Fin du Monde : 99 raisons de rester optimiste

Note : 8

le 04.09.2019 par Jalapeno

16 réponses / Dernière par Fauve noir le 06.09.2019, 21h26

Une question que vous avez toujours voulu poser aux autres, et qui ne concerne pas les relations amoureuses ? C'est ici. Lachez-vous, faites preuve d'imagination, et n'hésitez pas à répondre aux autres questions. Pas de demandes d'aide / conseils sur les relations & rencontres svp (les autres forums sont faits pour ça)
Lesley Hughes a écrit :Nous sommes vraiment une drôle de troupe, nous, les spécialistes du changement climatique. Comme les autres scientifiques, nous nous levons tous les matins pour nous diriger vers nos bureaux, nos laboratoires et nos terrains. Nous collectons et analysons nos données, puis nous écrivons des articles dans des revues savantes. Mais c’est là que nous déraillons : nous sommes les seuls membres de la communauté scientifique à espérer chaque jour nous tromper.

Nous espérons nous tromper sur le rythme de la montée du niveau des océans, et sur le fait qu’une accélération aussi rapide risque d’inonder les foyers d’un milliard de personnes d’ici la fin du siècle. Nous espérons nous tromper sur la disparition de notre emblème naturel le plus précieux, la Grande Barrière de Corail, autrefois si magnifique. Nous espérons nous tromper sur la vitesse à laquelle fondent les glaciers des Andes et du Tibet, mettant en péril l’approvisionnement en eau douce de plus d’un sixième de la population mondiale. Nous espérons nous tromper sur le fait que les déplacements de populations dues à l’augmentation des désastres climatiques feront probablement passer l’actuelle crise des réfugiés pour un événement dérisoire. Nous espérons, nous espérons, nous espérons.
Source : Lesley Hughes (biologiste australienne)

Je suis d'un naturel optimiste. Mais depuis quelques années, la fenêtre se referme. Bien sur il y a de belles initiatives, des gens qui se bougent le cul. On prend trèèès lentement conscience de la catastrophe qui se profile à l'horizon. Mais on agit pas ou peu proportionnellement à ce qui est en jeu, aux souffrances qui nous attendent d'ici 10 ou 20 ans, peut-être moins ?

J'ai 99 raisons d'être pessimiste mais j'aimerais garder le moral.
Qu'est ce qui vous maintient à flot dans le contexte actuel ? Est-ce que vous faites quelque chose pour éviter le crash ? Est-ce que vous comptez sur quelqu'un ou quelque chose pour éviter le crash ?

Donnez moi 99 raisons d'espérer :D
La mobilisation pour le climat de la jeunesse européenne, à la suite de cette jeune suédoise Greta Thunberg, et sa capacité à prendre la mesure des enjeux de son futur !
A vérifier si c'est vrai ou pas, mais il semblerait que le massif forestier mondial soit en réalité en augmentation, en dépit de tous les mauvais traitements que l'on inflige et catastrophes qui tombent sur les forêts.

Idem pour l'accès aux soins, à l'éducation et au taux de mortalité infantile dans différentes régions du monde.

A part ça ...... j'imagine que ceux qui détestent les animaux peuvent se réjouir, on n'aura bientôt plus que des moustiques, des punaises de lit et des pigeons difformes, et il faudra raconter aux enfants cette époque révolue où les girafes, lamentins, belugas et ours blancs existaient vraiment dans la nature. C'est ça qui, perso, me fait le plus mal : on bousille des millions d'années de miracles de biodiversité, on arrache toutes les pages du livre, irrémédiablement, et on arrive pas à ressentir l'urgence du dégat, comme si on pensait que "c'est pas grave, on a sauvegardé".
mais non : une fois qu'une espéce passe le point de non retour, elle est perdue p o u r__t o u j o u r s. Ca me rend fou.
(pardon j'ai digressé du coup)

Je me console en me disant qu'on vit dans une simulation, que rien de tout ça n'a de sens, et qu'après moi, bon courage à ceux qui restent et qui devront vivre sur une planète rendue semblable à un terrain vague en bordure de périph.
Salut,

La première bonne nouvelle, c'est qu'il y aura toujours du vivant sur terre même si l'humanité décline. Et finalement, cela va dans l'ordre des choses : des civilisations entières ont déjà disparu, tout comme des races animales. Aucune "organisation" n'est appelée à durer dans l'Univers.

La deuxième bonne nouvelle, c'est l'obligation qui nous est / sera faite de changer. Cela va nous obliger à penser de nouveaux modèles de société, d'entraide et d'interactions. Cela peut devenir une opportunité formidable de lier un niveau de connaissances élevé avec un mode de vie plus simple et plus centré sur la production de ses besoins principaux (alimentaires notamment). Bien des gens sont perdus, déroutés et malheureux aujourd'hui parce que leur vie n'a pas de sens : ils ont oublié leur lien avec la nature, ils ignorent qui ils sont, ils ne produisent rien de concret pour leur quotidien. Cela peut être l'effet d'une société comme la nôtre : consumériste et appuyée uniquement sur le divertissement.

Ce qui m'étonne en revanche, ce sont les gens qui font construire aujourd'hui une maison sur le modèle de celles des années 80 (chauffage fioul ou électrique, isolation médiocre, clim, pas de production d'eau ni d'énergie...). Adapter le bâti aux nouvelles tendances climatiques semble un impératif.
Sans obligation réglementaire les gens en général font avec leurs moyens. C'est ça l'explication. Pour le reste simulation ou pas c'est notre espace et c'est ça qui devrait compter, mais les gens sont trop médiocres pour s'en rendre compte.
Même si on nous annonçait demain que le monde allait sombrer dans un trou noir dans 1 an ou prendre une météorite suffisante pour causer notre extinction ou la destruction partielle ou totale du monde, les gens refusent de croire à la science et aux choses trop difficiles à accepter comme le fait qu'ils vont devoir se bouger pour changer leur sort.
C'est pas si étonnant finalement quand on voit les réactions de la plupart des gens sur un forum de développement personnel: il n'y a que si c'est inévitable que les gens changent. Mais beaucoup restent inertes. Le problème étant qu'on est tirés vers le bas par la majorité, comme d'habitude.

Et ça fait 60 ans que ça dure. Les climatologues tirent la sonnette d'alarme depuis les années 60. Ils avaient prévu le trou dans la couche d'ozone mais on a préféré attendre 30 ans pour interdire les CFC...
Alors je ne pense pas que quelques coups de RP avec une gosse manipulée soient d'une grande aide. Notamment parce que c'est trop visible. Ensuite parce que pourquoi écouter un fantoche alors qu'on écoute même pas nos plus grands responsables scientifiques qui eux, savent comment on peut agir.

C'est sûr que dans ce cas là la nature ne sera pas totalement détruite mais c'est bien plausible que seules certaines espèces terrestres survivent et pas forcément l'homme, qui trouvera bien inné bonne raison de se faire la guerre pour s'achever au lieu de traiter le problème de fond.
Mais peut-être que l'espoir est là finalement. Qu'il reste juste assez de survivants pour maintenir la pérennité de l'espèce, sans pouvoir retourner à court terme vers une civilisation technologiquement avancée, parce que même si ça devrait être notre salut le groupe est trop débile et irresponsable, et que la nature reprenne ses droits pendant ce temps.
En espérant qu'on apprenne de nos erreurs mais rien n'est moins sûr.
Et que les pollutions qui posent des problèmes soient résorbables avec le temps mais pareil c'est pas gagné.
tout comme des races animales
On parle pas de quelques espèces ça et là malheureusement, mais d'un évènement d'extinction massive, d'ores et déjà engagée et d'ores et déjà impossible à stopper, étant donné le haut niveau d'interdépendance des espèces au sein des écosystèmes, et leur fragilité.

C'est le syndrôme de la grenouille dans la casserole.
Nous sommes les grenouilles dans une casserole dont l'eau chauffe progressivement; à ceci près que, dans notre cas : on a invité tout le vivant à venir se baigner avec nous (il ne nous a rien demandé), et c'est nous qui rajoutons frénétiquement du bois dans le feu pour pas qu'il ralentisse.

Meilleur accès aux soins, baisse de la mortalité infantile, allongement des espérances de vie et amélioration du niveau de vie global : pas sûr que + d'humains en bonne santé et en capacité de consommer soit vraiment ce dont on a besoin à ce stade.

Que se passe-t-il quand l'eau des poissons devient trop sale ? Ils crèvent - un par un, mais à la fin ils crèvent tous.
Notre drame, c'est que notre aquarium est assez grand pour pas qu'on en réalise les limites, la tangibilité.
Et comme les poissons, il est le seul dont on dispose, et on ne pourra pas s'en échapper; et on pourrit l'eau à qui mieux mieux.


Honnêtement, je vois l'évolution galopante du niveau de pollution (micro plastiques notamment) et la raréfaction de tout ce qui fait la beauté et la santé du monde depuis 50 ans; alors si l'on se projette dans les prochaines 50 années à venir, j'ai énormément de mal à être optimiste. Les générations à venir nous envieront, et nous maudiront nous et nos parents, pour avoir tout foutu en l'air / laissé tout foutre en l'air en quelques décennies et de manière irrémédiable, malgré les warnings permanents, par simple apathie et incrédulité. Tout se sera joué en une centaine d'années.

La cuisine est en feu mais on préfère se dire que ça ne sent pas la fumée et continuer à regarder la télé. On est en train d'échouer au test de QI de l'Evolution. Dommage qu'on pourrisse tout le reste au passage.

Perso, j'aurai pas d'enfants : pas envie d'infliger un tel avenir à mes gosses.
Pas envie d'avoir à expliquer à mon hypothétique enfant qu'avant il y avait des lions ailleurs que dans des cages, qu'avant il y avait des papillons, qu'il y a plein d'oiseaux qu'il ne verra jamais ailleurs qu'à la télé, qu'avant on ne choppait pas la malaria en Europe et qu'avant la mer n'était pas un dépotoir saturé de merde; que nos générations tuaient des animaux à coups de fusil pour se détendre, qu'il était considéré comme acceptable d'avoir pour loisir de foutre de la colle sur les branches d'arbres pour attraper des petits oiseaux, qu'on s'est auto-empoisonnés comme des cons avec tout ce qu'on a pu jusqu'à niquer notre taux de fécondité, faire chuter le QI de nos enfants et faire reculer notre espérance de vie alors même que la médecine progresse.

Et je parle pas de la multiplication des catastrophes climatiques, des tensions alimentaires & d'accès à l'eau et crises migratoires / humanitaires qui ne manqueront pas de venir avec.

Franchement c'est pas politiquement correct, mais la seule solution réaliste que j'entrevois, c'est une pandémie massive, un bon gros reset qui nous renvoie 50 ans en arrière en terme de technologie et de démographie, sinon rien ne pourra empêcher notre oeuvre collective de transformation de la Terre en enfer pur et simple.


(c'est pas bien de le dire à voix haute I know, mais il est plus que probable que les grosses épidémies passées - peste, grippe espagnole, ... - nous aient offert quelques décennies de sursis de vie agréable). A part un autre évènement de ce type, je vois pas ce qui pourrait stopper / ralentir la locomotive.


Pardon je réalise bien que c'était pas le but du topic, mais honnêtement, y'a aucune raison d'être optimiste. Et pire, chercher des raisons d'être optimiste, c'est une façon de se foutre la tête dans le sable. C'est déjà plus l'heure, malheureusement.

On est en plein milieu de l'Atlantique, le bateau prend l'eau, l'équipage s'est barré il y a 30 ans, désormais occupons notre temps comme on peut.
Pas mieux. Convaincu qu'on est la grenouille dans la casserole.
Scientifiquement, ce que je sais, ce que je comprends de ce que je lis, ce que je constate, me fout la tête dans le seau.

A ce stade je ne vois que deux raisons d'être optimiste :

- la foi dans le génie humain : la technologie nous sauvera il faut aller encore plus vite plus loin
- la foi dans le genre humain

Je n'ai ni l'un ni l'autre.

Et pourtant nous sommes là, sur FTS, continuant à aller à notre job, a regarder l'avenir à court terme, etc...

On a ouvert la boite de Pandorre, et c'est peut être finalement l'espoir qui va précipiter notre perte, nous empêchant d'affronter les dangers.
Aucune inquiétude pour la planète ou les autres espèces.
Il y a eu aux moins 6 extinctions de masse depuis l'apparition de la vie, dont une qui a failli rayer toute forme d'existence. On est là, pourtant.

J'ai pas d'optimisme particulier pour le genre humain. On est pas là depuis longtemps et rien n'indique que nous soyons l'alpha et l'omega de l'évolution. On s'éteindra probablement, comme d'autres espèces avant nous et d'autres choses apparaîtrons.
On a pas les moyens de rayer toute forme de vie de la planète, loin s'en faut. La nature se remettra de notre ( plus ou moins ) bref passage.

Pour l'optimisme, j'ai un peu envie de dire : Après moi le déluge. La prise de conscience de quelques jeunes occidentaux privilégiés cheminant derrière leur idole provisoire changera peanut.
Il y a eu des dégâts et il y en aura beaucoup d'autre, qu'importe les promesses des gouvernements ou le greenwashing des grandes sociétés.
L'écologie, bien souvent, c'est chouette quand t'as une éducation, du job et du fric. C'est plus une préoccupation majeur quand tu dois bouffer.
Devinez ou se situe l'écrasante majorité de la populace mondiale ?
FK a écrit : 04.09.19

(c'est pas bien de le dire à voix haute I know, mais il est plus que probable que les grosses épidémies passées - peste, grippe espagnole, ... - nous aient offert quelques décennies de sursis de vie agréable). A part un autre évènement de ce type, je vois pas ce qui pourrait stopper / ralentir la locomotive.


Il est un fait que l'épidémie de peste bubonique du 14eme siècle, nonombstant les drames démographiques humains et tout le toutim, a été une aubaine pour le petit peuple après la crise, qui moins nombreux a pu faire valoir des droits et les acquérir face à une noblesse bien dépitée...
Qu'est ce qui vous maintient à flot dans le contexte actuel ? Est-ce que vous faites quelque chose pour éviter le crash ? Est-ce que vous comptez sur quelqu'un ou quelque chose pour éviter le crash ?
Ca parait un peu dérisoire, mais je sens un frémissement, de plus en plus de gens changent radicalement de mode de vie, pour quelque chose de plus minimaliste, moins tourné vers la possession matérielle et la consommation, et une empreinte réduite dans la mesure du possible. Bien sûr, les 99% restants se foutent de leur gueule, mais les 1% montrent que c'est possible (et que ça rend pas malheureux, plutôt l'inverse semble-t-il).
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