L'âme-sœur existe-t-elle ?
Personnellement, je n'y crois pas, s'il y a des âmes sensibles et romantiques parmi vous, je vous conseille de passer à un autre topic

Dans ma vision des choses, on se retrouve – au mieux – en relation avec quelqu'un d'imparfait, libre et heureux comme le disait ce bon vieux Christophe André. Quelqu'un avec des qualités, heureusement, mais aussi des petits défaut ("il est bordélique", "elle ronfle"...) qu'on peut même trouver mignon ou attachant (au début...). Ça c'est le meilleur des cas. Il arrive aussi que la personne qu'on aime ait des problèmes beaucoup plus graves : elle se drogue, il est dépressif, elle est jalouse, il me bat... Ce sont aussi des problèmes qui peuvent apparaitre (ou dont se rendra compte) un certain temps après le début d'une relation.
Mais vaille que vaille, nous sommes très doués pour relativiser ces petits ou gros défauts en échange d'une relation qui nous apporte du réconfort / de l'amour / du sexe (ou parfois même juste l'impression d'être utile ou de sauver quelqu'un). Des compromis entre personnes imparfaites, pour des relations elles aussi imparfaites, somme toute.

Qu'on le veuille ou non, il y a donc toujours un rapport de force, toujours une pièce qui écrase plus ou moins l'autre si on reprend la métaphore du puzzle. La pression sera plus ou moins forte en fonction de l'importance de cette relation aux yeux de chaque partenaire et donc de leur degré d'investissement. Est-ce que c'est l'amour de ma vie ? Est-ce que j'ai d'autres opportunités ? Est-ce que je l'ai présenté à mes amis, à ma famille ? Est-ce qu'on partage un bail / un prêt / des enfants / un chinchilla ?
Jusqu'à quel point taire le "je" pour faire vivre le "nous" ?
Bref, tout à bien démarré, mais inéluctablement on en arrive à des conflits et en l'absence d'autre solution, on se retrouve au point de rupture :
- soit tu changes,
- soit j'accepte que tu ne changes pas,
- soit je ne l'accepte pas et je mets fin à la relation.
- Quel sont les bénéfices qu'apporteraient ce changement ? Est-ce qu'il profitera à l'un, à l'autre, à la relation dans son ensemble ?
- Est-ce qu'il y a un véritable problème au départ ou juste une incompatibilité d'humeur, de tolérance, de caractère ?
Si la relation continue, ce sera donc à la partie demanderesse de mordre sur sa chique, de lâcher prise, ce qui est aussi une forme de changement en soi. Tel est pris qui croyait prendre !
Parfois le simple fait d'avoir pu communiquer sa frustration suffit à apaiser le conflit. Parfois, le conflit ressurgira après quelques temps sous forme cyclique. Je pense à ces "vieux couples" qui, une vie durant, remettent toujours les mêmes dossiers sur la table.
Je trouve cette dynamique fascinante et particulièrement insidieuse dans la mesure où, au nom de l'amour, elle fait facilement sauter les limites qu'on se met en temps normal. On finit par accepter des choses qu'on ne supporterait pas de la part d'amis ou de collègues par exemple. Tous les couples que je connais fonctionnent comme ça à des degrés divers et moi-même je n'y échappe pas.
La théorie pour maintenir une relation saine on la connaît :
- communiquer
- rompre si la relation ne nous convient plus, si la communication est impossible ou ne débouche pas sur une solution satisfaisante
L'occasion de lancer un petit débat :
- comment réagissez-vous quand une relation ne vous convient plus ?
- est-ce que vous avez déjà fait d'important changement / compromis pour maintenir votre relation ?
- est-ce que vous avez déjà poussé un partenaire à changer pour maintenir votre relation ?