Votre avis: le voyage intérieur au ralenti

Note : 22

le 02.08.2013 par ailether

7 réponses / Dernière par ailether le 22.10.2013, 20h38

Etat d'esprit / psychologie / dev perso / vie intérieure.
Un forum pour celles et ceux qui s'intéressent au dev perso, à l'équilibre intérieur, à la psychologie. Surmonter ses blocages, ses croyances limitantes, nourrir et développer ses forces, etc.
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« Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux. » — M. Proust.

Voilà maintenant plus de deux ans que j'ai changé de vie.
D'un appart dans le quartier latin, à Paris, avec un boulot de consultant et une position qui m'épargnait les principaux inconvénients habituellement liés à ce genre de job, j'ai voulu aller voir plus loin. Au lieu de suivre plus avant les objectifs « par défaut » donnés par la société, j'ai voulu un nouveau départ. Non pas pour renier le premier chapitre du livre de ma vie, que j'ai aimé et que j'aime toujours, mais pour m'offrir l'opportunité d'un nouveau chapitre.

J'ai retrouvé mes rêves d'enfant. Je voulais voir le monde. Je voulais vivre des milliers de vies, avoir des milliers d'histoires à me souvenir et de rencontres à apprécier. Je voulais me réveiller chaque matin sans savoir à quoi ressemblerait ma journée, mais avec la certitude que ce ne serait pas à une journée précédente. Alors j'ai quitté mon travail, j'ai vendu mes affaires, j'ai rendu les clés de mon appart et j'ai dit aurevoir à ma famille et mes amis.
Et puis je suis parti, un pied devant l'autre, pour voir le monde en 5, peut-être 8 ans.

Voilà plus de deux ans que je marche. J'ai traversé l'Europe à pied, je suis aux portes de la Turquie (à Burgas, en Bulgarie pour les curieux). Tellement de choses ont changé. J'ai vécu les meilleurs moments de ma vie, j'ai descendu 200km de rivière sur un radeau en bouteilles et palettes que j'ai construit moi-même, je me suis arrêté 4 mois pour taffer à Belgrade, j'ai appris à parler serbe, j'ai croisé des quantités de gens de tous horizons, du grand-père albanais à la volontaire italienne paumée en Macédoine, j'ai marché le long des plages sauvages de la mer Noire… J'ai vécu les pires aussi, je me souviens de nuits par -20°C, à cracher mes tripes à poil sur le verglas, dos coincé ; je suis passé à deux doigts de me noyer, j'ai dû défendre ma nana contre des allumés au milieu de la nuit…

Mais des bons moments aux mauvais, j'ai senti la vie vibrer dans ma chair comme jamais. Je me suis trouvé des ressources que je n'avais jamais soupçonnées, et j'ai appris à chérir les mauvaises passes tout comme les bonnes. J'ai appris énormément sur moi-même, j'ai appris à être présent, apprécier le lieu et l'instant, j'ai appris à relativiser les mauvais moments et garder allumée au fond de moi la flamme. J'ai réappris la violence et la colère et ce faisant j'ai pu me reconnecter à une part de moi-même.

Quand on voyage à pied, une grande partie du voyage est intérieur. Mais aujourd'hui, j'ai atteint une zone de flottement. Tout ce qui, il y a deux ans, était nouveau, me semble aujourd'hui familier. Trouver où dormir le soir, gérer mes réserves et briser la glace avec les gens que je rencontre fait partie du quotidien et j'ai le sentiment de m'être installé dans une routine. Je me déplace toujours, mais j'ai la sensation de ne plus voyager. Alors je m'interroge.

Est-ce la familiarité des lieux qui m'arrête ? Après deux ans dans les Balkans, est-il possible que je m'y sente chez moi au point d'en avoir fait une zone de confort ? Ai-je simplement perdu la capacité d'apprécier le lieu et l'instant sans me poser de questions, provoquant un questionnement vain et sans intérêt ? Suis-je au contraire à la croisée des chemins, au seuil d'une nouvelle étape pas encore enclenchée ? Se pourrait-il que le voyage intérieur se dessine comme une spirale au plus profond de la conscience, où chaque étape franchie dévoilerait la suivante, plus obscure et plus dure ?

J'ai beaucoup de mal à faire le point. Je sens que la réponse est interne, mais j'ai le sentiment de stagner depuis maintenant plusieurs mois. C'est d'autant plus frustrant que je suis plein d'énergie et de motivation, je ne sais juste plus qu'en faire. Aussi j'aimerais savoir: avez-vous déjà eu ce genre de passages à vide ?, si vous avez des idées ou des méthodes pour faire le point ? Voire, pourquoi pas, des idées de directions que je pourrais prendre si elles m'inspirent ou pour m'occuper en attendant d'y voir plus clair.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Très intéressant le 03.08.13, 11h12 par Onmyoji
  • [+1] Intéressant le 03.08.13, 23h09 par Reborn
  • [+1] Très intéressant le 30.10.13, 22h11 par Sutcliffe
  • [+1] A lire le 01.12.13, 09h17 par Oldboy
ailether a écrit : Est-ce la familiarité des lieux qui m'arrête ? Après deux ans dans les Balkans, est-il possible que je m'y sente chez moi au point d'en avoir fait une zone de confort ? Ai-je simplement perdu la capacité d'apprécier le lieu et l'instant sans me poser de questions, provoquant un questionnement vain et sans intérêt ? Suis-je au contraire à la croisée des chemins, au seuil d'une nouvelle étape pas encore enclenchée ? Se pourrait-il que le voyage intérieur se dessine comme une spirale au plus profond de la conscience, où chaque étape franchie dévoilerait la suivante, plus obscure et plus dure ?

J'ai beaucoup de mal à faire le point. Je sens que la réponse est interne, mais j'ai le sentiment de stagner depuis maintenant plusieurs mois. C'est d'autant plus frustrant que je suis plein d'énergie et de motivation, je ne sais juste plus qu'en faire. Aussi j'aimerais savoir: avez-vous déjà eu ce genre de passages à vide ?, si vous avez des idées ou des méthodes pour faire le point ? Voire, pourquoi pas, des idées de directions que je pourrais prendre si elles m'inspirent ou pour m'occuper en attendant d'y voir plus clair.
D'abord, merci, j'ai souvent lu ce genre d'histoires mais tu viens la partager avec nous directement.
Si j'ai voyagé, ça n'est rien comparé à toi.
Peut-être que la réponse à ta question se trouve dans ta citation;

« Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux. » — M. Proust.

Tu te poses des questions parce que tu viens de comprendre que tu avais changé, alors qu'avant, tu étais dans ton voyage, tu ne le voyais pas. Tu te poses des questions parce que tu te vois toujours comme "l'ancien toi", qui ne savait pas tout ce que tu sais maintenant par ton expérience, parce que tu n'as pas encore appris que tu es différent.
Tu dis que tu as de la motivation, mais pourquoi? Tu veux plus? Tu penses qu'aller dans des zones encore plus extrêmes ou différentes te permettrait de voyager encore?
Tu parles de tes rencontres, de la logistique. Mais en te sachant voyageur, tu arrives à te lier avec les gens? Peut-être que ça te manque. Surtout quand il est difficile de communiquer.
Et aussi, le fait de ne pas avoir de projet, à part voyager. Tu devrais peut-être te donner un objectif, lié à ton voyage, en plus de découvrir le monde.
Qu'est ce que tu ressens comme envies, comme besoin, aujourd'hui?
Qu'est ce que tu penses que tu aurais ressenti il y a deux ans?
Qu'est ce que tu voudrais, dans deux ans?
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Intéressant le 03.08.13, 12h15 par Hydrogene
  • [+1] Pertinent le 03.08.13, 23h10 par Reborn
  • [+2] Pertinent le 05.08.13, 14h49 par ailether
Outkast a écrit :Et aussi, le fait de ne pas avoir de projet, à part voyager. Tu devrais peut-être te donner un objectif, lié à ton voyage, en plus de découvrir le monde.
Qu'est ce que tu ressens comme envies, comme besoin, aujourd'hui?
Qu'est ce que tu penses que tu aurais ressenti il y a deux ans?
Qu'est ce que tu voudrais, dans deux ans?
+1
Si tu n'as pas d'objectifs (à court, moyen, long terme en rapport avec ton voyage, ta vie, etc.), il est normal que tu ressentes ces sentiments qui t'atteignent.
Et ça, c'est valable dans tout ce qu'on entreprend (ex: études pour faire telle profession, création de boîte, etc.).
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  • [+1] Absolument le 04.08.13, 13h52 par Onmyoji
  • [+1] C'est pas faux le 05.08.13, 14h50 par ailether
  • [+1] Tout à fait le 30.11.13, 00h40 par Fwi Man
Merci pour vous réponse, Hydrogene et Outkast (je vais répondre à ton MP un peu plus tard ^^ )

Tu vises juste sur nombre de points, Outkast. J'ai oublié de le mentionner dans mon message, mais aujourd'hui le voyage n'est plus un projet, avec une durée et donc une fin. C'est devenu un mode de vie que j'espère rendre définitif.
Du coup, ça rend particulièrement vraie ta remarque sur le manque de projet : le voyage n'en étant plus un. Je m'étais fait cette réflexion il y a un an déjà, mais les projets que j'avais alors ont été bloqués pour tout un tas de raisons, et depuis, pour quelque obscure raison je l'avais totalement oubliée. C'est un rappel salutaire.
En réalité, j'ai bien quelques projets, mais ils sont en « standby » pour raison logistique : j'ai besoin de louer un appart pour 1 ou 2 mois pour refaire mon site de zéro avant de me lancer dans la médiatisation du projet. Du coup, au jour le jour, mes projets étant bloqués c'est un peu comme si je n'en avais pas. Avec peut-être en plus la frustration de savoir les autres projets bloqués. Le truc, c'est que les contraintes administratives font que je ne pourrai pas m'arrêter avant octobre (durées de séjour dans les pays).

Oui, j'ai de la motivation, parce que j'en veux plus en effet. Je reste curieux, j'ai envie de me connaître davantage, de me confronter encore plus à moi-même et mes propres limites. Mais ça devient davantage difficile à mesure que j'étends ma zone de confort. Peut-être as-tu raison, peut-être que passer dans des zones plus extrèmes me relancerait, mais au fond cette solution risque de dégénérer en course en avant.
Enfin, c'est vrai que du coup j'attends pas mal de l'arrivée au Moyen-Orient. Ça contribue sans doute au flottement aussi : j'anticipe beaucoup cette arrivée, mais elle ne sera là que dans quelques jours. Le fait de voyager à pied change la notion du temps pas mal, ne serait-ce que parce qu'on ne peut pas « tricher ». Mais c'est quelque chose qui me génait moins il y a quelques mois. J'ai l'impression de ressentir davantage d'urgence aujourd'hui, et ça me perturbe. Parce que pour moi, il s'agit d'une régression sur la voie de la sagesse, ou quelque chose comme ça.

Pour les rencontres, pas de souci de ce côté là en fait. La nature des liens est différente, mais on se lie très bien avec les gens quand on voyage lentement. On peut même les revoir à plusieurs reprises. Et puis c'est tout bête mais en voyage on accroche régulièrement avec des gens qui ont la bougeotte, et du coup on les revoit pas mal. C'est un petit monde aussi ;)

Tes questions finales sont intéressantes. En cherchant à y répondre je réalise qu'il y a une dissonance entre la manière dont je voyage à l'heure actuelle, et la manière dont j'aimerais voyager. J'ai l'impression que j'aimerais aller plus loin, « deeper » diraient les anglais. Davantage d'immersion, perdre davantage le contrôle. Je me souviens avoir lu un jour quelqu'un qui disait que un voyageur, c'est quelqu'un qui crée l'inhabituel. J'aimerais faire davantage ça. Partager davantage du quotidien des gens que je rencontre. C'est assez flou, je ne vois pas trop ne comment faire ça, ni même à quoi ça ressemblerait.
Peut-être y a t'il matière à réflexion sur cet axe précis, j'avoue ne pas trop voir comment débroussailler cette piste.
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  • [+2] Très intéressant le 05.08.13, 15h35 par Onmyoji
ailether a écrit : C'est devenu un mode de vie que j'espère rendre définitif.
Alors c'est dur de le voir comme quelque chose qui te chamboulerait en permanence. Les gitans, par exemple, sont très à l'aise avec ça, même s'ils vont dans des endroits nouveaux.
C'est ce "projet" là qui fait que tu as plus l'impression d'être surpris. Pour toi, c'est simplement ta vie.
En réalité, j'ai bien quelques projets, mais ils sont en « standby » pour raison logistique
Tu ne peux pas faire des choses en attendant, pour préparer ça, en dehors de ton site?
Communiquer avec des gens qui t'entourent pour le faire connaitre d'avance?
Oui, j'ai de la motivation, parce que j'en veux plus en effet. Je reste curieux, j'ai envie de me connaître davantage, de me confronter encore plus à moi-même et mes propres limites. Mais ça devient davantage difficile à mesure que j'étends ma zone de confort.
Alors il faut que tu fasses des choses en dehors du voyage lui même. Puisque tu es habitué, tu ne vas pas aller dans des zones de guerre pour avoir l'impression de ne pas être dans ton milieu. Ce serait une course en avant, et ce ne serait pas sain. Est ce que tu t'essaies aux métiers locaux?

J'ai l'impression de ressentir davantage d'urgence aujourd'hui, et ça me perturbe. Parce que pour moi, il s'agit d'une régression sur la voie de la sagesse, ou quelque chose comme ça.
Tu as cette impression parce que tu viens de comprendre que tu avais changé, et que ce n'est plus "une aventure". Et tu as peur de revenir en arrière. Mais ton expérience, tes souvenirs, sont là. Il faut juste que tu fasses quelque chose de différent. Imagine toi chez toi: si tu avais fait la fête et vécu dans le monde de la nuit, tu y serais habitué, mais même avec des choses nouvelles cela resterait ton milieu. Mais ça ne t'empêcherait pas d'être sociable et de connaitre les codes. Comme ça ne t'empêche pas de faire autre chose de ta vie, en parallèle.
Tes questions finales sont intéressantes. En cherchant à y répondre je réalise qu'il y a une dissonance entre la manière dont je voyage à l'heure actuelle, et la manière dont j'aimerais voyager. J'ai l'impression que j'aimerais aller plus loin, « deeper » diraient les anglais. Davantage d'immersion, perdre davantage le contrôle.
Vu que tu as déjà fait du raft sur un radeau, ça va être difficile sans risquer ta vie. Peut-être que ne pas avoir le contrôle, c'est aussi de laisser les choses comme elles sont, difficiles quand elles le sont, et confortables quand elles le sont.
Mener ton projet t'aidera.
Je me souviens avoir lu un jour quelqu'un qui disait que un voyageur, c'est quelqu'un qui crée l'inhabituel. J'aimerais faire davantage ça. Partager davantage du quotidien des gens que je rencontre. C'est assez flou, je ne vois pas trop ne comment faire ça, ni même à quoi ça ressemblerait.
Peut-être y a t'il matière à réflexion sur cet axe précis, j'avoue ne pas trop voir comment débroussailler cette piste.
L'inhabituel, c'est l'escalade. à moins d'adopter les modes de vie de tous les endroits que tu traverses. Mais voir comment ils fêtent leurs traditions, leurs métiers, la manière comment ils changent leur environnement et pourquoi.

J'avais vu un gars collecter l'image des jouets typiques dans différents pays. D'autres la nourriture. Faire des comparaisons, c'est intéressant.
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  • [+2] Intéressant le 07.08.13, 11h04 par ailether
Outkast a écrit :Alors c'est dur de le voir comme quelque chose qui te chamboulerait en permanence. Les gitans, par exemple, sont très à l'aise avec ça, même s'ils vont dans des endroits nouveaux.
C'est ce "projet" là qui fait que tu as plus l'impression d'être surpris. Pour toi, c'est simplement ta vie.
Oui c'est plutôt bien vu. Je m'étais fait ces réflexions il y a quelques mois mais pour une mystérieuse raison j'avais complètement oublié. Pour être plus précis le changement devient la norme en fait, et on perd la peur de l'inconnu à force d'être plongé dedans.
Tu ne peux pas faire des choses en attendant, pour préparer ça, en dehors de ton site?
Communiquer avec des gens qui t'entourent pour le faire connaitre d'avance?
Hélas, assez peu, même si là une idée va m'occuper tout mon mois d'août et me rapprocher du moment où je vais pouvoir m'occuper de ça. En revanche, c'est clairement dans la logique de l'escalade puisqu'il s'agit d'un rush (500km sur 3 semaines) puis d'un défi sportif (les Dardanelles à la nage).
Mais autant je sens le danger à n'avoir que cette perspective sur du long terme, autant je pense avoir encore pas mal de marge et d'exploration possibles avant que ça ne soit un problème.

Je pense surtout à une mise en danger psychique plus que physique (bon, les Dardanelles c'est un contre-exemple). Typiquement, ce que tu proposes sur les métiers locaux, que j'aime bien d'ailleurs, serait un niveau supplémentaire de mise en danger psychique, si tu vois ce que je veux dire. Ça va plus loin dans la destruction de mes valeurs, de mes habitudes et de manière générale de ce qui définit ma personnalité.

Au final on en revient au fait de lancer de nouveaux défis j'imagine. Simplement, en varier la nature au lieu de l'intensité.
Vu que tu as déjà fait du raft sur un radeau, ça va être difficile sans risquer ta vie. Peut-être que ne pas avoir le contrôle, c'est aussi de laisser les choses comme elles sont, difficiles quand elles le sont, et confortables quand elles le sont.
Mener ton projet t'aidera.
J'espère. Ceci dit là aussi la perte de contrôle n'est pas forcément physique, heureusement. Juste laisser les choses faire et voir qui je rencontre c'est aussi une perte de contrôle.
En fait par là j'entends surtout le fait de pouvoir remettre en question encore et encore davantage ma manière de fonctionner. Par exemple, au début du voyage j'ai rapidement trouvé des manières de faire des choses (comment trouver où dormir dehors, comment choisir un abri, etc). Ceci m'amène à être de nouveau en contrôle de ça, et peut-être ne pas être ouvert à d'autres façons de faire.
L'inhabituel, c'est l'escalade. à moins d'adopter les modes de vie de tous les endroits que tu traverses. Mais voir comment ils fêtent leurs traditions, leurs métiers, la manière comment ils changent leur environnement et pourquoi.
Pardon, je veux dire : créer l'inhabituel dans la vie des gens que l'on rencontre. Perturber un peu leur quotidien en quelque sorte.

C'est un peu échevelé, mais j'ai enfin plus de 30 minutes de wifi depuis 15 jours, et hélas j'ai la sono d'un mariage à 10 mètres, c'est dur de me concentrer à fond :?
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+2] Intéressant le 22.08.13, 22h10 par BernardLama
  • [+3] Très intéressant le 23.08.13, 00h28 par Onmyoji
ailether a écrit : Je pense surtout à une mise en danger psychique plus que physique (bon, les Dardanelles c'est un contre-exemple). Typiquement, ce que tu proposes sur les métiers locaux, que j'aime bien d'ailleurs, serait un niveau supplémentaire de mise en danger psychique, si tu vois ce que je veux dire. Ça va plus loin dans la destruction de mes valeurs, de mes habitudes et de manière générale de ce qui définit ma personnalité.
Je pense que ce serait surtout une confirmation de ce que tu as déjà entrepris.
Tu penses que ça détruirait tes valeurs, mais lesquelles?
Je pense que ça affecterait surtout les anciennes pour consolider les nouvelles.
Quant aux habitudes, pas celles du voyageur en tous cas.
Quant à ce qui te définit, c'est la même chose qui t'a poussé à etre bon dans ta vie d'avant et à explorer maintenant. Je pense que tu aimeras certaines choses et d'autres non, mais en explorant tout ça tu te définiras encore mieux. Le seul problème, c'est qu'en avançant à moment donné tu ne te posera peut être plus de questions, mais tu as encore beaucoup de chemin à parcourir.
Au final on en revient au fait de lancer de nouveaux défis j'imagine. Simplement, en varier la nature au lieu de l'intensité.
Oui
En fait par là j'entends surtout le fait de pouvoir remettre en question encore et encore davantage ma manière de fonctionner. Par exemple, au début du voyage j'ai rapidement trouvé des manières de faire des choses (comment trouver où dormir dehors, comment choisir un abri, etc). Ceci m'amène à être de nouveau en contrôle de ça, et peut-être ne pas être ouvert à d'autres façons de faire.
Alors quand tu restes dans une même région, teste différentes choses en plus de ce que tu sais déjà. Observe comment font les locaux. Ou improvise avec ce que toi tu sais plus leurs moyens.
Pardon, je veux dire : créer l'inhabituel dans la vie des gens que l'on rencontre. Perturber un peu leur quotidien en quelque sorte.
Ok, je comprends mieux
C'est un peu échevelé, mais j'ai enfin plus de 30 minutes de wifi depuis 15 jours, et hélas j'ai la sono d'un mariage à 10 mètres, c'est dur de me concentrer à fond :?
Merci, c'est vraiment très instructif.
Followup, deux mois plus tard.
La pèche est revenue. Enfin, là un peu fatigué, mais de la bonne fatigue, celle du kilomètre bien marché et des idées plein la tête. Effectivement, le fait de passer en Turquie m'a mis une grande claque et a relancé bien des sujets de fond.

Par exemple, j'avais l'impression de stagner voire de reculer depuis un moment en matière de communication. Ancien timide, c'est quelque chose qui part et revient régulièrement, et que je déséspère de stabiliser depuis bien longtemps (des périodes où je communique beaucoup, plein d'énergie, pas extraverti mais pas loin, et des périodes de rechute où je suis gêné de dire bonjour).
Là, arriver régulièrement dans des petits villages où je dois faire face à 30 paires d'yeux de mecs attablés au café, pointés sur moi, et avoir en plus l'obligation de dire bonjour, ça me fait mal, mais çe me force à progresser. (L'obligation de dire bonjour, c'est parce que sinon Sophie se fait emmerder, j'imagine que quelque part si je ne salue pas l'assemblée, les mecs considèrent que j'ai pas de couilles et que c'est open bar sur ma nana).
Je suis également obligé de sur-affirmer ma présence, notamment en court-circuitant les mecs qui s'adressent directement à ma nana (en Turquie, ça ne se fait pas et c'est mon rôle normal de reprendre le contrôle de l'interaction avec un regard noir).

Euh bref je m'égare. Tout ça pour dire que la Turquie m'offre pas mal de défis, précisément sur certains de mes bloquages, et que ça me fait hyper plaisir, même si c'est pas facile tous les jours.
Je pense que ce serait surtout une confirmation de ce que tu as déjà entrepris.
Tu penses que ça détruirait tes valeurs, mais lesquelles?
Voilà typiquement dans ce que je viens de raconter le genre de destruction que j'attends. Renverser des habitudes et des peurs tellement profondes que je n'ai même pas conscience de leur existence tant que quelque chose ne vient pas les pointer du doigt directement.
Et ce que tu proposes au sujet des métiers, je pense, viendrait pointer du doigt des choses du côté de la communication, très clairement. J'aime vraiment beaucoup cette idée, je la mettrai en application. Pas tout de suite, mais ça viendra.
Le seul problème, c'est qu'en avançant à moment donné tu ne te posera peut être plus de questions, mais tu as encore beaucoup de chemin à parcourir.
C'est un peu ça quelque part qui m'a conduit à ouvrir ce topic ici. C'est justement l'absence de questions précises : avoir résolu et fermé toutes celles qui étaient ouvertes, sentir qu'il y en avait encore bien d'autres mais ne pas savoir vers où aller pour les dévoiler.
D'où l'idée de la mise en danger (psychologique - quoique la mise en danger physique comporte également une part psychologique importante).

D'ailleurs pour la petite histoire, au final pour les Dardannelles j'ai flanché. La mer était mauvaise, j'avais peu de chances de réussir, mais il y avait d'excellents moyens de sécurité, donc j'aurais dû tenter quand même. La peur m'a pris et j'ai renoncé. Ça m'a montré que je pouvais trouver encore des peurs irrationnelles.

En tous cas pour l'instant, je suis à deux doigts de pouvoir m'atteler au nouveau site web, ce qui va débloquer l'essentiel de mes projets. Il y a des chances que ça facilite tout le reste par la suite. Je continuerai de donner quelques news si ça vous dit. En tous cas, merci pour vos commentaires, tout particulièrement à toi Outkast.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+2] Merci ! :) le 22.10.13, 20h55 par Onmyoji
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