La dimension générationnelle et l'évolution des mentalités vers un matérialisme de plus en plus assumé est à prendre en compte. Avec son lot de refus du fatalisme et de volonté de transformer son existence, et son versant négatif qu'est le côté insécurisant que cela génère.Mr.Smooth a écrit :Et parfois, ça existe, je connait des couples qui ont "trouvé" ce truc là et qui sont heureux depuis plusieurs dizaines d'années.
Combien de couples du passé se contentaient de réparer la cellule du couple en crise plutôt que de rompre une bonne fois pour toutes ?
Combien de femmes et d'hommes d'une autre génération sont fiers de raconter qu'ils n'ont connu qu'une seule personne dans leur vie ?
Combien de personnes avaient réellement idée de ce dont elles avaient besoin, se laisser finalement bercer par le flot de la vie, et de ce qu'on appelait à l'origine le "destin" ?
Nous avons toujours un destin, un chemin de vie. La lucidité nous pousse à accepter que le destin de jeunes personnes en 2016 sera nécessairement plus éclaté que celui des générations antérieures. C'est en cela qu'on parle d'illusions de l'âme soeur Onmyoji. Rien à voir avec une vision bisounours VS une vision rationnaliste, opposition digne du choix caricatural façon Schopenhauer que tu emploies à souhait.
Il s'agit plutôt d'un changement d'époque qui implique que nous aurons au cours de notre vie plusieurs âmes soeurs, répondant chacune à un besoin bien identifiable à postériori.
Du linéaire, nous passons au schéma de vie post-industriel, celui de l'homo economicus, appelons le comme on veut...
Avant on réparait sa voiture, son téléphone, son couple. Aujourd'hui on en change.
Avant, nous avions les outils pour faciliter la réparation, aujourd'hui nous avons les outils pour changer l'élément (télé, téléphone, couple...)
La demande de changement de comportement dans un couple (avec la rupture en ligne de mire) n'est-elle pas la manifestation de cette course à l'excès vers l'individualisme : tu re-deviens l'objet de MON désir si tu changes le comportement que JE juge non-conforme à MES aspirations
La réalité est plus nuancée quand on a des enfants. On en devient bonnant malant contraint à limiter temporairement la course à la satisfaction de ses propres désirs pour penser aux besoins de l'enfant ou du projet en question.
Le parallèle entre l'évolution du monde du travail (et les multiples changements dans une carrière) et la façon dont on aborde l'amour est édifiant. Nous entrons dans une ère de darwinisme décomplexé où la course à la liberté est en train de mettre à bas les sécurités émotionnelles que l'humain a conçu comme des remparts pendant des millénaires.