J'ai parcouru un threat particulièrement intéressant ici, mené par des mââââles que je ne retrouve plus malheureusement
. Comme le billet était entièrement investi par la gente testostéronique je pensais qu'un petit témoignage du vécu féminin sur la même thématique pourrait plaire et servir.
Sujet délicat : le porno. Perso je vais m'abstenir ici de déblatérer sur les possibles écueils de la porno-addiction dans la vie réelle du sujet par le passage à l'acte niveau perversions sordides.
Focus :la relation sexuelle et l'équilibre du couple Versus le porno.
Quand j'ai rencontré mon copain il était totalement dans le trip femme suresthétisée, sur sexualisée, fantasmatique et avait la réputation d'être le meilleur fournisseur de pornos du département
... Nous partagions beaucoup d'autres choses et étant moi même libre, ça ne m'a posé aucun souci. Mais ... A force de se projeter dans un univers où la femme tourne comme un objet avec des préférences morphologiques ou physiques, des jeux de rôles franchement pervers, et bien je ne vis plus qu'au travers de cela au lit avec lui. Mais ça me porte préjudice ... Je n'ai pas d'orgasme avec lui malgré le plaisir que je prends à jouer avec lui. J'éprouve le besoin de l'imaginer lui avec des bombasses sans non lui faisant tout ce qu'il veut quand il en a envie, même quand je me masturbe. En somme, je m'oublie ... Et j'avoue même ressentir comme une over dose de tout ça, jusqu'à ne plus pouvoir supporter une pub à la tv ou des films où sans cesse on nous impose ce genre de prototype féminin. C'est devenu comme un diktat ou ressenti tel quel :industrie du cul, virus de consommation, satisfaction infinie de nos besoins egocentriques et de nos instincts ... Sans être ni frigide, ni jalouse, on peut se déclarer comme une personne libre de tout cela. Parce que personnellement je me sens piégée, muselée et surtout envahie par des désirs finalement artificiels, répétitifs, ennuyeux, cultivés à outrance par un conditionnement médiatique répondant à un jeu offre/demande franchement débilitant et anti créatif ...Comme si nos sociétés n'étaient pas suffisamment contraignantes et ne faisaient pas suffisamment de nous des moutons de Panurge bêlants et passifs. Il faut en plus maintenant, sous couvert de libération des moeurs, que l'on nous dicte indirectement et insidieusement ce que l'on se doit de devenir au lit ... C'est impersonnel et désolant pour une femme, de devoir sans cesse jouer à des jeux qui ne sont pas les siens et de contraindre sa nature ainsi.
Même en étant jolie et attirante, j'en arrive à me sentir un peu desespérée à ce niveau-là ... Parce que finalement on nous laisse penser que les hommes n'en auront jamais assez, c'est discriminatoire et humiliant pour toutes celles qui ne répondent pas aux critères du monde fantasmatique du porno.
Je me surprends, comme 99% de mes congénères,à en arriver à bloquer pendant tout un film sur de telles femmes. On en vient à ne même plus regarder les hommes au cinéma par exemple, tant est forte en nous cette pression de la femme suresthétisée, parfaitement attirante et plastique. Du coup on s'obsède alors même qu'à la base on est cool. ( Moi à c'est le cas à chaque fois que je suis en couple)
A plus moyen terme, ça finit même par poser la question de la fidélité possible de la part de la femme. L'homme rechaussant ses bottes de chasseur, on y répond qu'on le veuille ou non par l'oeil de biche. Dans cette spirale légèrement dangereuse, on recherche par besoin le jeu de la séduction et de la prédation pour se rassurer et préserver inconsciemment ses capacités de survie au sein d'une société qui ne nous en laisse plus le choix. Je suis souvent sur un fil, prête à désirer qu'il me trompe comme le contraire ...
J'en deviens même parfois agressive. Mais je comprends pourquoi je réagis ainsi :si ce n'était pas le cas, je le tromperais ou réaliserais ses fantasmes de triolisme ou autre ce qui condamnerait en même temps clairement mon couple. Vous savez, la femme se bat, et c'est très dur ...
Autre chose, l'homme dans ce schéma est de moins en moins attirant car il n'a plus rien d'héroique ou de chevaleresque. Il se transforme lui même en pur produit insipide de consommation immédiate qui ne sait jamais dire non ....
Quelle tristesse ...
