En guise d'introduction : j'adore écrire, j'ai trop de choses à dire, je vais faire des efforts mais je sais d'avance que ça risque d'être long, désolé.
Allez, feu :
Bon, c'est super drôle : ça fait des années que je traine sur le forum comme un gros lurker sans jamais poster. Il y a environ 4 ans, je m'étais vraiment chauffé pour créer un journal, parce que je trouve la pratique super seine (j'ai adoré lire les vôtres), et puis BIM je me suis trouvé une copine avant que je me lance.
C'était ma première vraie relation, et franchement c'était à la fois incroyablement bien et super dur, un peu comme ma beaucoup de choses dans la vie j'ai l'impression.
Et puis ensuite, la vie quoi : j'avais 25 ans, premier boulot, déménagement à l'autre bout de la France, pas de plan en commun, ça marchait plus trop. Je savais et je sentais que c'était mort, alors vu que je suis un mec super courageux, j'ai attendu que ça se dégrade jusqu'à ce qu'elle me quitte. Non franchement je ferai plus jamais ça, c'était vraiment immoral, des fois j'suis un peu nul, mais bon j'apprends.
On est resté un peu plus de deux ans ensemble, on s'est quittés en bon termes, pas de hargne, on a beaucoup discuté, pleuré aussi, vraiment beaucoup. Ça m'a servi d'électrochoc et j'ai vraiment rebondi par la suite. J'étais un peu devenu une loque et c'est plus le cas aujourd'hui, je suis super, super content. Si c'était à refaire, je ferai tout pareil, en étant plus respectueux sur la fin.
Je me suis ramassé à la petite cuillère, et j'ai lancé un grand plan de relance de la joie de vivre, avec de nouveaux amis, du sport, plein de nouveaux habits, des plantes vertes (beaucoup), j'ai réappris à être heureux tout seul. Quand on est deux, c'est facile d'attendre de l'autre qu'il nous apporte de la joie de vivre en pastilles sur un petit plateau doré. C'est facile d'oublier tout le reste et de devenir l'ombre de soi même, de vivre pour des câlins et des mots gentils, comme dans un petit cocon tout douillet. Je ferai plus jamais ça non plus.
Et là...
C'est le drame, un peu, à moitié, en arrière plan quoi.
C'est pas pour me la raconter, mais j'ai une vie vraiment géniale : le boulot de mes rêves, la santé, des amis, une ville cool, plein d'activités et de centres d'intérêt, j'apprécie les petites choses de la vie. Vraiment, je m'éclate et j'en ai conscience.
Alors il y a environ un an et demi je me suis dit que dans cet état d'esprit, c'était le moment idéal de chercher une copine. J'ai vraiment jamais su comment faire, alors par défaut je me suis tourné vers les applis de rencontre, avec quand même un peu d'espoir. Ça a été un gros drame, j'en ai essayé un paquet, j'ai changé mes photos, ma bio, tout. Je me serais contenté d'un match par semaine, vraiment, mais ça a été un échec total. (Presque) rien, nada. Alors je suis pas méga beau, je perds mes cheveux, je suis naturellement mince, mais putain quoi. Bon, je le prends pas trop personnellement.
Je me suis dit que tant pis, que de toute façon j'aime pas le principe, tout basé sur le physique et tout ça.
Alors j'ai continué ma vie en essayant d'être social, mais sans jamais réussir à avoir quoi que ce soit avec une femme.
Et aujourd'hui, j'en peux plus. Ça fait plus de deux ans que j'ai pas eu le moindre contact physique avec quelqu'un en dehors de serrer la main et faire la bise (et encore, putain de covid).
Ça me démonte, mais ça me démonte tellement. Je le sens dans mon corps qui crie famine pour des câlins, des caresses, un geste, rien, n'importe quoi, qu'on me serre très fort contre soi. Mon corps crie son mal être sans arrêt, le jour, la nuit, quand je me lève, quand je travaille, quand j'essaie de dormir. J'en peux vraiment plus, j'ai juste envie de ne plus ressentir ce putain de manque juste quelques semaines, quelques jours. Juste un tout petit peu avoir la paix, me sentir léger et empli de chaleur. Ça s'arrête juste un peu quand je traine avec des potes.
Une nuit je me suis réveillé en train de me frotter compulsivement le torse et je me suis dit que c'était vraiment grave. Je me sens comme un cochon d'inde qu'on a laissé tout seul dans sa cage, enfin j'imagine que c'est comme ça, j'ai pas demandé.
La semaine dernière il y a eu un soir où j'étais très fatigué, je me suis couché à 21h30 et j'ai fondu en larmes, parce que j'en peux plus de vivre avec cette sensation, c'est un putain de cauchemar.
Faut pas se laisser abattre
Je suis pas du genre à me laisser dépérir, enfin, pas cette année. Le covid est arrivé comme un coup de massue. Coincé chez moi, tout seul, il me fallait une vraie raison de me lever le matin en dehors du boulot, quelque chose qui me donne l'impression vraiment de profiter la vie et d'en faire quelque chose.
Alors j'ai commencé à apprendre à dessiner. Je sais pas si c'est pas un peu orgueilleux de se féliciter, mais franchement je me félicite. J'ai bossé des heures, des jours entiers, j'ai tellement appris de choses. C'est vraiment passionnant et je me suis donné à fond, j'ai tout donné.
Sans ça je pense sérieusement que j'aurai frôlé la dépression. J'ai pris toute ma douleur et je lui ai mis des centaines d'heures de dessin dans la gueule, il faut pas me chercher.
Je vais bien, j'ai juste mal tout le temps. Bon, je vais peut être pas si bien que ça mais c'est pas invivable. C'est juste que plus ça dure, plus c'est difficile. J'apprécie quand même énormément la vie.
J'ai juste décidé qu'il fallait pas que je me laisse souffrir comme ça.
Samedi prochain, j'ai un speed dating en ligne, on verra ce que ça donne. Et puis j'ai pris mon courage à deux mains et j'ai invité une meuf à trainer avec moi, elle a dit oui, j'étais content mais c'est quand même vachement compliqué et je me suis peut être chauffé pour autre chose que ce que j'espérai. Je raconterai ça sur mon prochain post.
Et puis surtout j'ai toujours pas eu mon câlin. C'est ma résolution de 2021 : avoir des câlins. Je sais c'est très ambitieux.
Je vous laisse avec mon dessin d'Anya Taylor-Joy, c'est ma chérie même si elle est pas au courant.
Et merci de m'avoir lu !
