Combien ici n’ont jamais eu de hauts et de bas ? Donnez leur le nom que vous désirez : AFCisme, Mojo à X %, etc. En fait, c’est plus souvent une crise de confiance.
Beaucoup arrivent ici et commencent à péter le compteur de #close ; « Je me tape HB 3948 et je fais partie d’une communauté, et je vais peut être devenir un player » ; cool, tu as un ego de la taille de mes couilles après 2 ans d’abstinence.
Le problème ; c’est que tu es humain ; alors des fois tu ne closes pas « HB 3948 m’a reframé, j’ai pris 3 flakes cette semaine et j’arrive à rien, je fais des soirées d’autiste à chaque fois que je sors en boîte » ; cool, tu n’as plus aucune estime de toi.
Laissez l’ego de côté, poursuivez la confiance ; elle seule procure de la constance et de la tranquillité.
Ton problème, c’est que tu te poses trop de questions. Tu crois virer entre AFCisme et PLAYERisme alors que tout va bien ; que tu es maintenant tranquille, qu’il faut dérouler en douceur et te laisser du temps ; et surtout : tu as conscience de tout ça.
Le problème, quand tu es AFC, c’est que tu es un mec frustré. Mais tu le sais pas que tu es frustré, tu vis mal, mais tu ne sais pas pourquoi, tu te poses des questions, tu te dis que les autres types sont des connards qui closent et que toi, personne te comprend. Mais de toute façon, tu n’as pas les armes pour t’en sortir et oui, là, tu as le droit de t’inquiéter, quelque chose cloche vraiment.
Avec FTS, tu as pris conscience de ta frustration et en plus tu as acquis de nouvelles conceptions qui te permettent de mettre des mots sur ce qui t’arrive. Tu connais ta frustration et tu sais la reconnaître quand elle s’exprime, de là, qu’est ce que tu risques ?
Si tu oses encore douter de toi alors que tu es ici ; c’est pas que ton niveau est faible, c’est pas que tu es redevenue AFC ou quoique ce soit, c’est juste que t’es carrément paresseux, car ici, le progrès est à porté de main.
Certains autres n’ont pas compris ça, et c’est la raison de cet article. Certains postent dans les forums en titrant « perte de niveau » ou je ne sais quoi encore. A ceux ci je laisse parler Sénèque, qui exprime beaucoup mieux les choses que moi :
Par Hercule ! Je cherche depuis longtemps, Sérénus, sans avoir l’occasion d’en parler, à quoi je pourrais comparer une pareille affection de l’âme.
Je ne saurais en donner une image plus approchante que celle de gens relevant d’une longue maladie, qui, atteints de temps en temps d’un peu de fièvre et de légers malaises, ont beau avoir échappé à tout le reste, ils n’en restent pas moins soupçonneux et inquiets, ils tendent, bien que guéris, leur poignet aux médecins, et interprètent à mal toute chaleur sentie dans leur corps. Leur corps est suffisamment guéri, Sérénus, mais il n’est pas assez habitué à la santé.
C’est comme le frisson d’une mer redevenue tranquille, ou d’un lac, quand il se calme après une tempête. Aussi n’est-il plus besoin de ces procédés un peu rudes, étape que nous avons maintenant traversée : t’opposer à toi même, t’irriter contre toi-même, te faire violence ; ce qu’il te faut, c’est ce qui vient en dernier lieu : avoir confiance en toi, croire que tu es dans la bonne voie sans te laisser détourner par les fausses pistes de tous ceux qui se sont fourvoyés de tous les côtés, et qui parfois s’égarent dans les parages immédiats de la route.
Ce que tu cherches, c’est une grande chose, une chose souveraine, toute proche de la divinité, c’est d’être inébranlable ; c’est cette assiette stable de l’âme, appelée en grec euthymia, sujet d’un remarquable ouvrage de Démocrite, et que j’appelle tranquillité.
Il n’est pas en effet nécessaire, dans une traduction, d’imiter la forme du mot ; l’idée même dont il s’agit doit être désignée par un mot qui ait le sens du vocable grec, sans en avoir l’aspect extérieur. Nous allons donc chercher comment l’âme peut avoir une démarche égale et avancer d’un cours heureux, comment elle peut s’accorder sa propre estime et envisager avec contentement tout ce qui lui appartient, comment elle peut éprouver une joie ininterrompue et persister dans cet état paisible, sans s’exalter ni se déprimer : ce sera là la tranquillité.
Cherchons en général comment on peut y parvenir : tu prendra, du remède commun, la dose que tu voudras. Il faut parfois mettre en lumière un défaut dans son ensemble : chacun y reconnaîtra la part qui est la sienne ; tu comprendra en même temps combien le dégoût de soi est moins gênant pour toi que pour ceux qui, s’astreignant à exprimer de beaux sentiments et donnant à leurs efforts une étiquette pompeuse, se contraignent à feindre par point d’honneur plus que par volonté.