
Le chef d'oeuvre ici présent est un missile atomique visuel.
J'ai longtemps hésité à proposé ce film de Stanley Kubrick. A la lecture de la sociologie du dragueur, Soral cite à la fin certaines oeuvres annexes à son ouvrage dont Barry Lindon.
"LA" Peinture cinématographique.

Brave garçon tendre et loyal, Barry Lyndon, à l'école de ce monde, devient pillard et paillard, traître, espion, déserteur, ivrogne, brutal et maquereau. Bref : un gentleman.
Le film relate le parcours tumultueux d'un irlandais qui au cours d'une querelle se voit obligé de parcourir l'europe en temps de guerre où il devra affronter mille dangers avant de pouvoir goûter à une vie plus tranquille en accédant aux plus hauts titres.
Kubrick possède l'intelligence suffisante de dévoiler le caractère psychologique de cet homme qui débute innocent et qui va devenir au fil du temps une véritable crapule opportuniste. Kubrick ne porte pas aux nues comme dans les comédies romantiques classiques les qualités de cet homme qu'il semble mépriser en tout point et préfère afficher tous ses défauts afin que le spectateur d'abord compatissant envers les malheurs de cet individu finisse par détester à son tour cet homme et jouir de sa descente aux enfers.
La photographie, les plans du film atteignent une telle beauté qu'on pourrait les comparer à des tableaux, la musique qui l'accompagne empruntée aux plus grands compositeurs tel que Bach, Haendel, Mozart ou encore Vivaldi (ainsi que le génie qu'est Franz Schubert, ndlr) apporte une beauté musicale qui vient transcender celle des acteurs principaux et permet de témoigner de leurs émotions, oscillant entre mélancolie, joie et drame.
http://www.allocine.fr/film/critiquepub ... ote=4.html

Le rapport avec la séduction?
Ici pas question de s'inspirer des mimiques des personnages. Une rumeur afirme même qu'un des attrait au charme du film est cette incompatibilité au héros à se fondre dans le décor; le fait que la prestation de l'acteur soit mauvaise dans ce rôle améliore la qualité de son personnage. Le rapprochement avec la séduction est une question d'ordre morale.
Au début du film, avec sa cousine dont il est amoureux : Le premier amour. Quel changement il opère dans le coeur d'un jeune homme. Quel merveilleux secret le hante à tout instant. La tendresse de sa passion déborde instinctivement du coeur du jeune amoureux.
Au 3/4 du film, avec une ONS : Une dame qui donne si facilement son coeur à un jeune homme en uniforme doit être prêtee à changer d'amant promptement.
Au milieu du film : Cinq années dans l'armée et l'èxpérience du monde qu'il avait acquise s'étaient chargées de dissipé les romantiques idées sur l'amour qui avaient marquer sa jeunesse. Et il s'était mis en tête [...] d'épouser une femme possédant titres et fortunes.
Etc etc...
Je pense qu'il plaira égallement aux amoureux de Scarface et compagnie. Vous savez ou le héros part au début de rien, avec seule la rage au ventre (amour, haine...) qui le pousse à l'évolution de sa personne pour atteindre le sommum de son être.

END
HORS SUJET : PROUESSE TECHNIQUE
http://www.dvdclassik.com/Critiques/dvd_barry.htmJe voudrais revenir sur l’idée de lumière naturelle à la bougie qui est une des caractéristiques du film. En travaillant sur ce long métrage, le chef opérateur John Alcott a marqué une date dans l’histoire du cinéma contemporain. Alcott et Kubrick ont opté pour la lumière naturelle et non pour un éclairage artificiel qui, souvent, éclaire un décor historique comme un décor moderne. Kubrick veut être dans "l’air du temps" comme l’a précisé Ken Adam et, au 18ème siècle, on s’éclaire à la bougie. Ainsi, pour être le plus réaliste possible, John Alcott, sous l’exigence de Kubrick, va éclairer les scènes d’intérieurs à la bougie. Le réalisateur cherche à innover dans chacun de ses films, poussant les limites toujours plus loin : "une pièce entièrement éclairée aux bougies, c’est très beau et complètement différent de ce que l’on voyait d’habitude au cinéma". Pour réaliser cette prouesse, Kubrick a cherché un objectif particulier dans le monde entier.
Après plusieurs mois de recherche, il finit par en trouver un appartenant à la NASA avec une ouverture de diaphragme incroyable de 0,7 (50 mm. Zeiss, F 0.7). Il doit sacrifier la caméra Mitchell afin de pouvoir y fixer cet objectif. Ceci est le genre de défi qu’aime affronter Kubrick : la mise au point de l’objectif a pris trois mois mais le résultat parle de lui-même. Aucun film, encore aujourd’hui, n’a réussi à restituer une lumière à la bougie aussi naturelle.
