Copine: anxiété, fatigue, perte du désir

Note : 6

le 04.04.2019 par Esope

24 réponses / Dernière par stacy_21 le 26.04.2019, 11h35

C'était plus simple du temps de papa & maman. Pour celles et ceux qui veulent échanger autour de la vie de couple et des relations, et des différentes formes que tout ça peut prendre. Polyamour ou monogamie, relations libres, jalousie, engueulades dans la cuisine, routine, infidélité, la totale.
Salut à tous,

cela sera long mais faut bien expliquer le truc ;)

INTRO
Je suis en relation depuis bientôt 15 mois avec une demoiselle presque parfaite (mêmes style de vie, mentalité, attentes et objectifs dans la vie) et nous sommes très compatible (dans la vie de tous le jours, en vacances, au lit, avec nos familles et amis).

Après 1 an ensemble, je décide de quitter mon job pour suivre ma copine qui a fini ses études et trouvé le job de ses rêves à proximité de chez ses parents. Depuis 3 mois, elle a commencé à travailler et nous vivons ensemble dans un appart temporaire. Pour nous deux, c'est la première fois que nous vivons avec un copain/une copine.

PROBLEMES
depuis qu'on a emménagé ensemble et que ma copine bosse, elle souffre:
- d'une anxiété sur tous les sujets (son travail lui rempli la tête et elle n'arrive plus à penser à autre chose)... elle se met à avoir peur que je la quitte alors que je pars juste voir ma famille quelques jours
- d'une très grande fatigue. Pas de force physique ou mentale pour une activité (1 ou 2 petites balades le week end... autrement nada). Le soir,la routine, elle est au lit au plus tard à 21h. Elle est ébahie par l'énergie que j'ai et tout ce que je fais en une journée... mais c'est avant tout de la volonté
- sexo: des douleurs lors de la pénétration (inexistante il y a un an mais devenue progressivement presque systématique depuis 2 mois), elle a envie de sexe mais n'arrive pas à se concentrer sur le sujet et sa tête pense au boulot, à autre chose... du coup elle mouille et se lâche de moins en moins, et jouir devient compliqué pour elle et c'est bien moins fun. On évitait la pénétration mais ces dernières semaines elle est même de plus en plus difficile à exciter (maintenant ses zones érogènes sont devenues très chatouilleuses! :shock: )

Ces 3 problèmes sont liés et on a essayé pas mal de chose pour tout ça: je la réconforte, je la câline, on a évité la pénétration et maintenant on va réduire le reste, son doc et sa gyné lui disent qu'elle est en pleine forme ou presque(un léger manque de fer). Je m'occupe de l'appart, essaye de la faire méditer, discute avec elle des problèmes et de ce qu'elle en pense, essaye de la faire sortir de la routine, des petits cadeaux, des choses nouvelles au lit (nouvelles érotiques, porno...)... Le plus important, j'essaye de lui laisser le temps et de ne pas lui mettre la pression

Ca me fait penser à une légère dépression: elle pleure parfois (hormones?) mais de plus en plus souvent (autre chose? peur de me perdre? de ne pas être normale?), elle n'a plus d'activités (trop fatiguée), elle a coupé les ponts avec certaines de ses amies... J'ai l'impression de devenir son roc et son thérapeute, et de devoir faire de plus en plus de choix, pour nous 2 ou carrément pour elle.

Pour moi c'est de plus en plus compliqué à gérer car elle est jusque là très passive, à attendre qu'une solution vienne sans qu'elle ne la cherche. Au niveau sexuel, je la désire mais je peux faire sans pendant une durée assez longue. Mais de ce que j'ai lu, pour ce genre de problème de désir/douleurs, c'est lourd pour un couple et c'est très long si ça s'améliore un jour.


COMPLEMENTS
Elle est facile à vivre mais hyper exigeante avec elle même et manque de confiance en elle. Elle a peur de presque tout et rechigne par pudeur à parler de ses problèmes, même à un médecin...

FUTUR
On avait prévu de trouver notre appart (et non plus de rester dans des meublés pour quelques mois) et d'acheter meubles et tout ce qu'il faut... à moyen terme, nous avons tous les deux l'objectif de fonder une famille
je l'aime, je l'adore et ne veut pas lui faire de mal mais dans cette situation je trouve ça vraiment compliqué de me projeter avec elle dans le futur. Mais lui faire comprendre que je doute pourrai la briser. Je suis la pour elle, mais je commence à sentir qu'il y aura une limite même si elle est encore loin.

Merci pour votre lecture, et n'hésitez pas à me donner vos avis et conseils, ainsi que partager vos expériences
Est-ce que tu es certain que ces problèmes (notamment l'anxiété et la fatigue) n'existaient pas avant que vous emménagiez ensemble ? Et qu'ils ne sont pas lié à autre chose (son job par ex) ?
Elle a peur de presque tout et rechigne par pudeur à parler de ses problèmes, même à un médecin...
Pour moi c'est de plus en plus compliqué à gérer car elle est jusque là très passive, à attendre qu'une solution vienne sans qu'elle ne la cherche.
Le plus gros du problème. On ne peut pas régler les problèmes des gens, ni les changer. Tout au mieux on les soutient, on les accompagne comme tu as l'air de le faire de manière très attentionnée.

Donc pour aller mieux, il faut qu'elle ait la volonté de s'en sortir pour elle.

Il est sain de vouloir en parler, pour imaginer un futur à deux, plutôt que de tout garder pour toi et la quitter quand tu auras explosé, elle n'aura rien vu venir et pas eu la chance d'essayer de faire des efforts.
Merci Jalapeno,

Tu as très bien vu. Ma présentation aurait pu être plus complète. L'anxiété existe depuis toujours pour elle, mais jamais à ce point: pas de larmes, pas de pertes de désirs, pas de réactions étranges.
Au niveau fatigue, c'est pas la fille la plus énergique au monde, c'est clair.

Et tu as raison, mais le travail l'angoisse et la fatigue encore plus.
C'est vrai qu'elle a beaucoup moins de temps qu'avant où elle avait une journée ou deux de libre par semaine en plus. Le travail c'est usant, même si elle se considère chanceuse (pas trop de travail, et pas de grosse pression, et pas de deadline proche... elle a le temps de découvrir son nouveau rôle).

Et niveau anxiété, elle a peur de rater la sonnerie et se réveille plusieurs fois avant que le réveil sonne (alors qu'elle est libre sur ses horaires de travail: elle peut très bien arriver à 9h ou même 10h parfois), elle a peur de rater le train, fait des cauchemars et doute de ses capacités à réussir son job, ressasse ce qui s'est dit au bureau, à peur de paraître originale aux yeux de ses collègues...

Le lien est clair, le travail l'angoisse. Et cette angoisse la fatigue tout autant que le travail. Mais je ne comprends pas pourquoi une anxiété aussi importante, qui empire alors que cela se passe bien au travail, les retours de ses collègues sont positifs, que certains deviennent des amis et que globalement tout se passe bien.

Et sa passivité face à ces 2 problèmes qui m'interpelle. Je lui ai donné des pistes: proposé du sport tous les deux, essayer de la pousser à aller à la seule activité qu'il lui reste (elle y a été 1 fois en 2 mois), proposé de la méditation tous les deux, suggérer de demander de l'aide (amis, famille, spécialiste) si elle ne veut pas me parler de quelque chose ou pour avoir un autre avis... mais pour l'instant pas grand chose

elle a les larmes aux yeux quand je lui propose quelque chose, ou parfois quand j'essaye de la réconforter, ou à la fin de la seule séance de méditation guidée qu'on a fait. Je ne sais pas si elle a peur que je vois ses faiblesses et que je m'enfuie, si elle a honte que je l'aide, si elle est émue ou si j'ai ouvert une espèce de boîte de Pandore? Elle prétend qu'elle ne pleure pas.

Je sais que l'angoisse et la dépression sont pas facile à traverser, j'ai vécu les deux... La honte d'avoir un problème et de se sentir malade "mentalement"... Je sais d'expérience que pour s'en sortir, il faut résoudre ses problèmes, améliorer sa confiance en soi et en les autres, et pour ça il faut bouger, être actif, se renforcer, voir des spécialistes, se tester, se mettre en difficulté... Perso ça a pris des années avec des hauts et des bas mais pour rien au monde je ne me coucherai sur mon lit en rentrant d'une journée affreuse de boulot, pour moi ça veut dire grosse déprime et à la place je prendrai ma guitare, je ferai des pompes, j'appellerai un pote, je méditerai, j'irai courir, je me baladerai, je me ferai un resto ou un bon film...
Tout comme tu l'as fait, elle ne s'en sortira que si elle en a la volonté.
Tu peux la soutenir dans ses efforts, mais pas les faire à sa place. Et tu dois prendre soin de toi aussi et aviser si la situation ne te convient pas.
Courage.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] 100% d'accord le 04.04.19, 11h55 par r-0
Merci Jalapeno et r-0,

On va voir l'évolution dans ces prochains jours. Je vais continuer à la guider et à la soutenir. Après comme vous dîtes, c'est un chemin qu'elle doit prendre elle même.
Envoie la consulter, clairement. Explique lui que ton rôle ne peut être celui du thérapeute.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] C'est pas si simple le 04.04.19, 18h33 par Onmyoji
Si elle n'a jamais été confrontée à ces difficultés, ça peut être vraiment déroutant pour elle de se voir complètement autre, de ne pas comprendre ce qui lui arrive, d'en avoir peut être honte donc de s'arcbouter pour faire face et surtout de ne pas arriver à mettre des mots dessus (ou de se méprendre sur le sens des mots qu'elle pourrait mettre dessus).
Il me semble que ce sont là des arguments audibles qui pourraient l'amener à, effectivement, consulter. De préférence un psychiatre qui fait de la psychothérapie (et pas seulement de l'ordonnance de médicament) ou un psychothérapeute qui a quelques références.
Simplement prendre conscience que non, ça ne va pas. Que pour l'instant ce n'est pas forcément très grave mais à quoi bon laisser ça s'installer ? Et prendre le risque que ça empire ?

L'entrée dans le monde du travail peut être un bouleversement, sur les valeurs, sur son regard sur soi, sur la découverte du monde. D'autant que là dans le même temps elle vit ce bouleversement, mais aussi celui de vos premiers pas dans la vie commune.
Est qu'elle exprime des envies ? Des regrets sur ce qu'elle espérait vivre qu'elle ne vit pas ?
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Constructif le 04.04.19, 22h15 par Onmyoji
  • [+1] 100% d'accord le 05.04.19, 07h56 par The_PoP
Avant de jeter le bébé ou la babe avec l'eau du bain:
Esope a écrit : Après 1 an ensemble, je décide de quitter mon job pour suivre ma copine qui a fini ses études et trouvé le job de ses rêves à proximité de chez ses parents. Depuis 3 mois, elle a commencé à travailler et nous vivons ensemble dans un appart temporaire. Pour nous deux, c'est la première fois que nous vivons avec un copain/une copine.
Déjà, cumuler trois changements majeurs (le tien, le sien, le vôtre, quatre si l'on compte que c'est votre première fois: erreur majeure décidée à deux.
Il y a un point important; elle doit être plus jeune, non? Elle vient de finir ses études.
Cette différence n'a jamais joué dans vos relations?
Esope a écrit : elle se met à avoir peur que je la quitte alors que je pars juste voir ma famille quelques jours
ça, ça ne peut pas être lié au boulot. Que son anxiété déborde ok, mais il y a un autre problème lié à ça.
Elle avait déjà des doutes, était jalouse?
Esope a écrit : - d'une très grande fatigue. [...]Elle est ébahie par l'énergie que j'ai et tout ce que je fais en une journée... mais c'est avant tout de la volonté
Toi, tu travailles en ce moment? Le "C'est avant tout de la volonté", c'est un jugement de valeur mal placé.
On est pas tous égaux devant ça, on décide pas de nos rythmes circadiens et de notre adaptabilité, ou de l'impact du stress sur notre énergie.
Esope a écrit : On évitait la pénétration
Depuis le début des problèmes?
Est-ce que finalement, tu n'aurais pas laissé le terrain s'installer? Parce que c'est devenu de moins en moins normal pour elle. Les chatouillements, j'ai connu ça avec une fille très peu expérimentée et mal à l'aise avec son corps, ça peut être déroutant, mais passé un certain seuil, ça s'efface normalement devant le plaisir.

Pour ce qui est de la faire méditer, c'est pas forcément une bonne idée.
ça met en exergue qu'elle a un problème que tu résous.
Elle ne prend pas les choses en main et finalement ça peut souligner et exacerber son sentiment d'impuissance
(même si pour toi tu ne fais que la guider).
à la limite, tu la masses, tu peux lui donner des conseils pour se manager un peu et éviter les sources de stress ou contrôler les pics, mais faut qu'elle apprenne seule à s'approprier les choses.
Plus elle aura le sentiment d'avoir prise sur son problème, plus elle aura confiance et plus elle rentrera dans un cercle vertueux. Je pense aussi qu'il faut déconstruire son sentiment d'inaptitude pour qu'elle l'intègre émotionnellement (rationnellement elle peut l'entendre mais si elle est toujours bloquée émotionnellement ça changera rien).
Pour le fait de discuter les problèmes, si c'est à son initiative, ok, sinon, pas la peine de la faire ressasser, c'est une anxieuse, elle peut avoir le sentiment que ça la détend sur le moment, mais en fait, plus un problème reste en mémoire longtemps, plus il occupe de l'espace et va revenir.
Pour les nouveautés, je ne suis pas convaincu que ce soit le moment, d'abord parce que ça accentue le fait que vous "avez besoin de quelque chose" pour relancer la machine donc mise en exergue du problème, donc culpabilité, donc stress (alors que simplement faire comme si ça se passait toujours naturellement, ce serait mieux), ensuite parce que si elle n'est pas forcément à l'aise avec les nouveautés, elle va pas forcément te le dire pour pas te vexer sachant que tu fais des efforts pour elle.
Donc inconsciemment, tu lui mets sans doute la pression.

Je pense moins à une dépression qu'à l'effet de l'anxiété qui est chez elle très marquée. Le fait de couper les ponts, si elle est trop anxieuse, ça peut mener à des disputes ou incompréhension et à un isolement...
Après; sa passivité vient sans doute du fait qu'elle est plus obnubilée par la cause que par le problème qui en découle, et aussi de son inexpérience.
C'est légitime de ne pas vouloir que la situation persiste, mais si tu commences à avoir des doutes sur elle à la première anicroche dans votre relation, qu'est ce que ce sera si un jour vous devez faire des projets sérieux ensemble?
Ce genre de choses arrive, et "c'est bien peu". C'est pas agréable c'est sûr, mais imagine si elle avait un accident ou un problème de santé? Tu la quitterais? Si c'est non alors que la seule différence ce serait la pression du regard des autres et la culpabilité, ça doit te faire réfléchir sur tes sentiments, ou ta manière d'appréhender une relation, parce que ça ne PEUT PAS être parfait.

Dans l'histoire, je ne sais pas si tu as d'ailleurs réellement évalué la chose, mais peut-être que même si elle est libre sur ses horaires, sa charge de travail réelle, ou la pression de ses collègues font que c'est pas forcément acceptable pour elle de se pointer quand elle veut.
Idem pour ce qui se dit au bureau, si elle est du genre sensible au regard des autres, et que ses collègues sont pas tendres (des fois les nouveaux venus se font attraper, soit gentiment, soit de manière odieuse, parce qu'ils correspondent pas à la culture d'entreprise, au moule, ou à la culture de meute des petits chefs locaux -et ça marche aussi avec les collègues feminins).
Es-tu donc sûr que tu évalues bien sa situation? Tu la connais, donc tu as un a priori parce que tu la sais anxieuse, mais s'il y a un tel niveau, ce n'est peut-être pas juste votre changement de situation, et peut-être lié à des causes réelles dans son travail (ou à un facteur annexe dont elle ne te parle pas?)
@Onmyoji, j'me dis que mon message était trop lapidaire car je n'y vois toujours rien de simple.

Je ne considère pas qu'il y a quoi que ce soit de simple dans le fait de dire à sa compagne qu'on aime qu'il serait peut être bon d'aller voir un professionnel de santé compétent. Loin de là. Je n'ai pas non plus professé de jeter la demoiselle hein. Ni de près, ni de loin.

Je sais que c'est pas évident pour tout un tas de raison. Mais comme l'a dit Voucny, le cercle vicieux qui est en train de se mettre en place ne sera pas évident à dénouer, surtout si ses racines en sont multiples.

Esope me semble déjà faire ce qui lui est possible pour soutenir, rassurer et aimer mais je ne crois pas que cela puisse suffire dans ce genre de situation.

Qui plus est, devenir la seule béquille, l'indispensable, ou le reposoir de son conjoint, je crois que ce n'est pas la voie vers une relation de couple équilibrée saine, ni vraiment source de désir.

Bref pour toutes ces raisons je ne peux que plussoyer le message de Voucny auquel j'adhère à 100%


Et pour ma part pas de commentaire sur l'attitude d'Esope donc, ses questions me semblant légitimes pour quelqu'un qui est en relation depuis un peu plus d'un an, confronté à ce problème depuis 3 mois, après avoir tout quitté pour rejoindre sa compagne et voyant la situation leur échapper malgré les efforts.


2 petites questions supplémentaires :
- tu as repris un taf' toi ?
- arrives-tu à la décharger d'une partie des choses à faire du quotidien pour l'aider à retrouver du temps : courses, ménage, administratif, etc...
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