour relancer le débat, après un rapide scan des annonces de nana de adopterunmec (je ne fais pas de pub pour le site...) dans la catégorie MILF (~35 ans... la mienne... et dans mon coin: sud essonne) :
Un homme UN VRAI ! Un avec des C........

J'explique : J'aime les hommes qui savent ce qu'ils veulent et ou ils vont. Les "largués de la vie", les "je ne sais pas", les "j''voudrais bien mais je peux pas", les "peut-etre" etc... bref les indécis qui ne savent pas ou ils ont mal : ne perdez pas vos points avec des "charmes" perdus a tort ! Idem pour les jeunots !!!
Unl alliage entre classe, virilité, culture...voilà un homme qui me ferait bien rêver ;)
juste en passant... :mrgreen:
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  • [0] Mdr !! par Bunny Rose
Selon l'historienne Yvonne Knibiehler, l'amour de la mère pour son fils ne se révèle "particulier" qu'au cours du 19eme siècle, et c'est pourquoi Freud s'y intéresse.
On passe de la mère distante du début 18eme à la maman surprotectrice, via J.J. Rousseau, enfant sans mère, qui a idéalisé l'amour maternel.

La prétendue "relation privilégiée" entre mère et fils s'installe à cette époque parce que les mères bourgeoises (frustrées?) investissent leur fils, qui a tous les pouvoirs, pour comprendre et atteindre le monde extérieur à la famille, le monde des hommes, plus stimulant, plus valorisant.

Freud lui-même est issu d'une telle mère.
Il décrit le lien mère/fils comme éternel et universel ;
Ce n'est vrai qu'en partie.
Tout change selon le contexte culturel, l'environnement social.

A mesure que la société se transforme, les comportements individuels évoluent, les affects aussi.
Les sentiments familiaux ne sont pas des faits de nature, éternels et universels.
Ils sont induits par un certain fonctionnement de la famille, qui varie selon les lieux, les milieux, les moments, les cultures.

Dans les sociétés patriarcales toute transmission passe par les hommes.
Les mères qui élèvent un fils sont honorées, vénérées.
Elles intériorisent cette préférence mère/fils ; ce lien se renforce quand ce fils est unique, ou avec l'aîné, l'héritier.

Le fils unique grandit plus vite que les autres enfants, plus vite responsabilisé ;
Mais il est souvent exclu des groupes, trop gentil ou trop capricieux .
Vu l'énorme investissement qui pèse sur lui, il veut être parfait, ça crée un mal-être ;
Il a envie de rupture d'avec ses parents, mais aime la sécurité qu'ils lui procurent ;
L'attachement privilégié
perdure, car depuis la révolution féministe, la mère perçoit la vulnérabilité du garçon, son manque de modèles identificatoires ;
Même la mère la plus féministe n'ignore pas la souffrance de son fils ; la tendre maman apprend à devenir aussi une éducatrice responsable ;
A l'enfant "désiré" le meilleur est dû, puisqu'on lui a imposé la vie.

Ce lien est loin d'être toujours idyllique :
Il arrive qu'une mère se venge sur son fils de ce que son père ou son mari lui ont fait subir ;
Certaines tourmentent l'enfant par sadisme (Poil de carotte de J. Renard, Vipère au poing de H. Bazin).
Certains sont confiés à des nourrices, envoyés en pension, etc...

Quoiqu'il en soit, la mère donne au fils une image de la femme, soit maternelle, soit séductrice, soit éducatrice, et influence sa vision de la femme pour plus tard.
Le regard d'un homme sur les femmes est conditionné par le souvenir qu'il a de sa propre mère.

L'amour de la mère a la fonction de nourrir la part féminine du fils.
Elle l'aide à s'ouvrir, à exprimer ses émotions.
C'est un homme capable de tendresse.
Une mère ni trop absente ni trop envahissante dégage une sécurité communicative.
Stimuler un enfant, c'est porter sur lui un regard d'amour et d'intérêt pour ce qu'il a d'unique.
Ne jamais faire à sa place ce qu'il peut faire, mais l'encourager et le soutenir dans ses efforts d'autonomie.


"Il faut savoir ne pas être mère
: ne pas contrôler, ne pas intervenir, ne pas juger." (mères à perpétuité)


Les hommes de la vie d'une femme sont : son père, son mari, son fils.
L'amour mère/fils naît avant que le bébé soit là ;
* fierté de permettre la continuité de la lignée, des transmissions ;
* il est porteur du phallus qu'elle n'a pas, elle devient une femme complète ;
* c'est la réincarnation d'elle-même en homme ;

Toute femme a le fantasme que ce bébé ressemble à son papa, et qu'elle revivra des sentiments éprouvés autrefois ;
elle vit avec son fils une sorte d'Oedipe inversé ;
Or pour le fils, l'Oedipe consiste justement à rester dans cet amour pour la mère ;
D'où la difficulté de se décoller l'un de l'autre !

Le bébé garçon renvoie ensuite à son partenaire.
Souvent la mère enceinte imagine porter un "double" de son homme :
"ce sera mon chéri petit garçon!"

La mère qui a un fils est jalouse de l'amour privilégié qu'elle lui porte et que ne lui a pas porté sa mère, parce qu'elle était une fille !
ça réveille une douleur : une rivalité mère-fille mal vécue jusqu'à tard dans l'âge adulte souvent, et une compétition fils-fille pour avoir la même place dans le coeur de la mère.

Une femme déçue par son conjoint aime trouver dans son fils un autre vis-à-vis masculin tout proche.
Si une mère "désire ailleurs", ça donne de l'air à chacun d'eux.
Le père doit jouer son rôle pour couper le cordon et que le fils s'identifie à lui ;
L'enfant va tuer symboliquement son père pour prendre sa place d'homme.
Il le remboursera d'une dette de vie en devenant père à son tour.

Arthur H. :
"c'était hyper-énervant que ma mère veuille me protéger parce que, quelque part, ça m'empêchait d'être libre, de grandir normalement. Il y avait toujours cette tension-là.
J'avais l'impression que je n'arriverais pas à être un mec si je ne coupais pas le cordon ; on était très fusionnels, on était un couple."

Roseline Bachelot :
"Le simple fait de t'imaginer plus tard t'aurait privé de ta liberté. Je préférais te regarder évoluer. J'ai essayé de te donner un trousseau de clés pour ta liberté."

J. Lanzmann :
"Il y avait autant d'amour que de haine, elle ne supportait pas que je ressemble à mon père, que je sois roux, etc.."


En général, le fils fugue, se révolte, met une distance, pour pouvoir se construire, face à une mère trop protectrice, trop envahissante, trop intrusive.
Certaines mères par contre génèrent un manque par leur absence, leur pudeur affective, leur autorité. ("les parents ne sont pas là pour être aimés, mais pour éduquer").

Quel que soit le scénario, il y a une distance à partir de l'adolescence, jusqu'à ce que l'enfant soit à son tour en couple ; (couper le cordon pour être un homme) ;
Et avec l'arrivée des petits-enfants, la "belle-mère" peut se montrer une très bonne "grand-mère", et (re)trouver de la complicité avec son fils.
Certains qui ne communiquaient jamais, le font étonnamment tous les jours à partir de 35/40 ans, éprouvent de la tendresse et l'envie de protéger à leur tour cette mère "qui ne se rendait pas compte".

Benjamin Castaldi :

"A plus de quarante ans, on appelle ses parents tous les jours, bizarrement.
Beaucoup plus à 40 qu'à 25 ou 30 ans;
A 20 on veut couper le cordon, à 40 on a besoin de reconstruire."


Un grand nom pour finir :

MARIE, mère de Jésus, une mère oedipienne mais non castratrice ! :D




à suivre : les pères et leurs filles
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  • [+1] Constructif par Oxymore
  • [+1] A lire par esoryad
  • [+1] Intéressant par Fate
Les pères et les filles.



Le rôle et la fonction des pères ne sont plus les mêmes qu'il y a 50 ans ;
Aujourd'hui un père participe affectivement à la construction de sa fille dès les tous premiers mois de sa vie ;
Celle-ci peut s'identifer à lui dans TOUS les domaines de la vie à notre époque :
scolarité, mode de vie, indépendance, réussite sociale, vie affective et amoureuse, etc

Entre une mère et son fils, c'est l'amour et le besoin de DISTANCE qui prédominent ;
Entre un père et sa fille, il y a l'amour, la FIERTE, et un fort besoin de PUDEUR ;



Quel que soit ce père, il doit être une vraie référence, différente de celle de la mère ;




A chacun des stades de l'évolution de la fille, un besoin prime : sentir la FIERTE de son père pour elle.

Dès la naissance, le désir et l'accueil du père sont primordiaux ;
La fille découvre le premier homme de sa vie !
Mais elle n'est pas la première femme de la vie de son père qui a été et reste sa mère.
La naissance d'une petite fille ravive chez le père des souvenirs de son entourage féminin, mère, soeur, tantes, bons comme mauvais..
Les mères savent intuitivement que les filles, plus encore que les garçons, recevront un amour autre que le leur, celui de leur PERE. De ce fait, elles sont moins anxieuses avec la fille, moins protectrices.

Entre 3 et 6 ans, elle désire que son père l'aime comme il aime sa mère ;
C'est la première crise d'amour, celle que les autres crises amoureuses plus tard ne feront que rappeler.
Une petite fille doit renoncer à l'objet MATERNEL pour se tourner vers son père, mouvement que le garçon n'a pas à effectuer ! il est indispensable pour grandir qu'une fille se détache de sa mère ; celle-ci doit l'aider dans sa démarche.

L'intérêt, le regard, la tendresse du père sont vitaux à ce moment-là pour qu'elle accède à sa féminité ; sans ce regard, elle est menacée de devenir "la fille invisible" (anorexique, déprimée).

Ensuite vers 7/8 ans
, elle doit pouvoir prendre suffisamment de distance par rapport à son père ;
Rester trop attachée à lui, c'est courir le risque de mourir psychiquement. (comme Anna Freud).
Un père relie son enfant à ce qui l'entoure, l'extérieur, le monde, il est sécurisant pour la prise de risques, les initiatives, rôle différent de la mère qui est plus centré sur les émotions.

De 7 à 10 ans, elle veut qu'il lui donne confiance en elle, elle veut que son père la voit grandir.
La réussite se bâtit sur la confiance en soi ; le père et la fille doivent se faire confiance.
Aucun père ne peut imposer à sa fille d'être son miroir, comme un père narcissique qui ne penserait qu'à son propre plaisir.

A l'adolescence, elle aime son père, mais a besoin d'un amour respectueux en retour, pour ce qu'elle est devenue, pour ce qu'elle éprouve pour d'autres, avec la crainte ancestrale d'être rejetée.
Elle affiche un besoin de distance très fort et n'est plus dans la séduction.
Le père a du mal à se positionner ; il se doit aussi de représenter la loi et de signifier les interdits.
La fierté réciproque perdure.
Il doit autoriser sa fille à partir, le quitter, afin qu'elle ne devienne pas un de ces schémas pathologiques : amazone, éternelle enfant, provocatrice, timide, anxieuse, dépendante.. mais au contraire une fille bien dans sa peau et dans sa relation avec les autres hommes.





Les pères sont tentés d'établir 3 modes de relation avec des conséquences douloureuses :

* la tentation surmoïque
:
strictement éducative, sans échanges intuitifs et affects : "fais comme moi"
* la tentation projective :
projection d'un idéal : "sois ce que je n'ai pas pu être"
* la tentation régressive :
ayant peur de leur pulsion érotique, ils se montrent distants et désintéressés.

A ces 3 tentations correspondent 3 sentiments chez la fille :
* n'être pas suffisamment appréciée
* n'être pas suffisamment idéale
* ne jamais exister suffisamment pour son père.





Certaines femmes ont des difficultés pour être heureuses en amour
,

soit parce qu'elles cherchent un père de substitution,
soit qu'elles maternent,
soit qu'elles ne trouvent pas l'homme idéal.

Le pouvoir de séduction peut leur manquer pour plusieurs raisons
:

elles sont un "garçon manqué", elles ont peur de leur féminité, elles ont une relation trop idéalisée à leur père, elles n'ont jamais fait le deuil de leur père.





Les hommes ont peur de leur fille, de la femme en elle
, cette part obscure.

Ils rejettent la part de féminité qu'ils sentent en eux, associée à l'idée de passivité et de masochisme.
Autrement dit, les hommes qui expriment leurs émotions, et composent, négocient avec les autres, au lieu d'imposer, auraient peur de ne pas se sentir assez "hommes".

Ils doivent aussi "surmonter le respect pour la femme" (Freud),
et accepter d'avoir, à un moment ou un autre, des fantasmes incestueux à l'égard de leur fille.

La fille et le père doivent savoir que les 2 sexes n'expriment pas leurs émotions de la même façon ;
la fille parle, pleure, libère ses émotions, alors que le garçon agit, est agressif, se tourne vers l'extérieur, prend des risques.




C'est donc à partir de sa relation avec son père que chaque fille va construire son destin de femme, et si Freud en a très bien compris le mécanisme, il ne l'a pas vraiment appliqué concernant ses 3 filles...



lectures : Alain Braconnier, Freud
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  • [0] Instructif par Bunny Rose
  • [+1] Intéressant par esoryad
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