Alors, suite à un vilain bug sur mon profil qui m’a bloqué l’accès à tous les forums et à peu près toutes les fonctions de FTS juste après avoir posté ce premier message, j’ai dû créer un nouveau profil. C’est mieux comme ça vu que je n’aimais pas tellement le pseudo du premier.
@FK : Heureux que le deuxième fan de Freddy Mercury ne soit ni plus ni moins le créateur de FTS en personne

. Je n’ai que moyennement aime le film, mais le génie musical est à mon gout inégalé.
Chapitre 1
Se jeter dans la fosse aux lions parisienne
L’arrivée à Paris après une longue période de voyage aux confins du globe est un réel choc. Les visages enfoncés dans leurs smartphones des parisiens fatigués, stressés, et fermés dans le métro ou dans la rue contrastent vraiment avec les soirées à la guitare au feu de camp, les voyageuses qui se laissent volontiers aller avec toi sur la plage après quelques kinos et un chouia d’alcool dans le sang, et les gens de tous horizons qui ont tous envie de faire ta connaissance et connaitre ton histoire à toi aussi. Sans parler des locaux qui travaillent souvent dix fois plus dur que les Français, mais qui, malgré tout, ne ratent pas une occasion pour t’envoyer un sourire et s’ouvrir à toi.
Durant mes voyages, mon opener favori était tout simplement devenu « Bonjour », que les locaux ne corrigeaient pas de façon hautaine en « Bonsoir » lorsque je n’avais pas fait gaffe a l’heure. A Paris, j’ai vite réalisé qu’il fallait être très chanceux pour qu’un simple « Bonjour » dans un endroit public me renvoie un sourire et une envie chaleureuse de parler et de me connaitre. Donc début de game infiniment plus compliqué. Mais je souris en me disant que la difficulté élevée me fera plus rapidement progresser. Un peu comme faire des abdos avec 10 kg sur le torse. Enfin… jusqu’à ce que j’essaie pour la première fois.
La première accroche
Je suis en train d’attendre le métro en jetant des coups d’œil timides à gauche et à droite pour trouver une première cible qui me permettra d’enlever la rouille entre les neurones associés a l’art du pickup dans mon cerveau (il reste a scientifiquement prouver leur existence). Et de désensibiliser un petit peu mon corps a l’extraordinaire force paralysante de l’adrénaline.
En voila une. Elle a l’air plutôt pas mal (sans plus), mais surtout très snob. Ne décolle pas les yeux de son portable, ne regarde pas autour d’elle, rentre dans le métro et s’assoit à la place des asociaux (cf les strapontins près des portes).
Je suis assis juste derrière elle, et me demande qu’est ce que je vais bien pouvoir lui dire. En indirect, je suis un inconditionnel du situationnel. J'aime son caractère naturel, innocent et spontané. Mais franchement, la, je ne trouve vraiment rien de spécial qui puisse justifier une approche.
La tension monte… Une minute passe, deux minutes, cinq minutes. La peur et l’appréhension ne font que s’accumuler. Elle, est dans son monde, sans faire attention au buildup émotionnel dans mes tripes. Et après beaucoup trop de temps d’hésitation, je me dis :
« Fuck it, j’y vais »
Je me lève, et me positionne en face d’elle.
M: Bonjour
E: (Enlève un écouteur, sort de sa position d’escargot qui cherche à se protéger d’un prédateur, et me regarde en mode « encore un boulet, qu’est-ce qu’il me veut lui ?»)
M: Je fais un exercice et j’ai besoin de ton aide (j’ai un problème à vouvoyer les gens de mon âge). Le principe est d’aller parler avec des gens que je ne connais pas, spontanément.
E: (D’un air agacé) Peut-être, mais non parce que là je suis fatiguée
M: (La regarde d’un air un peu déçu) Bah oui mais la réaction de rejet, c’est le genre de réaction qu’il faut pas avoir dans ce genre d’exercice
E: Ouais mais bon, tu te rends compte que c’est un peu bizarre ce que tu me dis la?
M: C’est vrai, mais c’est pas méchant
E: Et pourquoi tu fais ça ?
M: Ça permet d’augmenter la confiance en soi en surmontant ses peurs
E: Ouais mais désolée parce que la je suis fatiguée, et je sors bientôt
M: Moi aussi je vais pas tarder a sortir (quel niais !)
Je vais me rasseoir a ma place, tiraillé entre la satisfaction de l’avoir tentée, et la déception du rejet. A la sortie du métro, j’aperçois une racaille bourrée qui a l’air d’emmerder une fille. Spontanément, je me dirige vers eux pour m’assurer que ça ne dégénère pas et pour sortir la fille de l’embarrassante situation, en mode Spiderman qui envoie les voleurs en prison. Juste au moment d’arriver, l’échange entre eux se termine (grâce à moi ? on ne saura jamais) et la fille s’en va.
Le mec, avec un air très agressif, et comprenant que je suis venu lui casser son coup, me cherche :
Lui: Eh toi là-bas, t’as un problème ?
M: (Continuant à marcher, sans le regarder) Aucun problème
Lui: (D’un air encore plus agressif) Eh je te parle ! Je t’ai demandé si t’avais un problème
Je m’arrête net, me tourne vers lui et le regarde droit dans les yeux, avec un air presque menaçant, en lui redisant très lentement, avec une confiance que je ne connaissais pas chez moi :
M: Je t’ai dit qu’il n’y a aucun problème
Lui: (Se calme) Ah ok mon frère, bonne soirée ! (me serre la main)
Pauvre type.
Je pense que la confiance salutaire que j’ai eue n’était pas sans lien avec le pic d’adrénaline surmonté quelques minutes auparavant.