The Come Back
Voilà quinze jours que je suis parti, ou plutôt que j'ai quitté le quotidien pour profiter l'espace de quelques jours de vacances bien méritées.
J'ai l'impression que ces quinze jours sont passés à une vitesse folle et qu'ils ont été hyper denses. Je me dois de tout vous décrire. Le pavé va être découpé en plusieurs parties avec des trucs un peu transverses et les étapes de mes vacances (ce que j'ai fait, ce que je n'ai pas fait).
Il en ressort du bon, et un peu de mauvais. Mais principalement du positif même si le recul nécessaire pour le constater n'est pas encore là.
Première semaine - Road Trip solo - direction Savoie
C'était le gros projet que je m'étais préparé en ces vacances d'été.
La première difficulté c'est que le vendredi juste avant mes vacances...j'ai bien failli ne pas pouvoir partir. Pour des histoires à la con, de fausses complications. J'ai pris sur moi, je voulais partir.
Le samedi matin à l'aube, je foutais le camp à l'autre bout de la France. Ma voiture, ma tente, le nécessaire pour me démerder et zou !
Première étape par Lyon, je crèche chez une ancienne connaissance qui aurait pu à l'époque faire une conquête. Elle me fait visiter le coin, elle approuve grave l'initiative du voyage solo. On passe une bonne soirée, ça se termine très très bien.
Le lendemain je repars requinqué et prêt à la conquête de moi-même !
Je commence mollo le premier jour, je me contente de visite en touriste du côté d'Annecy et j'arrive à chopper une place en camping classique. C'est bien mais je suis pas encore dans le vif du sujet.
Les trois jours suivants, c'est décidé, ce sera rando pure et dure !
Déjà, je coupe toute possibilité de communication (notifs désactivées, etc etc). J'envois seulement un sms chaque soir à ma famille pour leur indiquer ma position et que tout va bien.
Chaque jour, je monte des cols et des sommets à la seule force de mes jambes. Par plusieurs fois, je me dit "j'y arriverais pas".
Mais plusieurs fois, je constate que j'ai une putain de capacité à m'accrocher. J'ai une sacrée volonté et je ne lâche pas.
Je me retrouve au bord d'un lac en hauteur. Personne aux alentours. Que dalle. Première victoire, et premier moment vraiment solo. Ces moments-là je les adorais. Les pensées ne venaient pas forcément, mais j'appréciais. Comme si mes batteries internes se rechargeaient !
Le soir, je trouvais des coins en bord de col. Je dormais soit dans ma voiture si le risque d'être choppé était trop grand, soit en tente. En pleine forêt, avec la démerde de la journée. La belle étoile en plus, pour un fana d'astronomie.
C'est dans ces moments que je cogitais, que je venais à faire des constats sur ma vie. Pour amorcer les changements, il faut faire les bonnes constatations.
C'est pas que ma vie est bordélique en ce moment, c'est que je ne la prend pas par le bon bout. Réglons les problèmes un à un et petit à petit. Les gros résultats vont venir après.
Le deuxième jour est du même tonneau que le premier. Néanmoins comme je suis tout seul, je remarque que certains réflexes commencent à naître. Je vais naturellement vers les autres, les inconnus. Que ce soit le petit papy avec son chien, la dame qui prend son café, la fille qui s'est fixé un défi en vélo, le couple qui boit un verre au bar. J'ai la causerie assez facile, une fois que j'ose.
Parler aux gens c'est pas compliqué, si on ose.
Néanmoins, j'étais dans un contexte solo et vacances, et pas mal de bienveillance en face. Est-ce que la donne serait la même en ville et dans le quotidien ? Est-ce que je vais accepter les rejets aussi facilement ?
Chaque jour, que ce soit pendant les ascensions ou dans les temps de repos, je me fixais de parler au moins avec une personne. Défi plus que largement relevé parfois. Je remarquais néanmoins que je bloquais avec les filles de mon âge, sauf à ce qu'elle ne m'attire pas. Un détail qui se corrigera.
Les derniers jours, à la fin de cette session sportive intense, je retrouvais la volonté de voir de la civilisation. Et je continuais de parler si besoin. J'en prenais par la même pleine la gueule en termes de paysages.
Et surtout, seul je pouvais faire ce que je voulais. M'arrêter au bord de route pour prendre le petit chemin là-bas ? Aller ! Regarder ce qui se passe ici ? Let's go !
J'ai fini par passer mes deux dernières nuits dans le jardin de particuliers. C'était chouette même s'ils n'étaient pas disponibles le soir.
Je suis revenu perclus de crampes, des mollets de savoyard, une relative odeur de fennec

, mais une bonne dose de confiance en moi. J'ai réussi mon objectif, et j'ai envie d'en faire d'autres à l'avenir. Je sais être capable de vivre une expérience comme ça et m'en sortir !
Interlude - Week end au bercail
Revenu le temps de 2-3 jours, je commençais par voir des amis qui créchaient...chez mon ex.
Soirée étrange parce que je sentais une grosse dose de rancœur et de jalousie. Ce soir là, mes amis voulaient en savoir plus sur mon périple. On parlait tous de nos projets...ou presque.
Elle se voulait être mon amie après la rupture. Non, définitivement ce n'est pas ce qu'on peut appeler une "bonne amie".
Le lendemain, seul motivé à aller à un festival, je m'y rend encore en solo (après une semaine en montagne, c'est pas ça qui fait peur !)
Alors que la musique commence doucement, j'aborde deux filles à une table. On échange quasiment une heure, c'était chouette. J'en attendais rien, mais c'était cool !
Une serveuse me sert en début de soirée. Puis me voyant plus tard à une table, elle vient se joindre à moi accompagnée d'autres bénévoles. Je suis sympa et cool, on me paye des verres gratos. A chaque retour à la buvette, des inconnus me faisaient la conversation. J'ai pas vraiment passé la soirée seul au bout du compte. Et la musique !
Le soir avant mon autre départ, soirée jeux chez une de mes dates Tinder (celle qui m'avait invité à un barbeuc, j'ai nommé
L .)
Toujours pas de possibilités de trop créer de lien avec du monde, alors j'ai charrié, emmerdé un peu. Je suis toujours autant dubitatif sur ma capacité à avoir des chances avec elle. Au pire, je me créé un réseau de connaissances avec elle.
Deuxième semaine - Farniente et bronzage
Je descend pour la Côte d'Azur chez une amie. Plus précisément...mon ancienne belle-sœur.
Avant toute chose, je précise qu'il n'y a strictement aucune ambiguïté là-dedans. Je l'ai connu jeune, et on se considère comme des frangins.
Et plus que ça, j'ai vu que je pouvais compter une amie fidèle de plus parmi mon entourage, même lointain.
Forcément, le sujet de sa sœur a été abordé. Il faut savoir que ma pote est parti à l'autre bout de la France, loin du reste de sa fratrie avec qui elle ne s'entend pas du tout. Néanmoins, j'ai pu apprendre quelques petites choses que j'ignoraient et qui m'auraient été bien utiles.
Le reste de la semaine a été consacré à me remettre en selle niveau séduction (pas que j'étais dans la misère affective ou sexuelle). Elle m'a présenté des copines à elle, toutes très charmantes, avec qui j'ai pu constater que je plaisais (beaucoup).
On a profité de quelques moments photographiés pour pimper mon profil Tinder : gros gros succès !
Et bien sûr, les soirées avec des rencontres improbables ! Les repas improvisés, les soirées à la plage. De vraies belles vacances et une pointe de tristesse au moment de partir.
Les vrais bons amis se font rares, mais c'est très précieux.
Interlude 2 - N.
Vous vous souvenez de cette belle brune que je côtoyais avant mon départ ? Je pense que les deux dernières semaines ont achevés cette rencontre d'elle-même. Je relancerai peut être, mais si ça doit se finir, pas de regret c'était génial ! J'ai de beaux moments en tête.
Interlude 3 - L'ex
Les échanges avec sa frangine ont été parlant. Je pensais bêtement qu'elle voulait se diriger vers une belle amitié faite de confidences.
Non.
Elle veut voir ce que je deviens. Elle veut que je constate sa réussite et contrebalancer ça avec les merdes qui me tombent dessus. Plus je galère, plus elle se délecte.
Elle a une rancune tenace contre moi, une certaine jalousie et une envie de faire mal.
Le conseil de sa sœur était de "tout couper". Compte tenu de son expérience, je m'y suis attelé prestement.
Je m'enlève un petit poids du crâne. C'était pas le plus gros, mais il allège.