Ceci n'est pas un carnet de séducteur.
Oh un nouveau post d'Hillel, me dis-je, ça fait longtemps, chouette.
Et ça.
Des questions, des remarques me viennent. Pas forcément appropriées comme : a-t-elle réussi à porter plainte ? Penses-tu comme moi qu'il est préférable de dire "elle a été violée" plutôt que "elle s'est faite violée", détail infime et insignifiant, seule pointe d'iceberg qui émerge quand je te lis ?
Désolée pour elle, et désolée pour toi.
Si je peux me permettre, pour ta rencontre du week-end, n'intellectualise pas trop ? Tu ne sais pas, en fait, si elle est parfaite pour toi ou pas, si elle te correspond ou pas. C'est des choses qui se voient "à l'usage" non ?
Et ça.
Des questions, des remarques me viennent. Pas forcément appropriées comme : a-t-elle réussi à porter plainte ? Penses-tu comme moi qu'il est préférable de dire "elle a été violée" plutôt que "elle s'est faite violée", détail infime et insignifiant, seule pointe d'iceberg qui émerge quand je te lis ?
Désolée pour elle, et désolée pour toi.
Si je peux me permettre, pour ta rencontre du week-end, n'intellectualise pas trop ? Tu ne sais pas, en fait, si elle est parfaite pour toi ou pas, si elle te correspond ou pas. C'est des choses qui se voient "à l'usage" non ?
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- [+2] A lire le 19.11.17, 21h41 par Popovski
- [+1] Effectivement le 19.11.17, 21h53 par Hillel
En tout cas, pas lorsque j'étais là pour elle. Elle m'avait dit sur le coup vouloir porter plainte contre lui, parce qu'elle l'a vu tourné autour d'autres filles à cette soirée, et elle avait peur que ça se reproduise avec d'autres. Mais elle n'était pas prête, du tout. Je lui ai expliqué l'intérêt et j'ai tenté de la convaincre, mais je n'ai pas énormément insisté, parce que je sais que les démarches concernant les plaintes peuvent être longues, difficiles, et parfois, même souvent, infructueuses. Ça lui appartient vraiment maintenant.a-t-elle réussi à porter plainte ?
Hm oui pardon, c'est vrai qu'en relisant, ça fait légèrement vulgaire et déplacé comme "elle s'est faite prendre" et la conjugaison est fausse en prime (se faire violer/être violée). Je vais changer ça. : )Penses-tu comme moi qu'il est préférable de dire "elle a été violée" plutôt que "elle s'est faite violée"
Oui peut-être, j'ai pris l'habitude de ressentir rapidement le feeling entre une femme et moi, je devrais attendre un peu. Je disais plus ça dans le sens où je m'en veux un peu d'être devant une femme si cool, et ne rien ressentir en particulier, d'en arriver à chercher la petite bête. Dans tous les cas, je continuerai à la fréquenter alors, si ça devait évoluer à l'avenir je l'expérimenterais!Si je peux me permettre, pour ta rencontre du week-end, n'intellectualise pas trop ? Tu ne sais pas, en fait, si elle est parfaite pour toi ou pas, si elle te correspond ou pas. C'est des choses qui se voient "à l'usage" non ?
Oh, non ne t'excuse pas. Pour moi la nuance s'est surtout que "elle s'est faite violer", c'est actif. C'est "elle" qui "s'est faite" . Or il n'en est rien. Elle, elle a rien demandé. Elle a donc été violée, par quelqu'un.Hillel a écrit :Hm oui pardon, c'est vrai qu'en relisant, ça fait légèrement vulgaire et déplacé comme "elle s'est faite prendre" et la conjugaison est fausse en prime (se faire violer/être violée).Penses-tu comme moi qu'il est préférable de dire "elle a été violée" plutôt que "elle s'est faite violée"
J'espère qu'il est bien évident que je ne dis pas ça pour pinailler, mais juste pour aborder par un petit bout quelque chose d'un peu trop gros, sinon.
Je sais pas pourquoi mais quelque chose me dit que ça viendraje m'en veux un peu d'être devant une femme si cool, et ne rien ressentir en particulier, d'en arriver à chercher la petite bête.

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- [0] Post responsable le 19.11.17, 22h34 par Hillel
- [+1] Constructif le 20.11.17, 22h01 par Onmyoji
Certaines femmes peuvent aussi être des agresseuses sexuelles même si c'est sans doute plutôt l'exception. Et je suppose qu'il y a aussi des hommes ou des garçons qui sont violés ou abusés même si c'est complètement tabou et vraisemblablement tout de même beaucoup plus rare.A elle, à moi, à tant d'autres femmes. Je me demande pourquoi il existe ces hommes là, pourquoi ils n'en meurent pas, pourquoi ils ne sont pas même punis.
Sinon, je partage ton sentiment d'incompréhension (si tant est que ce mot ne soit pas trop faible) et suis sincèrement désolée de ce qui est arrivée à ton amie et à toi-même.
Toutefois les événements actuels signent peut-être le début d'une évolution.
A part ça, contente de te lire à nouveau, Hillel, c'est un plaisir et ça me fait du bien même s'il y avait une note assez sombre dans ta dernière rencontre. Je te souhaite que la prochaine rencontre soit plus stable ! Bon, et le point positif, c'est que tu te débrouilles plutôt bien en séduction.
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- [+1] Merci ! :) le 22.11.17, 21h48 par Hillel
Oui, on peut élargir à plus vaste : "Le viol". J'ai exprimé ça dans un sens tout personnel, individuel et émotionnel. Ce n'est pas la première, ni la dernière femme que j'ai fréquentée qui en a été victime. Je crois d'ailleurs que ce n'est pas si anodin que ces femmes là m'attirent inconsciemment. Que ça soit dans leurs attitudes, leurs façons d'entrer en contact avec moi, avec les autres, leur façon de vivre leur sexualité... bref. Ces hommes là, parce que moi, personnellement, je peux les matérialiser. Ils existent dans mon monde, entre autre dans celui des femmes que je connais. Ils ont une identité, parfois un nom, une fonction particulière, une place dans la famille de, un localisation géographique. Je n'ai pas eu à faire à des prédatrices sexuelles (dans mon monde) mais je ne doute pas de leur existence. Et évidemment qu'il y a aussi des hommes qui sont victimes de viol, je ne l'ai jamais nié. Mais ce n'est pas un mal de le re-préciser.Moumane a écrit :Certaines femmes peuvent aussi être des agresseuses sexuelles même si c'est sans doute plutôt l'exception. Et je suppose qu'il y a aussi des hommes ou des garçons qui sont violés ou abusés même si c'est complètement tabou et vraisemblablement tout de même beaucoup plus rare.
Haha, je ne sais pas si je me débrouille bien, mais, je ferai certainement un post là dessus parce que je ne suis pas sûre de me percevoir comme vous me percevez.Moumane a écrit :Bon, et le point positif, c'est que tu te débrouilles plutôt bien en séduction.
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- [+1] Intéressant le 27.11.17, 02h25 par Moumane
J'ai à nouveau revu la femme que j'avais dernièrement rencontré, qui s'appellera ici Jodie. C'est vrai que je n'ai pas ressenti le "coup de coeur amoureux", mais il faut dire que je me sens malgré tout extrêmement attirée par elle, et en prime, je ressentais réellement l'envie de la revoir. Elle me rend sensible, dans un sens. Je sens qu'elle fait partie de celles qui se protègent, qui a bâtit avec le temps un énorme mur entre elle et les autres pour se défendre des agressions extérieures. D'ailleurs, elle me l'avait dit: elle a du mal aujourd'hui à se laisser surprendre par quelqu'un. Inévitablement, ça me donne envie de la bousculer dans ses retranchements et ses habitudes, de prendre des chemins inconnus, de dire et faire des bêtises pour la faire rire, de l'amuser, bref, j'ai envie de lui faire lâcher prise avec moi, parce que j'ai envie de savoir qui elle est lorsqu'elle se laisse aller.
Jodie : Scène deux
Je suis donc venue rendre visite quelques jours à des gens de ma famille, et j'ai profité de mon passage pour lui proposer d'aller déjeuner ensemble l'histoire de quelques heures, chose qu'elle a accepté. Ça m'avait presque étonné sur le coup, parce que c'est une femme très indépendante qui n'aime pas établir des "rituels" avec les autres, qui apprécie une certaine liberté (ai-je précisé qu'elle avait des relations libres et multiples?), et que je l'ai beaucoup sollicité ces derniers temps. Malgré tout, nous mangeons ensemble. Elle me précise quand même qu'elle doit partir vers X heure parce qu'elle va ensuite rejoindre un ami, ça ne me dérange pas, parce qu'en même temps, il n'était pas prévu qu'on se voit.
J'ai senti qu'elle était beaucoup plus détendue, qu'elle se permettait plus de maladresse. A vrai dire, je sais instinctivement rendre les gens à l'aise, même les plus froids, les plus timides et les plus méfiants. En me rencontrant, les gens ont envie d'être eux-même. J'imagine que ça consiste à être chaleureuse, m'intéresser, ne pas juger, être dans l'autodérision, utiliser beaucoup d'humour, montrer que le ridicule ne tue pas, et avoir un certain sens de l'adaptation. Juste, être moi-même en fait. Mais je suis quelqu'un qui aime bien aussi être taquine, sarcastique, lancer quelques joutes verbales, et plus elle était détendue, plus j'en faisais. Et plus j'en faisais, plus elle s'autorisait à me les rendre et plus elle se détendait. Elle m'a davantage dévoilé de choses intimes. Me parler de ce qui la touche, la passionne, l'anime. Elle aime la photographie et est parfois sollicitée pour couvrir des concerts. Elle m'a montré ses clichés, en m'expliquant son état d'esprit à ce moment. Comme j'ai quelques notions en photographie et que je pratique un peu, j'ai pu saisir ses intentions, et, je crois que ça lui a plu que je puisse les exprimer et les comprendre, parce qu'elle s'est encore plus ouverte. Elle m'a parlé de sa façon de voir le monde, et même si elle a compris que j'avais une vision fondamentalement différente,j'ai l'impression qu'elle m'écoute et a tendance à entrevoir d'autres possibilités, opportunités, plutôt que ça ne la dérange, et inversement.
Nous sommes ensuite allée dans un café que je ne connaissais pas et qu'elle voulait me faire découvrir. J'ai beaucoup apprécié me faire guider cette fois-ci, qu'elle cherche à partager avec moi des choses qu'elle apprécie et que j'ignore. De façon générale j'aime qu'on m'apprenne des nouveautés et qu'on me rende curieuse. Nous nous sommes assises à une table à la demande du serveur, mais après un moment ça lui a paru inconfortable et elle voulait la changer.
Nos regards, mon désir sexuel, et la patience
On se souviendra que je n'ai pas de "coup de coeur amoureux". Pourtant, j'ai bien conscience que la regarder dans les yeux m'est presque insupportable. Je ne sais pas si ce sont ses yeux verts légèrement en amande, ses pupilles que je vois sans cesse se dilater, sa façon de ne pas lâcher mon regard, presque de le pénétrer tout en observant ponctuellement mes lèvres, mais je sens pertinemment qu'à mes dépends, elle doit lire quelque part mon désir. Pour deux raisons: premièrement, les femmes ont tendance à me dire aujourd'hui (plus qu'avant) que mon regard est très expressif, précisément quand je ne le contrôle plus comme c'est le cas en la regardant, et qu'on voit à des kilomètres quand j'ai envie de quelqu'un, quand j'éprouve de la tendresse, de l'affection, ou quand j'ai les yeux qui brillent. Deuxièmement, quand je sens que mon regard change (la désire) et m'est incontrôlable, son comportement à elle aussi change: sa voix se fait decrescendo, sa phrase se perd, elle a du mal à prolonger le fil de ses pensées, qu'elle ponctue de silence et qu'elle reprend difficilement, et je crois à ce moment que moi aussi je peux lire quelque part dans son regard l'expression de son désir.
Oui, j'ai envie d'elle. Genre à mort. Mais étrangement, j'ai envie d'essayer de faire les choses différemment, quitte à faire foirer le truc et faire baisser sa libido. Je me suis trop habituée à faire l'amour dans les heures qui suivent la rencontre. Je me suis trop habituée à consommer avant de penser à découvrir celle que je rencontre, à savoir ce qui la rend humaine. Je me suis trop habituée à jouer de la séduction, trop habituée à rendre les choses prévisibles, trop habituée à diriger les personnes dans mon sens, trop habituée à obtenir ce que je voulais et ce que je désirais là, maintenant, tout de suite. Là, mon état d'esprit est différent, et je veux faire les choses différemment. Je n'ai fait que peu, si ce n'est aucune, allusion sexuelle même des plus subtiles, je n'ai donc non plus laissé part à une conversation sexualisée, je n'ai pas cherché à la toucher, ni la frôler, ni à lui faire voir mon corps d'un peu plus près, ni ai laissé échapper une parcelle de peau sous mes vêtements avec un geste innocent, bref: j'ai envie de faire différemment. J'ai envie de me sentir frustrée, j'ai envie de peut-être me prendre un râteau. J'ai envie qu'elle se demande si elle me plait, et j'ai envie de me demander si je lui plais.
Le temps passe, elle reçoit un message de son ami (ou amant, je l'ignore et ne lui ai pas demandé) et elle se rappelle que si elle ne part pas bientôt, elle va être en retard.
Et le temps s'est remis à s’accélérer. En tout cas je voulais l'accélérer parce que je me sentais un peu honteuse, j'ai donc à nouveau annoncer mon départ et on s'est séparée. Je me suis sentie un peu mal après. Alors quelques heures plus tard, je lui ai envoyé un message en faisant référence à une situation de notre rendez-vous, histoire de, mais surtout pour lui signifier que je ne lui avais pas mis un vrai râteau à ce moment là et qu'il n'y avait rien de perdu. Mais quitte à ce qu'il se passe quelque chose, je veux que les choses se fassent dans l'instant. Après réflexion, j'ai aussi fini par lui proposer de venir passer une soirée/nuit dans mon appartement, où je cuisinerai et ai prétexté qu'une bouteille de vin devrait aider à faire passer à peu près la médiocrité de mes talents culinaires. Il semblerait qu'elle trouve l'idée très bonne.
Je ne sais pas ce qu'il se passera lors de cette nuit convenue, mais je veux pouvoir me dire que je l'ignore. Je veux pouvoir dire que je l'ignore, mais je ne peux pas cacher qu'imaginer qu'elle finisse par envoyer paître mes "bises" un peu indécentes et que je puisse la toucher plus que de raison n'est pas une idée qui me déplaise.
Jodie : Scène deux
Je suis donc venue rendre visite quelques jours à des gens de ma famille, et j'ai profité de mon passage pour lui proposer d'aller déjeuner ensemble l'histoire de quelques heures, chose qu'elle a accepté. Ça m'avait presque étonné sur le coup, parce que c'est une femme très indépendante qui n'aime pas établir des "rituels" avec les autres, qui apprécie une certaine liberté (ai-je précisé qu'elle avait des relations libres et multiples?), et que je l'ai beaucoup sollicité ces derniers temps. Malgré tout, nous mangeons ensemble. Elle me précise quand même qu'elle doit partir vers X heure parce qu'elle va ensuite rejoindre un ami, ça ne me dérange pas, parce qu'en même temps, il n'était pas prévu qu'on se voit.
J'ai senti qu'elle était beaucoup plus détendue, qu'elle se permettait plus de maladresse. A vrai dire, je sais instinctivement rendre les gens à l'aise, même les plus froids, les plus timides et les plus méfiants. En me rencontrant, les gens ont envie d'être eux-même. J'imagine que ça consiste à être chaleureuse, m'intéresser, ne pas juger, être dans l'autodérision, utiliser beaucoup d'humour, montrer que le ridicule ne tue pas, et avoir un certain sens de l'adaptation. Juste, être moi-même en fait. Mais je suis quelqu'un qui aime bien aussi être taquine, sarcastique, lancer quelques joutes verbales, et plus elle était détendue, plus j'en faisais. Et plus j'en faisais, plus elle s'autorisait à me les rendre et plus elle se détendait. Elle m'a davantage dévoilé de choses intimes. Me parler de ce qui la touche, la passionne, l'anime. Elle aime la photographie et est parfois sollicitée pour couvrir des concerts. Elle m'a montré ses clichés, en m'expliquant son état d'esprit à ce moment. Comme j'ai quelques notions en photographie et que je pratique un peu, j'ai pu saisir ses intentions, et, je crois que ça lui a plu que je puisse les exprimer et les comprendre, parce qu'elle s'est encore plus ouverte. Elle m'a parlé de sa façon de voir le monde, et même si elle a compris que j'avais une vision fondamentalement différente,j'ai l'impression qu'elle m'écoute et a tendance à entrevoir d'autres possibilités, opportunités, plutôt que ça ne la dérange, et inversement.
Nous sommes ensuite allée dans un café que je ne connaissais pas et qu'elle voulait me faire découvrir. J'ai beaucoup apprécié me faire guider cette fois-ci, qu'elle cherche à partager avec moi des choses qu'elle apprécie et que j'ignore. De façon générale j'aime qu'on m'apprenne des nouveautés et qu'on me rende curieuse. Nous nous sommes assises à une table à la demande du serveur, mais après un moment ça lui a paru inconfortable et elle voulait la changer.
Elle s'est même carrément rapprochée. Moi, ça m'a fait sourire que la demande vienne de la part d'une femme qui se veut distante, et je me suis dit qu'elle commençait vraiment à se laisser aller avec moi. Nous avons échangés des rires, et je crois que c'est vraiment la première fois que je la vois rire sans filtre.Ça ne va pas, tu es trop loin de moi.
Nos regards, mon désir sexuel, et la patience
On se souviendra que je n'ai pas de "coup de coeur amoureux". Pourtant, j'ai bien conscience que la regarder dans les yeux m'est presque insupportable. Je ne sais pas si ce sont ses yeux verts légèrement en amande, ses pupilles que je vois sans cesse se dilater, sa façon de ne pas lâcher mon regard, presque de le pénétrer tout en observant ponctuellement mes lèvres, mais je sens pertinemment qu'à mes dépends, elle doit lire quelque part mon désir. Pour deux raisons: premièrement, les femmes ont tendance à me dire aujourd'hui (plus qu'avant) que mon regard est très expressif, précisément quand je ne le contrôle plus comme c'est le cas en la regardant, et qu'on voit à des kilomètres quand j'ai envie de quelqu'un, quand j'éprouve de la tendresse, de l'affection, ou quand j'ai les yeux qui brillent. Deuxièmement, quand je sens que mon regard change (la désire) et m'est incontrôlable, son comportement à elle aussi change: sa voix se fait decrescendo, sa phrase se perd, elle a du mal à prolonger le fil de ses pensées, qu'elle ponctue de silence et qu'elle reprend difficilement, et je crois à ce moment que moi aussi je peux lire quelque part dans son regard l'expression de son désir.
Oui, j'ai envie d'elle. Genre à mort. Mais étrangement, j'ai envie d'essayer de faire les choses différemment, quitte à faire foirer le truc et faire baisser sa libido. Je me suis trop habituée à faire l'amour dans les heures qui suivent la rencontre. Je me suis trop habituée à consommer avant de penser à découvrir celle que je rencontre, à savoir ce qui la rend humaine. Je me suis trop habituée à jouer de la séduction, trop habituée à rendre les choses prévisibles, trop habituée à diriger les personnes dans mon sens, trop habituée à obtenir ce que je voulais et ce que je désirais là, maintenant, tout de suite. Là, mon état d'esprit est différent, et je veux faire les choses différemment. Je n'ai fait que peu, si ce n'est aucune, allusion sexuelle même des plus subtiles, je n'ai donc non plus laissé part à une conversation sexualisée, je n'ai pas cherché à la toucher, ni la frôler, ni à lui faire voir mon corps d'un peu plus près, ni ai laissé échapper une parcelle de peau sous mes vêtements avec un geste innocent, bref: j'ai envie de faire différemment. J'ai envie de me sentir frustrée, j'ai envie de peut-être me prendre un râteau. J'ai envie qu'elle se demande si elle me plait, et j'ai envie de me demander si je lui plais.
Le temps passe, elle reçoit un message de son ami (ou amant, je l'ignore et ne lui ai pas demandé) et elle se rappelle que si elle ne part pas bientôt, elle va être en retard.
Elle envoie le message et nous nous remettons à discuter, à vrai dire, elle ne cherche pas vraiment à boire sa tasse. Je regarde l'heure et je vois que là, son "ami" va vraiment finir par mal prendre son retard, mais, elle continue malgré tout comme si de rien n'était. Elle reçoit un énième message et là, elle décide que oui, bon, peut-être qu'elle abuse un peu et qu'elle devrait y aller. On marche, mais j'ai l'impression qu'on marche lentement. On échange comme si on continuait naturellement notre rendez-vous. On arrive à un croisement, et je lui annonce que je vais tourner ici. Et là, je sens le "moment". Ce moment où le temps s'arrête et où on est dans l'attente. La dernière fois, lorsqu'elle devait partir, ce moment n'existait pas. On s'était fait la bise et on s'était quittée. Là, ce moment existe. Elle regarde ailleurs et, on dirait qu'elle n'arrive pas à prononcer de mots, elle essaye de trouver quoi dire. Moi aussi en fait, j'essaye de trouver quoi dire. Je ne veux pas réellement faire durer ce moment, mais, c'est incontrôlable parce que ce moment existe, je le sais: elle veut que je l'embrasse. Mais comme je suis un être tordu, je décide que c'est trop attendu et que ça ne me convient pas. En fait, je n'ai jamais aimé donner un baiser durant ces "moments". Je préfère qu'on ait décidé de s'embrasser avant, dans un fil conducteur. En fait, ce moment existe tellement et est tellement évidemment là, que sans réellement me contrôler, je rapproche mon visage du sien et, à peu de chose près, j'aurai touché ses lèvres. Et durant ces quelques millièmes de secondes où on aurait pu croire à un baiser, ses yeux se sont fixés dans les miens et son visage n'a pas bougé, ni chercher à dévier de trajectoire. Moi je l'ai fait... ouais. J'ai dévié mon visage au dernier moment pour lui faire la bise.Hillel: Je ne vais pas te retarder, on a qu'à aller régler.
Jodie: Non non, en plus regarde, je n'ai pas terminé mon café. Je vais juste lui dire que j'aurai un petit quart d'heure de retard.
Hillel (sourire): D'accord, tu as raison, ce serait dommage de... gaspiller ton café.

Et le temps s'est remis à s’accélérer. En tout cas je voulais l'accélérer parce que je me sentais un peu honteuse, j'ai donc à nouveau annoncer mon départ et on s'est séparée. Je me suis sentie un peu mal après. Alors quelques heures plus tard, je lui ai envoyé un message en faisant référence à une situation de notre rendez-vous, histoire de, mais surtout pour lui signifier que je ne lui avais pas mis un vrai râteau à ce moment là et qu'il n'y avait rien de perdu. Mais quitte à ce qu'il se passe quelque chose, je veux que les choses se fassent dans l'instant. Après réflexion, j'ai aussi fini par lui proposer de venir passer une soirée/nuit dans mon appartement, où je cuisinerai et ai prétexté qu'une bouteille de vin devrait aider à faire passer à peu près la médiocrité de mes talents culinaires. Il semblerait qu'elle trouve l'idée très bonne.
Je ne sais pas ce qu'il se passera lors de cette nuit convenue, mais je veux pouvoir me dire que je l'ignore. Je veux pouvoir dire que je l'ignore, mais je ne peux pas cacher qu'imaginer qu'elle finisse par envoyer paître mes "bises" un peu indécentes et que je puisse la toucher plus que de raison n'est pas une idée qui me déplaise.
- Notes et commentaires reçus par ce post :
- [+1] Like ! le 23.11.17, 13h47 par mistermint
- [+1] Intéressant le 27.11.17, 02h26 par Moumane
Haha mais genre!Je ne sais pas ce qu'il se passera lors de cette nuit convenue, mais je veux pouvoir me dire que je l'ignore.
EtJe préfère qu'on ait décidé de s'embrasser avant, dans un fil conducteur.
Mais quitte à ce qu'il se passe quelque chose, je veux que les choses se fassent dans l'instant.

C'est assez marrant, parce que j'ai (ou plutot j'avais car j'essaie de m'en eloigner au maximum) énormement de fonctionnement féminins à ce qu'il parait, et je me reconnait dans certaines reflexions internes que j'ai pu avoir il y a 3-4 ans.
Je dis souvent que je suis une lesbienne dans un corps d'homme, et qui apprécie d'être dans un corps masculin et viril.
Ca c'est un discours que je n'arrive pas à comprendre. Je vois pas mal (beaucoup) de gens autour de moi me le dire, ou dire qu'ils ressentent du vide à faire ça (pourquoi le font-ils alors?)Je me suis trop habituée à jouer de la séduction, trop habituée à rendre les choses prévisibles, trop habituée à diriger les personnes dans mon sens, trop habituée à obtenir ce que je voulais et ce que je désirais là
Je ne comprends pas en quoi faire ça revient à ne pas voir ou apprécier ce qui fait de la personne en face une personne stylée.
Pourrais-tu m'expliquer? Ca me fais me poser beaucoup de questions sur les autres. Surtout de savoir ce qu'ils cherchent dans une relation et une rencontre.
Pour ce qui est du viol, j'ai connu quelques filles à qui s'est arrivé et avec qui j'ai été, et je connais des gens dans mon entourage qui ont vécu un truc comme ça (dont ma mère) et pas que des femmes d'ailleurs.
Ce qu'elles m'ont dit c'est que le plus beau cadeau que tu puisse leur faire au final, c'est de faire comme si rien ne s'était passé, je m'explique:
>c'est un évènement important donc elles/ils ont envie d'en parler, et assez rapidement quand tu deviens intime.
>seulement la plupart des gens réagissent de manière bien trop émotive. T'as des mecs qui vont voir une femme violée comme étant "souillée". Voir des filles aussi. Mais ça c'est assez rare surtout dans les milieux urbains. T'as des mecs qui vont complètement passer en mode ultra-empathique et complétement modifier leur comportement.
Le trop d'empathie (ou mauvaise empathie) ça peut flinguer la relation dans la mesure ou modifier ton comportement ça indique à la personne en face que tu la réduit de fait à l'épisode qu'elle a vécu.
>De mon expérience, une personne qui te parle de son épisode, elle ne le fait pas pour que tu modifie ton comportement, mais pour que tu l'acceptes, et pour se délester d'un truc lourd a porter. Pas pour que la personne en face devienne hyper, et ne la vois plus que comme une victime, ou comme ayant été réduite à cet épisode.
>Ca se matérialise pas mal quand tu couches en fait. Ce que m'ont dit les filles, c'est que plein de mecs vont se mettre à être trop empathique et vont :
-soit devenir mou, ne plus oser mettre du bestial, être entreprenant, dominant
-soit, et ça c'est commun, sentir qu'ils ne peuvent assumer le poids et arrêter là. Ces gens là pensent qu'ils ne veulent pas prendre le risque de faire du mal à la personne, qu'il ne voient en fait que comme une "abimée".
>ce qui m'avait marqué, c'est que deux des filles qui avaient subi un viol m'ont dit un truc du genre "ce que j'aime avec toi, c'est que je t'ai dit ce qu'il s'était passé, et pourtant tu me regardes et tu couches avec moi comme si rien ne s'était passé". Ce qui peut paraître contre-intuitif en fait, mais en parlant avec mes proches, je me suis rendu compte que ça l'était pas.
>je connait des filles qui ne parleront jamais de leur épisode parce qu'elles ont trop peur de poids émotif que cela va faire peser sur l'autre (y compris à leur propres parents comme c'est le cas chez ma mère) C'est que quelque part, elles ne font pas confiance aux autres sur la manière dont ils vont gérer ça, parce qu'elles ne veulent pas être vues comme étant une personne "qui a été violée" mais comme un tout. Le problème c'est que la "mauvaise" empathie pousse les gens -sous de "bons sentiments"- à réduire la personne à cet acte.
(Ex: imaginez ma grand mère, qui apprenant le divorce de mes parents à sorti un très magique et courant "qu'est ce que j'ai fait pour mériter ça?" en faisant un drame et se mettant à pleurer, et vous comprendez pourquoi les gens y pensent à deux fois avant de balancer des évènements tragiques aux autres, y compris les plus proches.)
Comme si ces 10/20/30 min allaient à jamais décider de leur identité et leur vie alors qu'elles ne l'ont pas choisi.
C'est aussi une des raisons pour laquelle les personnes ne portent pas plainte : ce faisant tu enclenches tout un système qui mets en lumière l'évènement que tu as subis, y compris sur tes proches. Et c'est de ça que -de ce que j'ai vu et entendu- la plupart des gens ont peur : de voir le regard des autres changer sur eux, et de voir les proches modifier complètement leurs comportements, ajouter du drame à un drame déjà existant, et être sans arrêt renvoyé à ce statut là. C'est un peu comme les SIDAique (étant proche par mes parents du milieu gay). S'ils te l'avouent, c'est pour être accepté et passer à autre chose, pas pour être traité comme de la marchandise endommagée, même sous de bons sentiments. Les gens qui t'avouent ça, ils attendent le plus souvent un "Ok", un acquiesement, de l'intelligence émotive. Et trop de gens confondent "empathie" et "intelligence émotive".
Après je te parle de femmes que j'ai connu bien après leur viol (genre au moins un an), et ça avait eut le temps de se tasser. Donc ce que je dis n'est valable qu'une fois la phase de choc passée. D'ailleurs la phase de choc n'est pas obligatoire, ça dépends du contexte de l'évènement déjà et de la personne qui le subis.
===>Voilà, je te dis tout ça, car ça a l'air de t'avoir vraiment travaillé cette histoire avec Emilie et je voulais prendre le temps et partager avec toi ce qu'il m'a semblé d'intelligent à faire d'après mon expérience et de pas mal d'échanges que j'ai pu avoir sur le sujet.
Tu me diras si tu es d'accord.
Du reste, tu n'as pas à te sentir coupable pour la faute d'autres personnes. Et je pense que c'est un peu inutile d'aller dans les "si j'avais fais X alors peut être..." C'est même égocentré (bon ça à la limite...) mais surtout improductif.
On ne contrôle pas tout, même si on aimerait.
Moi ce que m'a dit maman c'est qu'il y a un temps pour tout, et qu'il y a effectivement une période ou tu dois gérer ça seul. Parce que malgré tout les soutiens du monde, t'es avant tout TOI dans ton corps, ton esprit, et tu y es seul. Il y a un passage de confrontation à cette réalité qui est dure. Là, je pense que ça dépend des individus. C'est un peu comme les militaires qui souffrent de PTSD (enfin le vrai PTSD), certains ont besoin de temps pour eux, d'autres de s'épancher, d'expliciter. Et savoir que t'as du soutien intelligent (et pas juste dans la réaction émotive) ça aide dans tous les cas.
Mot de la fin : J'ai découvert ton journal là. Ayant pris un peu le titre au pied de la lettre, je n'ai pas trop fais gaffe. C'est cool à lire (même si je n'ai lu que la fin)
Question bonus, t'es pas obligé d'y répondre:
J'aimerais souvent poser cette question aux homos hommes (j'en connait pas mal) mais je n'ai jamais vraiment osé, et je devrais m'y mettre. En gros, j'aime les femmes. Sinon je serait pas sur FTS.
Du coup, si je comprends qu'un homo mec puisse être attiré par des mecs, je ne comprends pas pourquoi il n'est pas attiré par les femmes. Il y a une raison, je le sais très bien, mais elles n'est pas très souvent communiquée; voir jamais.
Si à moi, tu me posais la question "et toi, pourquoi n'es tu pas attiré par les hommes", je pourrais te répondre :
>je n'ai aucun blocages "de fait/moral" : mais les mecs ça pue (donc ça c'est rédhibitoire), je n'aime pas les poils, ça n'as pas de seins, et la sodomie (y compris avec les nanas) c'est pas mon truc. Ca fait beaucoup. D'autant que bon, c'est la fémininté qui me parle.
Donc ma question, c'est , toi de ton côté, comment tu vois les mecs? Concrètement, est-ce que comme moi l'odeur de la plupart des mecs te dégoute? Est-ce que le corps masculin viril ne te fais ni chaud ni froid ?(sauf à reconnaitre effectivement que c'est beau, sans attirance)
Qu'est ce qui te plait chez une femme? La féminité?
Le saphisme est abordé chez Proust, mais c'est plus de la bisexualité. J'ai vu peu de romans en parler en fait. Je comprends les externalités, mais j'aimerais connaitre les ressentis.
- Notes et commentaires reçus par ce post :
- [+1] A lire le 23.11.17, 13h47 par mistermint
- [+2] Intéressant le 23.11.17, 20h56 par Hillel
- [+1] Intéressant le 23.11.17, 21h05 par Jalapeno
- [+1] Intéressant le 24.11.17, 13h14 par Thedaze
- [+2] Intéressant le 27.11.17, 02h27 par Moumane
Mais tellement. Ça et tout ce que tu détailles ensuite, c'est aussi ce que je ressens dans mon entourage concerné.Mr.Smooth a écrit : Ce qu'elles m'ont dit c'est que le plus beau cadeau que tu puisse leur faire au final, c'est de faire comme si rien ne s'était passé
Tout d'abord Mr.Smooth, merci pour ton retour très constructif! J'apprécie l'échange. Je vais essayer de répondre.
Pour cette partie:
Alors je ne pourrai pas te dire qui de l'oeuf ou la poule est née en premier, mais je peux dire qu'il y a un mur très opaque entre les hommes et moi. Il y a des mecs que je trouve sympa et même que j'apprécie beaucoup, mais je n'arrive pas à gommer cette différence qui nous sépare. D'un point de vue sexuel, physique, c'est "drôle" parce que comme toi, oui, l'odeur des hommes me rebutent. Je ne dirai pas qu'elle me dégoûte fondamentalement, mais elle est répulsive. Leur peau aussi (j'avais dit plus haut être sensible à la matière). Non, le corps masculin ne me fait ni chaud ni froid. Je vois qu'esthétiquement ça peut avoir de la gueule des muscles sculptés, mais ça ne produit absolument rien. Je pourrai observer un joli canapé que ça me ferait à peu près le même effet. Et puis c'est difficile à expliquer, mais la dimension "humaine" des hommes ne m'attire pas non plus, que ça soit sexuellement ou romantiquement.
Je ne sais pas si ça t'éclaire.
Pour cette partie:
Paradoxe girl on: Je vois le "baiser du au revoir" comme le baiser de "la dernière chance". Je ne le vois pas comme quelque chose de fluide, "de l'instant". En somme, que l'une comme l'autre n'avons pas eu les "ovaires" (pour ne pas dire couille) ou l'envie de le faire avant, et maintenant, c'est "Ok, on va donner une note à ce rendez-vous et je vais te signifier si oui ou non tu me plais ou pas". C'est pour moi le moment le plus bas en terme de tension sexuelle pour un baiser, et je l'ai toujours trouvé très gênant quand ça se produisait. Mais ça c'est dans ma tête hein.Je préfère qu'on ait décidé de s'embrasser avant, dans un fil conducteur. [..] Mais quitte à ce qu'il se passe quelque chose, je veux que les choses se fassent dans l'instant.
Bonne question. Je ne sais pas comment ça se passe dans la tête de ceux que tu connais, dans la mienne, ça n'enlève pas l'appréciation de la personne... c'est plus que ça modifie mon état d'esprit, et donc ma façon d'être et ma façon d'être perçue. C'est presque devenu un genre de rituel, avec des codes et des étapes précises, et ça devient vite addictif (d'être dans de la consommation sexuelle, je veux dire). Dans cet état d'esprit, c'est plus un genre d'évaluation sur une éventuelle compatibilité sexuelle avec une conclusion à l'expérience. Et en fait, je remarque aussi qu'en me comportant dans ce sens là, les femmes font les mêmes conclusions. Ce qui est logique en soit. "Si tu veux être une amie, comporte toi comme une amie, si tu veux être un plan cul, comportes toi comme un plan cul" bref tu comprends l'idée. Pour illustrer concrètement, les relations qui ont le plus comptées à mes yeux et qui ont été les plus longues, sont celles où je n'avais pas cet état d'esprit et où j'ai le plus attendu (ou fait attendre), où j'ai le moins sexualisé la relation. Et je ne pense pas que ça soit un hasard. Pour moi en tout cas parce que bon, ça n'empêche qu'il y a des gens qui évoluent du plan d'un soir au friend with benefit à la relation longue.Je ne comprends pas en quoi faire ça revient à ne pas voir ou apprécier ce qui fait de la personne en face une personne stylée.
Pourrais-tu m'expliquer? Ca me fais me poser beaucoup de questions sur les autres. Surtout de savoir ce qu'ils cherchent dans une relation et une rencontre.
Je ne pense pas être très différente des autres, et vouloir à peu près la même chose que tout le monde. Être surprise, touchée, ou bousculée, sentir un feeling particulier, ressentir des émotions positives, éprouver du désir, de la curiosité, de l'attirance, avoir la sensation de vivre quelque chose de différent, d'unique, me laisser aller à quelque chose de spontané, d'évident, me sentir timide, vulnérable et attendre le prochain appel/sms/rendez-vous comme une adolescente amourachée et attardée. Après, quand je veux du sexe pour le sexe, je veux du sexe pour le sexe.Surtout de savoir ce qu'ils cherchent dans une relation et une rencontre.
Pour ce qui est de mon histoire, j'ai tendance à aborder les choses à partir du moment où j'ai une relation sexuelle avec quelqu'un, par précaution. Parce qu'il se trouve que j'ai un blocage physique autant qu'émotionnel, et que la pénétration m'est douloureuse voir quasi impossible, et qu'il faut un certain temps et conditions pour que les choses deviennent supportables et/ou agréables. En gros, c'est moi qui décide quand et comment on me pénètre, jamais l'inverse. Ça m'évite donc la douleur et l'envie d'arrêter net. Parfois, quand je n'ai pas particulièrement envie d'approfondir les choses, je dis simplement que j'ai un genre de vaginisme. Mais c'est vrai que je n'ai pas pour autant envie qu'on me victimise et que ça peut me mettre mal à l'aise lorsqu'on réagit de manière "bien trop émotive". Et que c'est difficile de savoir comment tourner les choses pour que la personne n'en devienne pas hyper précautionneuse. Parce que, dans les faits, je suis une femme très sexualisée.>c'est un évènement important donc elles/ils ont envie d'en parler, et assez rapidement quand tu deviens intime.
>seulement la plupart des gens réagissent de manière bien trop émotive.
Pour Clémentine, c'est exactement ce qu'elle m'a dit. Que le comportement de ceux qui le savaient avaient changé, qu'elle avait l'impression d'être prise en pitié et qu'elle détestait ça.>De mon expérience, une personne qui te parle de son épisode, elle ne le fait pas pour que tu modifie ton comportement, mais pour que tu l'acceptes, et pour se délester d'un truc lourd a porter. Pas pour que la personne en face devienne hyper, et ne la vois plus que comme une victime, ou comme ayant été réduite à cet épisode.
Ça dépend aussi du stade d'acceptation de la personne ayant été victime je pense. Autant, il y aura des femmes qui auront été victime de viol qui l'auront intégré comme faisant partie intégrante de leur vie et qui réussissent à vivre aujourd'hui sereinement les relations sexuelles qu'elles ont, autant il y en a d'autres qui ont encore beaucoup de symptômes post traumatique même des années après. L'idée en fait, je pense, c'est d'écouter la femme en question et de voir comment elle entrevoit, sent et veut les choses.>Ca se matérialise pas mal quand tu couches en fait. Ce que m'ont dit les filles, c'est que plein de mecs vont se mettre à être trop empathique et vont :
-soit devenir mou, ne plus oser mettre du bestial, être entreprenant, dominant
-soit, et ça c'est commun, sentir qu'ils ne peuvent assumer le poids et arrêter là. Ces gens là pensent qu'ils ne veulent pas prendre le risque de faire du mal à la personne, qu'il ne voient en fait que comme une "abimée".
Si ces filles ont fait le deuil de l'expérience, ça ne m'étonne pas. Il y a des différences fondamentales entre avoir une relation sexuelle consentante et non consentante. Le ressenti est différent et, lorsqu'on couche avec une personne dont on en a envie, il n'y a pas vraiment cette idée de violence, de dégoût ou de répulsion. Les choses sont fluides et se font par désir, et notre corps réagit en conséquence.>ce qui m'avait marqué, c'est que deux des filles qui avaient subi un viol m'ont dit un truc du genre "ce que j'aime avec toi, c'est que je t'ai dit ce qu'il s'était passé, et pourtant tu me regardes et tu couches avec moi comme si rien ne s'était passé".
Je te rejoins entièrement là dessus!Après je te parle de femmes que j'ai connu bien après leur viol (genre au moins un an), et ça avait eut le temps de se tasser. Donc ce que je dis n'est valable qu'une fois la phase de choc passée. D'ailleurs la phase de choc n'est pas obligatoire, ça dépends du contexte de l'évènement déjà et de la personne qui le subis.
Merci pour ces pensées, conseils.Du reste, tu n'as pas à te sentir coupable pour la faute d'autres personnes. Et je pense que c'est un peu inutile d'aller dans les "si j'avais fais X alors peut être..." C'est même égocentré (bon ça à la limite...) mais surtout improductif.
On ne contrôle pas tout, même si on aimerait.
Moi ce que m'a dit maman c'est qu'il y a un temps pour tout, et qu'il y a effectivement une période ou tu dois gérer ça seul. Parce que malgré tout les soutiens du monde, t'es avant tout TOI dans ton corps, ton esprit, et tu y es seul. Il y a un passage de confrontation à cette réalité qui est dure. Là, je pense que ça dépend des individus. C'est un peu comme les militaires qui souffrent de PTSD (enfin le vrai PTSD), certains ont besoin de temps pour eux, d'autres de s'épancher, d'expliciter. Et savoir que t'as du soutien intelligent (et pas juste dans la réaction émotive) ça aide dans tous les cas.
Si en implicite tu me demandais si l'évènement que j'ai vécu a modifié ma perception des hommes, certainement. Cela dit, j'ai depuis toujours été attirée par les femmes, j'avais des "amoureuses" et non des "amoureux", et les mecs qu'on essayait de me coller dans les pattes quand j'étais gosse ne m'inspiraient absolument rien. Au pire je faisais semblant pour faire plaisir aux autres.Donc ma question, c'est , toi de ton côté, comment tu vois les mecs? Concrètement, est-ce que comme moi l'odeur de la plupart des mecs te dégoute? Est-ce que le corps masculin viril ne te fais ni chaud ni froid ?(sauf à reconnaitre effectivement que c'est beau, sans attirance)
Alors je ne pourrai pas te dire qui de l'oeuf ou la poule est née en premier, mais je peux dire qu'il y a un mur très opaque entre les hommes et moi. Il y a des mecs que je trouve sympa et même que j'apprécie beaucoup, mais je n'arrive pas à gommer cette différence qui nous sépare. D'un point de vue sexuel, physique, c'est "drôle" parce que comme toi, oui, l'odeur des hommes me rebutent. Je ne dirai pas qu'elle me dégoûte fondamentalement, mais elle est répulsive. Leur peau aussi (j'avais dit plus haut être sensible à la matière). Non, le corps masculin ne me fait ni chaud ni froid. Je vois qu'esthétiquement ça peut avoir de la gueule des muscles sculptés, mais ça ne produit absolument rien. Je pourrai observer un joli canapé que ça me ferait à peu près le même effet. Et puis c'est difficile à expliquer, mais la dimension "humaine" des hommes ne m'attire pas non plus, que ça soit sexuellement ou romantiquement.
C'est difficile de dire ce qui m'attire chez les femmes, parce que c'est purement émotionnel, impulsif, instinctif, animal, que mes goûts ne seront pas celles des autres et que c'est difficile à intellectualiser. Je peux dire que pour moi, le sexe ne fait pas la femme comme je le perçois. Je pourrai très bien faire l'amour à une femme qui aurait un pénis (trans), si tant est que les traits de son visage et les courbes de son corps ne me fasse pas penser que c'est un homme (puis son odeur aussi, du coup), alors qu'un homme qui aurait un vagin, ce serait impossible à envisager. Je sais aussi que je suis quasi exclusivement attirée par les filles dites "féminines". Pas nécessairement qui auraient des cheveux longs ou qui aiment le shopping parce que ça ne veut franchement rien dire, mais je suis plus facilement attirée par les femmes dites "cisgenre", à savoir celles qui se sentent femme, et qui n'ont pas d'ambiguïté ou de problème d'identification à leur sexe. J'ai du mal aussi avec les femmes un peu "disgracieuse", j'aime qu'il existe une certaine "élégance" et "raffinement", mais j'imagine que ça a plus à voir avec ma personnalité. Je suis attirée par une odeur, une voix, une peau, un regard, des lèvres, des seins, une nuque, des épaules, un dos, une façon de rire, de marcher, de penser, un intellect, bref. Les femmes plus androgynes ou "masculines", je peux pour certaines leur trouver un certain charme mais je n'ai jamais été attirée sexuellement par l'une d'entre elles. Romantiquement, esthétiquement, oui peut-être. J'ai été attirée une fois par une androgyne, mais ce n'était pas sexuel, et il existe à peu près la même absence d'attirance physique que j'éprouve envers les hommes. Contrairement à toi, je dissocie la pratique sexuelle de l'orientation, et donc ce que mon corps pourrait faire avec un homme ne me rebute pas particulièrement d'être fait avec une femme, mais là, on rentrerait dans des détails un peu trop lubriques. Sinon je ne me suis jamais particulièrement interdite d'avoir une relation sexuelle ou amoureuse avec un homme, c'est plus que ça ne me donne pas envie et que je n'éprouve réellement aucune attirance. Pourtant, j'ai essayé la partie préliminaire, vraiment en me forçant (parce que bon, dans la société, on fait plus ou moins comprendre aux homosexuelles que si elles n'ont jamais essayé elles ne peuvent pas savoir, ce qui sème le doute chez nous), mais l'envie d'aller plus loin n'est jamais apparu (même avant et pendant, d'ailleurs). Au pire je veux bien un câlin (et encore que), faire semblant de jouer à séduire sans que ça n'implique aucune ambiguïté, mais ça s'arrête là.Qu'est ce qui te plait chez une femme? La féminité?
Je ne sais pas si ça t'éclaire.
- Notes et commentaires reçus par ce post :
- [+1] Instructif le 23.11.17, 21h05 par Jalapeno
- [+3] Très intéressant le 24.11.17, 02h06 par mistermint
- [0] Merci ! :) le 24.11.17, 13h39 par Mr.Smooth
- [+2] Intéressant le 27.11.17, 02h27 par Moumane
C'est assez clair! Merci
A la différence près que je n'arrive pas a mettre une définition sur la consommation sexuelle;
(On aura compris que féminin = qui correspond à une moyenne chez les femmes et non pas "toutes les femmes sont...")
Je vois ce que tu veux dire, parfaitement.Dans cet état d'esprit, c'est plus un genre d'évaluation sur une éventuelle compatibilité sexuelle avec une conclusion à l'expérience.
A la différence près que je n'arrive pas a mettre une définition sur la consommation sexuelle;
Etant donné que j'ai un vécu qui est différent la dessus, je comprends mieux."Si tu veux être une amie, comporte toi comme une amie, si tu veux être un plan cul, comportes toi comme un plan cul" bref tu comprends l'idée. Pour illustrer concrètement, les relations qui ont le plus comptées à mes yeux et qui ont été les plus longues
Clair. C'est très fémininJe ne pense pas être très différente des autres, et vouloir à peu près la même chose que tout le monde. Être surprise, touchée, ou bousculée, sentir un feeling particulier, ressentir des émotions positives, éprouver du désir, de la curiosité, de l'attirance, avoir la sensation de vivre quelque chose de différent, d'unique, me laisser aller à quelque chose de spontané, d'évident, me sentir timide, vulnérable et attendre le prochain appel/sms/rendez-vous comme une adolescente amourachée et attardée.

Ma question était sans arrière pensée, mais elle me renseigne de manière intéressante.Si en implicite tu me demandais si l'évènement que j'ai vécu a modifié ma perception des hommes, certainement.