Le point G : qu'est ce qu'il fait ? Qui c'est celui là ?
Posté : 14.03.12
Selon la légende, le point G serait la clé du plaisir absolu. Le Graal de la jouissance féminine. Mythe pour certains, réalité anatomique pour d’autres, le point G est surtout à l’origine de beaucoup d’idées reçues...
Hommes et femmes le cherchent sans relâche depuis sa découverte, en 1950, par Ernst Gräfenberg, un gynécologue allemand. Les médias, en particulier les magazines féminins, ne cessent de lui faire la part belle. Le point G serait une zone érogène, de la taille d’une pièce de monnaie, située à 4/5 centimètres de l’entrée du vagin, sur sa face antérieure (du côté de la vessie).
Toutefois, chercher le point G, c’est partir du principe que le plaisir ne serait qu’une histoire de zone érogène, c’est oublier la participation consciente ou inconsciente de votre partenaire. Or, le plaisir féminin vient autant de la stimulation des zones érogènes que de la façon dont on s’abandonne ou du moment en lui-même. Certes, les terminaisons nerveuses jouent leur rôle, mais savez-vous que l'une des parties du corps les plus innervées est la pulpe des doigts ? Ce n’est pas faute d’avoir essayé de jouir en touchant mon bureau mais ce ne fut pas concluant…
Même au sein de la communauté scientifique, chercheurs et sexologues ne s’accordent pas sur son existence. Ravivant la polémique, une équipe du King’s Collège de Londres a publié, en janvier dernier, les résultats d’une étude menée sur plus de 1 800 femmes. Uniquement des jumelles. Leur postulat : si l’une déclarait avoir un point G, sa soeur devrait en avoir un aussi, puisqu’elles ont le même ADN. Conclusion de l’étude : le point G est une "donnée totalement subjective". Toutes les femmes n’ont donc pas de point G. Parmi celles chez qui une telle zone a pu être observée, sa taille et sa sensibilité varient. Pour la sexologue Beverly Wipple, co-auteur de The G-Spot and other discoveries about human sexuality, ouvrage qui, à sa sortie en 1981, a contribué à faire découvrir la notion de point G au grand public, "on ne naît pas avec un point G, on le trouve." Ce serait donc une affaire d’apprentissage, de découverte et de laisser-aller érotique… Ce qui est dérangeant, c’est que cela signifierait que certaines femmes sont plus aptes à jouir que d’autres.
Mais pourquoi voudrions-nous que le point G existe ? N’est-il pas un moyen de se rassurer pour l’homme ? Il aurait ainsi un mode d’emploi sans marge d’erreur. Le problème c’est que le point G n’est pas un bouton magique sur lequel on appuie pour accéder directement au septième ciel. Sans excitation préalable, sa stimulation peut vite se révéler désagréable, voire douloureuse. Chez certaines femmes elle provoque même la sensation d’avoir besoin d’uriner. En bref messieurs, la zone est sensible mais doit être "travaillée", "entraînée", "apprivoisée" pour devenir érogène. Ce qui est curieux, c’est de voir ce que chacun y projette. Comme cette idée que le point G serait une trace résiduelle de quelque chose de masculin, correspondant à la prostate chez l’homme. Le point G, c’est donc le fantasme de l’existence d’un bouton qui déclenche tout. Un point qui ferait que toute femme jouisse, au-delà même de son désir de jouir. Ce qui rassure les hommes dans leur capacité à leur faire éprouver du plaisir. Mais vous êtes-vous seulement demandé si nous en avions envie tous les jours ? Chez certaines, la recherche par leur partenaire d’une zone comme le point G, peut être vécue comme quelque chose de délicieux, associé à un jeu sexuel, et les aider à s’ouvrir et accéder à la jouissance. Cependant, ça peut être exaspérant d’être réduite à un point, à une zone qui nie tout le reste du corps.
Le point G est donc surtout une obsession masculine (reprise par les femmes, il est vrai). De mon expérience, il ressort que les hommes ont besoin d’un mode d’emploi qui marche à tous les coups, ça les rassure, alors que les femmes sont beaucoup plus dans l’intuition. Derrière cette obsession on trouve finalement le culte de la performance, significative chez les hommes. Ajoutons, pour les deux sexes, le réconfort de savoir la jouissance féminine réduite en un seul point, alors qu’elle est perçue depuis toujours comme une vague incontrôlable, potentiellement dévastatrice, un ultime but à atteindre. Finie la crainte masculine devant ce tsunami mystérieux.
Finalement, plus que la réalité du point G, qui n’apporterait pas grand-chose à la relation sexuelle, ce sont les fantasmes qu'il suscite qui sont passionnants à analyser. Il convient donc de ne pas en faire un but ultime et de ne pas lui donner une trop grande importance en restant à l'écoute de sa partenaire.
Pour les anglophones, voilà de quoi compléter le sujet
Hommes et femmes le cherchent sans relâche depuis sa découverte, en 1950, par Ernst Gräfenberg, un gynécologue allemand. Les médias, en particulier les magazines féminins, ne cessent de lui faire la part belle. Le point G serait une zone érogène, de la taille d’une pièce de monnaie, située à 4/5 centimètres de l’entrée du vagin, sur sa face antérieure (du côté de la vessie).
Toutefois, chercher le point G, c’est partir du principe que le plaisir ne serait qu’une histoire de zone érogène, c’est oublier la participation consciente ou inconsciente de votre partenaire. Or, le plaisir féminin vient autant de la stimulation des zones érogènes que de la façon dont on s’abandonne ou du moment en lui-même. Certes, les terminaisons nerveuses jouent leur rôle, mais savez-vous que l'une des parties du corps les plus innervées est la pulpe des doigts ? Ce n’est pas faute d’avoir essayé de jouir en touchant mon bureau mais ce ne fut pas concluant…
Même au sein de la communauté scientifique, chercheurs et sexologues ne s’accordent pas sur son existence. Ravivant la polémique, une équipe du King’s Collège de Londres a publié, en janvier dernier, les résultats d’une étude menée sur plus de 1 800 femmes. Uniquement des jumelles. Leur postulat : si l’une déclarait avoir un point G, sa soeur devrait en avoir un aussi, puisqu’elles ont le même ADN. Conclusion de l’étude : le point G est une "donnée totalement subjective". Toutes les femmes n’ont donc pas de point G. Parmi celles chez qui une telle zone a pu être observée, sa taille et sa sensibilité varient. Pour la sexologue Beverly Wipple, co-auteur de The G-Spot and other discoveries about human sexuality, ouvrage qui, à sa sortie en 1981, a contribué à faire découvrir la notion de point G au grand public, "on ne naît pas avec un point G, on le trouve." Ce serait donc une affaire d’apprentissage, de découverte et de laisser-aller érotique… Ce qui est dérangeant, c’est que cela signifierait que certaines femmes sont plus aptes à jouir que d’autres.
Mais pourquoi voudrions-nous que le point G existe ? N’est-il pas un moyen de se rassurer pour l’homme ? Il aurait ainsi un mode d’emploi sans marge d’erreur. Le problème c’est que le point G n’est pas un bouton magique sur lequel on appuie pour accéder directement au septième ciel. Sans excitation préalable, sa stimulation peut vite se révéler désagréable, voire douloureuse. Chez certaines femmes elle provoque même la sensation d’avoir besoin d’uriner. En bref messieurs, la zone est sensible mais doit être "travaillée", "entraînée", "apprivoisée" pour devenir érogène. Ce qui est curieux, c’est de voir ce que chacun y projette. Comme cette idée que le point G serait une trace résiduelle de quelque chose de masculin, correspondant à la prostate chez l’homme. Le point G, c’est donc le fantasme de l’existence d’un bouton qui déclenche tout. Un point qui ferait que toute femme jouisse, au-delà même de son désir de jouir. Ce qui rassure les hommes dans leur capacité à leur faire éprouver du plaisir. Mais vous êtes-vous seulement demandé si nous en avions envie tous les jours ? Chez certaines, la recherche par leur partenaire d’une zone comme le point G, peut être vécue comme quelque chose de délicieux, associé à un jeu sexuel, et les aider à s’ouvrir et accéder à la jouissance. Cependant, ça peut être exaspérant d’être réduite à un point, à une zone qui nie tout le reste du corps.
Le point G est donc surtout une obsession masculine (reprise par les femmes, il est vrai). De mon expérience, il ressort que les hommes ont besoin d’un mode d’emploi qui marche à tous les coups, ça les rassure, alors que les femmes sont beaucoup plus dans l’intuition. Derrière cette obsession on trouve finalement le culte de la performance, significative chez les hommes. Ajoutons, pour les deux sexes, le réconfort de savoir la jouissance féminine réduite en un seul point, alors qu’elle est perçue depuis toujours comme une vague incontrôlable, potentiellement dévastatrice, un ultime but à atteindre. Finie la crainte masculine devant ce tsunami mystérieux.
Finalement, plus que la réalité du point G, qui n’apporterait pas grand-chose à la relation sexuelle, ce sont les fantasmes qu'il suscite qui sont passionnants à analyser. Il convient donc de ne pas en faire un but ultime et de ne pas lui donner une trop grande importance en restant à l'écoute de sa partenaire.
Pour les anglophones, voilà de quoi compléter le sujet