Second acte: Heracles, du soleil à la décrépitude
J'adore les titres ronflants, sans doute mon côté nombriliste refoulé
Héraclès, de son premier nom Alcide, fils de Zeus et d’une mortelle, est un des héros les plus vénérés de la Grèce antique. La mythologie grecque lui prête un très grand nombre d’aventures qui le voient voyager à travers le monde connu des Doriens puis de toute la Méditerranée à partir de l’expansion de la grande Grèce, jusqu’aux Enfers (cf wikipedia).
De retour entre mes murs alsaciens, j'attendrai quatre jours avant de me manifester (un vendredi soir)...résistant ainsi à la pression de mon wing et ami qui, au courant de la situation, voulait que je presse le pas (salaud!

). J'avoue, d'habitude, je prends un peu tout ça par dessus la jambe, mais là, va savoir pourquoi, j'ai d'office validé Marion dans mon esprit (et j'insiste: dans mon esprit, dans un premier temps, pas dans les faits). Son physique et le halo d'incertitudes l'entourant y étant pour beaucoup.
Avant de rejoindre mon wing pour manger, j'envoie un sms neutre comme première prise de contact, histoire de tater le terrain.
19h 03 :"
Hello mademoiselle Marion. Alors, cet après élection, pas trop tendu, personne n'a tapé sur personne ? Et toi, toujours grippée. Le bonjour à ton frère, A+"
Une douche rapidos et en ressortant des joies de l'eau et du savon, à 19h17:
-
blabla sur les élections ( d'où ma mine sceptique à première vue ) suivi d'un deuxième dans la foulée plus "parlant"
19h29 -
Au fait je t'ai pas fait peur lundi parce que j'etais vraiment pas bien mais tu m'as pas réveillé, t'inquiètes. Et ça va mieux. Biz.
Satisfait de ce deuxieme message, je me barre retrouver mon wing, lui faisant part des évolutions. Et là, mesdemoiselles, messieurs, j'assiste au show de monsieur qui se sert de mon portable et de ce message comme un opinion opener sur une petite nana qui trainait le long du chemin :
En gros, ça donne ça : « d’après toi, mon pote à reçu ça comme message (lui montre le portable). A ton avis c’est plutôt bien parti avec cette nana ? ». Réponse positive, sans trop d’intérêt.
Au cours du repas, une demi heure plus tard, j’envoie un dernier message :
«
T’inquiètes pas, il m’en faut beaucoup plus pour m’effrayer, je t’appelle la semaine prochaine. Ciao ».
J’essaie de ne pas tomber dans les travers du bise, bisous, kiss, biz et autre je t’embrasse. Et d’une, j’ai horreur de ça, et de deux, je veux garder mon intégrité et ma frame :mrgrenn:
De nouveau, je laisse passer quatre jours, pas seulement par principe mais également par envie, j’ai tout mon temps (en tous les cas, je le croyais encore à ce moment là).
Petite partie de phone game, sur les coups de 20h, après une séance de sport bien crevante mais qui m’a laissé suffisamment d’énergie.
Je partais pour faire du rapide, voici donc, en gros, le contenu.
Deux sonneries, elle décroche.
«
salut Marion, je venais prendre quelques nouvelles, mais je ne peux pas trop m’attarder, j’ai rendez vous avec un pote.»
-
Ok, pas de problemes. J’etais juste chez mes parents, attends, je sors de chez eux… Bah, ça va, j’ai plus de soucis, juste un peu enrhumée blablabla
«
Mais dis moi, tu me reconnais, mon nom figure dans ton répertoire ? »
-
Non, je n’ai pas eu l’opportunité de le mettre, je n’ai pas arrêté d’avoir des problemes avec orange blablabla (me raconte ses mésaventures)
(je surjoue) «
raaa, si ça commence comme ça, ça ne va pas le faire entre nous, va falloir y remedier, je vais devoir sévir » Je l’entends rire. Fluff sur le frangin «
Ecoute, on en reparlera samedi. Je passerai te prendre entre 14h et 15h, je verrai bien. Par contre, quand on se verra, essaie de ne pas m’éternuer dessus, ce serait cool »
- Quoi ?! Non mais ça risque pas blablabla. De nouveau, un rire.
Je garde ma frame d’homme pressé et juste avant de raccrocher, je lui balance «
tiens, c’est marrant, tu n’as pas du tout la même voix au téléphone que lorsqu’on te voit en face à face »
Elle semble étonnée, ne relève pas trop, je la salue et je raccroche.
2min16 en tout, je garde la main.
La fin de semaine se passe, je redescends donc chez mes parents, 15 jours après être descendu pour la dernière fois.
Vous vous doutez bien que le type qui redescend une fois tous les 36 du mois, qui n’a pas donné une nouvelle en 7 ans et qui tout à coup prend votre numéro et s’en sert pour fixer rencard, ça annonce un peu la couleur, ou, tout au moins, ça la fait se poser des questions. Enfin, en tous les cas , c’est ce que je crois.
Arrive le samedi, lorsque j’arrive, plus ou moins avec un quart d’heure 20 minutes de retard sur ce que je lui avais dit. Elle n’est pas tout à fait prête, je la bouscule un peu pour qu’elle se dépêche. Elle s’en étonne. Les nuages s’amoncèlent dans le lointain et commencent à se manifester par de la pluie. Direction une petite ville, en voiture, à une vingtaine de kms de là. Je lui serre la main en lui disant que je ne me rappelais pas si je lui avais dit bonjour. Elle me la donne. Le voyage est plutôt cool, je commence par quelques banalités puis je la questionne sur son caractère, à savoir si elle se perçoit comme quelqu’un de timide. Elle me répond par l’affirmative, tout en me précisant bien qu’elle ne se laisse aucunement marcher sur les pieds quand c’est nécessaire. Quelques anecdotes suivent de sa part pour étayer ses propos. Je lui demande de ne pas me griffer et de ne pas me mordre, lorsque je l’embêterai, je n’ai pas envie d’avoir le corps marqué. Elle tient à me rassurer en affirmant qu’elle ne mord jamais.
Je la questionne sur la qualité de ma conduite avant d’être un peu plus « nerveux » au volant (rassurez vous, je reste dans les limites autorisées), notamment à un rond point, ce qui la fait ‘crier’ de crainte. Elle me lancera quelques remarques tout au long des trajets aller-retour. Son game n’est pas construit consciencieusement, mais apparemment, il y en a un peu.
Elle me demande si je ne me sens pas tout perdu de revenir ici… je lui réponds qu’avec une copilote comme elle, j’ai de quoi douter, effectivement.
-- Une donnée très importante que je veux soulever, c’est que Marion semble être la reine du Push and Pull. C’est quasi naturel chez elle. Elle participe activement à l’interaction puis semble préoccupée tout à coup par autre chose. Elle « débranche » et revient quelques temps après activement dans la discussion si on la relance. J’ai pu constater qu’elle pouvait le faire avec d’autres personnes. Mais durant toute la date qui durera entre 3 heures et 3 heures et demi, il y aura ainsi de longues périodes de « coopération » suivies de périodes de retenue et de silences. Second élément, moins significatif sans doute et moins spécifique au game, c’est qu’elle reste très famille et se rend de manière quasi journalière chez ses parents --
On arrive à l’endroit souhaité, un petit café sympathique mais pas assez intimiste à mon goût. Le problème étant que les tables sont assez larges et d’office, elle se place en face à face, ce qui semble normal (mais c’est une constante que l’on retrouvera plus loin, une fois revenus chez elle, on y reviendra).
J’embraye la discussion sur les personnes que l’on connaît de manière commune, je lui demande les dernières news etc. Puis je veux axer le confort sur les vacances, savoir où elle est parti dernièrement, ça débute mal puisqu’elle n’a quasiment pas pris de congés depuis 8 ou 9 mois. J’apprends également qu’elle part de temps à autre faire du ski, elle s’y cassa d’ailleurs le bras il y a un ou deux ans de cela etc.
Deuxième élément notable, c’est qu’elle peut avoir tendance à prendre certaines de mes lines pour des remarques quant au fait qu’elle ne connaît pas tant que ça le monde citadin vu qu’elle n’a fait ses études et qu’elle n’a bossé que dans des petites structures. Ce qui fait, par exemple, que lorsque je lui saisi la main pour regarder sa bague, elle me signale d’emblée que ce n’est pas de l’argent véritable etc. Toujours cette différence statutaire. Il faut dire aussi que de mon côté, je fais encore des études supérieures, ce qui fait que par rapport à des jeunes qui se casent très vite et ont un boulot également très très rapidement, ça dénote un peu. Ceci lui laissera l’occasion régulière de me charrier là-dessus. Je sens qu’elle est assez décontractée, et après quelques moments de latence, je décide de partir du bar et lui propose d’emblée d’aller nous ballader autour d’un lac, histoire de se dégourdir un peu les jambes. Elle accepte quasi sans broncher. Auparavant, chose que je ne fais qu’exceptionnellement, je lui paie le verre. Elle ne voulait pas au début mais je la ‘projette’ dans l’avenir proche en lui disant qu’elle aura l’occasion de me rendre la pareille.
A un tiers de la date, certes, tout n’est pas transcendant, mais vu la personnalité que j’ai en face de moi, je sens qu’elle est plus décontractée qu’elle ne l’était au début et, dans les grandes lignes, elle a toujours été compliante sur le fond.
On arrive aux abords de ce fameux lac, le ciel étant dégagé, mademoiselle décrète que le parapluie que je venais de prendre n’avait pas sa place à nos côtés. Je n’insiste pas car, persuadé qu’il flottera à un moment ou à un autre, j’y vois un bon moyen de bousculer un peu tout ça en lui signifiant que je lui ferai payer les conséquences de sa légèreté vis-à-vis des éléments :mrgreen :
Et ça ne manque pas. Après une baisse de tension ( car moment basé sur du fluff/confort. Elle me questionne un peu, veut savoir pourquoi je ne suis pas resté dans la région, me demande des nouvelles de ma frangine etc.) , il se met à pleuvoir. Elle me tend une perche en m’accusant de ne pas être organisé et de ne pas avoir pensé au parapluie. La sanction tombe : je la saisis par les hanches, lui bloque les bras et fait semblant de la lancer à l’eau. Elle proteste, se débat un peu. Je la relâche. On accélère le pas pour se mettre au sec. Je me fiche de ses cheveux qui vont tripler de volume après l’averse.
Petit test de compliance involontaire en lui disant que mon ex (je montre ainsi que j’ai une vie sexuelle) m’emmerdait avec ça vu qu’elle laissait ses cheveux partout dans mon studio. Elle me dit que cela serait pareil avec elle et que c’etait bien la preuve que je ne savais pas faire le ménage blablabla. Au passage, elle me refuse une bataille de pouce, kino qui aurait été facile et sans effort.
Je maintiens une frame de gars cool, sans prise de tête, qui sait ce qu’il fait ( malgré cela, le doute va me ceindre au final, vous verrez pourquoi ).
Je me renseigne sur ses goûts, ciné, musique etc., la ballade ‘lacustre’ touche à sa fin. De nouveau dans la voiture, après lui avoir fait déplacer les jambes qui me gênaient pour passer les vitesses :p , elle me lance un truc qui me refroidit un peu :
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j’aime bien lorsqu’on se taquine comme ça. Parfois, lorsque je vois Mathieu, on le fait également
Voila qu'elle se met à verbaliser le game...
(Mathieu est un pote d’enfance, célibataire de son état… et une A+ reste une A+…donc, pas possible de ne pas être tenté de la gamer. Mais bon, sachant que lui n’a pas bougé de la région et qu’elle est célibataire depuis 8 mois, c’est que son jeu n’est pas si bon que cela. La concurrence n’est pas trop rude).
Par cette phrase là, je ne sais pas pourquoi, j’ai bien l’impression qu’elle taquine l’idée de BFZ et qu'elle regarde de haut si elle peut me foutre dedans. Je m’arrête rapidement dans un magasin de sport, pas grand intérêt pour le récit.
Sur le chemin du retour, il me semble que je commets une première erreur, même si je n’étais pas du tout dans la logique de me valider. Je lui demande si elle m’avait imaginé comme ça, tel que je m’étais comporté durant la date. La réponse fut qu’elle n’était pas surprise et qu’elle n’avait pas vraiment de vision spécifique de moi auparavant. Je ne sais plus trop ce qui se dit sur le chemin du retour, mais rien de spécifique niveau boulot sur la BT.
Elle me propose (à quelques kilometres de notre destination) sur une sujétion que j’avais émis durant notre ballade à pieds, si je veux passer prendre une tisane. Si elle n’a pas de miel ou de confiture, je ne viens pas. Elle n’en a pas. Je pose ma voiture devant son entrée, elle sort, me repropose la même chose, je coupe le contact, sans répondre verbalement.
Et là, la machine va s’enrayer un bon coup. Je fais le tour du propriétaire en lui disant que de faire traîner ses petites culottes à tout va, ça ne le faisait pas (ce qui est totalement faux, par ailleurs, nana hyper carrée…donc, bien souvent, hyper ordonnée). Elle amène donc deux tasses, tout le toutim. Mais d’entrée, je n’ai pas le reflexe salvateur de me mettre sur le canapé tranquillement, je m’attable, et donc, d’office, la proximité physique qui existait de fait dans la voiture s’estompe. La discussion et nos deux comportements qui conduisaient au rapprochement se perdent peu à peu dans du fluff, sur son appart, sur son quotidien. Seule note significative, je pose la question
« Et au niveau des gars, ça va, ils ne sont pas trop assoiffés, ils ne te courent pas trop après ? » sur un ton un peu moins playfull qu’au début de la date
- Bah, pas trop de soucis à ce niveau là, je leur fais peur…. (elle se reprend alors et me lance en souriant : ‘’ je plaisantais… ‘’)
Elle se questionne également quant au fait que je ne boive jamais d’alcool. Question à laquelle je réponds de manière un peu trop sérieuse. La durée de la date commence a se faire ressentir et vu que la demoiselle est plutôt, à ce moment là, dans une phase de retenue prononcée (pull), ça ne m’incite pas à sexualiser comme un porc et à embrayer significativement sur la dernière phase, la séduction proprement dite. Je réponds juste à un appel d’un pote, elle m’envoie une vanne juste à ce moment là, parmi un désert nommé silence (la télé a été allumé à je ne sais plus quel instant, ce qui ne favorise pas mon schmilblick), je m’avance vers elle, lui passe la main dans les cheveux et lui touche la joue et je repars dans sa cuisine pour terminer ma discussion. J’avoue ici une baisse de ma vigilance à ce moment là et de ma perception du tout. Je décide donc de partir alors que le close, avec le recul, fut sans doute proche.
Bref, l'impression qui se dégage de cet instant chez elle, mon ressenti, c'est le manque de fluidité et l'inhabituel manque de répondant de ma part.
Je me barre assez rapidement, elle m’accompagne à l’entrée. Je lui dis que j’ai pas mal de boulot et que je ne sais pas quand est ce que je redescendrai. La semaine suivante ou dans deux ou trois. Me rappelant sournoisement que les étudiants sont des glandeurs , elle s’étonne d’ailleurs que je puisse lui avancer que dès le we d’après, il se pourrait que je sois libre. Rappelons comme fait précédemment que pour un type qui ne revenait quasi jamais auparavant, je suis désormais bien souvent là depuis un mois. Je sens une certaine tension, mais dans ma tête, je me dis : pas de Kiss close sur cette date là, je veux lui encrer du solide dans le crâne. Je pense derechef que je ne veux pas passer pour le simple player qui vient pour son cul. Bah…que voulez vous, le cul d’une A+ on a vite fait de vouloir le toucher sans les présentations minimales.
Je me freine donc, sachant qu’un refus ici (alors que dans les grandes lignes, cela ne semblait pas l’indiquer. Même si le game était loin d’être parfait), dans ce contexte, passerait moins bien pour moi que dans l’anonymat total de la ville (dans laquelle ce genre de réflexions n’existent pas chez moi ou quasi pas, vu que tout le monde se fout de savoir qui baise avec qui). Donc, en fait, je ‘flippe’ au mauvais moment, n’étant pas du tout certain du sens de l’interaction que j’ai vécu l’après midi même. Est ce parce que nos familles se sont plus ou moins rapprochées l'espace d'un mois qu'elle a accepté, sans broncher, tout ceci ? Cela me trouble l'esprit et m'enlève toute objectivité. Généralement, je vais au bout du game lorsque les IoI sont clairs et que j’arrive à tout lire comme dans un bouquin. Cela n’a jamais été le cas de toute la journée, à mes yeux, et sur l’instant. Et vu que pour moi, mademoiselle Marion a plus réagit ( de manière ambiguë au vu de son push and pull constant. Elle n’a guère proposé) qu’agit… Elle semble attendre, je lui caresse le bras (en y repensant, c’est vraiment n’imp. cette fin), je lui tape la bise et je m’en vais en lui disant que je la rappellerai.
Fin du second acte.