Les conséquences du harcèlement scolaire?
Posté : 07.05.21
Je vais faire une petite confidence ici, puisque après tout on est anonyme donc ça me pose pas de problèmes de me livrer un peu
Quand j’étais en classe de seconde, j’ai été la cible de harcèlement, dans le lycée où j’étais
Ça ne s’était jamais produit avant (au collège je n’ai pas eu ce genre de soucis)
Et ça ne s’est pas reproduit par la suite (mon année de première et mon année de terminale se sont bien passées, et après le bac jusqu’à aujourd’hui pas de harcèlement non plus)
Alors pour être un peu plus précis, puisque qu’il y a plein de formes de harcèlement, je vais vous raconter grosso modo ce qu’il m’est arrivé en classe de seconde
Donc je suis arrivé dans un lycée où je me sentais vraiment pas à l’aise, déjà rien que le premier jour j’avais des mauvaises sensations, l’endroit me plaisait pas et m’inspirait pas confiance, alors je ne saurais pas dire qu’est-ce qui m’a mis mal à l’aise comme ça, c’était très bizarre
Je me sentais oppressé, je transpirais, y’avait des « mauvaises ondes » dans cet endroit
Et surtout, chose importante, j’ai passé une partie des vacances d’été précédant ma rentrée dans un état un peu dépressif, j’étais pas dans mon assiette
Alors quand je suis arrivé au lycée, j’étais clairement pas en condition
J’étais déprimé, pas à l’aise, déboussolé, en plus je m’étais trop habitué au collège, j’avais bien pris mes marques au collège donc ça m’a fait un choc, entre la mentalité collège et la mentalité lycée
Et puis je suis arrivé dans une classe où je connaissais personne
Y’avait certaines personnes qui se connaissaient déjà
Donc dans l’état où j’étais (déprimé, pas à l’aise, etc...) j’avais strictement aucune envie de md faire des amis, enfin c’était la dernière chose qui me faisait envie, je voulais juste me mettre dans mon coin et attendre que ça passe
Mais assez vite dans les premières semaines y’a les gens qui se sont rapprochés les uns des autres, donc tout le monde se connaissait de mieux en mieux dans la classe, sauf moi, j’avais même pas l’envie d’aller faire connaissance j’avais pas la tête à ça
Et là y’a des problèmes qui ont commencé à se présenter, essentiellement deux choses:
-Déjà j’étais isolé, au milieu de gens qui n’étaient pas isolés
Pour vous donner un exemple, comme dans beaucoup de salles de classes les bureaux sont par paires
Donc tout le monde avait quelqu’un assis à côté de lui, sauf moi
Et c’était la première fois de ma scolarité que ça m’arrivait et ça me faisait très bizarre
Tous les jours tu t’assois à ton bureau, et t’es le seul à avoir personne à côté, ça me déprimait encore plus, le fait que ce soit tous les jours, répétitif, l’estime de soi commençait à en prendre un coup
-Et le deuxième truc, qui se combinait au premier truc, c’est que y’avait des rumeurs qui circulaient sur moi (toutes infondées), des trucs pas très catholiques, et la du coup ça pouvait engendrer plusieurs choses chez les gens: soit ils me regardaient bizarrement et me parlaient froidement quand il s’agissait d’interagir, comme si j’avais la peste, soit ils m’évitaient, soit certains venaient vers moi pour me dire « c’est vrai ce qu’on raconte? » et à chaque fois j’entendais des trucs sordides, y’avait comme une volonté de me salir, donc je démentais (que pouvais-je fais d’autre?)
Et y’avait un truc que ça engendrait aussi, c’est que par exemple quand je passais à côté d’un groupe qui étaient entrain de discuter, au moment où je passais près d’eux ils s’arrêtaient de parler, et quand je m’éloignais ils reprenaient leur discussion
Et presque tous les jours j’entendais des trucs sur moi, tous les matins je me réveillais et je me disais « Qu’est-ce qu’ils vont dire sur moi aujourd’hui »
L’aspect répété, quotidien, c’était le truc qui était le plus compliqué psychologiquement
Et surtout l’aspect sournois du truc, c’est à dire que y’avait des gens qui disaient des horreurs sur moi, mais c’était complètement impossible de savoir qui c’était
Je savais pas si c’était une personne, si c’était un groupe de personnes, si c’était plusieurs groupes, si c’était tout le monde, et du coup j’ai développé une vraie paranoïa
Y’avait des gens qui avaient décidé de me niquer, mais je savais pas qui c’était, et du coup dans cette histoire les gens étaient soit assez froids voire carrément désagréables avec moi, soit neutres, mais j’avais pas d’amis dans cette classe
Je sentais que je pouvais faire confiance à personne en fait
Une caractéristique de ce « harcèlement » si on peut appeler ça comme ça, c’est que y’a jamais eu de violence directe
C’est à dire que y’a jamais quelqu’un qui s’est présenté à moi pour me cogner dessus, ou pour m’insulter
Et pourtant c’était très violent quand même psychologiquement, c’était une sorte de violence insidieuse, une violence symbolique
Par exemple quand y’avait des travaux de groupes à faire, et que je me retrouvai sans groupe (à chaque fois), ben par fierté je préférai faire le travail tout seul plutôt que d’aller mendier chez les groupes déjà constitués, et du coup je me prenais des points en moins ou des mauvaises appréciations de la part des profs, parce que j’avais pas respecté la règle qui était de faire le travail en groupe
Donc même les profs participaient à mon éviction, à ma marginalisation
C’était vraiment l’illustration de la violence symbolique
Y’avait une sorte « d’aura maléfique » autour de moi, qui éloignait les gens de moi, aura renforcée par les ragots et la mauvaise réputation
Alors vous me direz, pourquoi j’allais pas essayer de me faire des potes...
Ben parce que, quand on est déprimé comme je l’étais, on est très centré sur soi, du coup on a pas envie d’aller voir des gens, on a pas le goût de bavarder
Et ça j’ai l’impression que, même si ça s’est arrêté par la suite quand j’ai changé de lycée en 1ère, j’en ai gardé des petites séquelles, des petites stigmates, jusqu’à récemment, même si ça à tendance à s’effacer, ça m’aura quand même bien plombé
Donc je sais pas trop ce que je serai devenu sans cette période, parce que ça m’a aussi apporté des trucs positifs (la résilience, l’intérêt pour la religion et la philosophie stoïcienne), mais quand même également des trucs négatifs: j’ai eu des périodes ou j’avais pas confiance en moi, après la seconde, sur certains trucs relationnels j’ai beaucoup ramé, donc aujourd’hui à l’heure où j’écris ça je peux dire que j’en suis sorti (notamment grâce à la drague justement, entre autres choses), mais on ne sait jamais, il est possible que j’aie encore des séquelles et que ça me plombe sur certaines choses
Bref, que pensez-vous des conséquences que cette période passée peut avoir sur moi, sachant que c’était y’a longtemps puisque j’ai 24 ans mais des fois j’y repense, la nuit je fais des rêves bizarres en rapport avec ça, quand j’ai des situations type « personne n’est assis à côté de moi » y’a un petit côté parano qui ressort, ou bien quand des gens me regardent fixement, j’ai gardé le côté parano genre « personne ne m’aime » à l’état latent mais qui peut se déclencher dans certaines situations
Quand j’étais en classe de seconde, j’ai été la cible de harcèlement, dans le lycée où j’étais
Ça ne s’était jamais produit avant (au collège je n’ai pas eu ce genre de soucis)
Et ça ne s’est pas reproduit par la suite (mon année de première et mon année de terminale se sont bien passées, et après le bac jusqu’à aujourd’hui pas de harcèlement non plus)
Alors pour être un peu plus précis, puisque qu’il y a plein de formes de harcèlement, je vais vous raconter grosso modo ce qu’il m’est arrivé en classe de seconde
Donc je suis arrivé dans un lycée où je me sentais vraiment pas à l’aise, déjà rien que le premier jour j’avais des mauvaises sensations, l’endroit me plaisait pas et m’inspirait pas confiance, alors je ne saurais pas dire qu’est-ce qui m’a mis mal à l’aise comme ça, c’était très bizarre
Je me sentais oppressé, je transpirais, y’avait des « mauvaises ondes » dans cet endroit
Et surtout, chose importante, j’ai passé une partie des vacances d’été précédant ma rentrée dans un état un peu dépressif, j’étais pas dans mon assiette
Alors quand je suis arrivé au lycée, j’étais clairement pas en condition
J’étais déprimé, pas à l’aise, déboussolé, en plus je m’étais trop habitué au collège, j’avais bien pris mes marques au collège donc ça m’a fait un choc, entre la mentalité collège et la mentalité lycée
Et puis je suis arrivé dans une classe où je connaissais personne
Y’avait certaines personnes qui se connaissaient déjà
Donc dans l’état où j’étais (déprimé, pas à l’aise, etc...) j’avais strictement aucune envie de md faire des amis, enfin c’était la dernière chose qui me faisait envie, je voulais juste me mettre dans mon coin et attendre que ça passe
Mais assez vite dans les premières semaines y’a les gens qui se sont rapprochés les uns des autres, donc tout le monde se connaissait de mieux en mieux dans la classe, sauf moi, j’avais même pas l’envie d’aller faire connaissance j’avais pas la tête à ça
Et là y’a des problèmes qui ont commencé à se présenter, essentiellement deux choses:
-Déjà j’étais isolé, au milieu de gens qui n’étaient pas isolés
Pour vous donner un exemple, comme dans beaucoup de salles de classes les bureaux sont par paires
Donc tout le monde avait quelqu’un assis à côté de lui, sauf moi
Et c’était la première fois de ma scolarité que ça m’arrivait et ça me faisait très bizarre
Tous les jours tu t’assois à ton bureau, et t’es le seul à avoir personne à côté, ça me déprimait encore plus, le fait que ce soit tous les jours, répétitif, l’estime de soi commençait à en prendre un coup
-Et le deuxième truc, qui se combinait au premier truc, c’est que y’avait des rumeurs qui circulaient sur moi (toutes infondées), des trucs pas très catholiques, et la du coup ça pouvait engendrer plusieurs choses chez les gens: soit ils me regardaient bizarrement et me parlaient froidement quand il s’agissait d’interagir, comme si j’avais la peste, soit ils m’évitaient, soit certains venaient vers moi pour me dire « c’est vrai ce qu’on raconte? » et à chaque fois j’entendais des trucs sordides, y’avait comme une volonté de me salir, donc je démentais (que pouvais-je fais d’autre?)
Et y’avait un truc que ça engendrait aussi, c’est que par exemple quand je passais à côté d’un groupe qui étaient entrain de discuter, au moment où je passais près d’eux ils s’arrêtaient de parler, et quand je m’éloignais ils reprenaient leur discussion
Et presque tous les jours j’entendais des trucs sur moi, tous les matins je me réveillais et je me disais « Qu’est-ce qu’ils vont dire sur moi aujourd’hui »
L’aspect répété, quotidien, c’était le truc qui était le plus compliqué psychologiquement
Et surtout l’aspect sournois du truc, c’est à dire que y’avait des gens qui disaient des horreurs sur moi, mais c’était complètement impossible de savoir qui c’était
Je savais pas si c’était une personne, si c’était un groupe de personnes, si c’était plusieurs groupes, si c’était tout le monde, et du coup j’ai développé une vraie paranoïa
Y’avait des gens qui avaient décidé de me niquer, mais je savais pas qui c’était, et du coup dans cette histoire les gens étaient soit assez froids voire carrément désagréables avec moi, soit neutres, mais j’avais pas d’amis dans cette classe
Je sentais que je pouvais faire confiance à personne en fait
Une caractéristique de ce « harcèlement » si on peut appeler ça comme ça, c’est que y’a jamais eu de violence directe
C’est à dire que y’a jamais quelqu’un qui s’est présenté à moi pour me cogner dessus, ou pour m’insulter
Et pourtant c’était très violent quand même psychologiquement, c’était une sorte de violence insidieuse, une violence symbolique
Par exemple quand y’avait des travaux de groupes à faire, et que je me retrouvai sans groupe (à chaque fois), ben par fierté je préférai faire le travail tout seul plutôt que d’aller mendier chez les groupes déjà constitués, et du coup je me prenais des points en moins ou des mauvaises appréciations de la part des profs, parce que j’avais pas respecté la règle qui était de faire le travail en groupe
Donc même les profs participaient à mon éviction, à ma marginalisation
C’était vraiment l’illustration de la violence symbolique
Y’avait une sorte « d’aura maléfique » autour de moi, qui éloignait les gens de moi, aura renforcée par les ragots et la mauvaise réputation
Alors vous me direz, pourquoi j’allais pas essayer de me faire des potes...
Ben parce que, quand on est déprimé comme je l’étais, on est très centré sur soi, du coup on a pas envie d’aller voir des gens, on a pas le goût de bavarder
Et ça j’ai l’impression que, même si ça s’est arrêté par la suite quand j’ai changé de lycée en 1ère, j’en ai gardé des petites séquelles, des petites stigmates, jusqu’à récemment, même si ça à tendance à s’effacer, ça m’aura quand même bien plombé
Donc je sais pas trop ce que je serai devenu sans cette période, parce que ça m’a aussi apporté des trucs positifs (la résilience, l’intérêt pour la religion et la philosophie stoïcienne), mais quand même également des trucs négatifs: j’ai eu des périodes ou j’avais pas confiance en moi, après la seconde, sur certains trucs relationnels j’ai beaucoup ramé, donc aujourd’hui à l’heure où j’écris ça je peux dire que j’en suis sorti (notamment grâce à la drague justement, entre autres choses), mais on ne sait jamais, il est possible que j’aie encore des séquelles et que ça me plombe sur certaines choses
Bref, que pensez-vous des conséquences que cette période passée peut avoir sur moi, sachant que c’était y’a longtemps puisque j’ai 24 ans mais des fois j’y repense, la nuit je fais des rêves bizarres en rapport avec ça, quand j’ai des situations type « personne n’est assis à côté de moi » y’a un petit côté parano qui ressort, ou bien quand des gens me regardent fixement, j’ai gardé le côté parano genre « personne ne m’aime » à l’état latent mais qui peut se déclencher dans certaines situations