Petites discussions autour de la mort

Note : 29

le 27.05.2015 par Cellar Door

29 réponses / Dernière par Balzac le 18.06.2015, 00h32

Etat d'esprit / psychologie / dev perso / vie intérieure.
Un forum pour celles et ceux qui s'intéressent au dev perso, à l'équilibre intérieur, à la psychologie. Surmonter ses blocages, ses croyances limitantes, nourrir et développer ses forces, etc.
J'ai une phrase fétiche que j'aime bien répéter à qui veut l'entendre, mon leitmotiv pour avancer et rester positif; "la vie c'est que du bonus".

Parce qu'on a déjà une chance stratosphérique d'être né, d'être conscient, d'être arrivé jusqu'ici.
Nous pouvons remercier la vie de tout ce que l'on a déjà accompli et continuer la suite en la prenant comme elle l'est : du bonus à un bonheur déjà complet.

J'aime cette philosophie, mais parfois je suis rattrapé par une peur bien humaine : la peur de la mort.
Plus exactement, c'est l'après mort qui m'angoisse. je ne suis pas croyant, j'imagine l'après mort comme une absence, un néant. Et cette imagination de non existence m'est parfois angoissant lorsque je m'endors le soir.

Si je meurs demain, ça arrivera plus tôt que ce que j'avais pensé, mais après tout je devrais m'en foutre, ça ne changera rien à la finalité des choses.
Qu'on y passe à 20 ou à 80 ans, au final on y passe. Alors pourquoi lorsque j'imagine crever demain, je trouve cette idée inacceptable ? ça n'est pas logique par rapport à ma philosophie de vie, ça me dérange.

En lisant et en discutant de cela avec des personnes plus âgées, je suis tombé sur cette phrase qui m'a beaucoup marqué : "vivre c'est apprendre à mourir".

Mais je ne veux pas attendre d'avoir 60 ou 80 ans avant d'accepter avec sérénité, voir même avec impatience, l'idée de quitter ce monde un jour.
J'aimerais arriver à cet état d'acceptation dès maintenant, et je lance cette discussion dans ce but. Discuter ensemble de la mort pour, peut-être, y trouver une acceptation et une sérénité qui me permettrait d'encore plus profiter de ma vie.

Non pas pour vivre en mode suicidaire et chercher à y passer, mais vivre en sachant que je peux quitter ce monde à tout moment et que ça n'a rien de dramatique.
Pas seulement le dire, mais le ressentir de tout mon être : en arriver à un état de sérénité absolu. Le bonheur complet, le carpe diem idéal.

Des idées, des pistes ?
Et vous sinon, la mort vous en pensez quoi ?
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Intéressant le 28.05.15, 05h07 par Lulla
  • [0] Intéressant le 01.06.15, 00h23 par Miramar
  • [+1] Bonne idée le 18.06.15, 02h46 par Onmyoji
  • [+1] Très intéressant le 18.09.16, 13h11 par Safrania95
  • [+2] Très intéressant le 18.09.16, 20h01 par Jalapeno
Je ne sais plus disais :

"Il faut être mort (ou "avoir été mort", la traduction se fait mal en francais) pour savoir vivre".

Beaucoup de traditions méditatives (ou même l'ayahuasca si tu veux pousser le sujet) visent à accepter la mort comme un fait, une partie de la vie pour pouvoir mieux savourer cette derniere au jour le jour.

J'en suis pas encore là, mais je trouve le fait intéressant.

De même, je lisais l'autre jour un livre d'Osho parlant de ca. En gros ca donnait :

"Nos sociétés passent leur temps à célébrer l'immortalité de l'âme, ce qui signifie qu'elles sont obsédées par la mort. La mort? Quand tu es vivant, tu n'es pas mort, donc pourquoi s'en inquiéter? De même, quand tu es mort, ou bien tu restes conscient, alors pas de souci, ou bien tu perds conscience et tu oublies ta vie... Pourquoi s'en inquiéter?"

Ca rentre dans une philosophie liée à l'idée de réincarnation, s'entend.

Mais je trouve ca assez intéressant. Selon Osho, méditer te permet de "vivre l'expérience de la mort" pour se débarasser des craintes qui y sont liées, qui ne sont que les craintes de perte de l'ego, puisque ton "moi" lui-même est immortel.



Perso dans mon cas je flippe un peu, je suis sensible a la douleur physique et j'imagine la mort comme son apogée. J'ai l'impression que le temps fuit, qu'a 26 j'ai pas encore de carriere etc. Et quand je pense à ca j'essaie de me dire : "mais mec, plus t'y penses, moins tu vis". Ca me remet dans l'axe.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Instructif le 27.05.15, 18h03 par Nidwazo
Sujet intéressant sur une problématique redondante et importante pour beaucoup.

Personnellement j'en suis pas trop inquiet, j'essaye de vivre le présent du mieux que je peux et pour ça, quoi de mieux que d'écarter ses préoccupations sur un futur incertain ?

J'veux dire par là, je ne sais pas ce qui se passera, ni comment, ni même quand, alors pourquoi ça m'inquiéterais ? Je ne sais même pas sur quoi m'inquiéter en fait.

La mort est quelque chose que je ne comprend pas et que je ne pourrais pas comprendre sans l'avoir expérimenté.

La mort, je saurais ce que ça sera quand ça m'arrivera.

Imaginer des possibilités fumeuses basées des plus grand ouvrages religieux, philosophiques, sur des dessins animés pour enfants en bas-age, ou des films de SF, je ne le fait plus. Qui sont ses gens qui croient tout savoir sur la mort et sur l'après vie ?

Ils ne l'on jamais vécu ! (disclaimer : attention, jeu de mot pourri ;)

Puis on a tendance, nous humains pessimistes que nous sommes, à toujours imaginer le pire... Si ça s'trouve c'est cool d'y passer.

Après oui, il y a cette empathie pour la tristesse des autres, et cet attachement à beaucoup de choses, des rêves, des objectifs, des sentiments, des projets. Cette impression qu'on va se heurter à un mur à cette échéance.

Perso j'trouve ça assez surfait, attention, ce n'est pas du dénigrement, mais j'estime que pour savoir posséder pleinement, il faut savoir se déposséder, que pour accepter vivre pleinement, il faut savoir mourir pleinement. Le refu de la réalité est un poison, même si c'est parfois dur de l'accepter, il faut savoir le faire pour ne plus vivre dans l'illusion et vivre dans le monde réel.

J'sais pas pourquoi, c'est peut-être très égoïste, ou apathique, mais l'idée de mourir ne fait naitre ni peur ni regrets, j'suis peut-être un peu curieux mais je n'en ai pas envie pour autant. Ça arrivera quand ça arrivera, je vivrais ma vie aussi pleinement que je peu d'ici là, et au moment ou ça arrivera, je vivrais ma mort du mieux que je peu.

Bref... voilà ma vision de la mort, et de la vie par la même occasion.
Need a reason to be grateful? Check your pulse. ;)
mais vivre en sachant que je peux quitter ce monde à tout moment et que ça n'a rien de dramatique.
Pas seulement le dire, mais le ressentir de tout mon être : en arriver à un état de sérénité absolu. Le bonheur complet, le carpe diem idéal.
1) Je pense que ça n'existe pas. Au mieux c'est une illusion.
La peur de la mort fait partie de la vie de l'individu. Mieux vaut ne pas y penser.

2) Si tu jamais tu mourrais demain, qu'est-ce que ça changerait à ta vie d'aujourd'hui?

3) La mort doit avant tout s'accepter comme une temporalité, un décompte, un manque de temps...
C'est parce que la vie est courte qu'on se dépêche parfois de faire les choses. On aurait des siècles pour les faire, on prendrait beaucoup plus notre temps.

La mort donne automatiquement de la valeur au temps : le temps est précieux et il ne se renouvelle pas.

Si tu penses régulièrement à la mort, c'est parce que ton inconscient te rappelle à la temporalité. Tu n'as pas une éternité devant toi pour faire les choses. Penses-y. A toi de ne pas trop perdre ton temps. Sinon un jour, il sera trop tard.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] +1 le 27.05.15, 17h32 par Hypnoziss
  • [+1] +1 le 28.05.15, 05h08 par Lulla
  • [+1] le 29.05.15, 12h25 par Rickhunter
En anthropologie on dit que l'homme ne peut pas accépter le néant, l'inexplicable. Donc la mort. Quand on a commencé à voir les corps dénués de vie, toutes les civilisations confondues, on a mis en place des rituels d'inhumation... Ca permettait de ritualiser, avec des croyances donc des explications spirituelles, la mort. Après ça on s'est mis à conceptualiser la vie et la mort, l'enfantement. Avec notamment des structures comme à Göbekli Teppe (Turquie). Et puis ensuite sont venues les religions plus réglementées et développées via les livres sacrés.

En philosophie, tous perchés qu'ils soient, ils parlent beaucoup de l'acceptation de la mort. Pascal qui dit que la seule voie pour ne pas s'en angoisser est la croyance religieuse... ou le divertissement, bien que le divertissement soit vain. On est dans le divertissement oui, c'est vrai, on est dans le schéma "le temps c'est de l'argent", il faut s'occuper, faire des choses, on vit mal le chômage pour beaucoup... parce que sinon on se pose des questions auxquelles nous n'avons pas de réponses. Et quand on a pas de croyance ou spiritualité pour expliquer ou donner une suite, une histoire, c'est difficilement admissible pour l'homme.

Je pense que c'est sain de trouver la mort inacceptable quand on est jeune... Quand j'avais mon trouble anxieux et que je n'apportais que du malheur à mes proches, j'ai refusé de voir mes amis je me suis renfermée chez moi, et avec mes angoisses de prendre les transports, je me disais quand même que si je venais à mourir, ce n'était pas trop grave vu ce que j'apportais au monde. Ca c'était plutôt triste, malsain. Mais ensuite j'ai commencé à reprendre du poil de la bête et les fois où j'ai vraiment cru que j'allais mourir en prenant des transports ou en sortant le soir (angoisses... :p) je me suis dis "non en fait j'ai pas envie de mourir, je n'ai pas tout fait". Mais bizarrement j'ai cette sensation que si j'étais coincée dans une foule qui en vient à me piétiner, je me laisserai aller... J'ai pas la force de me battre comme ça pour vivre, j'ai l'impression que si la mort doit venir je préfère mourir en moindre souffrance (même psychologique) et la laisser venir. J'ai peur, comme Owen, de la douleur physique parce que j'y suis sensible, c'est intolérable, ça me fait psychologiquement plus souffrir que physiquement. Mais c'est encore autre chose. Je préfère mourir que d'être en souffrance mortelle.

Au final on a tous une conception différente de comment accueillir, refuser, comprendre, expliquer la mort. Ce qui compte c'est comme dit Owen de penser
Owen a écrit :"Il faut être mort (ou "avoir été mort", la traduction se fait mal en francais) pour savoir vivre".
"Nos sociétés passent leur temps à célébrer l'immortalité de l'âme, ce qui signifie qu'elles sont obsédées par la mort. La mort? Quand tu es vivant, tu n'es pas mort, donc pourquoi s'en inquiéter? De même, quand tu es mort, ou bien tu restes conscient, alors pas de souci, ou bien tu perds conscience et tu oublies ta vie... Pourquoi s'en inquiéter?"
Edit: ça m'intéresse donc je suis allée rechercher mes cours d'anthropo et voilà ce que j'ai sur la mort...

" En fait l'enterrement c'est la première fois où la question d'un "après" est posée à la mort. On trouve des objets funéraires dans une tombe donc on est amené à penser qu'on considérait un après, une vie après la mort. Mais ce n'est pas évident et certain. A un moment donné cependant il y a une projection : je suis comme l'autre, donc je l'enterre car il est semblable à moi. C'est une projection de soi. Voir la mort, c'est se projeter pour quelque chose que l'on ne connaît pas et c'est là que c'est angoissant.
C'est lié à la conscience d'un soi. On pense à un point final comme étant la mort. Si on l'enterre, on comprend qu'il y a une fin.

Il y a deux choses que l'on ne peut pas voir en face: le soleil et la mort. Dans certaines civilisations la mort est plus douce, en Islande notamment. Selon Pons, les islandais morts n'étaient pas morts, et par l’intermédiaire des médium on communiquait facilement avec eux. La mort n'est pas terrifiante dans cette culture parce que le mort existe dans la vie quotidienne. Les enfants étaient exposés et là pour discuter avec les morts. D'après Pons, le concept de mort = fin n'est pas universel.

De même pour une certaine tribu en Malaisie qui célèbre la mort comme une élévation spirituelle, un accomplissement. "
Owen a écrit :Beaucoup de traditions méditatives (ou même l'ayahuasca si tu veux pousser le sujet) visent à accepter la mort comme un fait, une partie de la vie pour pouvoir mieux savourer cette derniere au jour le jour.
C'est exactement ma manière de voir les choses, en tout cas d'un point de vue philosophique. Mais j'ai toujours cette difficulté à rester zen lorsque je sens la peur de la mort m'envahir.

Exemple récent : J'étais en avion, je n'ai jamais eu peur en vol, mais cette fois-ci je ne sais pas pourquoi j'ai commencé à imaginer l'avion se planter (surement l'actualité joue, bref).

A ce moment là, l'idée de partir m'est apparue comme insupportable. J'ai passé plusieurs minutes d'angoisse, avant enfin de canaliser mes craintes et en acceptant que si l'avion devait se planter, je ne pouvais rien y changer, donc ça ne servait à rien de stresser.

MAIS cet épisode m'a relancé dans ma réflexion, je me rend compte que lorsque je suis confronté à la mort, je ne gère pas cette approche de la manière dont je la conçois philosophiquement parlant, à savoir "mec si tu crèves demain, c'est PAS GRAVE ! De toute façon tu finiras par y passer un jour alors no stress à avoir"
Owen a écrit :Selon Osho, méditer te permet de "vivre l'expérience de la mort" pour se débarasser des craintes qui y sont liées, qui ne sont que les craintes de perte de l'ego
Très intéressant ce point, il y a effectivement beaucoup d'ego dans mon envie de ne pas mourir - et de ne pas mourir trop jeune. Enfin je pense que c'est un mélange d'ego et d'instinct de survie, couplé à la peur de l'inconnu.
En tout cas ça me donne des billes de réflexion, merci.
Hypnoziss a écrit :Personnellement j'en suis pas trop inquiet, j'essaye de vivre le présent du mieux que je peux et pour ça, quoi de mieux que d'écarter ses préoccupations sur un futur incertain ?
Effectivement c'était aussi ma manière de voir les choses jusqu'à présent. J'ai simplement évité d'y penser, je me suis toujours dit que ça ne servait à rien de se prendre la tête avec ça et que le simple fait d'être vivant est une raison suffisante pour ne pas y penser.

Seulement aujourd'hui je me rend compte que cette vision des choses ne me convient plus, je veux affronter ma peur de la mort pour être en accord avec ma philosophie de vie.
Ash a écrit :Si tu penses régulièrement à la mort, c'est parce que ton inconscient te rappelle à la temporalité. Tu n'as pas une éternité devant toi pour faire les choses. Penses-y. A toi de ne pas trop perdre ton temps. Sinon un jour, il sera trop tard.
Effectivement c'est très important, maintenant je crois me sentir en accord - en terme de temporalité - avec mes envies et mes objectifs. Je ne me sens pas en retard, s'il y a des choses que je n'ai pas encore vécu c'est que je ne les considère pas comme prioritaire au moment T. Mais sinon je te rejoins totalement.
Ash a écrit :1) Je pense que ça n'existe pas. Au mieux c'est une illusion.
La peur de la mort fait partie de la vie de l'individu. Mieux vaut ne pas y penser.
C'est justement cette conclusion qui me dérange.

Es-ton conditionné en tant qu'être humain pour ne pas accepter la mort ?
Peut-être, pourtant je reste persuadé qu'il existe des hommes ayant fait un travail au point de ne plus la redouter.

Je ne me sens pas spécialement le besoin de laisser une trace derrière moi, philosophiquement parlant je ne me sentirais pas plus accompli en vivant plus longtemps et en réalisant plus de choses. Ce qui est contradictoire avec mon inacceptation à partir demain.

En même temps que j'écris ces lignes, je me rends compte qu'il y a une dichotomie chez moi entre ma vision philosophique de la vie et de la mort VS mon instinct de survie et mon besoin de réalisation.

On est conditionné à avoir peur de la mort, on est conditionné à avoir envie de toujours plus de réaliser, à laisser des héritages derrière soit sous quelques formes que se soit.

Mais ça n'est pas du libre arbitre, et ça me dérange.
Je veux en arriver à accepter complètement l'idée de partir, tout en évitant soigneusement de me faire écraser sur la route, et tout en continuant à kiffer ma vie et à me réaliser. Ça ne devrait pas être contradictoire.


Désolé si ça part dans tout les sens, j'essaye d'organiser mes pensées au mieux.
On est conditionné à avoir peur de la mort, on est conditionné à avoir envie de toujours plus de réaliser, à laisser des héritages derrière soit sous quelques formes que se soit.

Mais ça n'est pas du libre arbitre, et ça me dérange.
Je veux en arriver à accepter complètement l'idée de partir, tout en évitant soigneusement de me faire écraser sur la route, et tout en continuant à kiffer ma vie et à me réaliser. Ça ne devrait pas être contradictoire.
Et pourtant ça l'est.

C'est la peur de la mort qui nous pousse à agir, à vivre, à nous réaliser !
C'est parce que la mort existe que nous vivons ! Le mot vivre est pris ici au sens noble du terme, ce n'est pas simplement exister, mais être pleinement.

De plus, si tu vivais une existence morne, triste, avec peu d'intérêt, sans doute que la mort ne te ferait pas si peur que ça.

Mais pour celui qui vit de belles choses, pour qui la vie est belle et intéressante, il ne peut que redouter la mort ! Car la mort signifierait : ne plus pouvoir vivre cette vie agréable et intéressante.
Tu ne peux pas kiffer la vie et ne pas avoir peur de la mort. C'est forcément contradictoire, la nature humaine est faite comme ça.
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  • [+1] Il y'a du vrai... le 28.05.15, 13h01 par Lulla
Tu ne peux pas kiffer la vie et ne pas avoir peur de la mort. C'est forcément contradictoire, la nature humaine est faite comme ça.
Au contraire, la plupart des traditions spirituelles tendent à démontrer l'inverse, et je parle de ca d'un point de vue détaché car : je m'y suis intéressé + je n'en suis pas là, ce n'est donc pas mon avis perso + je le trouve quand même intéressant.

Qu'on soit bien clair : pour autant que je sache, tout l'édifice religieux ne se fonde que sur la question de l'apres-vie + quelques regles à appliquer pour éviter de s'entre bouffer.

Comme le disait Nidwazo, la mort est au centre des société, et c'est un sujet passionnant que d'étudier les rites funéraires.

D'un point de vue psychologique je crois que c'est l'inverse, Ash, accepter sa mort comme un fait nous permet de vivre la vie de maniere sereine.

Serait-elle plus morne pour autant? C'est un jugement de valeur qui a priori n'a pas de rapport avec le bonheur. Comme si le bonheur était une accumulation de chose ou d'expérience. Car ouais, tu peux être un hippie backpacker autour du monde, peut être que ce qui te pousse à le faire est cette peur de la mort... Mais vaux-tu réellement mieux que le mec qui accumule des possessions et se divertit?

J'ai beau être chez les hippies backpacker, je crois que quand on touche le fond on retrouve le même schema : la peur de la mort qui dans un cas nous fait vivre / explorer a fond, dans l'autre se réfugier derriere du matériel.

Mais derriere, entre mon squelette et celui de M. tout le monde...


Mais pour celui qui vit de belles choses, pour qui la vie est belle et intéressante, il ne peut que redouter la mort ! Car la mort signifierait : ne plus pouvoir vivre cette vie agréable et intéressante.
celui qui vit de belles choses risque de vivre dans la crainte perpétuelle de les perdre : la mort, mais aussi la ruine, la maladie etc.

Celui qui aurait réussi à transcender cela, en acceptant totalement la possible perte et l'impermanence (concept bien bouddhiste s'il en est) peut jouir de ce qu'il a et le laisser partir quand l'heure est venue.

Bien sûr tout cela ne tient qu'avec la croyance en la réincarnation : l'être survit, pas son ego ni son corps, mais en méditant on découvre cet "être" et on devient confiant car on sait qu'il est indestructible.

Au final, lorsqu'on parlait de la spiritualité en janvier, c'est à ca que je faisais allusion : la spiritualité permet d'atténuer cette peur et d'y donner un sens. Et on peut, objectivement, la voir de loin, lorsqu'on prend l'avion ou qu'on voit un cadavre ou qu'un proche meurt, elle revient nous prendre.




Je le répète : je n'en suis pas encore là. J'aimerais bien. Cela dit j'ai remarqué (synchronisation Cellar ca fait quelque jour que j'essaie de visualiser ma mort a chaque fois que j'ai un petit coup de blues que je sais irrationnel) que travailler là dessus permet de se rendre plus serein.

Exemple : "Que vais-je faire en rentrant en France? Merde..." Je me dis "Et si tu te faisais planter dans 10 minutes, ca aurait vraiment une importance? Tu ne peux rien y faire en vrai" et ca me permet de profiter de nouveau du jour actuel.
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  • [+1] Intéressant le 27.05.15, 22h51 par Cellar Door
Intéressant ce sujet, vaste aussi!

Je ne suis pas croyante, mon regard est assez cartésien et n'est basé sur aucune philosophie particulière, je ne fais que partager ce que ça m'évoque d'un point de vue personnel (totalement différent de celui que je peux porter dans ma vie pro).

Je me retrouve assez dans ce que dit Ash (le rapport au temps etc..)
Il m'est arrivé un truc bizarre cette année d'ailleurs à ce sujet. J'ai toujours été plutôt comme plein de gens, assez consciente qu'il fallait "profiter", "vivre au jour le jour" parce que "tout ça peut s'arrêter du jour au lendemain", j'ai perdu des potes jeunes et ça n'a fait que renforcer cette idée.
J'ai toujours eu ça en tête, je l'ai dit, pensé, appliqué (autant se faire que peut). Mais depuis quelques temps, plus que d'y penser, je l'ai carrément ressenti avec une intensité assez déconcertante, comme si j'en prenais encore d'avantage conscience. ça conditionne pas mal de remises en question et modifications dans ma vie d'ailleurs. Sûrement une blague du Temps qui se sentait le devoir de me rappeler que le chrono était lancé..et je suppose que ça n'est que le début et que ça va crescendo, proportionnellement à l'âge Image

Je pense aussi que c'est la perte, plus que la mort en elle-même qui m'effraye. Perdre toute possibilité de vivre encore des choses, quelles qu'elles soient, c'est sûrement ce qui rend l'idée de mourir quasi inacceptable quand on a 30 piges. Perdre ses proches et ce qu'on peut vivre avec eux, être privé de toutes ces pépites (sensations, émotions..) auxquelles on a droit tant qu'on est en vie.

Je ne sais pas s'il est possible d'être dans l'acceptation complète par anticipation si on ne croit pas à un après. Il n'est d'ailleurs pas rare que des agnostiques/athées se prennent subitement d'affection pour un dieu ou un autre au moment où ils sentent que la vie leur échappe, ça a quelque chose de rassurant je suppose.

Je me dis qu'on peut peut-être arriver à cet état d'acceptation (et ce n'est pas le cas de tout le monde) quand on est au pied du mur et que notre cerveau intègre enfin "pour de vrai" qu'on va y passer (là je parle entre autre de ce qui se trame psychologiquement quand on apprend qu'on a un putain de crabe qui nous ronge de l'intérieur, et qui va gagner, par exemple)

Parce que je crois que notre matière grise est une pro des cachotteries, on a beau avoir conscience qu'on est mortel, le dire, le penser, l'intellectualiser, le ressentir, je pense qu'en fait, on n'en prend pleinement la mesure que lorsqu'elle devient "palpable".

Bref, tout ça pour dire que je suis bien obligée de concéder que ça me fait flipper aussi, pas au point de générer des angoisses pour le moment, mais je ne peux pas dire que je sois parfaitement en paix avec l'idée d'y passer demain (même si ça ne change pas grand chose à ce qui doit se passer d'ailleurs!)

En revanche, l'idée me dérange beaucoup moins si je me projette plus tard, avec moins de choses à perdre (je ne parle pas de matériel évidemment), ce qui rejoint un peu le schéma de pensées d'Ash encore une fois.
J'ai bien conscience que c'est un peu con, et je trouve que ce qu'avance Owen est séduisant (accepter totalement la possible perte et l'impermanence), mais je ne me sens pas capable d'un tel travail. J'ai donc décidé d'accepter que je ne pouvais pas accepter cette idée pour le moment...

Bon.. il y aurait encore plein de choses à dire mais je n'arrive plus à ranger mes idées, j'y reviendrai peut-être plus tard :wink:
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Intéressant le 28.05.15, 12h22 par Bald_Soprano
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