C’était un matin à Paris près de la tour Montparnasse. J’étais à la sortie d’une de ces petites stations de métro un peu à l’écart de la tour, de la gare, et des gros boulevards qui sont autour. La tour trônait dans le prolongement d’une rue qui partait de la bouche de métro. Et ce jour-là il y avait un nuage de brume en plein milieu de la tour, et qui cachait son sommet. J’ai trouvé ça joli.
De mon côté j’étais en avance pour un rencard.
Ça faisait longtemps que je n’avais pas fait un petit échauffement social avant un rencard
Ça faisait longtemps que je n’étais pas allé à Paris
Ça faisait longtemps que je savais qu’à Paris les gens dégainent à la vitesse de l’éclair si vous les faites chier, mais on peut discuter à la cool avec des inconnus (justement, en leur prouvant de façon bien nette qu’on n’est pas là pour les faire chier !).
Voilà ce que j’ai fait : je me suis mis debout, les fesses posées sur un garde-fou, avec vue sur la bouche de métro et la tour, et j’ai interpelé tous les gens qui passaient devant moi pour leur montrer la tour avec son chapeau de brume.
« bonjour ! Regardez. Sympa non ? »
J’ai eu droit à tout, notamment le gars qui ne m’a jamais laissé l’occasion de dire « regardez. Sympa non ? ». Il a répondu à mon bonjour par un sourire gêné et un signe de la main avant de presser le pas en regardant le sol…
Je me souviens aussi d’une vielle Maman black qui a pris le temps de discuter un peu de la pluie et du beau temps avec moi.
La plupart des gens ont regardé la tour et ont m’ont dit merci ou un petit truc gentil avant de continuer leur route.
C’est à ce moment qu’une jolie fille est sortie de la bouche de métro et a intercepté une passante en haut des escaliers, pour lui parler en pointant du doigt les rues; des gestes qui m'ont laissé croire qu’elle demandait son chemin.
J’avais une arme parfaitement adaptée à cette situation : un plan de Paris ultra-fin qui est toujours dans ma poche intérieure quand je traîne dans la capitale (sauf quand je les oublie chez des potes)
Je suis donc allé aborder la fille (tant qu’on est chauds…)
Terrigan - Bonjour, je crois que vous avez besoin de ceci

HB – Euh, non non, ça va
T – Ah bon. Je croyais que vous cherchiez votre chemin
HB – Pas du tout.
T – OK. Eh bien dans ce cas, allez vous faire voir

HB – hihi

Je retourne vers le garde-fou, et là, surprise, je vois la belle s'installer à la terrasse du café pile en face de moi. On se retrouve à trois mètres de distance. Bon bah puisque c’est comme ça…
Je reviens vers elle :
T – Excusez-moi, il faut que je vous avoue quelque chose : je ne suis pas un relou
HB –

T - C’est juste qu’aujourd’hui je suis d’humeur sociable. Et puis j’ai un peu de temps j’attends quelqu’un...
HB – Vous voulez vous asseoir ? [merci ma jolie. J'adore les filles qui comprennent vite!]
T – Allez
On a causé un peu et mon rencard est arrivé, dommage on commençait à parler des sorties à Paris. Elle était étudiante en commerce, elle avait l’air de ne pas se prendre la tête, et surtout j’avais l'impression de bien lui plaire.
Je n’ai pas poussé le vice jusqu’à prendre son numéro sous le nez de mon rencard, j’aurais dû pourtant. Ça lui aurait fait les pieds et puis il faut toujours avoir plusieurs fers au feu. Putain je le sais pourtant mais ça n’arrive pas à rentrer dans ma petite tête.
Enfin voilà.
En attendant que reste-t-il de cette matinée ? Une petite histoire qui pourra peut-être aider les timides. Rien de spectaculaire, et justement. On vous dit tout le temps d’aller vers les gens, je ne vais pas le répéter.
Si je peux cependant redire pour mémoire un petit conseil qui m’a bien aidé sur ce coup-là : allez vers les gens en essayant de leur montrer que ça vous fait plaisir d’aller vers eux. Puisqu’il faut sourire, essayez de faire passer ce message dans votre sourire.
C’est tout pour cet article, de toute façon des conseils vous en avez toute une étagère je suis sûr, alors à vous de jouer.
Amusez-vous bien !