Crooked a écrit :C'est marrant parce qu'au lieu d'attaquer mes idées avec des arguments pleins de logique et de cohérence, on me dit que mes idées ne sont pas bonnes parce que, entre autres, elles ont pour origine celle de Nietzsche.
Faux. Pour un mec qui vient nous faire la morale car on n'a pas d'assez bons arguments et bla bla bla, franchement, apprends à lire ce que disent les autres avant de faire la leçon (la poutre, la paille, tout ça).
Je réfute simplement l'idée que tes arguments seraient exceptionnels et indéboulonnables
parce qu'ils viennent de Nietzsche. Je ne dis pas que tes idées sont mauvaises car elles sont nietzschéennes (preuve que tu n'as rien compris à ce que je disais, car j'ai d'ailleurs beaucoup d'admiration pour ce mec), je dis simplement que te référer à un grand philosophe ne suffit pas pour justifier complètement tes arguments et te donner raison.
Crooked a écrit :1 - Quand je cite Nietzsche, c'est plus par soucis de rendre honneur à ses idées que comme argument d'autorité. Je l'ai dis moi même, Nietzsche est à la racine de beaucoup de sciences modernes et il était lui même plus scientifique que philosophe. Sauf que c'était il y a plus d'un siècle et que notre savoir en science à augmenté exponentiellement depuis lors. Donc oui, Nietzsche n'est plus à l'ordre du jour. Il est un peu dépassé mais malgré tout, il avait une sacré intuition et pas mal de ses propositions ont été a posteriori vérifiées par des sciences et des études beaucoup plus récentes et sérieuse. Moi je m'en fous, j'avance des idées, et au lieu de réfuter mes arguments avec l'impartialité de la logique, on m'attaque avec la morale.
Tu t'en es servi comme un argument d'autorité en disant : "mes arguments viennent de Nietzsche et il a toujours raison alors vous avez forcément tort".
Quant au reste, bien sûr qu'il a écrit des choses géniales ; maintenant, j'aimerais savoir où je t'ai répondu avec des arguments moraux. Ce n'est pas du tout ce que j'ai fait.
Crooked a écrit :2 - J'en ai marre des points Godwin alors je ne me justifierai pas, on est plus en classe de CP. Tant qu'à faire, t'as qu'à aller botter le cul à ceux qui travaillent dans les mines de fer, sans eux les nazis n'auraient jamais pu entourer leurs camps de grillages et barbelés. Tu peux continuer à te marrer.
Je faisais simplement une analogie entre deux arguments d'autorité débiles. "Nietzsche c'est celui qui nous a fait voir au-delà de la morale alors on peut pas le critiquer" vs "Nietzsche a inspiré des nazis alors on ne peut pas considérer sa philosophie". Pour moi, dans les deux cas, on fait et on dit de la merde. Tout grand philosophe se doit d'être interrogé, et le fait d'avoir été aimé par des cons n'a jamais fait de quelqu'un un con.
Au-delà de ça, je fais du HS mais le point Godwin c'est vraiment le niveau zéro de l'argumentation, quoi ; dans des discussions portant sur l'économie ou la société on ne peut même plus faire des comparaisons logiques et raisonnées avec l'Allemagne nazie parce que "point Godwin", sauf que bon, le nazisme ça a existé et ça peut tout à fait être utilisé avec intelligence dans un raisonnement bien mené.
Crooked a écrit :3 - J'apprécie le fait que tu es lu avec attention mon exemple du père qui achète une glace à son fils. Si tu le veux bien, pour défendre mon idée, je vais maintenant applique le raisonnement à tes exemples :
le père qui laisse sa fille sortir alors qu'il a la trouille qu'elle se fasse agresser
Tu connais déjà la réponse, tu la donnes toi même :
l'abnégation que suscite automatiquement la fonction de parent : à un moment donné, il faut laisser les enfants grandir, faire ce dont ils ont envie, même si ça nous arrache la gueule de les voir partir.
Pourquoi ? Parce que de la même façon que la perception de la tristesse du fils par le père provoque la tristesse du père, le bonheur du gamin provoque le bonheur du père (ou mère hein...) Chez beaucoup de parents donc, le bonheur ressenti par perception de l'épanouissement de leur enfant est supérieur au sentiment de tranquillité de le savoir près d'eux, parce que ce sentiment de tranquillité est troubler par la perception du malheur du gamin enfermé à la maison.
Ouais, bien sûr, donc le père qui sait que sa fille va se faire sauter par son petit copain qu'il ne peut pas blairer, il est profondément heureux et c'est à lui qu'il fait du bien en permettant à sa fille d'aller se faire déchirer l'hymen. LOL.
Non, je pense que certains se satisferaient très bien d'une situation où le gamin se plaindrait de ne pas pouvoir sortir ; sauf que certains passent outre parce qu'ils savent que ce n'est pas le rôle d'un parent que de confiner son enfant, qu'il faut le laisser vivre sa vie, même si ça fait objectivement plus de mal que de le garder près de soi.
Crooked a écrit :Et encore, c'est sans doute plus complexe que ça. Que tu ne puisses pas t'y résoudre je comprends. C'est profondément inhumain, et pourtant, comme le disait encore une fois nietzsche dans le titre même du bouquin que j'ai cité, c'est "humain, trop humain". Ton seul refus d'admettre les choses parce qu'elles sont trop dures pour toi à admettre n'est en rien un argument contre cette chose. Crois moi, tes parents se sont sentis bien mieux de te laisser partir en Angleterre que l'inverse, il s'en seraient mordus les doigts de t'avoir retenu et empêché de vivre une belle expérience. Ils ont choisis leur moindre mal. Avec d'autres parents, la pondération aurait pu être différente, la décision aussi, mais la règle sous jacente est identique.
Et c'est toi qui oses dire qu'on utilise des arguments moraux ?! Ta seule réponse c'est : "c'est tellement dur à comprendre pour toi petite chose". Euh, non. Que les gens agissent pour se faire plaisir quand ils font plaisir aux autres, merci mais je ne t'ai pas attendu pour le savoir ; j'ai lu moi aussi le travail de Mauss sur le don qui induit un contre-don, et je suis confrontée au quotidien à des situations de ce genre avec des proches que j'essaie justement de mieux comprendre afin de ne pas être victime d'un système étouffant.
Je persiste simplement à penser qu'il y a des actes qui sont profondément gratuits (même s'ils sont très rares), et je note d'ailleurs que tu n'as pas répondu à tous mes exemples. Accepter l'enfant de l'adultère de son mec, ou de sa femme, c'est quoi ? Une manière de se glorifier, quand l'enfant te rappelle au quotidien que toi tu n'en as pas, qu'on t'a trompé ?
En fait, je ne nie pas la théorie que tu développes. Je nie simplement le fait qu'il ne puisse pas exister d'exceptions, et je pense que ces exceptions se retrouvent essentiellement dans les relations parents-enfants qui induisent des comportements d'abnégation auxquels on ne peut se soustraire.