Ma rédemption
Posté : 06.12.12
Cette histoire a tout d’un conte de fée et est la preuve que dans la réalité, les contes de fées… et bien, ça n’existe pas. C’est triste, mais c’est la vie et autant être prévenu.
Ça faisait des mois que je souffrais d’avoir perdu mon ex. J’avais beau essayer, j’arrivais pas à tourner la page. Toutes les filles que je rencontrais me semblaient ternes et sans intérêt. Même pas envie de les baiser, c’était grave. Je me disais qu’il fallait accepter de voir la réalité en face, que je n’arriverais peut-être jamais plus à retrouver une fille comme elle. Bon, c’était pas tout à fait vrai. En fait, y en a bien une qui aurait déjà pu me sauver, mais bon, j’étais pas prêt. Je cherchais trop à retrouver mon ex à travers toutes ces filles et forcément, j’y arrivais pas.
Et puis voilà, un jour j’en ai eu marre de pleurer et je me suis décidé. Putain, j’me suis dit devant le miroir, j’étais quelqu’un avant elle, j’en avais rencontré d’autres des filles qui m’avaient fait vibrer, alors pourquoi l’avenir serait-il différent ? J’ai changé ma perception des choses et me suis mis à croire de nouveau. Et c’est arrivé. Quelques jours plus tard j’ai rencontré une fille. Ça s’est passé dans le métro. Je rentrais d’un rencard qui s’était transformé en pot entre amis, un plan un peu merdique. Bref, j’avais quand même pas mal d’énergie : je pensais baiser facilement ce soir-là et puis non, la fille avait fait sa sainte Nitouche. Une fois dans le métro j’essaie de parler avec une fille, mais son vocabulaire étant trop limité, je décide de laisser tomber. Je me tape un fou rire avec un groupe de jeunes, ça fait toujours plaisir de socialiser dans un wagon de métro. Et puis, comme il est tard et que je suis un peu fatigué, je veux m’assoir. C’est alors que je vois un strapontin de libre à côté d’une fille. Je voyais pas bien à quoi elle ressemblait, mais bon, j’avais envie de discuter avec une fille. La suite a été tellement magique que je m’en souviens encore comme si c’était hier. Je m’approche pour m’asseoir et je fais avec un large sourire :
« Je peux m’assoir là, ça te dérange pas ?
– Bien sûr, vas- y, qu’elle me répond gentiment.
– Je sais pas, je lui rétorque, tu pourrais attendre quelqu’un qui débarquerait à la prochaine station.
Elle sent bien que je déconne et rentre volontiers dans mon jeu.
– Ouais, bien sûr, le prince charmant !
J’en reviens pas qu’elle ait dit ça ! La fille a des yeux incroyables et une gueule d’ange ; souriante, chaleureuse… Il est 23 heures passé et on rigole à propos du prince charmant. Alors je lui réponds que voilà, son prince charmant est arrivé, il est assis à côté d’elle.
– Ah ! Super ! qu’elle me répond en rigolant et en tournant la tête, d’un air ironique.
– Pourquoi super ? J’ai pas une tête de prince charmant c’est ça ? Je suis si moche que ça ? T’as pas vu mon cheval au fond de la rame ?
– Ahahah ! mais non, pas du tout. Si, tu ferais un parfait prince charmant.
Son sourire malicieux et sensuel avec ses lèvres rouges écarlates me fait littéralement fondre.
– Comment tu t’appelles ?
– Alice, et toi ?
– Arthur, enchanté.
C’est fou comme des fois les rencontres les plus inattendues peuvent être les plus intenses. Ça fait du bien ! On se sert la main et on enchaîne sur quelques banalités. La fille est en cinquième année de médecine et sort à peine du travail. Etonnant qu’elle réagisse aussi bien au fait de se faire aborder par un inconnu dans le métro ! Elle commence déjà à me plaire. On discute, son arrêt de métro approche. Je lui suggère que ce serait sympa de continuer cette discussion à un autre moment. Elle approuve et me donne son numéro. On se fait la bise et elle s’en va. Les mecs avec qui j’avais déconné n’en croient pas leurs yeux, ils me félicitent. Je deviens leur dieu l’espace d’une minute quarante-six secondes. Ça fait toujours plaisir.
J’ai envie de la revoir, mieux vaut battre le fer tant qu’il est chaud. Je lui écris un message le lendemain en fin d’après-midi, lui disant que c’était vraiment sympa de faire sa connaissance la veille et que si elle est libre on pourrait se voir le lendemain, samedi. Et je signe le prince charmant de la ligne 2, pour qu’elle me resitue bien. Elle me répond vers minuit pour me dire que c’est ok pour le lendemain vers 16-17h. Elle aussi a été ravie de cette rencontre, je cite : « aussi sympathique qu’inattendue ». Je confirme pour 17h, place Blanche.
On se retrouve le lendemain et là, c’est la claque. La fille est encore plus belle que dans mon souvenir. Un visage de poupée, très fin et harmonieux, une peau blanche où sont incrustés deux yeux d’un bleu gris magnifique. Un maquillage très léger, comme j’aime. Une longue chevelure brune, épaisse et souple, vient encadrer le tout. C’est elle, c’est évident. Cette fille peut être ma rédemption.
On va boire un café rue Lepic, en face des 2 Moulins. Le café d’Amélie est sympa mais bien trop touristique, alors on lui préfère un petit café qui passe du blues. On accroche direct. En plus d’être magnifique, cette fille est intelligente, cultivée, sensible et drôle. Merde, on peut encore être surpris par les nanas. J’y croyais plus. On se découvre plein de points communs. J’adore ces premiers instants, lorsqu’on fait connaissance avec une fille, qu’on sent l’attraction monter d’un côté comme de l’autre, c’est très euphorisant. Mais bon, mieux vaut garder son calme et la tête froide.
On passe environ une heure dans ce café à se raconter nos vies. J’en apprends beaucoup sur elle et elle n’en fini pas de me surprendre. En même temps c’est normal, c’est le moment de la partie où chacun essaie de se mettre en valeur. Et vu comme elle envoie, je dois avoir déjà pas mal de valeur à ses yeux. J’en fais pas trop mais bon, je joue aussi quelques bonnes cartes. Je décide de l’inviter et on bouge pour aller se promener à Montmartre. On se pose dans l’herbe sous le Sacré-Cœur. Ok, j’adore les clichés. Une heure passe, j’en ai encore beaucoup appris sur elle, et puis on se décide à bouger. On passe devant un sushi. On hésite à en prendre, mais on se dit qu’il vaut mieux aller manger ailleurs. On se décide à aller dans un resto Italien qu’elle connaît, près de chez elle. Sur le chemin, j’apprends qu’elle a déjà raconté notre histoire à toute sa famille et que je suis connu comme le Prince charmant qu’elle a rencontré dans le métro. J’adore ce genre d’histoires. Ça me représente trop. Je me sens vivant, j’ai envie de la serrer dans mes bras. De temps en temps je la taquine et je la touche un peu, la taille, les cheveux, les mains. Elle se laisse faire, c’est bon signe. Elle téléphone à sa mère car elle craint que ses parents n’aillent aussi au restaurant Italien. Effectivement, je tiens pas à ce que ça se transforme en dîner de famille, et elle non plus. Ça me rassure. Elle a eu le nez creux sur ce coup-là, sa mère emmenait justement son petit frère au resto. Elle dit à sa mère qu’elle est avec moi, je suis « un charmant jeune homme ». Euh, t’es sûre ? Bref, on change de plan et on va chez un Indien. Très bien. Je sens encore l’attraction et la tension sexuelle monter entre nous. On n’arrive pas à se quitter, elle arrête pas de me dire qu’elle devrait bosser ses cours, mais reste là et ne cherche vraiment pas à partir. Ses potes lui envoient des messages sur son portable, elle leur répond qu’elle peut pas sortir car elle doit bosser, mais est avec moi. J’adore !
Quand on sort du resto, ça fait cinq heures qu’on est ensemble. Arrive le moment crucial de savoir si je l’embrasse ou pas. J’en ai envie et je sais qu’elle aussi, mais c’est le premier rendez-vous. C’est un peu tôt, je sais bien. En même temps, je sais pas quand je vais pouvoir la revoir, vu l’emploi du temps qu’elle a. Moi dans deux jours je vais passer ma soutenance et reviens à Paris que dans quatre jours. Bref, je me décide à l’embrasser, j’en ai trop envie.
Je lui demande de me donner sa main, elle s’exécute. Là je la fait pivoter pour me retrouver face à elle je garde ma main droite dans sa main gauche et lui prend la taille de l’autre.
« Oh, mais tu veux m’embrasser ?! qu’elle me dit en souriant. Elle a des étoiles plein les yeux.
– Je sais pas, peut-être, je répond en lui rendant son sourire.
– Mais c’est le premier soir ! elle me dit en détournant la tête.
– Je sais, je dis, et je fais jamais ça le premier soir d’habitude, mais là, j’sais pas, je trouve qu’il y a un super feeling entre nous.
C’était vrai, j’avais jamais ressenti un truc aussi intense qu’avec elle et j’en redemandais.
– Oui, je sais, moi aussi, elle me dit en me regardant dans les yeux. Mais quand même, je sais pas si je te donne le droit.
– Alors donne-moi le gauche, j’répond en la regardant droit dans les yeux.
Elle est surprise et éclate de rire, un bon rire, qui voulait bien.
– Pour cette jolie phrase… me dit-elle en fermant les yeux et approchant son visage.
Là, on s’embrasse longtemps. Et puis, on s’arrête, on se regarde, et on s’embrasse de nouveau. Elle prend ma main et on continue de se diriger vers le métro. Je l’arrête et l’embrasse encore. Elle tourne un peu la tête, j’embrasse sa joue, tendrement, elle me redonne ses lèvres. Elle retourne la tête et j’embrasse l’autre joue, puis, elle me rend ses lèvres. On arrive à mon métro. Je lui propose de la raccompagner chez elle. On est à deux pas. On se quitte en s’embrassant. Je lui dis qu’après ma soutenance, en revenant à Paris, je la rappellerai pour qu’on se revoie. Elle est d’accord. Je sens dans sa façon d’être qu’elle est aussi heureuse que moi. On se quitte après un dernier baiser. Je suis de nouveau amoureux et je me dis que des fois la vie, c’est mieux que le cinéma !
Seulement voilà, au cinéma, le film ce serait arrêté là et on aurait balancé le générique. Dans la vraie vie, force est de constater que certaines personnes n’acceptent pas de croire aux belles histoires d’amour. Lorsque je rentre à Paris après avoir passé ma soutenance, je lui envoie un message et… pas de réponse… Je ne sais pas si je dois regretter de l’avoir embrassée car on ne se sera jamais revus ou bien être heureux de l’avoir embrassée car on ne se sera jamais revus.
Peut-être suis-je allé trop vite. C’est con des fois comme des détails peuvent nous faire passer à côté d’un amour possible, d’une belle histoire, d’un Prince charmant. Que ce serait-il passé si j’avais décidé d’attendre le prochain rendez-vous ? Y aurait-il seulement eu un prochain rendez-vous ? Je suis allé trop vite et elle aura regretté. Putain, quel con ! C’est vrai, embrasser une fille le premier soir, même si elle en a envie autant que nous, c’est pas forcément une bonne idée. Je le savais en plus, ça m’était déjà arrivé. Il faut croire qu’on change jamais. Je suis vraiment trop con, trop pressé. Le mec qui embrasse le premier soir, c’est un crevard, celui qui attend le deuxième, c’est un gentleman. C’est bon de se retenir, il faut savoir faire durer le plaisir, prendre son temps. Attendre au moins le deuxième soir. Sinon, ça va trop vite, pour elle et pour nous. Comment gérer le truc par la suite ? On est en couple ? Au prochain rendez-vous on s’embrasse direct ? On ne se connaît pas encore assez.
Mais bon, je me dis que toutes ces pensées c’est des conneries. J’ai été sincère et transparent. L’histoire qui commençait était tout ce qu’il y a de plus romantique, c’était moi et ça lui plaisait. Alors pourquoi se retenir ? J’ai bien fait, je pense. Après tout, avec ses études, il est possible qu’elle ne souhaitait pas se mettre en couple. Je l’aurais peut-être jamais revue même si je ne l’avais pas embrassée.. Et puis alors là j’aurais eu des regrets pour le coup, et comme disait le célèbre Oscar : « Je préfère avoir des remords que des regrets ». Au fond, j’ai contribué à rendre le monde meilleur. J’ai vendu du rêve à une fille en lui faisant rencontrer le Prince charmant dans le métro. Ça n’arrive pas tous les jours. Il vaut sans doute mieux que le conte de fée s’arrête là, avant qu’elle ne découvre qu’il y avait erreur sur la marchandise.
(J'avais juste envie de vous faire partager cette histoire qui s'est passée fin septembre et que je trouve cool. À ce jour j'ai toujours pas revu la fille. J'essayerai peut-être de la recontacter après Noël, on verra)
Ça faisait des mois que je souffrais d’avoir perdu mon ex. J’avais beau essayer, j’arrivais pas à tourner la page. Toutes les filles que je rencontrais me semblaient ternes et sans intérêt. Même pas envie de les baiser, c’était grave. Je me disais qu’il fallait accepter de voir la réalité en face, que je n’arriverais peut-être jamais plus à retrouver une fille comme elle. Bon, c’était pas tout à fait vrai. En fait, y en a bien une qui aurait déjà pu me sauver, mais bon, j’étais pas prêt. Je cherchais trop à retrouver mon ex à travers toutes ces filles et forcément, j’y arrivais pas.
Et puis voilà, un jour j’en ai eu marre de pleurer et je me suis décidé. Putain, j’me suis dit devant le miroir, j’étais quelqu’un avant elle, j’en avais rencontré d’autres des filles qui m’avaient fait vibrer, alors pourquoi l’avenir serait-il différent ? J’ai changé ma perception des choses et me suis mis à croire de nouveau. Et c’est arrivé. Quelques jours plus tard j’ai rencontré une fille. Ça s’est passé dans le métro. Je rentrais d’un rencard qui s’était transformé en pot entre amis, un plan un peu merdique. Bref, j’avais quand même pas mal d’énergie : je pensais baiser facilement ce soir-là et puis non, la fille avait fait sa sainte Nitouche. Une fois dans le métro j’essaie de parler avec une fille, mais son vocabulaire étant trop limité, je décide de laisser tomber. Je me tape un fou rire avec un groupe de jeunes, ça fait toujours plaisir de socialiser dans un wagon de métro. Et puis, comme il est tard et que je suis un peu fatigué, je veux m’assoir. C’est alors que je vois un strapontin de libre à côté d’une fille. Je voyais pas bien à quoi elle ressemblait, mais bon, j’avais envie de discuter avec une fille. La suite a été tellement magique que je m’en souviens encore comme si c’était hier. Je m’approche pour m’asseoir et je fais avec un large sourire :
« Je peux m’assoir là, ça te dérange pas ?
– Bien sûr, vas- y, qu’elle me répond gentiment.
– Je sais pas, je lui rétorque, tu pourrais attendre quelqu’un qui débarquerait à la prochaine station.
Elle sent bien que je déconne et rentre volontiers dans mon jeu.
– Ouais, bien sûr, le prince charmant !
J’en reviens pas qu’elle ait dit ça ! La fille a des yeux incroyables et une gueule d’ange ; souriante, chaleureuse… Il est 23 heures passé et on rigole à propos du prince charmant. Alors je lui réponds que voilà, son prince charmant est arrivé, il est assis à côté d’elle.
– Ah ! Super ! qu’elle me répond en rigolant et en tournant la tête, d’un air ironique.
– Pourquoi super ? J’ai pas une tête de prince charmant c’est ça ? Je suis si moche que ça ? T’as pas vu mon cheval au fond de la rame ?
– Ahahah ! mais non, pas du tout. Si, tu ferais un parfait prince charmant.
Son sourire malicieux et sensuel avec ses lèvres rouges écarlates me fait littéralement fondre.
– Comment tu t’appelles ?
– Alice, et toi ?
– Arthur, enchanté.
C’est fou comme des fois les rencontres les plus inattendues peuvent être les plus intenses. Ça fait du bien ! On se sert la main et on enchaîne sur quelques banalités. La fille est en cinquième année de médecine et sort à peine du travail. Etonnant qu’elle réagisse aussi bien au fait de se faire aborder par un inconnu dans le métro ! Elle commence déjà à me plaire. On discute, son arrêt de métro approche. Je lui suggère que ce serait sympa de continuer cette discussion à un autre moment. Elle approuve et me donne son numéro. On se fait la bise et elle s’en va. Les mecs avec qui j’avais déconné n’en croient pas leurs yeux, ils me félicitent. Je deviens leur dieu l’espace d’une minute quarante-six secondes. Ça fait toujours plaisir.
J’ai envie de la revoir, mieux vaut battre le fer tant qu’il est chaud. Je lui écris un message le lendemain en fin d’après-midi, lui disant que c’était vraiment sympa de faire sa connaissance la veille et que si elle est libre on pourrait se voir le lendemain, samedi. Et je signe le prince charmant de la ligne 2, pour qu’elle me resitue bien. Elle me répond vers minuit pour me dire que c’est ok pour le lendemain vers 16-17h. Elle aussi a été ravie de cette rencontre, je cite : « aussi sympathique qu’inattendue ». Je confirme pour 17h, place Blanche.
On se retrouve le lendemain et là, c’est la claque. La fille est encore plus belle que dans mon souvenir. Un visage de poupée, très fin et harmonieux, une peau blanche où sont incrustés deux yeux d’un bleu gris magnifique. Un maquillage très léger, comme j’aime. Une longue chevelure brune, épaisse et souple, vient encadrer le tout. C’est elle, c’est évident. Cette fille peut être ma rédemption.
On va boire un café rue Lepic, en face des 2 Moulins. Le café d’Amélie est sympa mais bien trop touristique, alors on lui préfère un petit café qui passe du blues. On accroche direct. En plus d’être magnifique, cette fille est intelligente, cultivée, sensible et drôle. Merde, on peut encore être surpris par les nanas. J’y croyais plus. On se découvre plein de points communs. J’adore ces premiers instants, lorsqu’on fait connaissance avec une fille, qu’on sent l’attraction monter d’un côté comme de l’autre, c’est très euphorisant. Mais bon, mieux vaut garder son calme et la tête froide.
On passe environ une heure dans ce café à se raconter nos vies. J’en apprends beaucoup sur elle et elle n’en fini pas de me surprendre. En même temps c’est normal, c’est le moment de la partie où chacun essaie de se mettre en valeur. Et vu comme elle envoie, je dois avoir déjà pas mal de valeur à ses yeux. J’en fais pas trop mais bon, je joue aussi quelques bonnes cartes. Je décide de l’inviter et on bouge pour aller se promener à Montmartre. On se pose dans l’herbe sous le Sacré-Cœur. Ok, j’adore les clichés. Une heure passe, j’en ai encore beaucoup appris sur elle, et puis on se décide à bouger. On passe devant un sushi. On hésite à en prendre, mais on se dit qu’il vaut mieux aller manger ailleurs. On se décide à aller dans un resto Italien qu’elle connaît, près de chez elle. Sur le chemin, j’apprends qu’elle a déjà raconté notre histoire à toute sa famille et que je suis connu comme le Prince charmant qu’elle a rencontré dans le métro. J’adore ce genre d’histoires. Ça me représente trop. Je me sens vivant, j’ai envie de la serrer dans mes bras. De temps en temps je la taquine et je la touche un peu, la taille, les cheveux, les mains. Elle se laisse faire, c’est bon signe. Elle téléphone à sa mère car elle craint que ses parents n’aillent aussi au restaurant Italien. Effectivement, je tiens pas à ce que ça se transforme en dîner de famille, et elle non plus. Ça me rassure. Elle a eu le nez creux sur ce coup-là, sa mère emmenait justement son petit frère au resto. Elle dit à sa mère qu’elle est avec moi, je suis « un charmant jeune homme ». Euh, t’es sûre ? Bref, on change de plan et on va chez un Indien. Très bien. Je sens encore l’attraction et la tension sexuelle monter entre nous. On n’arrive pas à se quitter, elle arrête pas de me dire qu’elle devrait bosser ses cours, mais reste là et ne cherche vraiment pas à partir. Ses potes lui envoient des messages sur son portable, elle leur répond qu’elle peut pas sortir car elle doit bosser, mais est avec moi. J’adore !
Quand on sort du resto, ça fait cinq heures qu’on est ensemble. Arrive le moment crucial de savoir si je l’embrasse ou pas. J’en ai envie et je sais qu’elle aussi, mais c’est le premier rendez-vous. C’est un peu tôt, je sais bien. En même temps, je sais pas quand je vais pouvoir la revoir, vu l’emploi du temps qu’elle a. Moi dans deux jours je vais passer ma soutenance et reviens à Paris que dans quatre jours. Bref, je me décide à l’embrasser, j’en ai trop envie.
Je lui demande de me donner sa main, elle s’exécute. Là je la fait pivoter pour me retrouver face à elle je garde ma main droite dans sa main gauche et lui prend la taille de l’autre.
« Oh, mais tu veux m’embrasser ?! qu’elle me dit en souriant. Elle a des étoiles plein les yeux.
– Je sais pas, peut-être, je répond en lui rendant son sourire.
– Mais c’est le premier soir ! elle me dit en détournant la tête.
– Je sais, je dis, et je fais jamais ça le premier soir d’habitude, mais là, j’sais pas, je trouve qu’il y a un super feeling entre nous.
C’était vrai, j’avais jamais ressenti un truc aussi intense qu’avec elle et j’en redemandais.
– Oui, je sais, moi aussi, elle me dit en me regardant dans les yeux. Mais quand même, je sais pas si je te donne le droit.
– Alors donne-moi le gauche, j’répond en la regardant droit dans les yeux.
Elle est surprise et éclate de rire, un bon rire, qui voulait bien.
– Pour cette jolie phrase… me dit-elle en fermant les yeux et approchant son visage.
Là, on s’embrasse longtemps. Et puis, on s’arrête, on se regarde, et on s’embrasse de nouveau. Elle prend ma main et on continue de se diriger vers le métro. Je l’arrête et l’embrasse encore. Elle tourne un peu la tête, j’embrasse sa joue, tendrement, elle me redonne ses lèvres. Elle retourne la tête et j’embrasse l’autre joue, puis, elle me rend ses lèvres. On arrive à mon métro. Je lui propose de la raccompagner chez elle. On est à deux pas. On se quitte en s’embrassant. Je lui dis qu’après ma soutenance, en revenant à Paris, je la rappellerai pour qu’on se revoie. Elle est d’accord. Je sens dans sa façon d’être qu’elle est aussi heureuse que moi. On se quitte après un dernier baiser. Je suis de nouveau amoureux et je me dis que des fois la vie, c’est mieux que le cinéma !
Seulement voilà, au cinéma, le film ce serait arrêté là et on aurait balancé le générique. Dans la vraie vie, force est de constater que certaines personnes n’acceptent pas de croire aux belles histoires d’amour. Lorsque je rentre à Paris après avoir passé ma soutenance, je lui envoie un message et… pas de réponse… Je ne sais pas si je dois regretter de l’avoir embrassée car on ne se sera jamais revus ou bien être heureux de l’avoir embrassée car on ne se sera jamais revus.
Peut-être suis-je allé trop vite. C’est con des fois comme des détails peuvent nous faire passer à côté d’un amour possible, d’une belle histoire, d’un Prince charmant. Que ce serait-il passé si j’avais décidé d’attendre le prochain rendez-vous ? Y aurait-il seulement eu un prochain rendez-vous ? Je suis allé trop vite et elle aura regretté. Putain, quel con ! C’est vrai, embrasser une fille le premier soir, même si elle en a envie autant que nous, c’est pas forcément une bonne idée. Je le savais en plus, ça m’était déjà arrivé. Il faut croire qu’on change jamais. Je suis vraiment trop con, trop pressé. Le mec qui embrasse le premier soir, c’est un crevard, celui qui attend le deuxième, c’est un gentleman. C’est bon de se retenir, il faut savoir faire durer le plaisir, prendre son temps. Attendre au moins le deuxième soir. Sinon, ça va trop vite, pour elle et pour nous. Comment gérer le truc par la suite ? On est en couple ? Au prochain rendez-vous on s’embrasse direct ? On ne se connaît pas encore assez.
Mais bon, je me dis que toutes ces pensées c’est des conneries. J’ai été sincère et transparent. L’histoire qui commençait était tout ce qu’il y a de plus romantique, c’était moi et ça lui plaisait. Alors pourquoi se retenir ? J’ai bien fait, je pense. Après tout, avec ses études, il est possible qu’elle ne souhaitait pas se mettre en couple. Je l’aurais peut-être jamais revue même si je ne l’avais pas embrassée.. Et puis alors là j’aurais eu des regrets pour le coup, et comme disait le célèbre Oscar : « Je préfère avoir des remords que des regrets ». Au fond, j’ai contribué à rendre le monde meilleur. J’ai vendu du rêve à une fille en lui faisant rencontrer le Prince charmant dans le métro. Ça n’arrive pas tous les jours. Il vaut sans doute mieux que le conte de fée s’arrête là, avant qu’elle ne découvre qu’il y avait erreur sur la marchandise.
(J'avais juste envie de vous faire partager cette histoire qui s'est passée fin septembre et que je trouve cool. À ce jour j'ai toujours pas revu la fille. J'essayerai peut-être de la recontacter après Noël, on verra)