Putain.
Je viens de me faire doubler. Je savais que ça pouvait arriver, mais je suis encore sur le cul. Une des filles que j’ai le plus aimées dans ma vie en aime un autre, et le pire, c’est que je n’ai jamais eu le courage de le lui dire, en tout cas jusqu’à l’engueulade qui a suivi son « Tu sais, en ce moment, je suis amoureuse ». J’étais sur son lit avec elle quand elle me l’a dit.
J’ai vraiment envie de disparaître. Je sais que quelque chose cloche, je ne sais pas quoi, mais je n’ai pas le temps de chercher. Je ne veux pas rester à ruminer ces pensées sombres et inutiles. Il faut que je voie quelqu’un. Il y a cette fille, Laure, que je connais depuis l’été. A l’époque, je la sentais attirée, mais enfoncé jusqu’au cou dans cette obsession stérile, je n’avais rien fait.
Ca sera elle.
Je l’appelle, et la date deux jours plus tard, en soirée, et l’on va dîner vers Saint-Germain. Elle est vraiment à croquer, fine, magnifique, douce, discrète, elle est si parfaite que je comprends pourquoi je n’en suis pas amoureux. Ce soir, je suis encore très affecté par ce qui s’est passé. Alors, je suis totalement focalisé sur moi. Je parle de ce que j’aime, et elle s’y rattache comme elle peut.
Petit à petit, je me réveille de la torpeur prolongée dans laquelle m’a plongé mon one-itis et je réalise que ça fait un moment qu’elle m’envoie ce genre d’IOI gros comme une maison. En parlant d’un autre, comme un bon jerk que je peux parfois être :-Je ne pourrai pas vivre sans musique.
-(souris) Moi non plus…
-C’est vraiment quelque chose de spécial pour moi. Enfin, je n’aime pas toute la musique, mais j’aime ces morceaux un peu tordus, qui te font passer par la joie, la tristesse, toutes les émotions imaginables, en quelques minutes. C’est comme si tu quittais le monde normal pour vivre une autre vie, avant de revenir à toi-même. Comme dans un état second. Tu vois ce que je veux dire ?
(Quand je pense qu’à l’époque, je ne connaissais même pas les patterns)
-Oooouuuiiiiiii
-Mon morceau préféré, c’est Bohemian Rhapsody
-C’est pas vrai ! Moi aussi !
Je ne lance pas de super tricks de game intersidéral. Je suis totalement absorbé dans l’idée d’oublier ma one-itis et de passer un bon moment avec une belle fille. Je la regarde droit dans les yeux, des sourires à peine réprimés illuminent son visage.-Cette fille est vraiment canon.
-Oui…
-En plus, je me sens bien avec elle.
-Oui…(détourne le regard, baisse la voix)
Il est tard, je la ramène chez elle. Arrivé sur le perron, elle regrette que je doive partir. Ce n’est pas de la mauvaise volonté, juste des bonnes sœurs. Car mademoiselle vit dans un foyer de jeunes filles. Bref, je m’en retourne chez moi, heureux de ma soirée.
Arrivé dans ma chambre, je reçois ce SMS :
Le gentil petit garçon, heureux, s’endort. Snek_Eyz ouvre les yeux.J’ai vraiment passé une très bonne soirée, et je ne sais pas si j’ai réussi à te le faire comprendre, mais j’aimerais être celle à laquelle tu penses…
Trois jours après avoir brisé les ponts avec celle qui m’aura le plus fait souffrir, je close la belle Laure. Une semaine après, je tombe sur ce site.
Cette soirée m’en a, à l’époque, fait comprendre beaucoup sur le game :
-Etre H2G, avoir suffisamment de valeur et créer suffisamment d’attract.
-Le confort, c’est parler de soi et faire entrer l’autre dans sa réalité.
-C’est en parlant d’émotions que l’on trouve des points communs exploitables.
-Une attitude un peu jerk, ça peut être très utile pour s'assurer qu'un intérêt est bien là, et le renfrcer, mai seulement s'il est déjà très haut.
-Enfin, le game est une attitude générale. Il n’y a pas de on/off.
Snek_Eyz