Bisexualité : une histoire de couvercle ?

Note : 7

le 03.04.2011 par FK

5 réponses / Dernière par Nicz le 05.04.2011, 10h28

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(suite au post Suis-je bisexuelle de Lossenia: je forke pour pas pourrir son topic)

Il y a 3 ou 4 jours, passait sur Arte un documentaire intitulé "La Bisexualité, tout un Art ?". Bon, titre stupide, mais documentaire intéressant. La thèse, témoignages (assez qualitatifs) à l'appui, c'était que

1) ça demande beaucoup de maturité (qui vient avec l'expérience, la réflexion, la confiance en soi etc) pour reconnaître avoir des envies qui ne cadrent pas avec sa sexualité officielle (celle qu'on nous a inculquée, celle dans laquelle on s'est installé, etc)

2) mais malgré cela, en oubliant toute notion de "han c'est pas bien", c'était que la plupart des gens sont attirés par moments, de façon plus ou moins récurrente et présente, par des personnes du même sexe. Et même plus : davantage que de l'attirance ponctuelle pour des personnes, on a / on aurait tous des pulsions, des ENVIES de relations homosexuelles - peu importe avec qui.


C'était intéressant, dans le sens où le discours était assez différent de ce qu'on entend d'habitude sur le sujet. Et c'était appuyé de témoignages d'autant plus qualitatifs qu'ils étaient donnés par des personnes de tous âges, de tous milieux, dont certains (très) connus.

Y'avait un côté un peu plus sociologique, qui parlait de notre attirance pour les personnages androgynes (Mick Jagger, Iggy Pop, David Bowie, les Beattles, ont tous eu des relations bisexuelles, ouvertement ou moins ouvertement, et ça n'enlève pourtant rien à leur statut de sex-symbols.

Autre truc très intéressant: un mec disait, en gros, qu'être hétéro, c'était soit être un homme qui doit faire son "métier" d'homme et niquer des femmes; ou être une femme et faire son métier de femme "se faire niquer / niquer des hommes". Et que donc, ta sexualité t'enfermait dans un rôle, que tu devais à tout pris respecter.

Mais que quand tu devenais (?) bisexuel, tout le cadre explosait: tu te libérais de ces notions pour entrer dans un autre type de schéma, plus orienté "Je suis un adulte, je m'éclate avec qui je veux, comme je veux, et c'est pas grave, c'est juste du sexe et ça ne change rien à qui je suis".

En gros, ça pose la sexualité comme une frame, que tu fais exploser lorsque tu casses la principale règle... et t'accèdes à une frame tout à fait différente, où tu n'es plus DU TOUT défini en fonction de avec qui tu baises.


Enfin bref. J'ai pas spécialement d'avis sur la question, mais c'était intéressant, surprenant (notamment de voir le succès de soirées BI à Paris, et la quantité de jeunes hommes & femmes, notaires et pompiers qui y allaient complètement décomplexés).

Le documentaire se terminait par Beigbeder qui disait quelque chose comme ça (j'adore).
C'est très con, ma sexualité m'impose de devoir me coltiner des filles capricieuses avec qui je ne m'entendrait jamais plus de quelques nuits. C'est beaucoup d'emmerdes pour pas grand chose. Depuis 42 ans, mon hétérosexualité me pose énormément de problèmes. Mais bon, je joue le jeu car c'est ce que je suis.
Je n'ai jamais été attiré par un mec. Mais peut être est-ce juste parce que je n'ai pas encore rencontré la bonne personne ? Le mec pour qui je me dis "Wow, il est sexy en slip..."
Pour ceux que ça intéresse, j'ai trouvé un lien de téléchargement (CLIC DROIT, ENREGISTRER SOUS..., divX, 100mo) ici : http://vitaroo.perso.neuf.fr/betolerant ... un_art.avi

Et donc voilà, pour expliquer le titre de ce post: et si nous n'avions pas de sexualité fixe et constante, mais plutôt, une orientation sexuelle qui varie avec le temps, les expériences et notre "étiquetage" (conditionnement que l'on a reçu, et que l'on se fait à soi-même, en d'autres termes, le couvercle qu'on met sur la bisexualité qui choque, et que l'on soulève avec plus ou moins de facilité selon qu'on est plus ou moins open et libre).
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Instructif le 03.04.11, 19h02 par MaryMorgane
  • [+1] Intéressant le 03.04.11, 19h51 par Lossenia
  • [+1] le 05.04.11, 05h09 par Vinsanity
  • [+3] Très intéressant le 11.04.11, 00h17 par Champion
Oui bon je faisais pas mon coming out hein, et répondre à ce topic n'implique pas de faire le vôtre non plus, faut pas être prudes et chastes comme ça ^^
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  • [0] Mdr !! le 11.04.11, 00h19 par Champion
Rho, ça suffit oui? :lol:

Clairement, il m'est arrivé d'être déjà attirée par des filles sans être attirée par toutes non plus mais je ne pense pas être un cas unique comme avec les mecs, ça se joue sur un regard, une interaction, un sourire... Ayant beaucoup traîné dans des milieux gays a mon adolescence, même si je n'ai jamais consommé (bibliquement parlant), j'ai déjà été très "proche" d'une en particulier sans pour autant me dire "Ca y est, je suis lesbienne".

L'attirance est variable d'une personne a une autre au delà de toute notion d'homme ou femme.
Merci de prouver mon point ^^
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  • [0] De rien le 04.04.11, 19h02 par MaryMorgane
Il s'avère que c'est un sujet sur lequel j'ai beaucoup réfléchi depuis peu.

Je travaille dans un milieu ou il y a pas mal d'homosexuels, 4 pour 15 mecs et 1 lesbienne pour une quinzaine de fille. Je n'avais jamais eu d'amis qui avait une orientation sexuelle différente avant, ou disons d'ami qui l'ont assumé comme ces personnes l'assument.

Je les envies vraiment, car il n'y a pas, ou très peu de tabou, et c'est surtout pris avec une telle légèreté qu'on ne peut qu'envier. Ce sont des personnes qui ont des personnalités vraiment développer, qui sont entières, et je te rejoins sur le fait que se sont des personnes matures en ce sens.


Je ne saurais pas répondre à ton interrogation, mais à partir du moment où l'on s'aime soit même en temps qu'homme, on ne peut pas être "dégouter" par les hommes. Si on se plait à soit même, est ce qu'il est possible qu'un autre homme nous plaise ? Sans doute. Hors, on apprend quand même à s'accepter, à devenir qui nous voulons être sur ce forum, donc finalement, on rentre dans un processus d'acceptation de notre corps, de notre genre à part entière.

Quand aux pulsions, personnellement, je n'ai jamais eu envie de prendre un mec ou de me faire prendre, et c'est pourquoi se poste n'est pas un coming out non plus, mais je me demande à partir de quel moment devient on bisexuel ?

Je me demande alors si se plaire en se regardant dans un miroir quand on se coiffe, ou s'habille, n'est ce pas déjà une forme de bisexualité ?
Bonne initiative Frenchkiss d'avoir ouvert un sujet comme celui-la !

C'est un thème qui revient de plus en plus. Personnellement, je vois de plus en plus de gars que je connais débuter une relation homo (et le plus souvent ils ont une copine aussi a coté).
J'ai de nombreux/nombreuses ami(e)s gays/bi/lesbiennes (rayez les mentions inutiles LOL), et bien que n'ayant jamais, tout comme MaryMorgane, "franchis le pas" ça m'est arrivé d'avoir des pulsions pour un mec...et je l'assume.

Je rejoins totalement Vinsanity au passage, notamment sur le fait que si l'on s'aime soi-même, pourquoi ne pourrait-on pas être attiré par une personne du même sexe nous ressemblent?
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  • [0] Intéressant le 05.04.11, 13h07 par FK
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