Tous demi-sexuels ?

Note : 54

le 02.05.2017 par Jalapeno

18 réponses / Dernière par Haskeerlos le 12.05.2017, 14h51

Pour toute discussion / demande de conseils en rapport avec le sexe. Si vous souhaitez y poster sous couvert d'anonymat, vous pouvez vous créer un compte secondaire.
Au détour d'un profil Okcupid, je suis tombé sur le terme "demisexual". Nos amis ricain, toujours une longueur d'avance, définissent ça comme suit :
A demisexual is a person who does not experience sexual attraction unless they form a strong emotional connection with someone. It's more commonly seen in but by no means confined to romantic relationships. Nevertheless, this term does not mean that demisexuals have an incomplete or half-sexuality, nor does it mean that sexual attraction without emotional connection is required for a complete sexuality. In general, demisexuals are not sexually attracted to anyone of any gender; however, when a demisexual is emotionally connected to someone else (whether the feelings are romantic love or deep friendship), the demisexual experiences sexual attraction and desire, but only towards the specific partner or partners.
Plus de détails ici :
https://www.bustle.com/articles/155277- ... demisexual
http://fr.asexuality.org/wiki/index.php ... alit%C3%A9

TL;DR, un demisexuel c'est quelqu'un qui n'éprouve du désir, un attrait sexuel qu'avec un partenaire auquel il se sent connecté émotionnellement.

Au delà de la pertinence discutable de créer des étiquettes pour tout et n'importe quoi, je trouve que cette définition pose de bonnes questions quant à la norme.
  • j'ai l'impression que socialement c'est la demi-sexualité qui est le plus acceptable, dans la mesure où une relation purement sexuelle est dévalorisée (ex : on ne présente pas son "plan cul" à sa famille ou ses amis) et où culturellement c'est la relation amoureuse qui est mise en avant (films, livres...)
  • d'autre part, les rencontres tinder, les coups d'un soir, les plans culs sont légions... si tu as besoin d'une forte connexion émotionnelle pour bander ou pour mouiller, tu ne fais pas partie de ce monde-là
Personnellement, je préfère parler de spectre parce que selon moi les variations entre l'asexualité et une sexualité complètement débridée sont infinies, sans compter les possibles évolutions d'une relation dans le temps.

A partir de là, je suis plutôt du côté "chaud" du spectre. Pas à sauter sur tout ce qui bouge, mais je peux coucher rapidement avec une fille qui me plait, sans chercher à en savoir plus. Et j'ai connu des filles a priori "froides", qui n'envisageraient jamais de coucher avant d'avoir passé beaucoup de temps avec quelqu'un, assez pour être séduite émotionnellement / intellectuellement (il y a aussi l'étiquette "sapiosexuel", mais c'est encore un autre débat :mrgreen: ).

A mon avis, ce sont deux tendances de fond, deux visions différentes de la sexualité qui sont difficiles à synchroniser. Je pense aussi que ça peut expliquer beaucoup de problèmes de couples. Du coup, vos avis sur la question m'intéressent. Est-ce que vous êtes tous des chauds lapins ? Plutôt lents au démarrage ? Ça dépend des jours ? Est-ce que c'est un critère pour choisir vos partenaires ?
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  • [+3] Intéressant le 21.05.17, 09h28 par Allandrightnow
ça se regarde beaucoup le nombril tout ça ....
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  • [0] Développe stp le 02.05.17, 12h16 par Jalapeno
La première chose qui m'est venue à l'esprit en lisant ça, ce sont ces filles maquées avec qui on a couché et qui nous ont dit que sexuellement il manquait un truc à leur copain, qu'il n'osait pas se lâcher et les secouer d'une bonne baise bien sauvage.
Et bizarrement pour un plan cul ces même filles se retrouvent souvent à être de vraies furies avides et entreprenantes.
Comme quoi c'est du ping-pong, avec un gars qui ose, elles peuvent oser aussi pour certaines d'entre elles.
Libérées des pressions sociales c'est plus facile pour elles certainement.

Ce qui peut vite me faire chier n'est pas tant le fait d'attendre pour baiser, ce qui va me faire chier c'est une fille tellement bloquée qu'elle appréhende jusqu'au contact physique.
Celle-là je la jarte vite-fait, n'ayant pas la patience d'un bâtisseur de cathédrales.

Par contre j'ai remarqué que parfois j'ai une panne la première fois et que ça arrive avec des femmes pour qui je ressens une connexion spéciale (même si ça fait un certain temps) et en général après, niveau cul c'est explosif.

Il y a aussi le cas où tu te retrouves nu au lit avec une fille qui te dis qu'elle préfère attendre un peu avant de baiser, sans pour autant rejeter les caresses et la sensualité promesse de bons moments futurs. C'est aussi le genre de fille avec qui je développe une connexion plus forte, une connexion sentimentale et en général une sexualité hautement satisfaisante.

Mon cas maintenant : de la baise sans réelle connexion, presque sans jeu de séduction, basée uniquement sur l'attraction et le fait d'oser (cf le sélect) qui donne lieu à des baises débridées mais qui me soulent plus vite, un peu comme la différence entre enchaîner des shots de vodka et savourer un bon vin (finalement je préfère le vin qui m’enivre).

Donc ça dépend, je peux être "bon chasseur ou mauvais chasseur", ce qui est certain c'est que si tu es capable d'oser avec ta copine, alors ce que les ricains de l'article appellent demi-sexualité, j'estime au contraire que c'est la plus complète des sexualité : un lâchage sur le plan sexuel et une connectivité intellectuelle qui permet de baiser autant que de faire l'amour, de dominer, d'être dominé, de partager.
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  • [+2] Intéressant le 02.05.17, 12h16 par Jalapeno
Sans vouloir troller : ça participe d'une tendance (majoritairement féministe US*, mais largement relayée en France, notamment par des médias comme Madmoizelle) qui consiste à coller une étiquette sur tout et n'importe quoi.

* ou alors : c'est les ricains, qui peuvent pas s'empêcher de coller des étiquettes partout (parce que les étiquettes, c'est bien pratique pour anxiogéniser, puis marketer tout ça en suivant et vendre des livres, des thérapies et des séminaires)

Ce qui donne du : sapiosexuel cisgender vegan ascendant crevette qui penche à gauche.
Ce qui permet des discours comme "étant sapiosexuel cisgender ascendant crevette qui penche à gauche, j'ai même pas cherché à discuter avec lui, vu qu'il est gémeau".

Et je caricature à peine. Pas sûr que ça élève le débat, pas sûr que ça aide vraiment les gens. Perso, je prends tout ça avec beaucoup de recul ( = osef). Tu baises avec qui tu as envie de baiser, pour les raisons que tu veux (et pas forcément besoin de sur-analyser pourquoi).

My 2 cts, et je ferme ma parenthèse.
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  • [+1] Ca va mieux en le disant le 22.04.19, 01h19 par Onmyoji
FK c'est ton côté scorpion en alignement avec saturne dans le premier décan de la maison du verseau qui s'exprime là...

Justement avec à peine d'analyse on se rend compte que les cases volent en éclat alors cassons joyeusement du concept ricain, ça évitera peut-être que certains se fassent piéger dans les cases justement.
Je vois ce que tu veux dire FK. Comme je le disais plus haut, cette étiquette est le point de départ de ma réflexion, pas le cœur du débat (ça peut faire un bon fork, pourquoi pas...).
FrenchKiss a écrit :Tu baises avec qui tu as envie de baiser, pour les raisons que tu veux (et pas forcément besoin de sur-analyser pourquoi).
Évidemment. Mais c'est si c'était si facile, le SOS love ne serait pas remplit de messages comme "ma copine n'a pas envie", "elle a des sentiments mais elle préfère qu'on reste amis", "il ne fait pas le premier pas" :wink:
Avis perso comme toujours.

Les étiquettes existent parce que bon nombre de personnes aujourd'hui sentent un besoin d'appartenir à quelque chose, et le sexe n'y échappe pas.
Et la presse, les réseaux sociaux confortent dans ce besoin, t'inclinent à entrer dans un moule pour exister.

J'ai du mal avec l'opposition entre désir et connexion émotionnelle, parce que le désir EST connexion émotionnelle. Pas automatiquement longue, ni maîtrisée, ni appréciée à sa juste mesure. Notre cerveau reptilien sans doute, trop bridé à coup d'injonction de ce qui est bien, pas bien, à faire ou non.
Franchement, qui ne garde un souvenir ébloui d'une rencontre unique où la connexion était telle que nous avons donné et reçu avec ce sentiment d'être chanceux... oserais-je dire heureux ?

Tout cela pour dire que, oui Jalapeno, le spectre est infini et sa base pour moi est le désir.
Feu de paille ou chemin parcouru à deux, quelle importance ? Qui peut prédire lors d'une rencontre la suite ? Si la relation doit se poursuivre, elle se poursuivra et tant mieux. Si ce n'est le cas, nous aurons vécu au lieu d'attendre de l'autre l'étincelle (?) qui nous ouvrira les cuisses, de préférence avec le certificat de garantie ad hoc.

Et pour finir, une connexion sans désir et donc sans sexe, c'est au choix, votre meilleur(e) ami(e), une relation de couple qui apporte l'avantage, comme une colocation, de ne pas être seul(e).
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  • [+1] le 02.05.17, 22h56 par Syd_
  • [+1] +1 le 06.05.17, 20h40 par Madame Unetelle
C'est marrant parce que je me suis vraiment reconnu dans cette description.
C'est mon mode de fonctionnement, je n'ai jamais eu de coup de foudre, toutes les femmes que j'ai aimé je me suis découvert des sentiments pour elle en apprenant à les connaître, en créant une intimité alors même que ma première impression était "physiquement pas mon style".

Après je pense plus que ce mode de fonctionnement me vient de ma vision de la séduction biaisée depuis des années. Avant FTS j'avais pas conscience de la manière dont fonctionnait les choses.

Il n'empêche que j'ai encore du mal à avoir envie de femme que je ne connais pas vraiment, avec qui je ne partage rien intellectuellement / émotionnellement parlant même si physiquement elle m'attire au premier abord.

Je me bats contre cette vision afin de ne plus passer à côté d'occasions.
L'avenir me dira si à force d'avancer ma vision va changer ou si au contraire va me convaincre que c'est comme ça que je suis et puis tant pis.
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  • [+1] Intéressant le 04.05.17, 11h33 par Jalapeno
FrenchKiss a écrit :Sans vouloir troller : ça participe d'une tendance (majoritairement féministe US*, mais largement relayée en France, notamment par des médias comme Madmoizelle) qui consiste à coller une étiquette sur tout et n'importe quoi.

* ou alors : c'est les ricains, qui peuvent pas s'empêcher de coller des étiquettes partout (parce que les étiquettes, c'est bien pratique pour anxiogéniser, puis marketer tout ça en suivant et vendre des livres, des thérapies et des séminaires)

Ce qui donne du : sapiosexuel cisgender vegan ascendant crevette qui penche à gauche.
Ce qui permet des discours comme "étant sapiosexuel cisgender ascendant crevette qui penche à gauche, j'ai même pas cherché à discuter avec lui, vu qu'il est gémeau".

Et je caricature à peine. Pas sûr que ça élève le débat, pas sûr que ça aide vraiment les gens. Perso, je prends tout ça avec beaucoup de recul ( = osef). Tu baises avec qui tu as envie de baiser, pour les raisons que tu veux (et pas forcément besoin de sur-analyser pourquoi).

My 2 cts, et je ferme ma parenthèse.
Ces étiquettes viennent souvent de milieux militants qui revendiquent le fait d'arrêter d'invisibiliser des genres, orientations qui n'ont jamais eu de reconnaissance.

Mais de mon point de vue, c'est surtout un moyen humain de créer du lien dans une société où nous n'avons jamais été aussi seuls.

J'ai lu il y a quelques jours un Tweet d'une nana suisse qui expliquait qu'elle s'était faite une amie parce qu'elles s'étaient découvert sur Twitter un genre (que je ne saurais pas du tout expliquer ou résumer tant il est nuancé) similaire, et qu'elles en avait parlé jusqu'à se rapprocher.

Le militantisme, quel qu'il soit, sous toutes ses formes, depuis le végane, jusqu'à la féministe radicale, en passant par les trolls de JVC 18-25, a une grande fonction de rassembler, mais surtout d'entrer dans un groupe pour un individu seul.

Si tu acceptes le postulat de base (doctrine, mode de vie, culture, etc.), tu as le droit d'être reconnu comme un membre du groupe. Si tu vas plus loin, tu peux même avoir de l'attention.
Et la presse, les réseaux sociaux confortent dans ce besoin, t'inclinent à entrer dans un moule pour exister.
Vrai et paradoxal, dans la mesure où tu peux entrer dans un moule qui se réclame lui-même contre le moule qu'est la norme sociale dominante. J'ai des groupes de potes chez qui la norme, le "moule", c'est de se balade en rangers avec une croix gothique autour du cou. Ils se réclament tous en marge du système, du moule, alors qu'ils ont réussi à créer une micro-société qui répond aux mêmes critères que celle qu'ils ont fui.

"Se construire en contradiction du système, c'est toujours se construire par rapport au système".
j'ai l'impression que socialement c'est la demi-sexualité qui est le plus acceptable, dans la mesure où une relation purement sexuelle est dévalorisée (ex : on ne présente pas son "plan cul" à sa famille ou ses amis) et où culturellement c'est la relation amoureuse qui est mise en avant (films, livres...)
J'ai jamais vu un profil Tinder dire "Je cherche que de la baise". Par contre, je compte pas les "Plans Q passe ton chemin mdr".

Edit : J'avais peu de temps, j'ai du me contenter de quelque chose de sommaire.

Ce refus d'être un "Plan Q" est souvent le signe révélateur d'une méconnaissance ou d'une inexpérience sentimentale et sexuelle de ceux qui le prônent, dans la mesure où une relation sexuelle suivie peut évoluer. En plus de cela, il y a l'idée sous-jacente que n'être qu'un partenaire sexuel est dégradant.

Ceci dit, il y a aussi l'idée de la recherche d'attention qui entre en jeu. Je vois souvent des profils Tinder de nanas qui "ne veulent que parler" ou "seulement des rencontres amicales", ce qui pose plusieurs questions :

- Sont-elles conscientes que l'attention qu'elles reçoivent vient exclusivement de mecs qui veulent les baiser sans l'avouer clairement ?

- Quelles problématiques cela pose-t'il vis-à-vis de nos moyens de nous faire des amis en 2017 ? De nos moyens d'expressions et de communication ?

Je mets les pieds dans le plat, mais j'ai envie de me demander si la demi-sexualité n'est pas un symptôme d'une société dans laquelle on se sert du sexe comme d'un moyen pour recevoir de l'attention, ou de l'affection.

J'aurais aimé trouver des chiffres vis-à-vis de la demi-sexualité. Et surtout, savoir s'il y a une approximation du genre de ses représentants.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Intéressant le 07.05.17, 17h16 par Nonchalance
  • [+3] Intéressant le 07.05.17, 17h41 par FK
  • [+3] Tout à fait le 07.05.17, 18h15 par Jalapeno
  • [+1] Intéressant le 07.05.17, 20h08 par Thedaze
  • [+3] Merci ! :) le 07.05.17, 21h24 par Popovski
  • [+2] 100% d'accord le 11.05.17, 02h31 par Haskeerlos
  • [+3] Instructif le 16.05.17, 09h26 par r-0
  • [+1] Intéressant le 16.06.17, 20h16 par Moumane
  • [+3] Post de qualité le 19.06.17, 11h40 par mistermint
[HS]

Message très intéressant Raven, qui me permet d'ailleurs de comprendre pourquoi j'ai de plus en plus de mal avec le militantisme féministe depuis un peu plus d'un an, alors que j'approuve l'écrasante majorité des revendications.

Je peux me tromper, mais je crois que le mouvement était plus ouvert il y a genre trois-quatre ans, avait plus à cœur de sensibiliser et lancer le débat.

Maintenant, j'ai l'impression que la mentalité vire plus à la chasse aux sorcières, à une attitude stalinienne cherchant à combattre l’ennemi intérieur comme extérieur, qu'au réel désir de sensibiliser un plus large public possible, à l'inviter à se poser des questions.

Je suis dans un groupe du genre, prétendant réunir "féministes et alliés", où t'as une modératrice toute-puissante qui frappe d'oprobre ceux (et celles) qui remettent en doute la pensée unique tandis qu'elle loue la "déconstruction" de ses cerbères, et leur "sens de la pédagogie" alors qu'ils se moquent et intimident ceux qui (se) posent des questions.

Ce qui est regrettable, car l'entre-soi narcissique tue la discussion au sein du mouvement, braque les gens qui à la base pourraient s'ouvrir et ne fait que donner raison aux opposants...

A ce sujet, un article de l'Elfe qui sur ce coup tape juste à 100 %.

http://lesquestionscomposent.fr/le-soci ... trademark/

Et ici, un article de Mandax, de la Tronche en Biais :

http://menace-theoriste.fr/social-justice-warrior/

L'appartenance au groupe devient plus important que la cause portée et c'est regrettable.

[/HS]
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