Bon chuck, je pars du principe que tu as vraiment 20 ans. Je suis pas psy, mais je vais te dire ce que je vois. Donc les choses ont commencé à changer à partir de tes 16 ans ?
je ne suis pas encore certain de comprendre. Je crois qu'au fond, je voulais me priver de toute forme d'amour, pour devenir un homme et ne plus m'entériner dans le confort "maternel".
Ca m’étonnerait fort que ce soit la bonne réponse, cherche encore. Pourquoi ? Parce que :
J'ai quitté mon socle de repères (famille, amis, réseau social établi) (…)J'ai enchaîné les boulots pourraves, les formations, les déménagements.
Si tu voulais te débarrasser d’une maman étouffante, tu serais allé vers tes amis, d’autres membres de ton cercle social, ... Bref, tu serais tu aurais utilisé d’autres aspects de ton cercle, tu ne l’aurais pas délaissé. Et puis autre chose me dérange : comment on peut quitter son chez soi à 16 ans ?
Mais j’ai une idée de la vrai cause : tu dis être déprimé ? Ca a commencé à quel âge ? Pas quelque temps avant que tu ne décide « d’être fort » et de te débarrasser de ce « confort "maternel" ».
Etre en dépression modifie ton ressenti. Oui, comme le veux la croyance populaire, tu deviens triste plus ou moins tout le temps. Le problème, c’est que c’est cette tristesse est loin d’être permanente. Et surtout, surtout,
la dépression dérègle l’ensemble de tes émotions ! C’est crucial à savoir.
Donc à cause d’elle, tu peux ressentir de l’abattement, de la colère, de la tristesse, du désarroi, pour des raisons que tu n’imaginerais pas, complètement improbables. Mais elle inhibe aussi pas mal tes sentiments positifs. Sans elle, un certain nombre de chose qui normalement t’amuseraient te laissent indifférent, des situations qui devraient provoquer de la colère te laissent sans réaction, amorphe, tu te retrouves des fois sans énergie sans que tu puisses l’expliquer. J’en passe et des meilleurs. Et vu que nos émotions influent pas mal sur notre raisonnement…
Dernier point utile : la dépression peut aussi n’avoir que des causes biologiques. Sincèrement, je me demande si tu ne devrais pas retourner voir un psy.
Au fur et à mesure que je me détachais de mes repères, je devenais de plus en plus timide rapport à mes nouveaux collègues de formation/travail. Il faut comprendre que j'étais plutôt bout-en-train, sans gêne et les gens m'aimaient généralement.
Absolument rien d’étonnant. Si t’étais dépressif, ta joie de vivre, ta confiance en toi étaient attaquées au kalash. Si en plus tu connaissais des échecs divers, c’était des missiles qui tombaient de temps en temps. D’où que petit à petit, ce que tu avais construit de positif s’endommageait et s’effondrait. Et résultat :
Et je ne fais que penser au regard des autres et à leur jugement.
C’est à cause de ton estime de toi désormais basse. En fait, le mécanisme, qui est le même pour la frustration sexuelle par exemple, c’est que plus tu manques de quelque chose que tu valorises, plus ça vient te hanter. Donc rien d’étonnant. Et c’est cela qui explique aussi :
cette timidité nouvelle qui me bouffe un peu. Je n'ai tout bonnement rien à dire. Mon visage se crispe en société.
Tu devrais lire le témoignage de @Obiwan Kenobi:
besoin-de-vider-mon-sac-vt28453.html . A un moment, il explique qu’il a le même problème, en encore plus important.
comment revenir à cet état de confiance totale?
Outre le conseil de Blusher, progressivement, comme avec l’exercice physique. Peu d’obèses sont capable de faire 1H de course à pied. En revanche, beaucoup peuvent faire 1H de marche. Et quelques temps après le début de leurs efforts, ils perdent suffisamment de poids pour commencer à faire ces 1H de jogging. Ca marche pareil pour l’estime de soi. Cherche de petits succès sociaux (genre des interactions sympas où tu arrives à être détendu sans penser à ton image, etc…), puis vas progressivement vers plus.
Bon, par contre, il y a des trucs avec toi qui ne sont pas clairs, même aujourd’hui :
Je revois d'anciens amis. Il faut dire que c'est le si peu de vie sociale qu'il me reste
Pourquoi se raccrocher aux branches plutôt que de te construire de nouvelles relations ? Et t’inquiète pas, les gens changent régulièrement de relation, donc même si tu n’avais pas eu ce parcours, tu aurais perdu de vue une certaine partie de tes potes de lycée.
J'ai certes coupé les ponts avec la société et les activités que j'aimais

Et pourquoi tu ne t’es pas remis depuis à ces activités ? Et d’ailleurs, pourquoi tu n’as pas repris tes études (si tu as arrêté l’école) ?
Et plus globalement, comment tu as pu te désocialiser autant (peut-être même quitter ton lycée, c’est pas clair dans ton témoignage) à 16 ans ? En fait, ce qui m’embête, c’est qu’un certain nombre de réflexes que les gars épanouis et sereins ont (et que, d’après ce que tu dis, aurais eu il y a 6 ans) comme se refaire de nouveaux amis ou s’investir dans ses hobbies et passions, tu ne les manifestes pas. Pas précisé dans tes posts? Tu développes ?
Dernier point : les ratés ont une estime de soi pathologiques et n ‘arrivent à rien, et ça n’a rien d’étonnant. Croire le contraire est une illusion.
Tant que tu te verras comme un (semi ?)-raté (« j'ai tout raté avec mon ex » ; « J'ai enchaîné les boulots pourraves », « je suis revenu habiter chez mes parents », « le si peu de vie sociale qu'il me reste », tu expliques être déprimé et la question de fonds de ton topic c’est : « je ne suis plus que l’ombre de moi-même : pourquoi ? »), tu seras dans une situation compliquée. Il s’agit donc de comprendre ce qui t’a conduis dans cette situation, d’agir pour changer ce dont tu ne veux plus, etc… Mais tu dois absolument te voir comme un gars de valeur. Un gars de valeur peut avoir fait le con pour X ou Y raison, être tombé dans un piège, etc… C’est pas pour ça qu’il a perdu de sa valeur. Par contre, généralement, quand il se rend compte de la merde où il est, il fait le nécessaire pour retourner à sa place habituelle: le sommet.
Mais lorsque je parle à des gens de vingt ans (et plus) pour qui tout est bien allé jusqu'à présent, je ne leur en parle pas. Oui j'ai honte d'en parler car je sais ce que ça crée comme image, je me contente d'esquiver le sujet.
Tu vois, ce truc me fait réfléchir. C’est pas la première fois que je le l’entends, et je le connais très bien. Sincèrement, je pense que c’est une mauvaise chose, et que ça prouve que c’est loin d’être derrière toi. Parce qu’il n’y a pas à en avoir honte. Je veux dire, pourquoi tu aurais honte de ta situation ? Perso, j’ai peut-être une réponse. Je crois que ta honte vient surtout du fait que tu ne comprends pas bien les mécanismes qui t’ont poussé à faire les choix que tu juges aujourd’hui mauvais et qui t’ont mis dans une situation que tu juges aujourd’hui difficile. Surtout si tu te vois comme un raté.
Bon, ce n’est pas à mettre en avant, ce serait malsain. Mais quand la question se pose, ne l’évite pas. Sans détailler à outrance, sauf si la personne insiste (mais là, demande-toi si c’est justifié qu’elle insiste avant de répondre), répond.
- T’es au chômage ? Pourquoi ?
- Pourquoi on est au chômage d’hab ? (Quand je te parlais de réfléchir à la légitimité de la personne qui pose la question ; non mais sérieux, qui pose ce genre de questions ! )
- Pourquoi t’as pas de diplôme ? Bah, j’ai fait le con, et maintenant, me faut rattraper. En attendant, j’en paye le prix. (Exemple de réponse)
Tu vois le genre ?