J'arrive devant une marche qui me semble trop haute, et sur laquelle je patauge depuis un moment déjà, et je sens que si je la franchis, je serais soulagé d'un poids. Il m'en manque peu, mais c'est ce tout petit déclic qu'il me faut. Et pour ça, j'aurais besoin de vous. Ce déclic, c'est d'être sexué. Ca y est, on rentre dans le vif. 15h10.
Un sujet déjà abordé, vous me direz. Ce à quoi je répondrais, relativement pas assez. Et Dieu (et nous mêmes) savons à quel point c'est important. Mais d'un côté ça se comprend. La sexualisation/être sexué (j'ai bien saisi la nuance entre les deux, mais je les englobe car c'est difficile de parler de l'un sans l'autre), c'est typiquement le sujet que tu auras beau retourner pendant des heures, non seulement tu ne sauras pas par où commencer, (Voyez, je vous avouerais que mon ordi s'est mis plus d'une fois en veille, mais il est tout de même 16h18) mais en plus ce n'est pas dit qu'il en ressorte réellement quelque chose de concret.
Le fait d'être sexué, c'est un peu comme lorsqu'on te donne un plat à cuisiner, tu as la recette (les conseils), les outils (toi), les ingrédients...mais tu n'as pas le coup de main qui va avec (ça c'est ton "toi" pas sexué). Et du coup, c'est pas compliqué, la sauce ne prend pas.
Ce coup de main, on a l'air de le négliger, de considérer ça comme un petit plus, alors que c'est l'essence même du truc. Ce coup de main, c'est ce qui pourra rattraper le repas si il est mal embarqué, le sublimera si il est normalement exécuté, et qui te donnera une longueur d'avance avant même d'avoir lu la recette. Oui, n'ayons pas peur de le dire, ce coup de main, c'est ni plus ni moins ce qui fait toute la différence.
La métaphore culinaire va s'arrêter là. Mais il est 19h19 (Je suis sorti entre temps, ne vous inquiétez pas) et je commence à avoir faim.
Concrètement, et je pense qu'on est tous d'accord là dessus, être sexué c'est ce qui va faire qu'une fille qui vous parle et vous voit comme un pote (j'ai pas dit FZ, j'ai dit pote) ne va pas rayer dans son esprit le fait qu'un jour il puisse se passer quelque chose entre vous, sans pour autant que vous l'ayez dragué explicitement.C'est ce qui fait, que d'une manière générale, vos rapports avec la gente féminine ont ce petit truc en plus, ce petit switch qui fera qu'il vous sera toujours envisageable (je n'ai pas dit pour autant possible), de faire évoluer votre relation à un ordre plus intime, si jamais un jour vous en avez envie. A l'instar de ça, c'est aussi ce qui va attirer les filles parfois sans même que vous n'ayez à ouvrir la bouche. Tout ça parce que, tout en faisant votre connaissance (ou pas), votre interlocutrice a découvert en vous une personne riche et forte de l'intérieur, mais surtout, et surtout, qui sous-communique une animalité et une sensualité que d'autres n'ont pas. D'apparence vos interactions sont banales, à un niveau sous jacent elles le sont nettement moins. Une capacité à rester mystérieux, intriguant (attention, j'ai pas dit weird) tout en étant ouvert amicalement. Une capacité à être à l'écoute d'une fille, puis après avoir la mentalité "I don't give a shit", et finir par la lever. Une forme de dualité en somme, que l'on retrouve chez l'homme alpha, comme on aime l'appeler. Arrêtez moi si je me trompe.
C'est une attitude, un état d'esprit, une façon de voir les choses. Une façon de vous voir vous, de voir les femmes, et finalement de voir vos rapports avec celles-ci. Qui a dit réalité subjective ? Un mode de penséé qui se retransmet dans notre manière d'être, d'agir et donc par conséquent dans nos rapports avec les gens.
Etre VERITABLEMENT sexué (j'insiste ici pour dire qu'on ne part pas de rien, et qu'on l'est tous un minimum de base), c'est exactement le truc que lorsque tu ne l'es pas, et que tu ne sais pas comment t'y prendre pour l'être, t'auras beau retourner ton game dans tout les sens, y'aura toujours un truc qui fait que ça coince. T'as l'impression de monter un escalator à contre sens. Tel un mur invisible que tu essaieras vainement de franchir, ou de transpercer, mais rien n'y fait, ta lame est émoussée. Et moi avec, il est presque 4h du matin. (J'ai pas résisté à l'appel d'une petite soirée)
Et là ou ça devient frustrant, c'est qu'a côté tu as ce pote, qui ne semble pas faire énormément d'efforts...en fait ce qu'il fait ne s'apparente même pas à des efforts. Il fait. Première différence. Alors que toi tu cherches, lui semble ne pas chercher, si bien que parfois c'est lui qu'on trouve. Il est pas forcément mieux physiquement, extérieurement on te dira même que "tu as plus la tchatche que lui", seulement au final c'est lui qui close, et pas toi. Tu essaies de capter son essence, même d'en parler avec lui, mais rien à faire, c'est un concept tellement abstrait que c'est pas la peine de demander à un naturel de le développer.
Fort heureusement, il existe des parades qui font que paradoxalement, on peut tout de même chopper. La première, c'est le facteur quantité. En multipliant les tentatives, ça finit forcément par passer avec une. C'est pas faux. La deuxième, c'est que j'ai parfois la chance d'intéresser des filles plutot jolies sans que j'ai vraiment fait quelque chose que je puisse expliquer. La dernière, c'est ce que j'appelle le faux couillu. Surjouer un peu, quitte à faire transpirer ses intentions, non seulement pour être sur de s'être bien fait comprendre, mais également pour masquer son propre manque d'assurance. Une sorte de "Fake it Until You Make It". Pour moi c'est un peu ça la sexualisation. Sexuer en superficie. Bien surjoué, ça marche. Pourquoi ? Parce que beaucoup de personnes se comportent comme ça de manière naturelle (même si moi j'ai une préférence pour le coté un peu plus raffiné), et en soi ce n'est donc pas un comportement anormal. Et pour ce qui est de la congruence, le facteur "temps" se charge du reste. En 3 dates, soit plus ou moins une dizaine d'heures d'interaction, il est assez aisé de renvoyer à la cible l'image que l'on veut bien qu'elle ait de nous.
En procédant de la sorte, on n'a généralement rien à craindre de la FZ. Beaucoup de personnes postent ici en se demandant comment l'éviter, alors qu'ils connaissent à peine la fille. Mon avis est qu'ils n'ont même pas à s'en soucier, du moins au début. tant que l'interaction ne se prolonge pas trop, le paramètre "durée" les en prémunit (Dans Friend Zone il y a Friend...). Quant à ceux qui demandent à s'en sortir, c'est malheureusement souvent quand on a des problèmes et qu'il est déja trop tard qu'on vient demander conseil.
On s'aperçoit également que séduire UNE fille, ponctuellement, que l'on vient de connaître, n'a absolument rien de compliqué. En revanche, dès que l'on bascule sur du long terme, c'est hautement plus corsé.
Ne me faîtes pas dire ce que j'ai pas dit. Je ne compte pas séduire une fille sur 6 mois. Je ne suis pas équilibriste. Pourquoi je m'attarde sur ce cas là alors ?
Imagine, il y a cette fille, que tu n'avais pas spécialement l'intention de closer au début. Elle est pas moche. Mais là, sur le coup, tu n'y penses pas. Alors, en tout bien tout honneur, tu lui parles. Tu échanges des trucs drôles comme tu échangerais avec n'importe qui. Tu n'écoute pas ses histoires de coeur, d'ailleurs elle te les raconte pas, parce que voilà, vous êtes potes, pas AMIS. Et puis un beau jour, tu sais pas, il te prend des petites envies. Mais le problème c'est que t'es grillé depuis le début. T'es plus un pote, t'es en FZ.
Vous me direz, "bah fallait te bouger le cul avant", oui mais si avant j'en avais pas envie ? Ca sous entend quoi, que je suis condamné à prendre tout de suite ou à laisser ?
Si je dis ça, c'est parce que l'année dernière, j'ai vu quatre personnes de ma classe se chopper vers le milieu ou fin d'année. Des personnes qui se connaissaient depuis un petit temps déjà (On est dans une même classe de 30), et pourtant ça s'est fait. Ces mêmes mecs ont choppé d'autres filles de l'école également, qu'ils connaissaient déjà depuis un petit moment. Ils ont passé l'année comme de simples camarades, sans être trop proches non plus, reconnaissons le, et puis sans qu'on sache réellement d'où c'est venu on a vu un rapprochement s'opérer, pour apprendre plus tard qu'ils étaient finalement devenus sexfriends.
Et dans le milieu étudiant, beaucoup de close se font comme ça. Des filles de ton école, que tu as déja croisé un jour ou l'autre, à telle ou telle soirée...des potes de potes que tu connais vaguement...rarement une fille qui sort de nulle part et avec laquelle tu déroules un game linéaire.
En ce qui me concerne je sais que la durée m'aurait disqualifié. J'arrive pas à projeter quelque chose de sexuel, si je pense pas à le faire, c'est à dire si il n'y a pas l'intention de closer. Je reste dans le surjeu, en quelque sorte. Du coup des portes se ferment avant même que j'ai pu poser la main sur la poignée.
L'écueil des articles, c'est qu'ils sont basés sur du court terme, et bien souvent donnent des conseils ciblés sur une cible (La séduction ponctuelle). Ils sont d'excellents guides pour agir, mais la phase d'inaction qui précède parfois l'action est un peu plus dénuée d'indications. Normal me direz vous, c'est pas un manuel de vie. Leur aspect très concis et synthétique représente aussi leur limite, spécialement sur des sujets aussi vagues. C'est comme si on devait écrire le fait d'apprendre à marcher.
Evidemment, ça se travaille. Et là, premier écueil. Tu cherches des pistes, des "tips". Mais c'est le flou. Rien que la notion en elle même est floue, alors fatalement les conseils le sont parfois encore plus. "Etre à l'aise avec sa sexualité, le fait d'être un homme, assumer ses envies..." ça, c'est facile à comprendre (quoique...j'ai pas l'impression d'être mal à l'aise avec ma sexualité, sans pour autant être totalement sexué), et pas plus compliqué à mettre en oeuvre.
Moi je penche surtout sur notre regard, notre voix, notre BL, et notre charisme. Je ne fais pas ici l'apologie de la communication non verbale, loin de là, mais mes observations sur mon entourage me poussent chaque jour à penser de cette manière. Je me rappelle d'un post de Chrys qui affirmait "être bavard n'est pas attirant. La dernière fois que j'ai croisé une fille dans un bar (c'était il y a deux semaines) et que j'ai fermé ma gueule pour juste la regarder comme un mâle (un vrai de vrai
Ce que j'aimerais surtout à 05H59, c'est des pistes pour développer cet état sexué. Non verbales, notamment. Des modes de pensées, pour arriver à garder ce comportement de manière automatique en réalité. Vos modes de pensées, tirés de vos expériences, et de votre analyse de la situation. Je pense vraiment que ça en aidera plus d'un.
Merci à tous de m'avoir lu. C'était très long, mais je prend le risque.
Bisous