C’est pas l’impression que j’ai. Je serais curieux d’avoir des chiffres.Raven a écrit :Je connais pas un seul mec ou une seule nana de 20 ans environ, qui regarde des débats d'hommes politiques, ou le Journal de TF1. En fait, le Journal de TF1, c'est un peu l'ennemi fantôme. On lui crache beaucoup dessus, mais finalement, il ne peut même pas être aussi nocif qu'il le voudrait parce que ...
Chez moi, tous les gamins apprennent à regarder le JT national puis local avec leurs parents. C’est valorisé, et t’as plus tendance à passer pour un imbécile ou un original (imbécile) quand tu essaies de changer et de convaincre les gens de changer cette habitude. Je parle d’expérience, j’ai essayé. Donc l’habitude reste après. Quand je regardais des mangas dans le salon et que l’heure du JT arrivait, mes parents me faisaient comprendre que ça fait un moment que j’aurais dû mettre sur la première chaîne…
@Terrigan: Oui, j’avais oublié l’évolution dans le temps, qui rend l’identification comme de la merde de moins en moins admise. Le pouvoir comme quoi…
Comme le disait Ploum sur un autre sujet, c’est surtout que c’était un truc en commun a tous. Et l’intégration, ça marche pas mal sur ça. Ce n’est pas tant les dessins animés le truc, que le truc que tout le monde a en commun.Syd a écrit :Et c'est foutrement traitre parce que si tu empêches tes gamins de regarder la télé réalité et de boire du coca, tu en fais des cas sociaux incompris de leurs camarades.
Faut pas exagérer. J’ai deux personnes dans ce cas : un gamin qui ne boit pas de boissons gazeuses, et un pote qui ne mange qu’une gamme très limitée de sucreries et de gâteaux. Ca se remarque pas plus de 30 secondes.
Gamin je me suis déjà senti à l'écart parce que j'étais le seul du groupe à ne pas regarder les dessins animés le matin et le midi en semaine.
C’est de la pure paresse intellectuelle, comme le faisait remarquer Rickhunter. Et une absence de volonté de changer. Pour la plupart des gens, arrêter de regarder la télé, c’est un truc d’extrémistes hippies. Rares sont ceux qui comme Blusher ou Venusian le pratiquent et le prônent.Seb9999 a écrit : J'emploierais pas le mot élitiste, mais clairement, associé temps disponible avec culture est loin d'être délirant. Lire un livre prend du temps, et pour peu qu'on essaie de s'attaquer a des pavé, cela prend aussi de l’énergie. Moins tu travail et plus tu as de temps libre pour te cultiver, c'est une évidence.
Très concrètement. Tu veux arrêter de regarder la TV ? Réfléchis à par quoi tu veux la remplacer. Mets-le en place. Selon le truc, ça peut demander un petit peu de temps. Une fois que c’est fait, jette ta TV. Pas plus compliqué. Ce qui arrête, c’est le changement, pas le fait de faire autre chose. Ce qui arrête, c’est de passer d’une activité à l’autre, pas l’éventuelle énergie à investir dans la nouvelle activité en elle-même.
Bon, ensuite, je reconnais, je sous-estime peut-être un peu la nocivité de la télé-réalité. Par rapport au fait que comme le faisait remarquer Terrigan, elle va s’imposer… Et comme le faisait remarquer l’extrait de Ploum, les effets peuvent quand même aller plus loin que ce que j’aurais pu croire.
Mais encore une fois, moi, un des trucs qui me dérangent. J’ai l’impression que ça fait vraiment arbre qui cache la forêt. Je veux dire, je suis assez surpris de cette espèce de dichotomie que tout le monde fait :
Or, justement, c’est vrai et c’est faux. C’est vrai dans le sens où non, tous les programmes ne sont pas du type « Les Anges de la télé-réalité ».Raven a écrit :Parce que sincèrement, je me demande parfois si ceux qui sont le plus virulents à propos de la télévision savent encore ce que c'est. Si vous parlez uniquement de télépoubelle, que Dieu vous bénisse, ne regardez jamais ces conneries. Mais la télévision, ce n'est pas "que" ça.
Mais c’est faux aussi car :
C’est tout-à-fait exact, selon moi. Sauf qu’il n’y a pas à parler au futur. Je ne sais plus si c’est dans La Guerre des Télé, Le Temps de Cerveau Disponible ou le Jeu de la Mort qu’ils faisaient remarquer, à la fin, que de toute façon, la télé-réalité a changé l’ensemble de la télé. Comme on peut le voir dans le Temps de Cerveau Disponible, la télé-réalité est plus une innovation incrémentale (certes, forte) qu’autre chose. Mais quand elle est arrivé, elle a changé les pratiques, et la télé d’avant son arrivée, il y a 15 ans déjà, n’est plus la même que celle d’après.Valmont a écrit :Ce que je trouve le plus inquiétant dans le fait que les gens consomment de la merde, c'est que plus ils s'en consomme, indépendamment des raisons, plus la tendance à ne produire que ça va augmenter.
Ceux qui voudrait y échapper n'ont alors plus le choix ou s'excluent de la société.
La télévision a eu pendant longtemps 2 objectifs contradictoires : divertir et cultiver. Comme l’explique la Guerre des Télés (si je me rappelle bien), l’introduction en Bourse a forcé les chaînes à faire un choix. Et le choix qui s’est imposé (qu’a imposé la Bourse, d’accord), c’est divertir. La culture, on s’en fout. Et ce choix s’est traduit par la télé-réalité et les séquences qu’elle a provoquées.
Quelques années plus tard, on a eu droit à la fameuse phrase de Patrick Lelay, allègrement reprise, sur le « temps de cerveau disponible », qui a marqué les esprits. Je vous invite à lire la partie « Points de vue concernant la publicité » de la fiche Wikipédia de Lelay.
Mais quand on lit, on se rend bien compte d'un truc simple. Alors certes, Lelay le disait avec un cynisme qui semble le caractériser. Mais, en fait, il donnait sa définition de son métier. Il ne parlait pas d’un programme ou d’un évènement spécifique.
Alors, pourquoi ce qui serait vrai pour la télé-réalité ne resterait pas vrai pour les autres émissions ? Pourquoi :
Ne resterait pas vrai pour la télé en général ? Voire même, encore plus vrai. La télé-réalité c’est pour minimiser le rapport coût/bénéfice. Sur les autres programmes, on introduit plus de « culturel », pour capter un autre public. Mais pourquoi on mettrait de côté ce qu’on utilise dans la télé-réalité ? Alors certes, tous les programmes ne s’y prêtent pas. Mais pour ceux qui s’y prêtent ?Venusian a écrit : (...) toutes ces émissions, et même la presse people, ne sont que des forceps pour t'ouvrir la tête et y faire rentrer les messages des annonceurs.
Et ils ont les meilleurs chercheurs en neurosciences payés à prix d'or avec eux, donc c'est pas la peine d'essayer de lutter.
Avant le topic, j’aurais dit que l'acharnement habituel sur la télé-réalité est inutile. Depuis le post de Terrigan, je retire, c’est tout-à-fait utile.
Mais aussi fallacieux : en concentrant les boulets sur la cible rouge vif, les autres cibles à côté ne paraissent que plus ternes, alors qu’au contraire certaines méritent bien plus de boulets. Je pense notamment au grave problème de « l’infotainement », dont le film « Night Call » traite assez bien je trouve. Mais sans même aller trop en profondeur. Je veux dire, rien que sur la séquence que mettait Terrigan, que je remets ici :
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Alors certes, ça a pu donner cette magnifique séquence, qui illustre à elle seule ce qu’on veut dire par médiocrité de la télé-réalité. Mais la vraie question, celle qui questionne l’impact de la télévision « pulsionnelle » sur les pratiques télévisuelles en général, c’est : mais que fout Alexandre Astier au milieu de ces deux médiocres ? La comparaison avec lui les fait descendre direct au niveau imbéciles. Je ne caricature pas : elles n’arrivent pas, elles n’ont pas les capacités d’un Astier. Et le fait qu’elles se lancent dans un coup de gueule où il était prévisible qu’elles finiraient de toutes façon par s’humilier toutes seules n’est pas anodin. Et en même temps prévisible : à quoi s'attendait Morandini quand il le questionne ? Que voulait-il ?
Les solutions au problème ? Je serai plus optimiste que Terrigan: l’esprit critique et l’effort intellectuel. Alors je suis peut-être naïf. Et même dans ce post, je reconnais certaines erreurs d ce type. Mais je continue sincèrement à croire que manipuler les masses n’est pas si facile. Comme je le disais, arrêter de regarder la télé, c’est juste plus d’énergie au début que l’état comateux dans lequel on la regarde. Plus d’énergie, juste pour mettre en place le changement. Après, c’est fini. Développer son esprit critique, c’est chercher à développer ses goûts. C’est choisir ses programmes*. Chercher peut-être quelques infos supplémentaires sur ses programmes préférés. J’aimais beaucoup Hell’s Kitchen, de Ramsay. Au point où j’ai fais une recherche internet sur ce programme. Je crois que c’est la première fois de ma vie que ça m’arrivait. A la suite de cette recherche, je n’ai plus jamais regardé cette émission.
Et même, pour ceux qui veulent continuer à regarder. Rester ouvert (à d’autres médias, aux avis des gens que vous trouvez intelligents) et critiques. Ça empêche pas d'avaler de la merde. Mais ça mets un filtre. Mais le plus important. Je pense qu'il ne faut pas séparer « la télé » et « la télé-poubelle », croire qu’il y a la « merde de la télé » et le « reste plus potable ». Ne pas laissez son esprit critique être polarisé sur une cible largement (largement, sinon ce ne serait pas aussi efficace) imaginaire.
*H.S. : pour moi, choisir ses programmes, ce n’est déjà plus de la télé. Parce que aujourd’hui, quand tu choisis activement tes programmes (non, zapper, pour moi, ce n’est pas choisir activement ses programmes), ben tu passes par le replay sur le net, rien que pour ne plus subir le diktat des horaires.