Avant de continuer, je tiens à préciser que ces dernières semaines, j'ai été assez mélancolique et léthargique, j'ai pas fait grand chose et je sens que ça pèse un peu sur mon humeur, j'en ai été conscient tout du long mais je pense que je me suis un peu laissé aller à mon immobilité, d'abord parce que j'avais un "chagrin d'amour" (qui a duré deux trois jours), puis une fois la chose relativisée et le cap passé, me complaisant dans ce comportement un peu larvesque que le dit chagrin d'amour m'avait fait adopter. Pourquoi je dis ça? Après tout, je suis clairement entrain de dire que je me complais dans l'inaction que la communauté FTS à toujours eu pour but de combattre. Je sais aussi qu'il suffirait que j'essaye (réellement) d'y mettre un peu du mien pour me sortir la tête de l'eau. J'y pense. J'ai du mal à passer à l'acte, cela dit, dernièrement.
Mais je sais que quand je suis dans le flou, parler me fait du bien, ça m'aide à y voir plus clair, je pense. Je ne vous demande pas d’être indulgents envers moi cela dit, c'est un de ces moments où je pense qu'un avis un peu tranchant et honnête me ferait du "bien". Je m’excuse aussi d'avance parce que j'ai tendance à être un peu romanesque dans ma manière d’écrire, ça risque d'etre assez long et solennel.

M'bref,
si certains ont vu mes anciens topics, ils sauront que d'habitude, je cherche toujours à "m’améliorer". Depuis septembre et l'entrée dans ma nouvelle école, j'ai pas à pas pris confiance en moi et me suis fixé des objectifs, tant dans ma vocation que dans mes relations avec mes amis. Je pense que ça m'a beaucoup aidé; de gamin perdu, j'ai enfin réussi à me voir un peu plus en jeune adulte et à m'affirmer. Mais tout ça, je pense que je l'ai accompli parce que j'avais la perspective d'un futur que je pouvais rendre meilleur: Après une seconde et une première catastrophiques ou j'ai beaucoup pensé à des choses assez noires comme la mort (qui m'a hanté pendant TOUTE mon année de première), en terminale, j'ai appris qu'il y avait dans le coin une école pour apprendre à faire de la bd (mon rêve de gosse, ma vocation encore aujourd'hui), j'ai eu un déclic, j'avais un objectif. A l’époque du bac, je brulais d'entrer à cette école et de quitter le lycée et le cadre social toxique qu'il offre, je faisais des efforts et me sentait terriblement colérique quand je laissait ma paresse prendre le dessus. (ça me ressemble: Je suis on ne peut plus déterminé mais je manque souvent de volonté, c'est très contradictoire mais ça décrit l'ensemble de ma vie *rigole*) Je suis entré à l’école et c’était comme un rêve; je suis directement devenu ami avec toute ma classe et je pouvais enfin faire à plein temps ce que j'ai toujours voulu faire. Mais j'ai vite eu l'impression d’être un enfant dans une classe d'adultes, ça a été ma deuxième source de détermination et tout en travaillant mes dessins, j'ai fait en sorte de devenir plus naturel et spontané, plus sur de moi, et un peu plus mature, sans me débarrasser de mon coté enfantin et optimiste que j'aimais et aime encore bien. Ça prenait lentement, j'ai fait beaucoup de maladresses, mais j'y croyais; j'ai fait des progrès fulgurant quand je me suis avoué à moi-même que j'etait entrain de tomber amoureux d'une fille de ma classe et que j'ai profité de notre complicité pour lui demander implicitement en quoi je pouvais devenir meilleur. Je voulais devenir meilleur, plus seulement pour moi mais aussi pour elle. (que de drama mes aïeux.) Entre temps je devenais un peu moins sérieux avec mes études. La fille en question a fini par se mettre en couple avec un autre gars de la classe; ça serait mentir que de dire que ça ne m'a pas déchiré mais je m'en suis remis très vite, on m'a toujours dit que j'avais une capacité à me relever, à tourner la page et à garder le sourire impressionnante; je commence à y croire.
Sauf que ce qui s'est passé, c'est que cet échec, même si il ne m'a pas détruit directement, m'a enlevé mon but, mon objectif. C'est là que ça devient le plus bizarre, je pense.
Quelque soit l’état d'esprit dans lequel je suis actuellement, il y a une chose qui reste. J'aime ce que je suis devenu, ou plutôt, non, je m'en satisfait. Je ne ressens plus ce besoin presque passionnel de changer, de viser un "mieux", je n'ai plus d'objectif. Et c'est ce qui s'est passé du coté de mes études aussi. Je suis à mon école de dessin, j'ai atteint mon objectif.
Maintenant, quoi?
Me fixer de nouveaux objectifs, me direz vous:
Celui qui me vient à l'esprit: devenir l'artiste que tu veux être, publier ton premier album.
J'aimerais bien progresser encore, évidemment, mais je n'en ressens plus le besoin dans l’immédiat, ou du moins, pas assez fortement pour avoir cette détermination qui me caractérise d'habitude.
Je n'avance plus, et ça me gonfle. J'ai toujours eu un but, même en première je luttais pour me sortir moi et mes deux plus proches amis d'une espèce de dépression dangereuse dans laquelle ils avaient commencé à plonger et dans laquelle j'ai failli les suivre. Je me suis toujours senti comme un espèce de héros de shonen: j'avais un but, une détermination à toute épreuve (malgré ma paresse et les problèmes qu'elle m'a causé et qu'elle me cause maintenant) et un foutu sourire optimiste collé aux lèvres.
Et maintenant, je fais du sur place, chaque fois que j'ai besoin de faire un effort (sortir, aller courir, faire mes devoirs) je réussis à me convaincre que je suis bien où je suis, que les efforts ne servent plus; et si je me lance, je suis dedans à moins de 50-40% de ce que j'ai à offrir.
En ecrivant tout ça, je crois que j'ai réussi à formuler une image pour ce que je ressens, en gros:
J'etait en chemin vers mon bonheur mais sur ma route, une contrariété à fait que je me suis arrêté deux minutes, sauf que maintenant que j'ai le cul posé, l'herbe me semble confortable, passable, au moins;et atteindre ma destination me semble pouvoir attendre.
Je n'aime pas être comme ça, je laisse ma paraisse prendre la barre et j'ai l'impression que tous mes progrès ne servent plus à rien.