Mais là, deux événements se déroulés aujourd’hui même, lundi 19 mai 2014. L’un ou l’autre n’aurait pas été suffisant pour me faire ouvrir un carnet. Seulement, les deux réunis… Je me lance.
C’est parti !
Pour la petite introduction, je suis étudiant en alternance. L’école est située… dans le Nord. L’entreprise est sur Paris. J’alterne donc une semaine ici et une là-bas.
Et dimanche j’étais sur Paris, et je devais donc me prendre un billet pour retourner là-haut. Mais les choses se sont déroulées autrement.
I. Les lèvres chocolat
J’ai donc pris mon billet de train aujourd’hui plutôt qu’hier, départ 12h52, arrivée 15h05.
Je monte dans le train voiture 3, place… on s’en fout. Je passe les portes pour aller cherche ma place, il y a un type devant moi, et une jolie (je ne le savais pas encore) black devant lui.
Elle s’assoit à une place qui n’est pas la sienne et le type le lui fait remarquer. Tout sourire elle se lève et vient se poser à la place juste derrière. Manque de bol, celle-là, c’est la mienne de place. Et je le lui fais gentiment remarquer. Elle n’a pas vraiment l’air de savoir où elle peut se poser.
Je lui parle un peu, matte son billet et lui dit qu’elle n’est ni dans la bonne voiture ni au bon numéro de place. Mais comme il y a peu de monde, je lui propose qu’elle s’asseye à côté de moi. Elle accepte toute contente.
J’ai à peu près 1h30 devant moi pour essayer d’arriver à quelque chose
Je pose mes affaires côté vitre et m’installe. Elle fait de même. J’entame les hostilités : «Mais… c’est la première fois que tu prends le train ? » en mode ironie un peu sur jouée. Elle me répond que le train non, mais que c’est la première fois qu’elle prend le TGV. Je la charrie sur ça quelques minutes, ça la fait rire. On n’est plus deux parfaits inconnus, l’interaction est cool, la machine est lancée. On discute un peu puis j’arrête de parler et regarde par la fenêtre. Quelques minutes passent, je me retourne vers elle et lui lance « Au fait moi c’est A. », et lui tend la main pour serrer la sienne. Elle se présente avec un grand sourire. Elle aussi, c’est A. (seule la première lettre est commune).
Elle a un chapeau jazzy. Je lui fais remarquer que j’aime bien son petit couvre-chef. Elle apprécie et me retourne un compliment sur mon jeans (le troisième venant d’une nana, Nice). Bref on papote, je la taquine pas mal et elle me sortira à plusieurs reprises « T’es vraiment une petite crapule ».
Je ne sais plus vraiment à partir de quel moment de l’interaction, mais plus on se parle plus on se regarde intensément dans les yeux, sans détour. Les yeux plongés dans le regard de l’autre. C’est dingue qu’elle soutienne autant le regard. Je kiffe ! Pourtant elle fait assez jeune… enfin on y reviendra. Ahah
A un certain moment elle reçoit un appel. Elle discute, elle discute. Puis pendant ce temps elle prend son sac et sort une bouteille d’eau aux fruits, qu’elle me tend. Je la regarde en mimant que je n’ai absolument pas d’argent sur moi, je lui prends sa bouteille et la pose dans le filet en face de moi.
Son appel terminé je lui balance un « Non mais je n’ai aucune monnaie sur moi. T’essayes de me vendre ta bouteille? T’as aussi besoin d’argent que ça ? ». Ca la fait rire.
Vu que j’avais la dalle avant de prendre le train, j’avais mis dans ma sacoche un petit lapin en chocolat qu’on m’a filé pour Pâques, dont le cou est orné d’un élastique avec un nœud bleu et un petit médaillon. Je fouille dans mon sac et lui tend le lapin en chocolat que je lui dépose sur la cuisse. Elle me remercie et me demande si j’essaye de l’acheter. Je lui réponds que non, que c’est elle qui a essayé de m’acheter avec sa bouteille d’eau fruitée. Allez hop, c’était gratuit.
Mais que du coup pour rééquilibrer l’échange, elle avait droit au petit lapin en chocolat. Je choppe le bracelet autour du cou du lapin et le lui met au poignet.
Je taquine je taquine, elle me relance des « t’es une crapule » et évoque de devoir me mettre une fessée pour me calmer. Hmmm… Je lui demande si elle a l’habitude de mettre la fessée aux mecs qu’elle voit. On délire pas mal sur le sujet, je lui demande si elle aime bien qu’on lui en mette. C’est abordé de façon vraiment légère, c’est amusant.
Vient la question qui tue. Elle me sort « Au fait t’as quel âge ? ». Je joue avec ça, et lui demande de deviner. On tourne un peu autour du pot, je lui donne le jour et le mois de mon annif. Elle me sort qu’elle est contente que mon signe ne soit pas « vierge » parce que d’habitude les mecs qu’elles voient le sont… des tonnes de sous-entendus, j’en profite pour lui faire quelques petites remarques sur le sujet qui l’amusera. Je lui demande le jour et le mois du sien, d’annif. On reprend le jeu, elle se tente à un « 20ans ? », « non », « 25 ? ». Du coup sans répondre plus on embraye sur ce que fais l’un et l’autre, moi que je suis encore dans les études mais que ça ne l’aidera pas à trouver mon âge.
Puis elle me sort « Je n’ai pas 18ans ». Et là dans ma tête c’est What The Fuck ! Elle est mineure ??!!! Après avoir creusé un peu elle me dira que « non mes 18ans ça fait bien longtemps que je les ai passés ». Deuxième coup à être sur le cul. En la regardant elle fait vraiment jeune de visage. Instinctivement je lui aurai donné 22 voire 23 max peut-être. Elle m’aurait dit 19 ça m’aurait pas choqué. Mais quand je lui avoue être de 89 et qu’elle, elle est de 87… WHAT ?! Elle a 27 ans, j’en ai pas encore 25. L’idée est plutôt excitante.
Vous allez me dire 2ans (et demi) de diff c’est rien, mais je n’aurais pas pensé pouvoir captiver une nana de presque l’âge de ma frangine (qui est de 86). Parce que honnêtement, dit comme ça, ça fait vraiment bizarre.
Sauf que la sanction tombe. Elle me sort un « je vais t’appeler mon petit bébé vu que tu es plus jeune que moi », puis un « je ne suis pas une cougar ». Du coup je lui demande l’âge qu’elle pensait que j’avais, et me répond au moins aussi âgé qu’elle. Et là, son comportement change dans la façon où elle va interagir. Pour me tester ? Peut-être, peut-être pas.
On reprend une discussion sur des choses et d’autres, et à deux reprises elle va essayer de me décrédibiliser en reprenant ce que j’ai dis sur un ton enfantin avec une petite voix aigüe, histoire de se foutre de ma gueule. Je reste serein, et lui balance un « de toutes façons tu n’arrives pas à m’imiter ». L’interaction se refroidit, merde, elle fait chier pour mon année de naissance quoi.
Je stoppe la conversation. Et matte par la fenêtre le paysage qui défile. Quelques minutes plus tard, elle se met à rire, gentiment. Je lui demande avec un grand sourire, ce qui peut bien la faire rire. Et me répond que c’est moi. « Pourtant je n’ai rien dis, ni rien fait » « A : il n’y a pas forcément besoin de dire quelque chose pour trouver quelque chose d’amusant ». Certes. Puis je lui lance un « T’as l’air un peu dégoutée » (sous-entendu, dégoutée que je ne sois pas aussi vieux que tu aurais pu l’espérer). Elle me demande « Dégoutée de quoi ? », je tourne autour du pot « Oh je ne sais pas vraiment, juste t’as l’air un peu dégoutée » ce à quoi elle répond « C’est vrai que je suis un peu dégoutée. » je lui demande pourquoi, elle me raconte alors sa vie perso, qu’elle allait emménager avec un mec mais avec qui ça s’est mal terminé, qu’elle vient tout juste de trouver du taf (c’était sa journée prise de repères, elle commence demain) dans la région mais que ça la fait un peu chier de devoir lâcher sa famille et ses potes pour les 6 prochaines semaines (oui c’est quedal on est d’accord). Mais qu’elle est quand même contente, je gratte pour savoir pourquoi, et qu’elle me dit qu’elle est bien, là, « là ? c’est à dire ? », « là, je suis bien, à côté de toi» nice ! La conversation reprend de sa chaleur.
Je lui demande de sortir un bout de papier. Elle fouille dans son sac et me sort un stylo. « Non mais je veux juste un bout de papier ». Elle trouve une grille de Loto et me la tend. Je prend donc le stylo et la feuille puis les lui tend. Elle les prend, et je lui dis que les prochains numéros qu’elle doit jouer sont le « 0 », le « 6 ». Et là c’est drôle car elle me sort « bah oui, c’est le jour de ta naissance ». Et là je me dis, effectivement, mais c’est pas tout à fait pour ça… , donc je lui répond un « à toi de compléter les autres chiffres ». Mais je ne suis pas sûr qu’elle ait compris. On s’approche de sa gare, et elle me dit qu’il serait peut-être temps qu’on s’échange nos numéros. Ce à quoi je lui fais remarquer que c’est ce que j’essaye de faire depuis 3 minutes. Mais t’es bien mignonne alors je t’excuse. Elle s'exécute et me tend le papier.
Le train va arriver en gare. Je lui pique son chapeau histoire de l’essayer avant qu’elle ne se barre. J’ai le droit à un compliment comme quoi il me va bien. Elle se lève, choppe ses (grosses) valises. Je la regarde et lui tend son chapeau, ce à quoi elle rebondit avec un « tu m’accompagnes jusqu’à la porte du train quand même ». Je la suis, descends deux des trois marches métalliques du train, la regarde dans les yeux, elle s’approche et me dit « un petit bisous », je lui pose une main au visage et l’embrasse tout doucement sur la bouche. Elle sourit, recule et me fait des grands signes de la main pour me faire au revoir. Je retourne à ma place.
Intérieurement j’étais « Putain, le truc de fou qu’il vient de se passer », cette interaction incognito dans le train.
Il y avait vraiment tout le long du trajet un jeu de regard soutenu, et elle était particulièrement tactile. (effleurement de sa main sur ma cuisse, essai de me chatouiller, …)
Je l’ai SMS bien plus tard, dans la soirée, quand je savais qu’elle allait être toute seule dans son nouveau petit chez elle temporaire.
Ca fait plaisir. On devrait se capter sous peu. « Très prochainement » m'a-t-elle dit, surement plus de détails quand elle en saura davantage sur son emploi du temps.Moi : Bien que tu te sois trompée de voiture, j’espère que ton premier trajet en TGV n’était pas trop déplaisant
A : Mémorable je dirai même
