[livre/roman] Matthew Klam - Sam the cat

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le 06.08.2007 par cedd

0 réponses / Dernière par cedd le 06.08.2007, 01h04

Parce que des fois, on fait autre chose que regarder Netflix. Partagez et discutez ici de ce que vous aimez et de ce qui vous intéresse.
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http://www.amazon.fr/Sam-Cat-Matthew-Klam/dp/2264043121

Matthew Klam vit à Washington et écrit pour le Harper's et le New York Times Magazine. Il a été récemment sélectionné par le New Yorker parmi les «20 meilleurs auteurs de fiction de la nouvelle génération». Sam the Cat, célébré par la presse américaine lors de sa parution, est son premier recueil de nouvelles.

Mot de l'éditeur
Un séducteur insatiable soudain attiré par un garçon, un jeune couple qui se dispute autour de la cuisson d'un poulet, un homme et une femme qui cherchent à réchauffer leur relation au soleil des Caraïbes... L'amour, le désir et leurs incertitudes sont au coeur des nouvelles de Matthew Klam. Toujours écrites du point de vue masculin, ces histoires mettent en scène des personnages désorientés face aux illusions qu'il faut bien finir par abandonner et aux questions qu'il faut enfin se poser. Avec son humour à froid implacable et son sens aigu du détail qui fait mouche, Matthew Klam s'affirme comme l'une des étoiles montantes de la littérature américaine.


Sam The Cat est composé de sept nouvelles dont la première donne bien le ton : un type voudrait mener une existence banalement heureuse-une femme, des gosses-et se découvre attiré par un garçon qui va fiche en l'air ses relations avec sa petite amie du moment.
Resté seul avec Sam, son chat, il se met à rêver à une vie parfaitement impossible : courir les mers en quête d'aventure... Mais quel rapport nos rêves entretiennent-ils, tout au fond, avec ce que nous appelons réalité ?
Tout ça pour dire la fragilité des relations amoureuses et les incertitudes du désir. Un art tout de retenue, beaucoup de drôlerie. La première nouvelle est un petit chef d'oeuvre d'humour. Ca parle de cul, parfois avec finesse, parfois sans. Ce n'est pas du Proust mais ce recueil se laisse lire tranquillement sur presque 200 pages. les 50 dernieres sont moins bonnes.
Ps: la couverture n'est pas représentative du contenu. ce n'est pas un livre gay.


Morceau choisi
Lynn est au jardin, elle est penchée au-dessus des petits pois. Le poulet est toujours installé dans son plat. Je suppose qu'il est prêt à partir au four, après ce qu'elle lui a mis - l'ail, le beurre, le jus de citron, le piment, les noix, les oranges, les clous de girofle, le persil, la coriandre, la demi-banane et le paprika. Il lui manque encore quelque chose ? Un petit coup de déodorant ? Ou un cigare dans le cul, peut-être ? Le riz continue de cuire dans sa casserole. Le poulet attend patiemment qu'on veuille bien le rôtir ; il me fait penser à un drag-queen.
Morceau choisi:
LE BEAU SAM.

On trouve toujours tout parfait quand on repense à une ex. Les épisodes les plus atroces prennent des allures de rêve. Pour peu qu'on n'ait rien à se mettre sous la dent, les souvenirs reviennent en force, et ils sont mortels. Au travail, j'ai accroché au-dessus de mon bureau une pub tirée d'un magazine. C'est la photo d'une ancienne copine, qui est mannequin, et voilà plusieurs jours que je n'arrête pas de penser à elle. Il y a déjà un certain temps que nos chemins se sont croisés, et je remercie humblement le ciel qu'il en soit ainsi. Sauf que je crois bien que, si je l'avais sous la main en ce moment précis, je l'épouserais.
Toutes mes petites amies ont toujours eu le même genre de coiffure - des cheveux longs et raides, avec une frange sur le front. Elles étaient toutes plutôt portées sur le sexe, plutôt bien roulées, elles aimaient toutes le même genre de musique que moi - les Rolling Stones, Little Feat, les Who. Chapitre boisson, rien à dire, elles tenaient toutes la distance. Elles avaient toutes leur voiture.

Il devait pourtant bien y avoir quelque chose qui clochait. Mais quoi ?
morceaux choisis:
ÉLIMINATOIRES.

Est-ce que je suis un type bien, ou la dernière des crapules ? Je ne suis pas un type extraordinaire - ça, je le sais. Toute ma vie, j'ai été l'amuseur public, le boute-en-train, l'homme qui serre les mains. Il arrive un moment où ça devient insupportable, même pour moi. Je regarde les gens de haut. Un rien me fout en rogne. Je deviens immonde avec mes amis. J'ai longtemps pensé que l'avantage d'être ce genre de mec, c'était qu'on oubliait le tort qu'on causait aux autres, et que ça vous permettait de continuer à vivre paisiblement dans votre bulle rose bonbon. On n'est pas un gagnant, c'est clair, mais au moins on n'y pense plus.
cheers
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