Fred, si les bons choix ne sont pas toujours les plus évidents, c'est une question d'état d'esprit. Si tu es quelqu'un pour qui la tromperie n'est pas une option, le "mauvais" choix ne se poserait pas à toi.
Je vais peut-être me répéter, mais c'est facile à dire : quand tu es influencé par tes problèmes de couple, d'attirance, le "bon" choix n'est pas toujours une évidence. Il y en a qui se posent sérieusement la question, de façon avouée ou inavouée.
Qu'entends-tu par "état d'esprit" ? Moi je trouve que faire un choix dépend de plein de sources d'influence.
Si je suis très honnête avec moi-même, je dois reconnaître que j'ai envisagé la tromperie, mais de façon inavouée. Jamais je me suis dit "tiens, ce matin, je vais m'inscrire sur un site de plan cul !", mais il y a des fois où j'aurais pu me laisser tenter avec des filles avec qui ça accrochait bien. Il ne s'est jamais rien passé, peut-être parce que j'ai toujours été franc sur ma situation : aucune fille avec qui j'ai eu de jeu de séduction n'ignorait que j'étais en couple avec un enfant.
Ensuite, on ne trompe pas sans le savoir, donc j'ai dû comprendre ta réponse de travers, ou alors il y a un problème. Quand tu dis "je sais que je ne le ferai pas volontairement", je ne crois pas qu'une femme te force à tromper ta femme. Sinon, ce n'est plus de la tromperie, d'ailleurs...
As-tu déjà été dans une situation où tu avais envie de tromper mais où quelque-chose t'en empêchait ? Si oui, tu comprendrais que ça veut dire : "j'irai jamais voir une nana dans l'intention de coucher avec, mais s'il y avait une rencontre à laquelle je ne m'attendais pas (et ça arrive), je ne suis pas sûr que je résisterais à la tentation".
Je ne parlais bien évidemment pas d'être forcé à tromper.
Quand je parlais de perdre ce que t'apporte la personne, je parlais bien au niveau personnel, émotionnel, pas de "solide". Je ne considérais pas ça au niveau de l'individu, parce que comme on sépare déjà ce qu'elle nous apporte sur d'autres aspects, dont le sexe, il n'y a pas de raison.
Oui mais ne soyons pas naïf : il y a toujours l'aspect physique, matériel qui fait pencher la balance, même si tout le monde ne l'admettra pas, on y pense tous du moment que notre situation économique est liée à celle de quelqu'un d'autre. Pourquoi tant de gens trompent au lieu de quitter s'ils ne supportent plus ou sont complètement indifférents à l'autre, sinon ?
Sinon ça veut dire que tu as le luxe de ne pas inclure l'aspect matériel de ce que tu pourrais perdre.
Attention : je n'ai pas dit que je reste avec elle pour l'aspect matériel, bien sûr, mais il est évident qu'en couple avec un gosse, je peux pas me permettre de raisonner que sur le "personnel".
Pour ce qui est de ne pas faire attention à toi, c'est ton ressenti. Encore une fois, passé au prisme de ta frustration. Elle ne voit sans doute pas les choses de la même manière.
Tu dis que tu la connais bien, que tu sais, etc, mais si tu savais si bien, tu saurais aussi où appuyer pour la faire bouger vers ce que tu aimes, pour lui montrer ce qui te dérange sans devoir l'exprimer de vive voix. Là, tu es dans l'impasse. Tu dis "détruire bêtement"; c'est si bête de vouloir s'exprimer?
Tu as raison : c'est mon ressenti, basé sur mes frustrations, mes déceptions, toutes les fois où elle me rejetait quand je voulais me rapprocher d'elle, les fois où je lui faisais remarquer qu'on pourrait prendre davantage soin de nous et où j'avais l'impression qu'elle s'en foutait ; les fois où on avait des engueulades, des crises, bref toutes les fois où j'avais l'impression qu'elle ne m'écoutait pas. J'ai fini par en conclure qu'elle ne faisait pas vraiment attention à moi.
C'est vrai que je la connais bien : il pourrait difficilement en être autrement après toutes les choses qu'on a vécu ensemble.
Encore une fois mon avis n'est pas objectif, c'est normal, mais si je l'ai déçu, j'aimerais qu'elle me le fasse au moins comprendre, parce que je n'arrive pas à me retirer de la tête qu'elle ne se rend pas compte.
Toi et The_Pop avez raison : une conversation franche sera le seul moyen de savoir si oui ou non elle est déçu elle aussi, et s'il y a un moyen qu'on devienne le couple dont je rêve qu'on soit. J'ai pas honte de dire que j'ai peur de la tournure que ça pourrait prendre.
Si tu es convaincu qu'elle sera sourde à tes envies, et que tu veux vraiment rester avec, c'est juste du confort. Parce qu'alors, ce n'est sans doute pas une personne qui t'aime, ou la personne que tu as aimée. Les gens changent, et peut-être que vous n'êtes plus faits l'un pour l'autre.
J'ai un avis un peu plus nuancé que le tien.
Tu vois, j'ai beau me plaindre beaucoup, je suis convaincu qu'on s'aime mais qu'on a beaucoup de blocages qui nous empêchent d'être heureux. Je le sens.
Même si l'idée qu'on ne s'aime plus reste une possibilité, il y a quelque-chose en moi qui me dit que ce n'est pas le cas et qu'on pourrait être heureux si on s'en donnait les moyens. Mais pour ça encore faudrait-il qu'elle se rende compte qu'il y a un problème, ou alors qu'on communique davantage (ou plutôt qu'on commence à communiquer, dans notre cas).
Ensuite, tu vas "la détruire", en lui disant que tu manques d'intimité avec elle, que son désir te manque, que lui donner du plaisir te manque?
Non : en lui disant que j'ai failli la tromper avec une fille, puis avec une 2ème, et que j'entre parfois dans des jeux de séduction avec des filles sans même m'en rendre compte.
Que son corps ne m'excite plus, en tout cas pas autant qu'avant, surtout en sachant qu'elle ne fait jamais rien pour être désirable, comme si on était plus une coloc qu'un couple.
Bon j'exagère un peu, mais c'est mon ressenti.
Je sais pas, au contraire, je crois que pour la plupart des femmes, ce serait flatteur sur certains aspects. Ou en tous cas, c'est pas accusateur. Choisis tes mots.
Entre la théorie et la réalité, il y a une différence, mais justement, tu es beaucoup dans la théorie toi aussi. Et ta théorie ne t'aide pas. Si tu en parles ici, c'est bien pour une raison.
En effet je suis beaucoup trop dans la théorie : c'est ce qui fait que je passe pas à l'action, en bien (lui parler) comme en mal (écouter mon instinct et aller voir d'autres filles).
Ca fait longtemps que je serais passé à l'acte si j'étais pas aussi théorique.
Il faut que tu comprennes que je pars pas avec les mêmes bases de communication que les gens normaux : pour moi communiquer (sauf derrière un écran) c'est très difficile, j'ai vraiment du mal à le faire et je ne le fais pas exprès, que ce soit en couple, au boulot, socialement ou en famille... J'ai beaucoup progressé depuis quelques années, mais ça reste un gros gros soucis chez moi.
Des fois je me rends même pas compte de l'image que je renvoie de moi en communiquant.
Je sais pas comment m'y prendre, j'ai peur de la blesser, qu'elle se casse, de pas choisir les bons mots, de me lancer, etc...
Ce que je vois, c'est que toi, surtout, tu as peur de sa réaction et de la perdre, tu es mal à l'aise, tu as peur de la blesser et c'est louable, mais du coup tu te paralyses.
Si tu veux lancer la conversation innocemment, un tas de films abordent le sujet. Tu en mates un avec elle, et tu discutes du film avec.
Tu sondes, tu vois, tu tends des perches, si tu ne veux pas être frontal.
Aussi: pour toi, le cul, c'est là où le couple devrait être le plus proche.
Pour moi, c'est dans la conversation. Ceci explique sans doute cela.
Le cul, ce serait que le prolongement du reste de ton entente, pas le terreau. ça t'aiderait bien à communiquer.
C'est en effet ce que je devrais faire.
Tu as raison, mais il y a bien un moment où je devrai me lancer et lui avouer tout, dont le fait que je l'ai trompé (au sens de notre couple). Donc inéluctablement ça passera ou ça cassera.
En fait, je ne pense pas forcément que le cul est le moment où un couple devrait être le plus proche : je répondais à ta réaction, quand tu te demandais pourquoi les gens ramènent tout au cul, en disant que peut être que le cul symbolise beaucoup de chose : la proximité du couple, sa fusion, sans compter que le cul est vu comme l'une des formes d'épanouissement les plus fortes. Combien de personnes ont trompé car "elles ne voulaient pas passer à côté de leur vie" ?
Ta dernière idée est intéressante.
Pour le divorce et les gosses, d'une part, ce que je dis sur les gosses, c'est un fait statistique et sociologique, les enfants de divorcés divorcent plus, c'est pas de la théorie. Ensuite, tu peux expliquer les choses, les enfants ont pas toujours la maturité pour l'accueillir, et dépasser le fait qu'ils perdent ce qui est leur seul socle au monde: leur famille.
Je ne peux que confronter les statistiques à mon vécu personnel, qui est celui de beaucoup de gosses qui ont vécu dans un environnement violent : il vaut mieux des parents séparés que des parents ensembles mais destructeurs.
Et puis au delà : en quoi divorcer est un crime ? Dans certains cas c'est même la meilleure des solutions, y compris pour les enfants.
Et encore une fois, tu négliges le fait qu'un divorce, ça ne se passe pas toujours entre deux parents qui se hurlent dessus, ça peut venir du jour au lendemain. Ou du moins, l'ambiance peut être largement dissimulée aux enfants un long moment. Le climat sain, sans violence et où les 2 parents sont toujours présents pour eux, il disparaît alors au moment du divorce. Parce que justement, les deux parent ne pourront PLUS être toujours présents pour eux.
J'espère que tu ne m'en voudras pas de t'en faire la remarque, mais j'ai l'impression que ton point de vue se fonde beaucoup sur ton vécu personnel.
C'est faux de dire que les parents ne pourront plus être présents pour eux : ils le seront d'une manière différente. Pour des parents normaux, l'amour envers leurs enfants ne change pas avec le divorce.
J'ai jamais dit, pour autant, que les enfants n'impactent pas la séparation : en ce qui me concerne, il est évident que je n'envisage pas de vivre loin de ma fille. Ca pèse évidemment dans la balance.
Mais je reste sur mon idée de base : si des parents, quelque soit le climat familial, restent ensemble uniquement pour le bien de leurs gosses, ces derniers le ressentiront d'une façon ou d'une autre et ça ne les aidera pas.
Je sais ce que ça fait de voir ses parents se séparer : c'est pas drôle, on est bien d'accord. Mais avec 20 ans de recul, j'aurais préféré qu'ils se séparent une bonne fois pour toutes au lieu de se séparer, se remettre ensemble, se re-séparer x fois en me donnant des faux espoirs. Ce sont les faux espoirs qui détruisent les enfants, pas des parents qui décident que, même s'ils ne s'aiment plus, ils veilleront toujours sur le bien-être de leurs enfants en priorité.
Et tu parles de parents coupables, j'ai juste envie de dire: aucun n'est équipé pour bien éduquer un enfant dans ces conditions, en plus en gérant une rupture.
Il n'y a pas de recette. Mais le problème, c'est que quand tu te plantes, il y a de la casse, et ce n'est pas à ton niveau, ce sont des enfants innocents qui trinquent.
Mais ça dépend de la rupture.
C'est la responsabilité des parents de se séparer dans un respect mutuel, en tenant compte de leurs enfants : ils ont une responsabilité, ils peuvent pas se foutre sur la gueule sans faire attention, ou sinon ils sont franchement irresponsables.
Après, comment dire ? Dans la vie on peut pas tout prévoir, et bien souvent on fait ce qu'on peut.
Quand tu dis que tu veux comprendre comment tu t'es retrouvé là, quelle est ta supposition?
Tu trouves que la charmer, c'est risible.
Si tu veux du désir, va pas falloir vous baser que sur de l'animal.
La meilleure zone érogène d'une nana, c'est son cerveau (y a qu'à voir comment une majorité peut mouiller devant 50 Shades of Grey alors que c'est objectivement très nul... Elles ne se fixent pas sur la qualité de l'histoire, le fait que le "héros" soit juste un violeur biclassé milliardaire et beau gosse donc sexy au lieu d'être gibier de potence, elles se projettent dans un fantasme. Et sont à fond).
Et si tu ne joues pas le jeu, ça ne l'entrainera pas à le jouer.
La base, pour séduire une fille, c'est de la trouver attirante, je me trompe ?
Voilà où j'en suis.
Voilà pourquoi j'essaie de lui faire prendre conscience qu'elle est une femme, qu'elle doit être un minimum féminine, qu'elle peut pas se laisser complètement aller à 28 piges et qu'elle doit se reprendre en main.
Mais quand je dis "elle", je veux dire "on" : je l'ai déjà dit, j'ai moi aussi du boulot.
Qu'on me fasse pas dire ce que je n'ai pas dit : je sais que j'ai des responsabilités, des torts et je commence à saisir que j'ai pu la décevoir par le passé : je suis dans une démarche d'amélioration. Ca ne peut que nous faire du bien.
Tu dis aussi que tu n'as pas toujours une attitude qui laisse supposer un bonheur sans tâche. Qui te dit qu'elle ne puisse pas penser que c'est le boulot, tes soucis, et que tu ne la laisserais pas rentrer...?
Oui, c'est parfaitement possible, et c'est même quasiment certain quand j'y pense.
Je l'ai dit : je suis une quiche en communication. Mais si c'était simple, ça serait depuis longtemps résolu. Je sais pas communiquer comme le font les gens normaux.
Attention hein : j'ai dit que je communique mal, pas que je communique pas du tout. Je veux juste dire que je peux être quelqu'un de très renfermé qui ne laisse personne essayer de comprendre ce qu'il ressent.
Vouloir la préserver c'est légitime, mais imagine que le couple, c'est comme une course avec les pieds attachés l'un à l'autre. Si vous ne communiquez pas d'une manière ou d'une autre, vous allez vous casser la gueule.
Et être explicite, c'est le meilleur moyen, pour ne pas chuter, et vous faire mal tous les deux. ça n'implique pas de lui dire forcément les choses de manière abrupte. Elle va pas craquer au premier mot qui décrira tes manques et tes malaises.
Je pense que tu as entièrement raison sur ce point.
Reste qu'avec ma com, et avec ce que j'ai à lui avouer, si j'y arrive, je suis très loin d'être serein...