Comme d’habitude avec moi, si leçon il y a elle s’adresse aux débutants. Mon game est loin d’être parfait, la preuve j’ai souvent recours au massage en ce moment. C’est une béquille que je maîtrise bien mais ça reste une béquille quand-même. Et donc je vous invite à commenter ma prestation.
0) Le coin de pêche et le matériel
J’étais en formation pendant deux semaines au mois de juillet. RAS la première semaine, la seconde a été plus riche, notamment avec ce petit failed report
Heureusement pour moi ça s’est beaucoup mieux passé avec une autre fille, avec qui j’ai effectué un open de groupe, une approche progressive et un bon gros massage
1) On pose l’appât et on (se) lance
Tout commence le dimanche soir. Durant ce weekend de pause entre les deux semaines de formation, mes camarades et moi, qui venons tous d’un peu partout en France étions partis à droite à gauche. La formation recommençait le lundi mais j’avais souhaité dormir sur place la veille pour être bien d’attaque.
Par contre je suis arrivé tard au centre d’hébergement, vers 21h, et il n’y avait plus personne à l’accueil pour me donner la clé de ma chambre !
Personne dans le hall, juste un petit groupe dans la salle de la photocopieuse. La porte est ouverte, je débarque comme un cheveu sur la soupe mais j’affiche une attitude sans-gêne et rigolarde. En dehors de deux ou trois politesses et de l’explication de ma galère, ça a donné ceci :
T – Bonsoir, y’a personne ici qui aurait accès au bureau de l’accueil pour me donner la clé de ma chambre ?
Chef – Non on encadre une colo et on est en réunion là
T – Pfff vous servez à rien.
Sur ce, je tourne les talons et je les laisse
Je traîne un peu dans le hall en me disant que je vais devoir dormir à l’hôtel ou dans ma bagnole, et là, miracle, je tombe sur un des gars du centre d’hébergement ! Il me donne ma clé. Sauvé !
Ce problème réglé, me voilà face à une soirée entière dans des locaux quasi-déserts, et comme j’ai repéré dans le groupe d’animateurs une jolie brunette à cheveux longs frisés et à petit corps de crevette, je me dis qu’il faut absolument repasser à la salle de la photocopieuse.
Je prends le temps de préparer mon coup. J’adore ces petits moments où on peut concocter une petite phrase artisanale, se concentrer sur l’intonation et le body langage, puis mettre son plan à exécution et s’éjecter. On prend beaucoup pour exemple James Bond ou Tyler Durden dans la communauté, moi mon modèle ce serait plutôt Arsène Lupin.
Bref. Je passe donc un bras dans l’embrasure de la porte, fais teinter les clés, montre ma gueule et dis le plus sérieusement du monde : « Les affaires reprennent. Petite précision au passage : chambre 72 et je fais d’excellents massages. » (voilà pour la pause d’appât et le lancer)
Tout le monde rigole et une fille dit que c’est bon à savoir.
Je m’éjecte avec un grand « bonne soirée » moqueur. Héhéhé. Le crime parfait…
2) On ramène de la ligne et on attend que ça morde
Bien entendu personne n’est venu toquer à ma chambre ce soir-là. Faut pas déconner non-plus ;)
Pendant toute la semaine j’ai croisé la petite jeune fille que nous appellerons Crevette. Une micro séance de fluff sur sa colo et ma formation, des bonjours souriants quand on se croise dans les couloirs, rien de plus. Nous avons tous les deux un emploi du temps chargé, le soir je vais souvent en ville boire des coups avec mes camarades de formation, pas évident de causer avec ma cible dans ces conditions.
J’attends mon heure. Si elle vient, tant mieux, sinon tant pis…
3) On ferre le poisson
Ça marche aussi avec les crevettes. Comme le dit si bien Jean-Marie Bigard, « il faut être monté fin » En l’occurrence, comme souvent chez moi : jean, new balance et t-shirt moulant de minet.
Nous voilà donc jeudi soir, le moment ou jamais car ma formation s’achève vendredi dans l’après-midi. J’ai fait le plein de gâteaux et de coca à midi, et j’ai choppé au passage une bouteille de mojito tout fait. Je me dis que ça changera de la provision conséquente de bière entassée dans la chambre des deux alphas mâles de 20 ans de notre promotion. Et je veux avoir un truc cool à offrir à boire. Et je ne veux pas être dépendant de ces mecs-là pour la picole.
La soirée démarre par une sortie dans un bar. A cette occasion je dis plein de conneries et fais hurler de rire la fille choppée la semaine dernière par un camarade, et surtout sa copine. à tel point que les deux alphas du groupe se mettent à gueuler en coeur : « Terrigan, TA GUEULE ». Je les envoie chier fermement. Alphas ou pas vous êtes des gamins les gars, alors quand je suis de bonne humeur avec quelque bières au compteur c’est pas vous qui allez m’arrêter. Continuez à vous la raconter, continuez à écrire des conneries sur mon FB et sur mon MSN quand je vous laisse gentiment mon ordi pour que vous écoutiez votre musique de merde dans le hall, et ne venez pas jouer les AMOG avec moi. Non mais…
Un peu plus tard dans la soirée, retour à la base avec un mojo du feu de Dieu et un taux d’alcoolémie au beau fixe. Coup de chance, Crevette est en train de fumer dehors avec ses collègues. On sort des voitures et on se met à parler avec eux, j’en profite pour proposer une tournée générale de mojito. J’arrose tous les animateurs, et à un moment je parviens à isoler Crevette :
T – Alors cette colo ? Tout s’est bien passé ?
C – Oui mais je suis crevée.
T – Oooooh, toi, tu as besoin d’un bon massage…
C – Ah j’avoue ça me ferait trop du bien.
T – Ok, on y va
C – Bah je veux bien mais moi j’étais en pause, je ne sais pas si ma chef a encore besoin de moi.
T – Eh bien on va vérifier…
Je la plante là et je me rends dans la salle de la photocopieuse :
T – C’est qui le chef ici ?
La chef se désigne
T – Vous avez encore besoin de Crevette ?
Chef – lol non elle est à toi
T – Merci (pour votre bienveillance et votre bénédiction, chère Madame

Je retourne vers Crevette, je pose ma main au creux de ses reins et la pousse gentiment vers le couloir en lui disant que c’est réglé.
A partir de là c’était gagné, j’ai fait mon petit massage à la cool comme dans ma méthode, notamment j’ai dégrafé son soutien-gorge en lui disant « t’inquiète pas je vais pas te prendre en traitre", à la fin j’ai ragrafé son soutien-gorge en lui disant « voilà. Je ne t’ai pas prise en traître » et je l’ai cueillie quand elle se relevait. Malheureusement elle m’a dit qu’elle avait ses règles. Peut-être un bobard, je ne sais pas. Après tout il était 3h et on se levait tôt le lendemain. Et je n’étais pas d’humeur à mettre en place une séance de flirt très chaude ou autre fantaisie buccale. Peut-être l’inconvénient du détachement. J'essaye vraiment de me montrer détaché en ce moment, je m’amuse sans prétention et à force d’exprimer implicitement et parfois explicitement que « je ne suis pas du genre à batailler comme un chien pour une coucherie », (des fois je le dis carrément, et en ces termes) il m’arrive de vraiment le penser, et ça C'EST MAL.
Edit: @Jokke, merci mec pour ton analyse du mojo que tu viens de poster dans La voie du Jedi - L'état d'esprit du vainqueur c'est pile ce dont j'avais besoin: être cool, avoir l'air d'en avoir rien à foutre, tout en restant déterminé comme un joueur d'échecs, avec le ferme objectif de mettre la foufoune de sa cible échec et moite
4) Retour au port
Le lendemain ambiance de départ pour tout le monde. J’ai recroisé Crevette très vite, juste le temps de lui donner mon numéro de téléphone. Après tout elle habite à 2h de route de chez moi, j’ai connu pire…
J’ai choisi de lui donner mon numéro et de ne pas prendre le sien ; par pure fierté. J’étais bien survolté la veille, limite dancing monkey, et donc dans une situation comme ça je considère qu’il y a un risque que la fille me prenne pour le gentil clown du coin qui blague, offre à boire à tout le monde, fait des massages et des bisous, et que c’était bien sympa sur le moment mais sans plus. Or, je sais que c’est idiot mais sur le moment je n’avais pas envie de me casser les pieds à jouer à cache-cache avec des messages sur son répondeur et des textos sans réponse. Et puis ça colle avec mon positionnement « je ne suis pas un mort de faim » Il y avait aussi dans mon esprit une envie de contrôle. J’ai regardé Crevette droit dans les yeux et je lui ai dit « tu m’appelles ».
Au contraire je me suis dit que comme ça c’était clair : si je l’intéressais un minimum elle m’appellerait. Enfin je me suis dit, je me suis dit… avec 4h de sommeil au compteur et une bonne grosse gueule de bois c’était vraiment du choix viscéral.
Avec le recul et en parallèle des états d’âme un peu limitants, je me dis que c’est quand même un peu léger comme parti-pris. Laisser l’initiative à une fille de 22 ans pour continuer l’interaction, c’est un peu comme compter sur les gains d’un jeu à gratter pour payer son loyer…
En résumé je balançais entre ténacité et prizing et j’ai choisi la lotterie.
Et vous qui me lisez, vous en pensez quoi ?
Toujours est-il qu’elle m’a envoyé un gentil texto le soir-même !
J’ai été surpris par le suspense que j’ai ressenti en attendant son appel et par le plaisir que j’ai eu à lire son texto. Une vraie midinette sur ce coup-là. Mais je n’ai pas envie de recommencer avant longtemps. Je veux bien être joueur mais pas passif. Ou alors je vois au PMU du coin et je prends un jeu à gratter.
Je n’ai pas pu aller la voir avant qu’elle parte en vacances. En attendant : petit coup de fil, échange de FB, et peut-être qu’à la rentrée j’aurai l’occasion de la croquer avec un peu de mayonnaise…