FR – Dernier WE de février
Vendredi
3h58. Je rentre enfin chez moi. Que j’aime cette sensation de 4h du matin qui s’approche…
Commençons par vendredi soir.
Soirée prévue :
Lieu : Grands boulevards
Activité : Chasse à l’homme
Tenue de combat : Golden Girl : haut doré avec de la fourrure sur les épaules (faut assumer !), jupette noire, et pochette doré, bracelets dorés, boucles d’oreilles en or de Mamie, bref la Golden Girl quoi !
Team : Binôme Steph-and-So
[Note pour plus tard : ne plus jamais aller voir un dessin animé pour enfant dans l’aprem juste avant d’aller draguer. Un, parce que voir autant d’enfants dans un même lieu rappelle que vous n’en avez (toujours) pas. Deux, parce que être la seule adulte à pleurer devant une girafe qui se fait tuer, ça booste pas votre sex-appeal. ]
Je retrouve donc mon amie. On fait le tour du bar. On finit par spoter un groupe de 5 mecs, plutôt bien habillés, on s’installe pas loin. Ayant pas mal d’histoires à nous raconter (bé oui, on est des filles quand même), les hommes deviennent un second plan. On passera notre début de soirée en papote. A un moment, ma copine s’eclipse, j’en profite pour aborder les mecs « Ma copine étant partie pour quelques minutes, je viens vous parler » (hein ? comment ça, ca fait bouche-trou ? faut croire qu’eux, ils l’ont bien pris) « Ah, mais on n’avait pas vu. Sinon, on serait venu te parler ! » « On est bien d’accord alors ? Laisser une demoiselle comme ça, toute seule, hé ! » Les mecs ne sont pas drôles, pas rebondissants, un ennui. Ma copine revient, on échange les rôles. Rien que sur le chemin entre eux et les ladies room, je me fais accoster en frontal 3 fois, dont un «ah, non, c’est interdit de passer par là », que je dévie par un « il est interdit d’interdire » avec un grand sourire, en ralentissant mais sans m’arrêter. Je récolte des regards flatteurs, des hommes qui me laissent passer en faisant des signes galants, d’autres qui me font des sourires qui en disent long. Ca me rebooste. Et pourtant, une fois sur la piste de danse, je n’ai qu’une envie : danser. Danser. Danser. Et c’est ainsi que se passera le reste de la soirée : danser et éviter les relous. On a beau spoter. Rien d’intéressant. Ou plutôt, comme je le réaliserai le lendemain un énorme filtre limitant.
Fait remarquable : les hommes ont faim. Méchamment faim. Je n’ai jamais vu autant de lueurs lubriques dans leurs yeux. C’était de l’abatage visuel. L’un des hommes accoudés à la tablette regardait ma copine danser. Non pardon, reluquait les jambes de ma copine comme s’il allait la croquer sur place pendant qu’elle se déhanchait dans sa robe, robe qu’il devait trouver encore de trop malgré la shortitude annoncée et assumée de ladite robe. J’ai bien attendu le moment où il allait finir par venir la voir. Mais non. Il a du croire que c’était un peep show : tu regardes mais tu n’interviens pas. Ma copine n’était pas intéressée mais là n’est pas la question. C’est juste que mater de façon aussi animale et lubrique, c’est juste vulgaire quand il n’y a aucune action qui suit. Ca fait voyeur, boucher, négociant en traite des blanches. C’est moche.
Samedi
J’avais accepté la session de SPU avec le wing de la semaine dernière. 16h. Hotel de ville.
Je me suis brûlée la main avec de l’huile bouillante, ca aide pas à être en forme.
J’arrive donc, mojo tout bas. Mon wing, lui, resplendit ! Il a envie d’attaquer et ca se sent.
On marche un peu. Je lui explique que cette fois, je suis là pour l’accompagner. A la rigueur, travailler mon Street-Eye-Contact.
Lui, il est au taquet, il repère une fille avec une capuche qui lui mange le visage. Il me laisse sur place et lui court après. Je le vois revenir au bout d’un moment le sourire aux lèvres : elle est maquée, et elle était en train de pleurer. Mais elle l’a écouté donc Victory.
On continue d’avancer. Et plus on avance, plus il se rend compte que je suis pas en forme.
« J’ai qqun en tête. J’ai pas trop envie de jouer. » Ca sent le One-itis à plein nez. Je m’en fous, j’aime ce que je ressens. Dès que j’y pense, je souris et ça me convient comme ça. A la rigueur, peu importe que ça marche ou pas, j’aurai vécu l’intensité, quitte à ramasser mon cœur à la passoire après.
Néanmoins, on entre dans une galerie de photos. Mon wing voit bien que le vendeur me plait bien. Un grand brun, avec des fossettes craquantes. Il vient me voir, me demande si je veux des renseignements (son job quoi) je remercie, mais je regarde pour l’instant. Le hic ? Le hic, c’est que je vois des photos avec des étoiles au dessus des arbres, et je repense à l’une de ses phrases. Argh … oui, c’est définitif, c’est un One-itis.
Mon wing me dit d’attaquer. J’y arrive pas. On regarde encore les photos. Le vendeur revient. Mon pote précise qu’il n’est qu’un pote et s’éloigne. « Vous cherchez qqch de particulier ?
- Pas vraiment. Et vous, qu’est-ce que vous préférez ?
- Je suis plutôt peinture. Et puis mes goûts ne sont pas forcément les vôtres »
Et là, au lieu de rebondir normalement par un « Ah oui ? qu’en savez-vous ? racontez moi un peu vos goûts » avec mon petit sourire taquin, je hausse les épaules, balbutie un pauv’truc et sors de la boutique.
Mon pote me dit « il te plait ? tu rentres ! je t’attends là » et en profite pour spoter.
Je re-rentre dans la boutique. Je le cherche du regard. Joue plus ou moins à cache-cache. En fait, c’est surtout avec ma propre motivation que je joue à chat. Et à un moment, je l’attrape (la motivation, pas le mec hein …). Il est dans un coin, seul, j’y vais « Ecoutez, je vais arrêter de tourner autour du pot, j’adore votre sourire. Je sais que les femmes ne font pas ça, mais si ca vous dit, on pourrait aller prendre un café un de ces jours »
Il tombe des nues. Il semble sous le choc. Du coup, ca me met mal. Il finit par répondre « c’est que … euh … c’est … pfiou … voilà… en fait … je suis l’homme d’une seule femme. Et non, c’est des choses qui n’arrivent pas. Surtout à moi… Donc … euh… merci ! Merci ! Et euh … repassez à l’occasion ? »
Merci à vous, bonne journée, je m’éclipse.
J’ai sauvé ma session +1 rateau. Ouf … l’honneur est sauf …
Je ne suis pas plus motivée. Il se met même à pleuvoir. Je n’ai qu’une envie, c’est rentrer chez moi dormir.
Dire que je retrouve mes copines pour une session « où sont les hommes ? »Arf… C’est mal barré.
J’analyse néanmoins mon aprem. Hormis le vendeur, je n’ai pas vu un seul homme qui me tente. Pas un … Les hommes mignons n’ont pas disparu. C’est juste que je ne les vois plus.
Je ne les vois plus.
21h. Bar recommandé par My Little Paris dans la rubrique « Où sont les garçons ? ». On a voulu tester. Soit disant qu’il y aurait des trentenaires mignons là bas. C’est faux. Bandes de menteuses. Y a que des moches… Je suis déçue, tiens !
En allant chercher un pichet de mojito, je croise un type à la chemise blanche. Il me sourit, fait une blague, ca me fait rire. Je retourne avec mes amis. L’un d’eux m’emmene au comptoir me présenter à ses potes qui s’y sont installés. Je recroise le type à la chemise blanche, qui me relance un truc. Une fois au comptoir, ces potes sont sympas, et là … le mec à la chemise blanche se pointe : c’est un de leur pote ! « Encore toi ! » Les autres : « vous vous connaissez ? » Moi en riant : « non, mais il essaye de me draguer depuis toute à l’heure ». Lui, rougissant, reconnait «je crois que je suis grillé ».
On part tous à l’Alimentation Générale. Rapidement, on danse ensemble. Wow : excellent danseur ! Les corps répondent bien. Belle alchimie. Je suis en mode friendly. Visiblement pas lui. Il tente de m’embrasser. J’esquive.
Je croise un bon relou qui a tenté un game original que je ne vous recommande pas. Il a essayé de me mettre les doigts dans le nez … oui oui … puis il a cherché à prendre mes doigts pour les mettre dans le sien. Au début, je trouvais ça décalé mais drôle de jouer à s’offenser, de retirer la main de la sienne, d’esquiver ses gestes. Mais il y a des hommes qui ne savent pas s’arrêter. Son insistance a fait que ca m’a donné l’horrible sensation de qqun essayant de me pénétrer en public. Je me suis débattue plus violemment cette fois. Et au final, j’ai fini par lui attraper la main en une sorte de bras de fer et placer mon visage à côté du sien avec une expression qi devait être franchement méchante et énervée « Tu vas arrêter ça tout de suite, ça suffit maintenant ! Ca m’amuse pas tes conneries ». Ses potes sont intervenus en me disant « non, mais il est pas méchant, il est juste con ». On est d’accord. Il est vraiment con.
Mon danseur à chemise blanche est venu me tirer de là.
Très vite, sa main prend la mienne, il me fait tourner, puis ses bras sont autour de moi, nous nous remettons à danser. J’apprécie ses mouvements, sa façon de m’attirer à lui. Je note sa sensualité, la musculature sous sa chemise blanche. J’entends son corps qui appelle. Je sens mon propre corps répondre. Tout en dansant, il avance sa joue contre la mienne. Sa peau est chaude. Ses lèvres sur ma joue aussi. Elles s’approchent des miennes. J’hésite une fraction de seconde et je m’éloigne « Tu es un danseur incroyable, tout était nickel. Il y a quelques temps, je n’aurai pas hésité. Mais c’est juste que je ne suis pas dans cet état d’esprit. Mais vraiment, tout était parfait, le timing, la façon de s’y prendre. Vraiment. » J’étais presque désolée. Son dancing-game était parfait. L’escalade de kino était parfaite, y compris en timing. Mais je sens que je suis déjà ailleurs.
Un ailleurs dont je ne vous parle pas.
Mais un ailleurs qui compte.
Notes et commentaires reçus par ce post :- [+1] Ca va mieux en le disant le 27.02.12, 22h51 par Olfff