La timidité camouflée

Note : 10

le 01.11.2010 par Axelos

6 réponses / Dernière par FreeMan le 17.08.2012, 20h32

Etat d'esprit / psychologie / dev perso / vie intérieure.
Un forum pour celles et ceux qui s'intéressent au dev perso, à l'équilibre intérieur, à la psychologie. Surmonter ses blocages, ses croyances limitantes, nourrir et développer ses forces, etc.
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Salut,


Je voudrais parler d'un aspect de la timidité peu évoqué dans les sites internet et dans les bouquins.


Je suis moi-même concerné par ce type de timidité, mais je pense que c'est également le cas d'autres personnes. Peut être même que tout un chacun peut être touché par ce que j'appelle la timidité camouflée.


Lorsqu'on pense timidité, on pense souvent :
- Peur de parler en public
- Pas d'amis
- Ne parle pas
- Ne sort pas
- Geek
- etc...


Mais en réalité, il y a une grande part de timides qui ont l'air d'être à l'aise en société, et qui sont effectivement plutôt sociables et bien intégrés socialement. Ils ne sont pas muets, savent rigoler, et savent dire non lorsque nécessaire.


Mais alors où est le problème me direz vous...


Et bien le problème, c'est que tout ceci cache quelque chose. Lorsqu'on creuse un peu plus, on s'aperçoit que ces personnes là n'ont pas eu de relation amoureuse depuis un moment, ou alors on s'aperçoit qu'ils n'exercent pas une profession ou des études qui leur plaisent. Pour résumer, il y a au moins un des aspects de leur vie qui est bridé. Ils ne sont pas malheureux ou dépressifs, mais sont quelque peu tristes lors des moments où ils ont conscience qu'ils ne vivent pas la vie qu'ils voudraient.


Souvent, ce sont des personnes qui étaient introverties et qui ont pourtant fait des progrès.


A quoi ceci est dû ?


Ceci vient du fait que la timidité n'a pas réellement disparue, elle a été repoussée. La personne ose dorénavant parler en public et a une vie sociale plus riche, mais il y a certaines choses qu'elle ne fait pas car elle craint encore le jugement des autres. Elle craint d'être ridicule.


Le drame, c'est que cette peur du jugement des autres n'est pas clairement consciente. Il se créé alors des mécanismes d'évitement de la part de la personne concernée. Ces évitements, à la base destinés à camoufler la timidité à l'entourage, peuvent être tellement subtil que le timide se cache sa timidité à lui-même.


A titre d'exemple : j'ai fait des progrès mais je suis toujours timide avec les femmes. Vu de l'extérieur, je parle aux femmes sans problèmes, je les invite à danser. Mais quand vient le moment de montrer qu'elles m'intéressent, mon esprit se met à trouver plein de prétextes pour ne pas me mouiller.


Ainsi, certains conseils sur ce site sont à double tranchants. Par exemple le détachement. Le fait de ne pas vouloir transmettre l'image qu'on est "aux pieds" de la femme qu'on veut séduire peut alors devenir une excellente excuse pour ne pas affronter la peur liée à la séduction.

Exemples :
- Obtenir un numéro de téléphone, puis aller en obtenir un autre sous prétexte de ne pas faire de "One Itis".
- Se faire refuser une fois un rendez-vous et ne pas en proposer un la semaine suivante sous prétexte de ne pas passer pour le mec qui est à sa disposition.
- Ne jamais faire de compliments, ou payer un verre, sous prétexte que c'est bon pour les AFC.
- Faire croire aux autres (et se faire croire) que si on n'a pas souvent de copine, c'est parce qu'on est sélectif. Si on ne drague pas celle-ci, c'est parce qu'elle ne correspond pas à nos "standards".
- Relever un défi devant les potes et séduire une femme, mais ne pas aller vraiment jusqu'au bout (surtout une fois qu'il n'y a plus de potes qui regardent)
- Trouver un défaut à une femme et s'en servir de prétexte pour abandonner la séduction.


La liste est infinie. Il s'agit de toutes les fois où on ne fait pas quelque chose, en invoquant une raison de ne pas le faire, alors qu'en réalité, la raison première de la non-action c'est la peur.


Certaines fois, on a tellement pris l'habitude d'éviter des situations qu'on ne se rend même plus compte qu'on les évite. C'est pourquoi il serait intéressant que chacun mette des exemples de timidité camouflée derrière un peu de mauvaise foi, ce qui peut permettre aux autres de prendre conscience de leurs propres peurs.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Intéressant le 01.11.10, 19h44 par Zayran
  • [+1] Bienvenue le 15.11.10, 14h57 par Ye@hkl
  • [+1] +1 le 04.09.11, 13h36 par Champion
  • [+1] Intéressant le 22.08.12, 01h54 par avgat
  • [+3] Intéressant le 16.07.13, 07h38 par bridget
Pour ce qui est de l'assurance réelle ou de la timidité camouflée, je ne serais pas aussi négatif que toi.

On ne peut pas passer de la timidité à la confiance en soi en une semaine, le processus est long, et en phase intermédiaire, c'est clair qu'on affiche de la confiance en soi de manière artificielle, avec un fond de timidité qui demeure.

Mais c'est le signe qu'on est sur la bonne voie et qu'on se bouge le cul.
Plus tard, les audaces de timides et les routines mal assumées vont disparaître, car les comportements confiants seront intériorisés, et en accord avec un esprit qui aura acquis une réelle confiance.

La fin de ton propos est intéressante car tu parles de procrastination. Hé oui la procrastination ce n'est pas uniquement remettre à demain les corvées du genre ménage ou formalités administratives. C'est aussi se fabriquer des excuses bidon pour ne pas se donner les moyens de concrétiser ses ambitions avec nos semblables.

Et là tu fais un rappel fondamental. Il y a pas mal d'articles sur FTS qui ont abordé le sujet, on peut par exemple aller lire ou relire N'attendez pas un signe d'intérêt
Bien différencier timidité et confiance en soi:

Timidité: http://www.youtube.com/user/pratiks#p/s ... zyzT_jbdqM

Confiance en soit: http://www.youtube.com/user/pratiks#p/s ... DbmrFuHYL8
Que cela s'appelle timidité ou confiance en soi, je veux parler de toutes ces fois où l'on éprouve de la retenue, et où c'est parfois une habitude tellement ancrée qu'on ne se rend pas compte qu'on évite certaines situations.

Toutes les fois où on n'ose pas montrer son intérêt à une femme
Toutes les fois où on n'ose pas avouer aux autres qu'on ne sait pas trop quoi faire (alors qu'ils pourraient nous aider).

Le tout en tentant de projeter une certaine image, ou en invoquant des prétextes fallacieux.

Même réfléchir au problème et aux solutions en mettant des mots dessus peut s'avérer difficile tellement on a pu prendre l'habitude de l'évacuer de notre pensée.


"Timidité" et "Confiance en soi" sont des mots généraux et évasifs. On va évoquer "un manque de confiance en soi" ou "comment améliorer sa confiance en soi" mais jamais "j'ai peur de l'appeler" ou "Je ne sais pas quoi faire si je l'invite à passer l'après midi chez moi".


Bref, ça consiste à aller vers les autres mais à instaurer, involontairement, une barrière entre ce qu'on ressent et les autres, ce qui fait qu'on reste impénétrable malgré tout.


Ca peut s'appliquer à d'autres domaines que les relations homme-femme.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+3] A lire le 16.07.13, 07h40 par bridget
ça s'améliore progressivement.

Tu as besoin/envie de dire quelque chose :arrow: tu le dis.
Tu as besoin/envie de faire quelque chose :arrow: tu le fais.

Tu te retrouves dans des situations gênantes parce que c'est la première fois que tu franchis le pas :arrow: tu ne te décourages pas et tu réessayes dès que tu en as l'occasion.

Rien de miraculeux, donc, mais c'est un vrai plaisir de travailler sur la manière d'agir plutôt que de rester bloqué dans les starting blocks sur l'idée même d'agir ou pas.
Je lis et j'essaie d'appliquer tous les articles de FTS depuis mon inscription, mais c'est la première fois que je me sens directement concerné et que j'ai envie de répondre à l'un d'eux.

Oui, je suis dans la zone tampon entre le bon vieux timide, limite asocial (j'utilise ce terme en toute connaissance de cause) et l'extraverti. C'est exactement ma situation et je pourrais re-citer tout l'article à titre personnel.

Mais ça fait juste plaisir de savoir qu'on n'est pas le seul, car c'est vrai que la plupart des articles de FTS donnent l'impression d'ignorer cette étape.

Pour ma part, je travaille dessus comme Terrigan le dit, mais ça demande d'abord à être conscientisé. Les stratégies d'évitement, ce sont des réflexes. Chaque fois que vient le réflexe de "ne pas dire" un truc, il faut penser "merde ! j'ai envie de le dire, au diable ce qu'on en pensera !". Pour ceux qui n'ont pas ce problème, ça semble juste évident, mais on n'imagine pas à quel point on peut s'auto-censurer en société, et les efforts titanesques que ça demande. C'est à la limite de la névrose.
Changer cela nécessite un peu d'auto-discipline, mais en effet on s'améliore progressivement si on s'y tient.

Au final, on se dit : "mais en fait, pourquoi j'avais peur de dire ça ? j'étais trop con !" ! Et oui : c'est un grand kif, un nouveau souffle, ça libère. Et ça marche en toute occasion, avec tout le monde.

Rien qu'avec tout ce que j'ai osé écrire ci-dessus, d'ailleurs ;-)
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Yep le 16.11.10, 14h40 par Terrigan
-Alex a écrit :Et bien le problème, c'est que tout ceci cache quelque chose. Lorsqu'on creuse un peu plus, on s'aperçoit que ces personnes là n'ont pas eu de relation amoureuse depuis un moment, ou alors on s'aperçoit qu'ils n'exercent pas une profession ou des études qui leur plaisent. Pour résumer, il y a au moins un des aspects de leur vie qui est bridé. Ils ne sont pas malheureux ou dépressifs, mais sont quelque peu tristes lors des moments où ils ont conscience qu'ils ne vivent pas la vie qu'ils voudraient.
Est-ce que tu crois qu'on peut voir les choses dans l'autre sens ?

Je veux dire que ça serait la situation de vie qui en générant un certain mal-être, transposerait ce mal-être dans les interactions sociales. Les sciences ont d'ailleurs montré que l'humeur et les émotions influencent l'interprétation des situations.

Lorsqu'on est malade ou mal dans sa peau, cela à un impact sur la qualité des comportements sociaux.

D'ailleurs, si on se réfère à la pyramide de Maslow, les besoins physiologiques et de sécurité sont des besoins primaires. On peut comprendre que lorsqu'il ne sont pas satisfait, l'individu va mettre la priorité sur ces besoins primaires quitte à chercher à ne pas satisfaire les autres.
Quand on y regarde de plus près, ces autres besoin peuvent être rattachés la vie sociale (besoin d'estime, besoin d'appartenance)

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