Elle veut pas...

Bonjour,

Ma copine et moi sommes ensemble depuis bientôt trois ans. Je crois que ça va faire peut-être un an qu'on a pas eu de relations sexuelles. Elle ne vient pas trop vers moi.

Je ne vais pas trop vers elle non plus et elle comme moi, avons préféré éviter d'aborder le sujet. Je suis assez surpris qu'elle n'aille pas voir ailleurs mais bon... apparemment c'est le cas. Je suis également surpris que moi-même je ne sois pas encore allé voir ailleurs non plus. En revanche, moi, ça commence a me trotter dans l'esprit de plus en plus.

Depuis quelques temps je reviens vers elle tranquillement mais non, elle me dit être bloquée. Et ne va surement rien faire pour se "débloquer", comme d'habitude. Nous vivons sous le même toit. Une bonne solution serait que je m'en aille. Ne serait-ce que pour créer un électrochoc. Mais je n'ai pas les moyens de le faire.

Je lui ai dit que j'avais quand même envie de satisfaire mes besoins et que je souhaitais savoir comment elle réagirait si j'acceptais les avances d'une fille qui me proposerait de coucher avec elle. Elle m'a dit qu'elle ne chercherait pas plus de solutions dans sa libido, mais qu'elle me quitterai. Et qu'elle finirai surement vieille fille. Qu'elle "ne retenterai pas une nouvelle histoire avec un autre garçon et que de toute façon personne ne s’intéressait jamais à elle contrairement à moi qui (à l’écouter) attire le nanas ". Ce qui je pense, est faux en plus. C'est juste que je suis moins casanier qu'elle et que je rencontre forcement des gens vu que je fait pas mal de bénévolat et de sorties culturelles. Elle est souvent crevé et se met dans le lit (sieste, etc..) et regarde pas mal Hanouna et des téléfilms M6. Ce qui n'est pas du tout mon truc moi qui suis plutôt branché Arte et culture.

Bon, je lui ai rappelé aussi qu'on était tous les deux sur le bail et que si elle avait l'intention de me faire un plan "valise devant la porte" si je couchais avec quelqu'un d'autre, j’étais aussi chez moi et je reviendrai avec les flics :-D. Sur le ton de la plaisanterie mais en lui indiquant que je pourrais très bien être en droit de le faire !

Du coup, je ne sais pas trop comment réagir. Vu son comportement, elle ne me donne plus vraiment envie non plus. On s'aime toujours autant l'un l'autre, je pense. Mais, voilà, moi j'ai quand même envie de vivre une passion charnelle et pas ça. Et de plus, j'aimerais bien pouvoir être papa un jour.

Si quelqu'un a des idées ou une reflexion sur le sujet...

Merci d'avance.

S'aimer c'est aussi être à l'écoute l'un de l'autre et avoir envie d'avancer ensemble non ?
J'avoue être un peu dubitatif à la fin par ton "on s'aime toujours autant". Tu peux nous expliquer ce qui te fait penser ça ?

Et bien tout d'abord parce que même quand on faisait l'amour, on avait pas non plus des rapports fréquents. On s'est rencontrés et on a commencé a passer du temps ensemble à une époque où, l'un comme l'autre, on avait très peur de finir tous seuls et qu'on avait, chacun de notre côté le projet d'avoir des enfants, de se marier, etc... De se poser en somme. On fait toujours des câlins, des bisous, des cadeaux, des choses ensemble, des textos, des petits noms et on ne fait pas semblant. C'est pas juste un rituel. Pour ma part, j'ai quand même beaucoup d'affection pour elle.

Affection, amour, tendresse, peur de se retrouver seul, rapports sexuels...

Tous ces mots que tu emploies ont probablement un sens particulier pour toi. Il n'empêche que les uns comme les autres ne peuvent pas forcément s'interchanger...

Quelques questions ouvertes/pistes de réflexion pour peut être mieux appréhender ton questionnement :

- Tu as une idée aujourd'hui d'où pouvait venir à l'époque votre peur de vous retrouver seuls ?

- Les mots que tu emploies sont touchants, et ta relation bien que peu ordinaire semble avoir une vraie valeur, tu serais prêt à mettre ça de côté pour du sexe ?

- tu n'as pas évoqué votre désir l'un pour l'autre, ni même les raisons qui pour toi étaient à l'origine de vos rapports peu fréquents même au début... tu peux développer ?

- Oui, bien entendu, on venait tous les deux d'avoir 30 ans. On voyait donc l'horloge tourner. Nous étions aussi tous les deux en période d'essai d'un nouveau boulot après avoir épuisé nos droits. Nous nous sentions également tous les deux isolés socialement et, elle comme moi, avions un entourage posé (mariés ou quasiment, enfants ou presque, Tous en CDI, propriétaires de leurs maisons, etc...). Et nous avions le même projet de vie. Je manquait de confiance en moi, elle manquait de confiance en elle.

On s'est inscrit sur un site de rencontre et on s'est trouvés.

- Je ne souhaiterais mettre aucun des deux de côté. Avoir à la fois l'affection et le sexe. Si possible :-D.

- Au début, elle avait du désir pour moi, mais moi à l'inverse pas trop. Elle est belle mais ce n’était pas trop mon type. Il faut dire que je suis sorti avec "quelques" (pour ne pas dire pas mal) filles quand même avant elle et qui étaient différentes (posture, physique). Avec ces dernières j'ai pris beaucoup de plaisir.

Et quand j'ai rencontré ma copine actuelle, j'étais un peu réticent mais je sentais beaucoup de preuves d'amour venant d'elle. Cela m'a touché, m'a fait énormément de bien. Je voulais donc au départ qu'on deviennes amis. J'ai alors beaucoup parlé a mon entourage qui m'a conseillé de ne pas trop me fier à ce que j'avais vécu de charnel avec d'autres filles et que l'envie allait bien venir. C'était long, mais ça a fini par venir de mon côté. Mais du sien, ça a fini par se ralentir. Alors, j'ai préféré ne pas la brusquer et en parler. Mais elle n'a jamais cherché a débloquer les choses plus que ça. Sur ce sujet, quand elle ne sais plus quoi dire elle me fait des reproches sur cette période (de plus en plus lointaine) où j'étais un peu réticent.

Donc résumons:
- vous vous êtes mis ensemble que pour des mauvaises raisons:
Vous vous conveniez vaguement sans vraiment vous connaître (ça prend du temps), et vous aviez peur, vous voulez pas être seul et vous voulez des enfants.
J'ai lu nulle part:
"C'était normal, je pouvais pas me passer d'elle, elle me faisait vraiment triper et je voulais des enfants avec car c'est la femme que j'aime

-vous vous laissez l'un comme l'autre aller et sans réagir vous éloigner physiquement. Sans même vous questionner.

-Le seul moment où tu la questionnes tu lui parles besoin plutôt qu'envies partagées, amour,
Tu lui fais des ultimatums et des questions en forme de tests, avec des perspectives désagréables comme la tromperie. Tu la menaces en pointillés avec l'histoire des flics. Bonne ambiance.
Au lieu de t'interroger sur le pourquoi de votre manque de désir (mais tu as déjà à moitié conclus que c'est parce que vous étiez pas des fous du cul).
Et vous avez apparemment pas grand chose en commun à part vos peurs et votre passé commun.
Donc ça aide pas.
ET
Peut-être que c'est pas venu à la base car il y avait trop de distance, de trucs négatifs pour nourrir votre relation ou parce que vous êtes pas branchés sur le même délire niveau cul.
Mais si tu n'as jamais cherché à l'y amener et qu'elle n'a pas compris pourquoi tu étais réticent c'est normal qu'elle se soit bloquée.
Et vous avez peut-etre pas des styles compatibles.
Tu as un problème avec sa passivité, un côté trop romantique dans l'acte ou l'absence de certaines choses/pratiques/ambiances? Tu lui en as parlé?

Pourquoi a-t-elle ce blocage ? Je pense qu'elle ressent à nouveau l'isolement social.

Je peux me tromper, mais quand vous vous êtes rencontrés, tu as été une bouffée d'oxygène, ce qui a expliqué son regain de vitalité et de libido.
Mais les années et la routine passant, cet effet placebo a disparu. Cela la laisse à nu et fait echo à ce qu'elle n'a visiblement pas : une vie sociale équilibrée. C'est un travail qu'elle n'a peut-être pas effectué, pensant que votre statut de couple viendrait compenser son isolement social. lors que de ton côté tu sembles avoir fait des efforts pour reconstruire un certain équilibre.

Tout va dans sa vie à l'heure actuelle ? Boulot, projets, vie sociale, famille ?

La chute de libido est quand même vachement liée à des soucis qui doivent la préoccuper. Plutôt que de parler de sexe qui n'est, au final qu'un symptôme du mal-être, je te conseille de lui demander de faire un bilan sur l'année qui vient de passer et de l'inciter à sortir et à rencontrer des gens : de gré ou de force.

Cette situation peut avoir raison de votre couple à très court terme, vous ne tiendrez plus longtemps sans relations sexuelles. Communiquez et sors là : en boîte, dans des bars, ou dans tout autre endroit où il y a du monde.

Onmoyji : Ah oui mais là non. Non, non, non...

Si. J'ai déjà pensé que je ne pouvais pas me passer d'elle. Je le pense même encore. Entendons nous bien, nous parlons d'un problème de relations sexuelles là. Pas du reste. J'ai ENORMEMENT d'affection et de reconnaissance pour elle.

Je ne me laisse pas aller et je réagis souvent. Et bien sûr que si je me questionne. Comment serais-je arrivé jusqu'ici sinon ? Mais entendons nous bien, je pense que ce n'est pas une très bonne idée de la harceler si elle se dit "bloquée". J'essaye plutôt de trouver un équilibre entre passif et soupe au lait. Et puis ce genre d'attitude ne me donne pas non plus grandement envie. Donc je préfère temporiser un petit peu. Mais si je laisse ça comme ça, rien ne va bouger de son côté. Si tu veux une image, dans ce problème, ma copine est en panne au bord de la route et reste dans la voiture sans jamais appeler personne. Et ce n'est pas faute de ma part de lui tendre la main.

Ensuite : oh que non je ne suis pas le genre de goujat que tu décris ! Ce n'est bien entendu pas le seul moment où je la questionne. Il ne faut pas non plus sortir cette phrase de son contexte et imaginer une ambiance pourrie. Non, bien entendu autour de tout ça il y a les petits mots, les sorties ensemble, les restos, de longues minutes a lui redonner confiance en elle, a lui dire qu'elle est belle, qu'elle est mince, que ça ne sert à rien qu'elle se prenne la tête avec son physique, que je l'aime, des heures aussi à lui expliquer, doucement pourquoi j'avais été réticent au début, etc... Mais malgré tout ça elle reste au bord de la route avec sa panne. J'ai aussi fait une thérapie (pas forcement pour ces raisons là au départ) mais quand, au bout d'un moment, je n'avais plus que ce sujet là à raconter à mon psy, celui m'a dit clairement que je n'avais plus besoin de lui.

Je ne pose pas des ultimatums par plaisir. J'ai plus le sentiment qu'arrivé a un certains point je n'ai plus vraiment le choix. Il faut que je lui dise comment je réagirais si il se passait si, ou s'il se passait ça. Ce que j'aimerais bien qu'elle fasse aussi d'ailleurs. Mais elle ne se projette jamais. Elle n'y arrive pas. Elle n'y arriverais que si elle avait un homme qu'elle pourrait façonner elle même. Du genre de celui des princes charmants qu'on voit dans les téléfilms de M6 et que je ne supporte pas.

Je plus l'impression qu'elle ne veut pas comprendre, pas s'avouer pourquoi j'avais été réticent. Oui, nos vies sont difficilement compatibles. On a eu ce handicap dès le début. Et je crois que cela, elle également du mal à se l'avouer. Peut-être parce qu'elle ne veut pas montrer cette image de notre couple à l’extérieur. Alors que moi je n'ai aucun complexe avec ça. Oui, certes, ce n'est pas le désir charnel qui m'a poussé vers elle.

Bien entendu je lui ai parlé et je lui parle de tout ça. Elle m'a même dit hier soir que du désir elle en a mais qu'elle se force à se bloquer. Parce que justement j'ai du mal avec cette passivité, ce manque de sexualisation, de pêche et qu'elle ne supporte pas ça.

Worthy : C'est marrant, c'est aussi ce que j'ai vite pensé et essayé. Je pense aussi que c'est une bonne solution mais ça n'est pas évident ! Ceci dit j'aime beaucoup le défi.

Alors déjà, sur le sujet boulot, famille, amis... Elle ne "sait pas". Mais elle n'a pas du tout les mêmes aspirations que moi vers l’extérieur. Elle a pris l'habitude de ne pas se plaindre de son sort, jusqu'à (la aussi) se bloquer et s'empêcher de percuter le destin. Côté boulot je crois qu'elle aime bien son travail mais que celui-ci est difficile, lui fait faire beaucoup de route (ça la crève et l'angoisse), qu'il n'est pas valorisé, qu'il n’intéresse pas grand monde et qu'il est super mal payé.

Au niveau des amis elle a surtout trois bonnes copines mais qu'elle ne voit pas beaucoup (travail/distance). Au niveau de la famille, une sœur et des parents qui n'habitent pas loin. Vie sociale : une salle de sport avec une copine qu'elle apprécie pas mal. Mais c'est plutôt elle qui va vers eux que l'inverse. Elle a d'ailleurs été jusqu'à être jalouse d'une complicité que j'ai avec une de ses copines. A s'imaginer que celle-ci était plus belle qu'elle. Ce qui est totalement faux, il n'y a pas de quoi fouetter un chat.

C'est drôle d'ailleurs car elle ne remarque jamais quand une fille me plaît. Elle se met à paniquer uniquement quand ce sont des choses où il n'y a aucun risque : comme sa copine là, où quand une collègue m'invite a dormir chez elle parce qu'on a réunion le lendemain et que j'habite à 70 km de mon taf.

Tu me dis de gré ou de force. De gré, ça a du mal à marcher. Mais de force comment on s'y prend sans faire trop de dégâts ?

Rilou a écrit : Mais de force comment on s'y prend sans faire trop de dégâts ?

Apparemment sa vie sociale n'a pas l'air trop déséquilibrée. Son problème vient d'une fatigue physique et mentale accumulée avec le taf. Attention au burn-out, la chute de libido est un indicateur très fiable. Son boulot à 70km est un calvaire. Se taper 150km A-R par jour n'est pas non plus viable à long-terme : pour sa santé, pour son couple et pour son équilibre. Elle en paie déjà les frais aujourd'hui.

Elle devrait trouver plus proche et commencer à envoyer des CV pour un boulot à une distance plus raisonnable. Rien ne l'empêche de postuler tout en gardant le poste et, rien ne sert de jouer la super woman si au final elle rentre chez elle complètement lessivée, ça n'a aucun intérêt.
Ton rôle : l'inciter à prendre conscience du problème de distance qui nuit à votre vie de couple et lui faire remarquer si tu vois des postes dans un rayon de 30km.

Une fois qu'elle aura dégagé un peu de temps et d'énergie, activités en commun et retrouvailles sous la couette...

Ne pas se plaindre, c'est très bien. Mais accepter le destin avec fatalisme et immobilisme, je crois que c'est encore pire, désolé de te dire ça, mais elle a besoin d'un coup de pied au derrière cette gentille femme

Worthy a écrit :l'inciter à sortir et à rencontrer des gens : de gré ou de force.

Worthy, c'est un peu bizarre ton idée de forcer quelqu'un à rencontrer des gens. Discuter avec elle et lui proposer des opportunités de sorties oui. Après, la démarche doit venir de sa part, la forcer ça n'a pas de sens.

Rilou a écrit :Bien entendu je lui ai parlé et je lui parle de tout ça. Elle m'a même dit hier soir que du désir elle en a mais qu'elle se force à se bloquer.

Ca c'est très étrange aussi. Pourquoi voudrait-elle bloquer son désir ? Tu as approfondi le sujet avec elle ?