[Film] Confessions d'un dragueur
Le message est clairement ce que Soral dénonce: une fois 'dépucelés' la jeune fille de bonne famille (ou le bon garçon) épouseront Charles Antoine ou Yollande de la Fressange comme le voulaient Papa/Maman.
Les dragueurs de rue font ce qu'ils ont à faire pour survivre. Ils mentent pour vivre. Quand ils commencent à se montrer sordidement 'honnètes' (bref à partager), en amour comme en amitié, ils se font baiser.
Dans la scène d'agression de l'homo, c'est le 'gentil garçon' qui se défoule à coups de pieds, pas Fab' qui s'est contenté de lui prendre son fric...
A une autre époque, il aurait probablement été heureux d'aller casser du juif, du Nègre...
Le 'bon garçon' découvre son pouvoir. Du coup, il abandonne son pote, non pas parce qu'il a fait avec lui est immoral, mais parce qu'il n'en a plus besoin...
Un dragueur de rue doit apprendre à mimer une légitimité qu'il n'a pas.
La découverte finale est que le 'bon garçon' n'a rien à mimer du tout: il possède déja tout ce que les autres doivent se faire chier à recopier. Il lui fallait juste les couilles de les utiliser...
Il peut se permettre de mépriser la vulgarité de son compagon (son culot, sa violence) car lui incarne légitimement cette violence, et personne ne trouvera à y redire.
Qui est le plus coupable des deux ?
Cette dimension marxisante est fondamentale dans l'analyse de Soral, m^me si ce n'est pas un aspect qui semble fortement mis en avantl sur ce site.
Les dragueurs de rue font ce qu'ils ont à faire pour survivre. Ils mentent pour vivre. Quand ils commencent à se montrer sordidement 'honnètes' (bref à partager), en amour comme en amitié, ils se font baiser.
Dans la scène d'agression de l'homo, c'est le 'gentil garçon' qui se défoule à coups de pieds, pas Fab' qui s'est contenté de lui prendre son fric...
A une autre époque, il aurait probablement été heureux d'aller casser du juif, du Nègre...
Le 'bon garçon' découvre son pouvoir. Du coup, il abandonne son pote, non pas parce qu'il a fait avec lui est immoral, mais parce qu'il n'en a plus besoin...
Un dragueur de rue doit apprendre à mimer une légitimité qu'il n'a pas.
La découverte finale est que le 'bon garçon' n'a rien à mimer du tout: il possède déja tout ce que les autres doivent se faire chier à recopier. Il lui fallait juste les couilles de les utiliser...
Il peut se permettre de mépriser la vulgarité de son compagon (son culot, sa violence) car lui incarne légitimement cette violence, et personne ne trouvera à y redire.
Qui est le plus coupable des deux ?
Cette dimension marxisante est fondamentale dans l'analyse de Soral, m^me si ce n'est pas un aspect qui semble fortement mis en avantl sur ce site.
oui, olivier, c'est que je pense aussi (enfin : c'est que je pense que soral a voulu dire)
ce film est plus "initiatique" qu'il n'y parait (la vérité sur : le mensonge (!), les femmes et le discour romantique, la misère, la visibilté de l'origine sociale, la violence des rapports de classe, et, au final, sa propre violence, grisé en même temps que dégouté par la connaissance de la nature humaine, et du pouvoir de cette connaissance) : il dépasse le sujet "drague" et rejoint l'analyse marxiste, forçant la caricature (le prolétaire et le fils de la bonne bourgeoisie parisienne, sans passer par la classe moyenne), mais effleurant quelques vérités qui dérangent....
car si on se limite à la lecture caricaturale, sans connaitre l'oeuvre de soral, on passe à côté de tout cela, mais ça gratte quelque part, comme un message subliminal (et le montage, qui ne fait qu'effleurer certaine scènes sans s'y arrêter)
c'est ce que j'avais ressenti quand je l'avais vu la première fois...(méconaissant soral)
un film majeur, une fois décodé
où la drague n'est qu'un prétexte (mais le meilleur, quand on comprend que les méthodes des échanges sexuels sont révélatrices des comportements d'une civilisation)
ce film est plus "initiatique" qu'il n'y parait (la vérité sur : le mensonge (!), les femmes et le discour romantique, la misère, la visibilté de l'origine sociale, la violence des rapports de classe, et, au final, sa propre violence, grisé en même temps que dégouté par la connaissance de la nature humaine, et du pouvoir de cette connaissance) : il dépasse le sujet "drague" et rejoint l'analyse marxiste, forçant la caricature (le prolétaire et le fils de la bonne bourgeoisie parisienne, sans passer par la classe moyenne), mais effleurant quelques vérités qui dérangent....
car si on se limite à la lecture caricaturale, sans connaitre l'oeuvre de soral, on passe à côté de tout cela, mais ça gratte quelque part, comme un message subliminal (et le montage, qui ne fait qu'effleurer certaine scènes sans s'y arrêter)
c'est ce que j'avais ressenti quand je l'avais vu la première fois...(méconaissant soral)
un film majeur, une fois décodé
où la drague n'est qu'un prétexte (mais le meilleur, quand on comprend que les méthodes des échanges sexuels sont révélatrices des comportements d'une civilisation)
Le score de cet utilisateur est négatif ce qui veut dire que ses messages sont globalement jugés problématiques par les autres utilisateurs.
Pfff
...
Confession d'un Dragueur = Sociologie du Dragueur !
Ceux qui ont lu le bouquin n'apprendront rien de nouveau à travers ce film.

...
Confession d'un Dragueur = Sociologie du Dragueur !
Ceux qui ont lu le bouquin n'apprendront rien de nouveau à travers ce film.
C'est là le souci! Pourquoi un gars qui devient un pro de la drague devrait obligatoirement dériver vers un coté racaille/loubard/délinquant. Pourquoi ne pourrait-il pas garder un coté "moral" qui le rendrait plus "sympathique" je dirais!?!olivier a écrit :Les dragueurs de rue font ce qu'ils ont à faire pour survivre. Ils mentent pour vivre...
pas Fab' qui s'est contenté de lui prendre son fric...
Un dragueur de rue doit apprendre à mimer une légitimité qu'il n'a pas...
Déjà que le mot "drague" a un coté péjoratif, si tu montre un gars qui maitrise le process sous un aspect associal et underground, cela ne peut que renforcer le coté négatif...
Tout à fait.olivier a écrit :Le 'bon garçon' découvre son pouvoir. Du coup, il abandonne son pote, non pas parce qu'il a fait avec lui est immoral, mais parce qu'il n'en a plus besoin...
Faut-il forcément associer le processus de séduction à une quelconque idéologie politique?olivier a écrit :Cette dimension marxisante est fondamentale dans l'analyse de Soral, m^me si ce n'est pas un aspect qui semble fortement mis en avantl sur ce site.
Ca tombe sous le sens... ce n'est pas le but d'une oeuvre cinématographique.Luptal a écrit :Ceux qui ont lu le bouquin n'apprendront rien de nouveau à travers ce film.
c'est l'inverse : parce qu'il vient d'un milieu défavorisé, il est devenu +/- loubardJim_la_Jungle a écrit :C'est là le souci! Pourquoi un gars qui devient un pro de la drague devrait obligatoirement dériver vers un coté racaille/loubard/délinquant. Pourquoi ne pourrait-il pas garder un coté "moral" qui le rendrait plus "sympathique" je dirais!?!olivier a écrit :Les dragueurs de rue font ce qu'ils ont à faire pour survivre. Ils mentent pour vivre...
pas Fab' qui s'est contenté de lui prendre son fric...
Un dragueur de rue doit apprendre à mimer une légitimité qu'il n'a pas...
ne pouvant "flamber" pour draguer (restau, cadeaux, weekend, appart'...), il c'est fait jeté, il a donc dû développer une méthode de drague efficace
et, au final, il est le plus moral des deux
le marxisme n'est pas qu'une idéologie politique, c'est d'abord une méthode d'analyse sociologiqueJim_la_Jungle a écrit :Faut-il forcément associer le processus de séduction à une quelconque idéologie politique?olivier a écrit :t;]Cette dimension marxisante est fondamentale dans l'analyse de Soral, m^me si ce n'est pas un aspect qui semble fortement mis en avantl sur ce site.
ce n'est qu'après cette analyse que marx passa à l'étape suivante : la création d'une pensée politique pour essayer de dépasser ce clivage
dans le film, comme dans le livre, la drague ("la description de la méthode") n'est pas le but en soi (et c'est cette incompréhension qui valu au film ses mauvaises critiques son échec
Tss tss, j'ai grandi dans les cités des quartiers Sud-Est de Marseille (qui sommes toute sont assez similaires aux quartiers Nord) et pourtant, je ne suis pas devenu pour autant un loubard ou un cas social.PAULO a écrit :c'est l'inverse : parce qu'il vient d'un milieu défavorisé, il est devenu +/- loubard
Tu devrais savoir que nous pouvons quand même y arriver sans tout ces artifices -> (restau, cadeaux, weekend, appart'...)PAULO a écrit :ne pouvant "flamber" pour draguer (restau, cadeaux, weekend, appart'...), il c'est fait jeté, il a donc dû développer une méthode de drague efficace
Alors là, je suis entièrement d'accord!PAULO a écrit :au final, il (Fab) est le plus moral des deux
Je voulais seulement souligner que l'on peut très bien être un dragueur tout en ayant un minimum de respect de soi-même et de moralité, sans pour autant s'adonner à tout un tas de magouilles.
Je pense que Soral en montrant Fab sous l'aspect d'un gars "en marge" de la société ne facilite en rien la perception du concept de la drague, et c'est peut-être ce qui a provoqué ces réactions négatives de la part des critiques et du public.
Certes. C'est peut être pour cela que j'adôre ce film, justement parce que je ne l'aborde pas sous une dimension politique, mais plus sociologique.PAULO a écrit :dans le film, comme dans le livre, la drague ("la description de la méthode") n'est pas le but en soi (et c'est cette incompréhension qui valu au film ses mauvaises critiques son échec
1 : je parle de la construction du personnage dans le film et de sa cohérenceJim_la_Jungle a écrit :Tss tss, j'ai grandi dans les cités des quartiers Sud-Est de Marseille (qui sommes toute sont assez similaires aux quartiers Nord) et pourtant, je ne suis pas devenu pour autant un loubard ou un cas social.PAULO a écrit :c'est l'inverse : parce qu'il vient d'un milieu défavorisé, il est devenu +/- loubard
Tu devrais savoir que nous pouvons quand même y arriver sans tout ces artifices -> (restau, cadeaux, weekend, appart'...)PAULO a écrit :ne pouvant "flamber" pour draguer (restau, cadeaux, weekend, appart'...), il c'est fait jeté, il a donc dû développer une méthode de drague efficace
2 : évidemment qu'on peut y arriver sans artifices, tu prends décidément tout au pied de la lettre...
3 : les quartiers sud-est de marseille, c'est Neuilly pour moi...

Pfff, t konPAULO a écrit :3 : les quartiers sud-est de marseille, c'est Neuilly pour moi...

N'empèche que c'était pas tout les jours drôle et que j'aurais pu finir différemment si j'avais pas pris la décision de prendre mon destin en main...
Néanmoins, et même si pour moi, rien ne me choque vraiment dans ce film (j'ai bien aimé le coup de l'estron dans le bidet, c'est énorme! Ignoble, mais énorme

Pour Soral, l'un est plus ou moins indisociable de l'autre...On n'etst pas obligé d'être d'accords...Je pense que Soral en montrant Fab sous l'aspect d'un gars "en marge" de la société ne facilite en rien la perception du concept de la drague, et c'est peut-être ce qui a provoqué ces réactions négatives de la part des critiques et du public.