Je n’aime pas sourire. Je n’aime pas faire mine que je tolère une idée, alors qu’en réalité cette idée m’énerve, ou que j’ai un tout autre avis sur la question.
Exemple :
Je ne réponds pas, je fais un petit faux sourire et des yeux qui font genre « c’est cela oui… »Pierre : De toute façon on ne peut pas parler de politique tranquillement, ça dégénère tout le temps.
Moi (pas du tout d’accord) : …
Si je veux être exact, je ne réagis pas. Je laisse couler…
Mais en réalité j’aimerais lui faire comprendre sa connerie à Pierre du genre :
Avec un BL genre « boulet ! aie pitié de nous et réfléchis un peu avant de parler stp… »Pierre : De toute façon on ne peut pas parler de politique tranquillement, ça dégénère tout le temps.
Moi : pfff t’en as pas marre de sortir des généralités de m**** comme ça qui ne servent à rien ?
Je commence à en avoir assez d’être hypocrite. A la base il faut être ouvert, mais je me rends compte que je n’exprime pas ma vraie pensée de façon spontanée. Je m’exprime en pensant à l’impact que ma réaction va avoir sur le regard des autres. Sur moi, sur la façon dont j’ai exprimé mon désaccord.
Admettons par exemple que je réponde : « pfff t’en as pas marre de sortir des généralités de merde comme ça qui servent à rien ? ». Certains vont trouver que ma réaction est agressive, que je m’emporte. Et ils auront raison. En société, on cherche à communiquer sans se taper dessus, dans la tolérance, le respect de l’autre et l’écoute. On cherche à contrôler ses émotions et à faire en sorte que notre communication reflète ces caractéristiques.
Mais où se situe le juste milieu entre :
- dire ce que l’on pense,
- et respecter le groupe pour ne pas paraître agressif ?
Ce que j’aimerais, c’est être plus vrai. Quand je regarde les personnages du film de Tarantino, « Reservoir Dogs », la scène du début où ils discutent autour d’une table, je vois des gens vrais qui n’ont pas peur de la réaction des autres.
La scène en question : http://www.dailymotion.com/relevance/se ... ing_events
On voit dans leur BL et dans leurs paroles qu’ils se foutent bien de l’avis des autres. Ils disent ce qui leur passe par la tête, ils expriment leurs désaccords, leurs mécontentements. Ils ne travestissent pas leurs reproches par des sourires pour paraître plus doux. Et pourtant, je sens dans cette scène une certaine complicité entre les personnages. On voit qu’ils s’amusent. Je trouve cette scène dé-li-cieuse.
Alors en enlevant les insultes et les préjugés de cette scène, c’est le comportement que j’aimerais adopter.
Seulement la contrainte c’est : combien seraient prêts à accepter une personne aussi vraie ? Une personne qui dit ses 4 quatre vérités aux gens. Est-ce que quelqu’un qui a cette attitude ne fait pas peur à beaucoup de gens ? Est-ce que vivre en société ne requiert pas finalement de la fermer, au détriment de sa propre honnêteté ? Ou se situe le juste milieu entre s’ouvrir aux autres et dire ce que l’on pense ?