Owen a écrit :
> Une LTR n'est-elle basée que sur un jeu de dominant/dominé, dans lequel on doit être perpétuellement dominant si on ne veut pas se faire bouffer? (sinon dominant, pas dominé en tout cas).
J'ai l'impression qu'une finesse du game, c'est qu'il faut savoir rapidement montrer de la valeur (caractéristique de "dominant" pourrait-on penser) pour générer de l'attraction, mais, presque aussi rapidement, des
vulnérabilités (du genre : j'ai enterré mon chien Poopy et j'ai pleuré comme un enfant. Caractéristique de "dominé" pourrait-on penser) pour générer de la connexion et du confort, et sans doute encore plein de bonnes choses.
Ca serait la même chose dans une LTR, sur un temps beaucoup plus long, et de manière bien calibrée à ta relation avec la fille. C'est peut-être un jeu de dominant/dominé, mais l'idée de "jeu" sous-entend une certaine finesse et
une réversibilité des rôles :
Si elle est dominatrice, il faut effectivement faire attention à ne pas te faire bouffer.
Mais si elle montre des signes de faiblesse, un aspect LSE qui pointe seulement parfois, ou tout le temps, je crois qu'il est important de savoir lui procurer des occasions de se valoriser. Et ces occasions peuvent être générées en montrant, artificiellement ou sincèrement, que nous avons des limites dans nos capacités ou nos connaissances, et que nous avons besoin d'elle en l'occurrence pour nous aider, ou nous enrichir.
Je crois qu'il faut se méfier du concept de "dominant" car nous le pensons trops souvent de manière caricaturale.
Les êtres humains sont des animaux sociaux complexes.
Le dominant chez l'être humain n'est pas qu'un individu qui punit les autres ou les contrôle de manière stricte, mais est aussi un individu qui les tire vers le haut et vers l'avant, les entraîne à donner le meilleur d'eux-mêmes et les valide ensuite fortement. Cela sous-entend bien que le "dominant" a en fait besoin de ses "dominés", c'est le principal argument qui justifie de manière crédible sa guidance et sa protection.
Je me souviens d'une LTR que j'ai eue, très LSE, avec qui la relation était très conflictuelle.
Elle cherchait le rapport de force : de ces affrontements, je sortais parfois gagnant, parfois perdant, mais toujours au prix d'émotions négatives.
Elle avait une passion pour les chevaux, chose très classique pour une jeune fille.
Je voyais la chose avec un certain dégoût. Pour moi le cheval était simplement un fantasme féminin de la masculinité : grand, beau, fort, sauvage, mais aussi herbivore, appatable, domptable, montable, élevable, au final chevauché et maîtrisé.
Elle a commencé à me parler de cette passion, avec une nuance de honte qui pour moi signait clairement son caractère fantasmatique et sexuel.
Elle l'admettait elle-même.
Mais elle m'a entraîné à aller voir des chevaux "en vrai".
Au départ méfiant de ces grosses bêtes, et peu intéressé par elles, je me suis surpris à les apprécier peu à peu.
Je leur ai constaté :
des caractères variés selon les individus,
une certaine intelligence que je ne pensais pas voir chez des herbivores,
des vices (beaucoup adorent qu'on leur souffle la fumée de cigarette dans les naseaux, et raffolent encore plus de la fumée des joints),
et une étonnante recherche de câlins et d'affection envers ma personne, au détriment de ma LTR qui pourtant les appréciait plus que moi !
Alors que j'étais sceptique pour commencer, de manière bien évidente pour elle, elle m'a vu découvrir sa passion intime à ma propre façon, et puis enfin me détendre, et rire et m'amuser grâce à elle.
J'ai apprécié ses chevaux pour des raisons qui ne relevaient pas du fantasme sexuel, mais du coup je l'ai libérée de sa honte, je lui ai montré
un quelque chose au-delà et en plus qui pourtant partait d'elle.
Et, donc, sans le faire exprès,
je l'ai en fait très fortement validée.
C'est peut-être une des manières les plus puissantes de valider quelqu'un :
- Ton truc c'est de la merde.
- Ah non en fait c'est pas mal.
- Ah mais si c'est carrément bien.
- Et puis, tu as vu ça, et ça, dans ton truc, qui est carrément intéressant ? Non tu l'as pas vu. C'est moi qui l'ai vu. Mais c'est quand même grâce à toi qui m'a fait découvrir ton truc.
Comme elle avait une nature très angoissée, beaucoup d'éléments de son quotidien étaient en fait des rituels visant à la rassurer. Suite à son succès, elle a instauré notre promenade commune au contact des chevaux comme un rituel de prime importance.
C'est au cours de ces promenades rituelles que des éléments majeurs de notre relation amoureuse ont été invoqués et élaborés.
Elles constituaient aussi une soupape de sécurité où elle pouvait aborder des sujets qui normalement la rendaient folle de rage de manière étonnamment calme et conciliante.
Était-ce une situation où elle me dominait ? Sa passion, son rituel au cours duquel elle était le guide et le professeur...
Où une situation où je la dominais ? Son besoin profond que je la valide, et ma capacité qui l'émerveillait à apprivoiser les chevaux mieux qu'elle...
Cette LTR de 2 ans est finie depuis 3 ans, mais je me surprend encore à avoir envie d'aller câliner du cheval. C'est pourtant juste des cons d'herbivores, non ?