[Q] Comment gérer l'individualité en couple?

Note : 0

le 01.04.2010 par MaryMorgane

13 réponses / Dernière par MaryMorgane le 03.04.2010, 01h32

C'était plus simple du temps de papa & maman. Pour celles et ceux qui veulent échanger autour de la vie de couple et des relations, et des différentes formes que tout ça peut prendre. Polyamour ou monogamie, relations libres, jalousie, engueulades dans la cuisine, routine, infidélité, la totale.
Hier soir, en me balladant sur les forums, je suis tombée sur un message qui m'a pas mal fait refléchir. Je n'arrive plus à le retrouver mais il s'agissait d'un mec qui expliquait que sa femme et lui avaient décidé d'essayer d'avoir un enfant, qu'elle avait fait une fausse couche et qu'elle lui avait ensuite annoncé vouloir faire une pause dans les essais de bébé. Lui ne comprenait pas que cette décision se soit prise sans lui. Au final, le débat avait fini entre ceux qui estimaient qu'elle avait raison car après tout, c'était son corps et qu'un enfant se concevait entre deux personnes conscentantes et ceux qui estimait qu'elle n'avait pas à choisir seule puisque justement, un enfant se fait à deux.

Du coup, je m'interroge....

Les décisions doivent-elles être prises en couple obligatoirement du moment qu'on est en couple? N'y a-t-il plus aucune part de liberté individuelle dès qu'on parle d'un couple?

J'ai lu hier soir dans ce fameux message un mec qui disait que cette décision se prenait à deux car l'enfant était la suite logique du mariage.

Accepter le mariage reviendrait donc forcément à accepter les enfants, le pavillon et le labrador avec? C'est un pack bonus ou quoi?

Bref, j'avoue que ce post m'a laissé perplexe et pleine de questions. Du coup, j'aimerais avoir votre point de vue.

Quelle est selon vous la part de liberté individuel qui reste dans un couple? Certains d'entre vous ont-ils déjà vécu une situation similaire et comment cela s'est-il passé?
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Intéressant le 02.04.10, 12h16 par Kipecoul
Salut!
Concernant les enfants, il me semble qu'en formalisme booléen nous sommes devant une fonction "ET". Pour avoir un enfant il faut que la mère ET le père en veuillent. Si l'un des deux n'est pas d'accord, le projet tombe à l'eau.
En terme plus politique, on pourrait dire que chacun des parents a un droit de veto sur les naissances.

I feel so geek, right now!
Je suis bien d'accord d'où le fait que ça ait levé des questions chez moi. Il semblerait que ça ne soit pas une position unanime et que certains estiment que l'un des deux ne peut pas décider seul que finalement, il souhaite reporter l'arrivée d'un enfant.

En fait, dans ce message (que j'ai enfin réussi à retrouver : post195755.html#p195755 ), j'ai surtout eu l'impression que l'auteur été vexé que sa femme ait pu décider seule de reporter un projet qu'ils avaient décidé à deux.

Du coup, plus généralement, je me demande ce qui relève vraiment de la décision individuelle et de la décision de couple et jusqu'où va, pour vous, la liberté individuelle dans un couple.

C'est très subjectif mais ça peut, je pense, permettre à chacun d'envisager les choses sous un autre angle.
La meilleure façon de gérer ce genre d'orages que j'ai trouvée, c'est de considérer en fait qu'il y a 3 entités dans un couple : "Moi", "Elle" et "Le couple".
Et autant que possible que chacun des deux comprenne qu'il y a ces trois entités à gérer.

Et àmha, il ne faut pas négliger une des trois. Tu vis à deux, tu existes seul et l'autre existe seul aussi.

Je pousse un peu l'idée pour vulgariser :

-> Tu te négliges en tant qu'entité, tout pour le couple et l'autre : tu t'oublies et sur la longueur tu es malheureux.
-> Tu négliges l'autre, tout pour le couple et toi : ça oscille entre l'égoïsme et la vie à deux sans oxygène pour l'autre, ça va te péter à la tronche à un moment (typique des LSE qui n'existent que pour l'autre, ça explose subitement sans raison...).
-> Tu négliges l'entité "couple", tout pour chacune des entités séparément : pourquoi être en couple alors ?


A mon sens, les décisions doivent voir déjà dans quel cadre elles se situent (quelles entités sont concernées, il arrive que certaines décisions ne regardent pas certaines entités), et ensuite voir comment satisfaire ces entités (concessions, mises à plat).
Faut assumer et savoir dire ce qui gêne, par exemple : "le couple serait content d'avoir un gosse",
-> mais en tant qu'homme, je peux me sentir abandonné si tu n'existes plus que pour le gosse
-> mais en tant que femme, je peux me sentir abandonnée si tu ne me vois plus que comme une mère, etc...

Je pense que la part individuelle réside là, dans ces deux entités.
La décision de faire un enfant doit en effet être prise à deux, puisque mis à part l'aspect physique, c'est une décision qui touche les deux. Si un jour la loi venait à changer et à dire: c'est à la femme de l'assumer financièrement, et l'homme peut participer s'il en a envie, je comprendrais mieux que la femme puisse décider seule. Et au delà du côté financier, ça touche toute la vie du couple: il faut qu'un des deux soit la pour le garder ou trouver quelqu'un.

Après, sur le fait de ne pas (plus) en vouloir un j'estime qu'on peut considérer ça comme une tromperie sur une condition essentielle du contrat. L'homme épouse une femme en considérant qu'ils ont une vision commune, et tout à coup elle change d'avis. Il est fort à parier que si c'était une situation inverse, la réponse aurait différente. Par exemple, avant le mariage l'homme parle sans arrêt des voyages qu'ils vont faire et de la maison qu'il vont construire au bord de la mer, ce dont elle rêve. Et tout à coup, une fois marié, pas de voyage et ils conservent le petit deux pièces dans une ville qu'elle déteste. Je suis sûr que tous les bien pensants qui ont répondu "c'est à la femme de décider pour l'enfant", auraient dit "je comprends si elle décide de partir".

Bref, ce qui me dérange au plus haut point chez ce genre de personnes, c'est qu'ils n'appliquent pas les mêmes règles à tout le monde.
Dans la réalité, on voit quand même qu'il y a plus de femmes qui poussent à faire des enfants que l'inverse. Comme si à un moment, l'instinct de procréation devenait plus fort que tout...
Les mecs soit acceptent directement, soit finissent par céder mais in fine, c'est souvent une décision qui, je trouve, n'est pas si souvent réfléchie qu'on ne pourrait le croire. Quand c'est l'inverse et que la femme ne veut pas, et bien il y a forcément frustration pcq nous, on a beau danser sur notre tête, on y arrivera pas tout seul.

C'est un peu dur comme termes mais je constate que certaines femmes ne croient pas spécialement en un amour qui dure avec leurs mecs mais décident tout de même de faire un enfant avec car le gars s'apparent à un bon géniteur...et je parle de milieux où les gens sont sensés réfléchir. Je ne parle pas de certains milieux où les femmes sont enceintes à 20 ans alors qu'aucun des 2 ne sait assumer quoi que ce soit.

Alors, décision à 2 oui mais dans la réalité, pas si souvent que ça. Comme dans l'absolue majorité des décisions des gens, on ne voit pas plus loin que le bout de son nez et on fait ça sans en juger les conséquence. Seulement, une fois que l'enfant est là, c'est pour la vie et vaut mieux être sûr de pouvoir lui offrir un cadre plus ou moins serein avant de prendre la décision...enfin c'est mon avis.
J'ai lu l'autre jour qu'un des principaux facteurs de l'épanouissement chez l'enfant était une sorte de sécurité, qu'elle soit ressentie dans les paroles, les gestes etc donc je pense qu'il faut intégrer ça dans la réflexion avant....
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Il y'a du vrai... le 02.04.10, 12h08 par Kipecoul
Valmont a écrit :La décision de faire un enfant doit en effet être prise à deux, puisque mis à part l'aspect physique, c'est une décision qui touche les deux. Si un jour la loi venait à changer et à dire: c'est à la femme de l'assumer financièrement, et l'homme peut participer s'il en a envie, je comprendrais mieux que la femme puisse décider seule. Et au delà du côté financier, ça touche toute la vie du couple: il faut qu'un des deux soit la pour le garder ou trouver quelqu'un.
+1

Et même tout simplement côté vie : même si le couple se sépare, les enfants restent pour la vie. Je pense que ce genre de décision ne doit vraiment pas être pris à la légère... j'ai vu je ne sais combien de couples devenir fous même séparés parce qu'ils n'ont jamais eu l'idée que "le couple ne pouvait ne pas durer toute la vie... mais les gosses seront là quand même".
Wahou, tout ça comme réponses? lol

Pour te répondre Valmont, je trouve que tu as raison dans un sens c'est que faire un enfant est une décision réfléchie qui se prend à deux. Pourtant, si l'un des deux souhaite attendre un peu plus, lui imposer revient à faire un enfant tout seul non?
En fait, dans le cas du message que je citais, ce qui m'a choqué est l'impression que, pour l'auteur, le simple fait d'être là devait faire oublier la fausse couche. C'est con à dire mais ce n'est pas rien et malheureusement, face à une fausse couche, on est pas égaux les mecs. Comme face à la stérilité malheureusement. Quand une personne a du mal à avoir des enfants dans un couple et que le couple décide d'avoir un enfant malgré tout, il peut arriver que le doute s'installe dans la tête de celui qui a des problèmes de fécondité. Par exemple, se demander si ça vaut le coup de s'acharner ou s'il vaut mieux rendre sa liberté à l'autre pour qu'il puisse avoir l'enfant qu'il désire avec quelqu'un d'autre. Ces phases sont malheureusement impossibles à comprendre pour celui/celle qui n'est pas concerné(e).

Varga, ce que tu dis est juste et ça s'explique tout simplement car nous avons une date de péremption à plus court terme que vous. Si on veut pouvoir donner la vie, il faut le faire tant qu'on le peux et malheureusement, certaines choisissent un géniteur plutôt qu'un conjoint. C'est dommage mais d'un autre côté, partir du principe que la relation durera toute la vie c'est aussi se voiler la face. Des tas de choses peuvent faire qu'un couple se sépare et ne pas garder ça à l'esprit dans un coin de sa tête peut-être pire qu'autre chose.
Effectivement, concernant les enfants, vous n'êtes malheureusement pas à égalité avec nous quoique... Un homme est actuellement enceint pourtant :D

Kipecoul, oui, un couple peut ne pas durer alors que l'enfant reste mais si les deux parents savent gérer ça en adulte, ça peut se faire dans de bonnes conditions.
Quand on a décidé que nous étions prêts à avoir un enfant avec mon mari, on a parlé de ce qui arriverait en cas de séparation et j'espère sincèrement que si ça devait arriver, nous saurions nous en tenir à cette ligne de conduite.
Un enfant peut être épanouie et stable même avec des parents séparés si c'est fait dans un contexte apaisé.
@MaryMorgane
Hé, l'air de rien, ça nous touche pas mal. On est pas que des organes génitaux sur pattes, nous, les mecs ;)
A priori pour le labrador je m'en moque un peu... ("ma chérie, si tu tiens absolument à avoir un labrador, soit, mais moi je n'en veux pas, donc tu es prêt à l'assumer à 100%, y compris lorsqu'il faudra le sortir pour aller pisser?").

Par rapport à l'aspect mariage et "bonus pack", c'était assez vrai "avant" (il y a 50ans(?)), quand le divorce était l'exception. On se mariait, on faisait des enfants, on avait une maison avec un chien, une machine à laver, etc. Aujourd'hui, le mariage, le couple, le fait d'avoir un enfant sont des notions quasi indépendantes. On peut avoir un enfant (adoption, divorce, etc) sans couple, on peut être en couple sans se marier, on peut même avoir un chien mais pas de maison! Merveilles du monde moderne!!

Un enfant, même si c'est la femme qui le porte et que le rôle de monsieur dans la conception n'est que de fournir la gamète... C'est quand même un truc qui implique ET le couple ET monsieur ET madame, dans leur individualité. Donc je pense que de décider d'en faire un, ou à l'inverse de renoncer à en faire un, doit être le sujet d'une discussion sérieuse entre les deux.

Maintenant, à la lecture de l'article qui a déclenché ton propos (d'ailleurs je pense qu'il serait bien que tu le cites afin que tous puissent mieux comprendre), je comprends mieux ton interrogation.
Quand je lis ce qu'à écrit ce gars, puis quand je lis ce que lui a répondu sa compagne, j'ai une très grande envie de les envoyer voir un psy pour une thérapie de couple, parce qu'ils en ont un besoin urgent, et pas seulement dans l'immédiat mais pour leurs éventuelles relations futures. Ca donne l'impression qu'ils ont un mal fou à communiquer et à se comprendre. Et même qu'ils ne connaissent pas bien les mécanismes de la reproduction humaine. J'ai l'impression qu'elle ne vas pas bien sur le plan psy, et que lui la comprend de travers. A le lire, on croit qu'il parle de sa femme comme d'un incubateur réticent.

Par contre, et je parle d'expérience, je ne pense pas qu'ils soient une exception. Que deux personnes cohabitent sur le long terme est relativement complexe. Demandez aux spécialistes de la Nasa qui se chargent de sélectionner les astronautes: le test psychologique est très important, sinon au bout d'un moment ils se massacreraient tous!
Vivre à deux impose de renoncer à une part de son individualité dans certains domaines. De plus, la liberté des moeurs d'aujourd'hui nous donne l'illusion que nous pouvons avoir les avantages du célibat et de la vie de couple, et que les contraintes de l'ancien système ont disparu. Que la phase la plus difficile c'est de se mettre en couple. Bullshit!

La décision d'avoir un enfant à deux (*) est justement l'une de celles qui nous rappelle le plus à l'ordre, car c'est une décision qui implique les deux individualités autant que le couple. Un couple moderne est encore aussi verrouillé de ce point de vue là qu'un couple du passé. A la différence que le couple du passé, vivant dans un cadre stricte et défini n'avait pas à se poser de question et pouvait (devait!) se contenter de suivre l'exemple des anciens et de la société; là où le couple moderne manque de repère et d'exemple et doit créer son propre système. D'où les conflits.

Je pense que c'est le même problème que celui auquel nous somme confronté lorsque nous passons de l'enfance à l'âge adulte. L'avantage de l'enfance, c'est que tout est prévu et organisé, mais en revanche on a aucune liberté. A l'inverse, l'âge adulte offre une très grande liberté mais avec comme corollaire un risque élevé de faire des erreurs et une incertitude permanente. Ce qui fait que nous sommes tout de même heureux d'être adulte est que l'éducation nous donne des outils pour gérer cette liberté.
Peut être nous manque-t-il une éducation à la vie de couple moderne afin de pouvoir gérer cette nouvelles liberté et éviter ce genre de conflits...

(*) il est toujours théoriquement possible d'avoir un enfant seul, et peut être les années à venir rendront plus commune cette pratique: mère porteuse, donneur de sperme, etc.

PS: désolé pour la longueur...
Je ne dis pas que ça ne vous touche pas loin de là. Et si vous étiez des organes génitaux sur pattes, j'arrêterais de faire la bise à mes collègues, ils pourraient croirent que je leur fait des avances :blbl:

Non, plus sérieusement, je pense que la vision est différente car la femme doit porter le poids d'une dose de culpabilité dans le cas d'une fausse couche. J'ai plusieurs cas de femmes dans mon entourage qui faisaient des fausses couches à répétitions et se disaient toutes que c'était de leur faute, que leur corps refusait cet enfant, qu'elles devaient avoir mérité ça... C'est dur à entendre. Je comprend facilement qu'on puisse vouloir prendre un peu de temps après une fausse couche.
Je ne sais pas si c'est parce que je suis en plein dans la phase "pré-conception" mais j'avoue que j'imagine assez bien que je puisse vouloir faire une pause si ma première FIV ne marchait pas tout simplement pour me laisser le temps de digérer cet echec. Du coup, comme toi, j'avais l'impression que l'auteur du message voyait sa compagne comme un gros incubateur qui refusait de fonctionnait et ressentait ça comme une punition plutôt que simplement comme un besoin naturel de reprendre son souffle avant de repartir. J'ai un peu posé ce message surtout car j'en arrivais à me dire que mon interprétation était affectée et donc défformée.

Mais pour ouvrir un peu le sujet, on pourrait prendre d'autres exemples :
- une personne qui se fait tatouer sans en avoir parlé à son conjoint ;
- une personne qui change de travail sans en avoir parlé à son conjoint...

Ces décisions pourtant prises par une seule personne peuvent être vues comme un rejet du couple même si elles n'ont aucune influence sur le couple en lui-même. Pourtant, là ou certains agiront estimant ne rien devoir à l'autre, d'autres estiment normal de recevoir l'autorisation de leur conjoint avant de le faire.

Du coup, je me demande un peu globalement où s'arrête l'individu et où commence le couple.
Répondre