L'homme drôle

Note : 22

le 24.05.2022 par Nonchalance

11 réponses / Dernière par Nonchalance le 20.06.2022, 20h02

La vie est faite de virages, d'obstacles à surmonter, d'audace, de surprises et de rencontres décisives. Racontez votre histoire, entrez dans la légende; partagez vos cheminements, vos interrogations, vos rencontres, vos aventures - foirées ou réussies, c'est pas le plus important - et recevez les avis et conseils des autres membres.
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Nouveau journal.

Épisode 1: La fausse rupture

J'étais préparé depuis longtemps, bien avant qu'elle m'ait émis ses doutes. Ça faisait quand même mal. Pourtant on avait était sincères tous les deux mais il y'a des non-dits qui ont plus de sens que les mots. Je ne sais pas pourquoi je suis triste. Elle n'a jamais voulu de moi, elle ne voulait que cet aspect de moi. Cet aspect que je ne suis pas.

Je regarde mon téléphone et son message: "Il faut qu'on parle, dis moi quand t'es dispo cette semaine, sinon on peut parler par téléphone, comme tu veux..." Je n'ai pas envie de laisser traîner le truc, je ne lui laisse pas le choix: soit on se voit le lendemain soir, soit ce sera au téléphone. Elle dit qu'elle n'est pas dispo. Je m'en fous, je veux en finir au plus vite alors je lui propose qu'on s'appelle. Elle insiste pour qu'on se voit...

Mon aspect le plus étrange est que je ne m'énerve jamais. En tout cas c'est très difficile de le voir. Et quand j'exprime ma colère, je laisse toujours quelques dégâts derrière moi. Je ne voulais pas y aller parce que je savais que j'allais être mauvais. Alors au vu de son insistance, j'ai jubilé et j'ai cédé. "Comment te résister, puisque t'insistes!" je lui ai répondu. "Je sens du sarcasme dans ton message." elle me dit.

C'est comme ça que je me suis retrouvé dans un bar à papoter comme si de rien était et après l'avoir attendu 30min de plus que prévu. "Je paie la première tournée! " me dit-elle. "Ah, on célèbre quelque chose? Je te trouve bien optimiste! " j'ai ri. Elle ne dit rien. Puis elle passe à autre chose, comme si de rien était. Alors on discute. Elle me raconte sa vie. Elle me demande si je m'en fous. Je donne des moitié de réponses ou je fais des mauvaises blagues mais mon regard ne quittes pas le sien. Elle est mal à l'aise, nerveuse. Je suis en colère mais rien ne se voit, je souris. "T'es beau!" elle me dit. "Je sais, j'aurai dû être mannequin. Même mon polo du taf me va bien, ha ha..." je continue de rire et de rentrer dans son jeu. Elle a envie de moi, ça se voit. Je trouve ça triste et insultant mais je ne dis rien. Je continue de la fixer et de la voir s'agiter.

"T'avais quelque chose à me dire?" je finis par lui demander. Sa poitrine se soulève, son regard s'humidifie. Elle baisse les yeux. "Je t'écoute." je dis encore.
"Je crois que rien a changé depuis la semaine dernière, je n'ai toujours pas envie de te voir ou de t'écrire même si je passe de super moments quand je suis avec toi..." me dit-elle.

Je ne ressens rien.

"Quelle surprise! ” je réponds d'un ton sarcastique.

"Ne crois pas que c'est une décision que j'ai prise à la légère, je suis vraiment désolé, j'ai peur que nous nous séparions mais je ne peux pas continuer. Et c'est pas de ta faute..."

"Ok!”

"T'as rien à me dire?”

"Non.”

"Tu veux que je parte? " elle est aux bords des larmes.

"Non. Tu veux jouer au UNO? J'ai ramené un UNO."

Elle me regarde comme si j'étais débile. Je rigole un peu.

"Assieds-toi!" je lui dit.

Elle retourne s'asseoir.

"T'es sûre que tu veux pas jouer au UNO? "

"Et quoi, on va se regarder dans le blanc des yeux? "

"Non, on peut parler et jouer. Tu voulais parler, non? "

"Nonchalance, tu veux pas me dire ce que tu ressens? "

"Je suis déçu. C'est tout. "

"T'as rien d'autre à dire? "

"Je suis déçu, tu veux que je te dise quoi d'autre ?"

"Je sais pas, juste dis moi quelque chose. "

Et j'ai commencé à parler. Pas pour lui dire ce qu'elle voulait entendre mais pour lui faire du mal. Aucune insulte, aucun gros mot. Juste des paroles blessantes. Je suis doué pour ça. Elle voulait garder sa dignité, voulait qu'on se quitte en amis, voulait qu'on s'explique, voulait que je reste aussi vulnérable avec elle que je l'avais été pendant toute notre relation qui n'en était pas une. Je ne lui ai rien donné. Elle a pleuré. "J'ai toujours détesté les gens qui quittent les autres et c'est eux qui pleurent..." me dit-elle. Je lui ai ri au nez.

"Je ne vais pas rester en contact avec toi. J'ai des sentiments pour toi. Ce n'est pas de l'amour mais on y était presque. Je n'ai pas envie de m'accrocher à quelque chose qui n'existe pas. Au revoir, Aimante."

Et je suis parti. Égoïste jusqu'au bout, mesquin jusqu'au bout. Et sans aucun regret, aujourd'hui encore, je suis content de la façon dont ça s'est déroulé, c'était il y'a presque trois mois. Je savais depuis longtemps que j'avais un esprit vengeur. Je ne l'avais juste jamais utilisé. Ça fait du bien de ne pas être le plus grand dans l'histoire, le plus mature.

J'ai pleuré. J'ai été triste. J'ai pensé longtemps à elle. Et à chaque fois que j'étais sur le point de faire amende honorable, je me suis souvenu de ce que j'ai retenu de cette histoire: j'étais une bonne bite, un bon archétype à présenter à ses potes, un bon pokémon rare à collectionner, un bon coussin... mais pas assez bien en tant que moi même. Peut être que je suis un peu con, mais je ne perds pas mes sentiments au bout de deux semaines moi. Je suis plutôt mauvais quand je me mets en colère.

Alors c'est une fausse rupture parce qu'on a jamais été en couple. Je ne l'ai plus jamais revue, plus jamais recontactée et je ne veux rien d'elle mais je suis apaisé maintenant. Je ne ressens plus grand chose pour elle, je pourrai même être jovial et amical si je la revoyais.

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Dans le prochain épisode, j'expliquerai comment je suis devenu une salope.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+3] La suite, vite ! le 24.05.22, 20h49 par Crow
  • [0] Mauvais esprit le 24.05.22, 22h41 par FK
  • [+2] Ça va aller le 25.05.22, 10h58 par Jalapeno
  • [+1] C'est pas si simple le 25.05.22, 13h40 par Citadin

Sans acrimonie, c'est vraiment pour t'aider:
Est-ce que tu ne manques pas un peu de maturité là?
Tu peux très bien ne pas souhaiter continuer mais agir avec classe. Elle ne t'a jamais manqué de respect.
Elle t'a dit elle-même qu'elle passe de très bons moments avec toi mais qu'en dehors de ça tu ne lui manques pas, il n'y a pas d'émotions profondes.
Ce n'est pas de ta faute, ou peut-être que ça l'est d'ailleurs, on ne sait pas.. Peut-être que tu pourrais le savoir? Après tout c'est toi qui traine ce complexe et ce sentiment de rejet, ça ne doit pas t'aider à te lier aux gens. "je me suis souvenu de ce que j'ai retenu de cette histoire: j'étais une bonne bite, un bon archétype à présenter à ses potes, un bon pokémon rare à collectionner, un bon coussin... mais pas assez bien en tant que moi même."
Franchement dans ce que tu as raconté il n'y a rien qui suggère le genre de trucs que tu supposes. Là on dirait que tu penses qu'elle s'est servi de toi, alors qu'en réalité, vous avez eu un embryon de relation qui n'est pas arrivé à maturité. Souvent dans la nature ça arrive parce que la chose n'est pas viable. C'est pareil pour les relations. Tu n'es pas une victime. Tu en as bien profité, plus qu'elle en fait. Ce n'est pas de sa faute. Peut-être que simplement, bien qu'émotionnellement satisfaisante, la relation avec toi ne la comble pas. Elle ne sait pas comment mais en tous cas ce n'est pas avec toi. Il me semble que ça t'est arrivé quelques fois dans tes aventures précédentes , tu devrais donc le comprendre.
La question, c'est pourquoi tu t'attaches plus facilement aux autres, pourquoi eux ne trouvent pas à se "remplir" par le contexte avec toi?
Et aussi:
T'aurais pu mal baiser, être insortable, être banal, et avoir un physique désagréable et elle aurait pu t'aimer quand même.
Il y a la séduction, et il y a l'amour, et celui-ci échappe beaucoup à la logique car contrairement à la séduction il n'est pas lié à des impératifs évolutifs. C'est purement un effet secondaire de l'évolution, et si c'est en général associé à l'attraction qu'on ressent et la connexion, il y a beaucoup de choses qui ne s'expliquent qu'au travers de la connaissance de la construction de l'autre.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+3] Yep ! :) le 24.05.22, 22h41 par FK
  • [+2] Constructif le 25.05.22, 10h57 par Jalapeno
  • [+1] Constructif le 25.05.22, 13h41 par Citadin
  • [+1] Pas convaincu le 26.05.22, 12h04 par Nonchalance
  • [+1] Il y'a du vrai... le 29.05.22, 17h25 par Esope
"Les gens déplorent les effets dont ils chérissent les causes"

Nonchalance a écrit :
24.05.22
Ça fait du bien de ne pas être le plus grand dans l'histoire, le plus mature.

Je crois comprendre ce sentiment.

Ça peut venir d’une responsabilisation trop précoce dans la vie. Avec impression d’injustice face à la non reconnaissance des efforts fournis.

Alors je peux concevoir qu’il soit soulageant de se laisser (un peu) aller à ses bas instincts, dans des contextes bien ciblés et temporaires. Ça permet de ne pas péter les plombs.

Le bien-être que ça procure est fugace et la tentation d’en faire une habitude devient grande.

Il me semble sain de faire la part des choses et de trouver le bon équilibre.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Pertinent le 25.05.22, 18h57 par Onmyoji
  • [+1] C'est pas faux le 26.05.22, 12h04 par Nonchalance

Point par point, pourquoi j'en suis venu à être mauvais lors de notre rupture:

1. Elle m'a assuré que j'étais en train de me faire des idées quand je lui ai dit deux semaines auparavant que si elle ne voulait pas être avec moi, elle pouvait me le dire. Je n'ai pas insisté, c'était juste une remarque au passage.

2. Elle m'a invité à une soirée avec son super pote danseur de salsa, j'y suis allé, ils ont passé toute la soirée ensemble à danser la salsa collé l'un à l'autre (ce n'était pas une soirée salsa mais il y'avait que de musiques latino qu'on était pas forcément obligé de danser à deux). À un moment, je suis allé m'asseoir parce que j'avais mal au genou, elle a mis trente minutes à remarquer que je n'étais plus là et quand elle l'a remarqué, elle a cru que je m'étais barré parce que j'étais jaloux... Ce qui était le cas (la jalousie) mais je pensais pas qu'elle allait faire ça devant moi pendant aussi longtemps, j'ai trouvé ça très irrespectueux. Surtout qu'elle m'a dit elle même que si j'avais fait la même chose, elle aurait sûrement fait une crise de jalousie. Et j'avais clairement l'occasion de faire la même chose pendant la soirée. Mais elle, c'est pas pareil, ce sont tous les deux des danseurs de salsa, c'est son partenaire de danse depuis plusieurs mois, y'a rien d'ambiguï...

3. Deux jours plus tard, elle voulait qu'on parle, j'y suis allé, elle ne m'a pas dit tout de suite de quoi on devait parler mais on a passé une bonne soirée, comme si de rien était puis j'ai dû lui tirer les vers du nez pour qu'elle me dise qu'elle ne ressentait plus le besoin de me voir et de m'écrire mais qu'elle ne savait pas si elle voulait en finir. Elle m'a dit de lui laisser du temps. Je m'y attendais depuis près de deux semaines déjà (cf. j'en parle dans mon ancien journal) J'étais très émotif à cette soirée, entre l'hilarité et l'extrême tristesse. On est rentré chez elle, j'ai couché avec elle puis elle m'a demandé de partir, elle a essayé de me faire un câlin et à ce moment là, y'a un truc qui a craqué dans ma tête. Je suis devenu très froid, je ne lui ai pas rendu son câlin et j'ai pas répondu au message qu'elle m'a envoyé pour me dire à quel point elle était désolé et que ça lui faisait du mal que je ne lui rende pas son câlin. Pendant une semaine j'étais très en colère, on ne s'est plus parlé puis elle m'a renvoyé le message pour me dire qu'il fallait qu'on se voit. Et à ce moment là, j'étais déjà loin et même si elle avait pris une décision différente, je l'aurai envoyer bouler.

Voilà. Vraiment, je ne regrette rien du tout de mon comportement.

@Onmyoji Pourquoi je m'attache facilement aux filles que je fréquente? Alors, je me suis vraiment attaché à elle c'est vrai, j'ai eu d'autres aventures où j'ai été déçu que ce soit fini mais pas du tout à ce niveau. J'ai une très bonne mémoire et mon point de rupture est plus élevé que celui des autres, c'est la réponse que je me suis apporté. Je me souviens de toutes les filles que j'ai fréquenté, que ce soit pour une nuit, pour quelques semaines ou quelques mois. Non seulement je m'en souviens clairement, j'y repense souvent sans que je ne cherche à m'en souvenir.

Pourquoi les femmes ne veulent rien de plus avec moi? Parce que je vais avoir 32 ans, que je vis avec ma tante et mon petit frère, que ma famille est trop impliquée dans ma vie, que je dépense tout mon argent pour aider ma famille et que j'ai un taf de merde (même si objectivement il est pas si mal que ça ce taf), dans cet ordre là.

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Demain j'écrirai l'épisode 2 qui n'a plus grand chose à avoir avec cette histoire. J'ai eu le temps d'avoir d'autres aventures entre temps alors vraiment, c'est du passé hein, je fais juste une chronologie.

Attention, cet épisode est très long! Mais il vaut la peine d'être lu.

Épisode 2: La salope

Le plan était simple. Lundi je me fais tej. Et le WE suivant je pécho de la gonze pour oublier. Et ça s'est passé exactement comme je voulais... mais j'ai pas choisi la meilleure des gonzes 🤦🏿‍♂️

En ce moment je suis en bombe. Ça a commencé à la fin de l'année 2021 et ça continue jusqu'à aujourd'hui. Je ne saurais pas vraiment expliquer ce qui a changé entre le moi d'avant et le moi maintenant mais je plais... et certaines femmes osent me le faire savoir. Le seul truc qui m'empêche de profiter de mes charmes, c'est une peur viscéralement ancrée dans mes entrailles d'être importun. Donc si une femme ne me fait pas clairement savoir qu'elle veut de moi, je ne fais rien.

Bref, vendredi je sors, je vois que je plais mais je n'ose rien tenter. Je dois rejoindre une amie pour voir un petit concert de funk/soul dans un bar. Enfin, c'est plus une connaissance qu'une amie. Elle a essayé de me draguer à plusieurs reprises mais j'ai toujours gardé mes distances parce que je la trouvais trop bizarre... trop violente dans son approche.

Deux semaines auparavant, alors que je faisais mon retour triomphant sur la scène du stand up amateur, Aimante devait venir puis je devais aller dormir chez elle mais finalement elle s'était fait un torticolis et avait trop mal pour bouger et m'a dit qu'elle préférait dormir seule. À la fin de la soirée, j'avais cartonné, j'avais fait le meilleur passage ce soir là et j'étais partie en soirée avec cette meuf. On va l'appeler Embrouille. Elle a deux ans de plus que moi, petite, blonde, mince, plutôt jolie et fout toujours son nez dans des histoires rocambolesques. La soirée était géniale. J'avais une aura invincible et beaucoup de femmes me tournaient autour pendant que je dansais montrant plus ou moins leur intérêt, certaines allant même jusqu'à m'enlacer et me caresser le visage. Embrouille était là et a tout vu mais j'étais encore dans le bourbier avec Aimante et je n'ai pas su profiter de mon succès. Alors que je devais partir prendre les derniers transports, Embrouille m'a retenu et m'a proposé de dormir chez elle en me promettant un lit tout seul dans la chambre d'ami et j'ai accepté. Et effectivement, on est rentré chez elle et il ne s'est rien passé.

Deux semaines et demi plus tard donc, je suis en train de douiller après la rupture avec Aimante, je cherche à pécho, je suis dans un concert funk/soul dans un bar avec Embrouille et des musiciens que je connais un peu et je passe une bonne soirée. Embrouille remarque que je suis mélancolique malgré tout et me demande ce qui ne va pas. Je lui raconte machinalement la rupture et mon mal être et elle compatit. Elle aussi a eu une peine de cœur dernièrement avec un homme qu'elle fréquente régulièrement depuis plus de dix ans. On parle de notre vie amoureuse pathétique lorsque tout à coup, elle s'approche de moi et me murmure à l'oreille: "Je vais à ce bar où ma pote chante ce soir. Si tu veux, tu peux m'accompagner, on restera pas longtemps et après on ira chez moi et je pourrai te réconforter."

Pour être honnête, j'en avais pas très envie, pas avec elle mais après avoir ravivé mes blessures pendant quelques heures avec elle, je ne me sentais pas de tenter ma chance avec quelqu'un d'autre. Alors je l'ai accompagné. On a bu et on s'est tourné autour au bar où sa pote chantait. Puis elle m'est monté dessus dans le métro à 1h du matin en me disant que je l'excitait et malgré mon malaise, on est allé chez elle et on a couché ensemble. Laborieusement pour ce qui est de la pénétration, comme je m'y attendais mais j'ai réussi à jouer de mes doigts et de ma langue et à la faire jouir plusieurs fois (ce sont ses mots). Je me suis réveillé dans son lit le lendemain et je ne me sentais pas très bien émotionnellement mais on a encore couché ensemble et je suis rentré chez moi.

Lundi, j'avais un rencard avec une fille que je voyais juste avant Aimante et qui avait repris contact avec moi. On va l'appeler Douce. On était tous les deux dans un état déplorable: j'étais fatigué et mal dans ma peau et elle pareil. On a quand même passé une bonne soirée à parler dans un mélange de mélancolie et d'humour puis je l'ai raccompagné sur un bout de chemin chez elle, dans la même direction que mon métro.

"Je suis content d'avoir repris contact avec toi !" lui dis-je.

"Moi aussi, je suis désolée pour la dernière fois, (environ 4 mois en arrière) j'ai fait une crise d'angoisse et il était hors de question que tu me vois dans cet état..."

"J'étais conscient que tu ne te sentais pas bien, c'est juste que j'aurais aimé que tu me le dises avant que je fasse une heure de trajet pour venir chez toi avec des courses. Ça m'avait énormément vexé."

"Oui, je comprends... Et t'as toujours été sympa avec moi, même quand je ne l'ai pas été avec toi. Tu ne m'as pas insultée ou mal parlé et c'est ce qui m'a donné envie de te revoir! "

"C'est du passé. De toute façon je m'y attendais à ce moment là que tu ne veuilles pas me voir."

"Comment ça?"

"Bah t'étais plutôt distante dans tes messages, tu as annulé puis reprogrammé trois fois notre rencontre... j'étais étonné que tu veuilles me voir le jour où t'as fait ta crise d'angoisse mais finalement quand t'as annulé au dernier moment, je n'étais pas surpris, juste en colère et vexé."

" Mais t'as raison! Je suis désolée... Je ne m'en rendait même pas compte. J'étais juste tellement prise avec l'asso, le sport, mes amis et puis je ne me reposais jamais eu mon traitement ne fonctionnait pas correctement... Je suis vraiment nulle! "

"Non, t'avais besoin de temps. J'étais pas là au bon moment..."

"Je suis désolée !"

Elle pleure. Alors je l'enlace et j'essaie de la réconforter. Elle m'embrasse. Je me laisse faire. Elle me ramène chez elle, on couche ensemble. Laborieusement. Mais je suis devenu le roi des préliminaires, alors on joue jusqu'à satiété. Allongée sur ma poitrine, on se regarde tendrement.

"T'es belle!" je lui dit.

Elle me sourit un peu gênée et ne dit rien.

"J'adore ton corps!" je lui dit encore.

"Qu'est ce que t'aimes dans mon corps?" elle me demande.

"Il est athlétique et moelleux !"

Elle rit aux éclats. J'admire sincèrement sa beauté. Blonde, cheveux courts, yeux bleus perçants, elle a des traits au premier abord banaux. Mais il y'a une telle harmonie entre son petit nez, sa bouche fine, son visage en croissant de lune. Quand elle sourit, son regard brille et elle a une façon de me regarder qui m'apaise. Son corps est doux.

"Ton corps est presque aussi doux que le mien." je lui dit.

Elle rit encore.

"C'est vrai que ton corps est doux !" me dit-elle.

J'aime ses formes. C'est une sportive et ça se voit mais son corps est enrobé d'une légère couche de gras qui le rends encore plus agréable à l'oeil et au touché selon moi.

On se taquine, on se cherche. Je lui caresse tout le corps.

"J'aime bien comme tu me touches." dit-elle.

"J'adore explorer le corps des femmes..."

"T'en as exploré beaucoup?"

"Ha ha, non pas vraiment, je suis trop timide. En général quand je suis avec une femme, c'est elle qui fait le premier pas ou je le rencontre sur les applis et il n'y en a pas beaucoup qui font le premier pas ou avec qui je matche sur les applis."

"Il y'a des femmes qui t'abordent? J'aurai jamais eu le courage de faire ça."

"Je t'aurai demandé si tu voulais boire un verre si je t'avais vu au supermarché."

"C'est vrai?"

"Non!"

Elle rit.

"J'aurai été flattée! Je pense que j'aurai dit oui."

Elle m'embrasse.

"N'empêche, les femmes qui t'abordent, c'est quand même vachement courageux de leur part. Je me demande s'il y'a un type de femmes en particulier que t'attires..."

"En général, ce sont des femmes Blanches que je rencontre en soirée ou dans des jams... J'ai jamais été intime avec une femme Noire. Je me demande pourquoi. Ça me dérange un peu parce que je suis Noir et je me demande si je suis si repoussant pour les femmes Noires... Ou peut être que les femmes Noires n'abordent jamais..."

"Du coup tu tapes que dans de la Blanche?" elle me dit.

J'ai ri aux éclats. C'était tellement spontané et innocent que je ne pouvais pas mal le prendre. Et puis au final, c'est vrai même si ce n'est pas voulu.

Elle voulait me revoir. Moi aussi je voulais la revoir. Le lendemain quand je me suis réveillé dans son lit, je me sentais bien pour la première fois depuis quelques semaines. Je suis parti très tôt, vers 5h du matin pour aller bosser. Je n'avais dormi que 3h mais j'étais en forme.

J'ai échangé avec Douce le reste de la semaine sur un petit nuage parfois perturbé par ma nostalgie d'Aimante. Vendredi, Embrouille m'envoie un message pour aller danser. Sa pote sera là.

"On va s'amuser, on est pas obligé de coucher ensemble." Je suis un peu mal à l'aise mais j'y vais quand même. La pote d'Embrouille est hyper sympathique. On danse et on rigole. Puis arrive un trio composé de deux femmes et d'un gars. Embrouille s'énerve tout de suite. "Putain, voilà les autres cons ! "

"Tu les connais?"

"C'est mon ancienne coloc. Le gars avec qui elle est c'est le mec qu'elle avait appelé pour qu'il vienne me casser la gueule quand je l'ai virée de chez moi!"

"Ah!"

"Je suis sûre qu'ils vont me chercher la merde ce soir !"

"Ignores les, non?"

Et elle part chercher la sécurité du bar pour leur expliquer que des gens violents qu'elle connait sont là pour lui faire la misère. Je suis un peu dubitatif mais je décide de passer une bonne soirée et je danse avec la pote d'Embrouille qui m'avoue: "Elle est tout le temps comme ça... Laisses là !"

Mon charme opère de nouveau sur la piste de danse mais entre Douce et Embrouille et ma nostalgie d'Aimante, je n'ai plus de place dans ma tête pour une autre meuf. Alors je danse et je profite de la bonne ambiance. Une heure plus tard, Embrouille est en pleine dispute avec le trio qui lui chercherait la merde. Le ton monte mais je suis blasé, j'ai l'impression que c'est elle qui a cherché la merde. Finalement, le trio se fait virer du bar, Embrouille est remontée comme jamais et décide de quitter les lieux en se victimisant et en insultant le trio ET les personnes qui ont assisté à la dispute puis elle s'enferme dans le silence quand elle voit que sa pote et moi ne réagissons pas. Je la suis mais je n'en ai pas très envie. Cependant, il fait froid, j'ai plus de transports pour rentrer chez moi, j'ai pas envie de dépenser 60€ pour un Uber et c'est trop loin pour marcher. Alors je les suis à une soirée dans un appart mais finalement, la pote d'Embrouille décide de rentrer (elle dort chez Embrouille) et je me retrouve seul avec Embrouille et des inconnus. La soirée est très sympa, je fais connaissance avec tout le monde, les gens sont en kiffe sur mon bob et mes pas de danse et tout se passe bien. Alors qu'il ne s'est rien passé entre nous pendant toute la soirée, Embrouille se glisse dans mes bras et m'embrasse pendant que j'échange avec les autres. Puis je vais jouer au UNO avec une fille qui s'est fait larguée par son mec par message et j'essaie de la réconforter. Embrouille arrive, se mêle de l'histoire, je les laisse entre filles et je retourne danser et sociabiliser.

Je fais des va et vient: UNO avec la fille qui s'est fait larguée, danse et papotages. Embrouille se glisse dans mes bras et cherche mes lèvres de temps en temps et je me laisse emporter, elle est tellement agréable dans cette soirée que j'en oublie son comportement suspicieux pendant la soirée dans le bar. Elle me chauffe, je suis réceptif, on dit au revoir, on rentre chez elle et on baise.

Cette fois ci ça se passe bien. Trop bien même. Pendant que je la prends sauvagement en levrette et qu'elle crie :

"Vas y, défonces moi! Je suis ta salope, je suis ta pute!"

Je jouis ce qui m'arrive très rarement pendant la pénétration. Je me dégage d'elle. Et là, catastrophe ! La capote a craqué. Je lui dis. Elle panique et court l'enlever de son vagin et se nettoyer aux bords des larmes. Je m'allonge dans le lit et fixe le plafond en riant silencieusement et hystériquement. Je me demande ce que je fous. Une demi heure plus tard, Embrouille revient en pleurs. Elle s'allonge à mes côtés et met sa tête sur ma poitrine. Je l'enlace et essaies de la réconforter.

"C'est injuste!" elle dit.

"Qu'est ce qui est injuste?"

"Être une femme. Pas seulement dans la société mais dans la nature aussi. Pourquoi c'est à moi de subir ça? Pourquoi je dois avoir peur de tomber enceinte à chaque fois que j'ai envie de baiser? Pourquoi vous pouvez coucher avec n'importe qui en restant insouciant et je dois toujours être sur mes gardes?"

Je la sers plus fort entre mes bras. Elle se dégage et sèche ses larmes avec colère.

"J'en ai marre d'être une femme!"

"Je comprends."

"En plus j'ai même pas joui!"

Elle retourne dans mes bras et me demande de l'enlacer en cuillère. Je m'exécute. On reste silencieux un long moment.

"Tu veux que je t'accompagne pour aller chercher la pilule demain?"

"Non, je suis une grande fille!" dit-elle d'un ton sarcastique. "De toute façon, je ne la prendrai pas!"

"Pardon?"

"Je connais mon cycle d'ovulation par cœur, j'ai déjà ovulé il y'a cinq jours, les œufs disparaissent au bout de quatre jours, normalement demain j'ai mes règles donc il devrait pas y avoir de problèmes !"

Je suis légèrement terrifié mais je ne dis rien. Je continue de l'enlacer.

"Et pour les MST?" je demande.

"Je suis clean! Je ne sais pas pour toi par contre!"

"Normalement je suis clean aussi mais j'irai quand même faire les tests..."

"Tu veux que j'aille faire les tests?"

"Oui!"

"Qu'est ce qu'il y'a, tu penses que je couche avec n'importe qui? Tu penses que je suis une salope?"

"Non. Je n'ai jamais eu de MST et c'est la bonne chose à faire. C'est pas une question de confiance mais de responsabilités."

"J'irai si t'as envie que j'y aille!"

"J'ai envie que t'y ailles."

"D'accord !"

On s'est endormi. Le lendemain matin elle s'est de nouveau blotti dans mes bras. Puis elle m'a embrassé, a commencé à caresser mon pénis. J'ai joué de ma bouche et de mes doigts, avec ses seins et avec sa chatte. Puis je me suis concentré sur sa chatte et elle a joui plusieurs fois. Et on s'est rendormi.

Elle s'est réveillée pour aller au marché avec sa pote deux heures plus tard. Avant de partir, elle m'a caressé un peu partout. Puis elle m'a embrassé dans le cou et les omoplates, parmi mes zones érogènes les plus sensibles. J'ai gémi et je me suis débattu de plaisir. Ma réaction l'a excité et elle est devenue plus insistante. Je n'en avais plus envie.

"Arrêtes !" je lui ai dit.

"Ha ha, c'est marrant, j'aime comment tu réagis."

"Arrêtes!" j'ai répété plus fort.

Elle a continué. J'ai eu un début de panique.

"Arrêtes!" j'ai dit une troisième fois.

Elle a arrêté. Je suis soulagé. J'étais sur le point de lui foutre un coup de coude. Ou peut être que j'aurai pas su comment réagir et que j'aurai été violé. Mais elle a arrêté. Je suis soulagé.

À son retour du marché avec sa pote, je suis rentré chez moi, un peu chamboulé, désorienté. Je ne me reconnaissais plus vraiment. Comment j'en suis venu à être dans le lit des femmes comme ça, à essayer de baiser pour oublier mes peines de cœur? Il fallait que j'arrête.

Mais le soir même, j'étais dans le lit de Douce et c'était tellement bon, tellement agréable. Il n'y a pas eu de pénétration. Que des jeux sensuels jusqu'à ce qu'on soit rassasiés.

Et le lendemain, j'ai reçu un message d'Embrouille pour me dire qu'elle allait faire les tests. Puis elle m'a appelé. Je n'ai pas décroché mais je l'ai rappelé quelques heures plus tard.

"C'était pour te dire que la fille qu'on a vu samedi à la soirée, tu sais, celle qui s'est fait larguée par son mec par message? Elle t'a vraiment apprécié, elle voulait te revoir. Je lui ai dit que t'étais un bon amant et que tu pouvais lui faire du bien. Elle m'a demandé ton num, je peux lui donner? "

"Je te rappelle !" j'ai dit froidement.

Embrouille. Pendant que je la baisais, elle disait qu'elle était ma salope. Puis elle m'a demandé si je la prenais pour une salope parce que je lui ai demandé de faire des tests pour éventuelles MST. Et maintenant, elle m'appelle pour me dire qu'elle m'a recommandé à quelqu'un d'autre? Pendant tout ce temps, c'était moi la salope!

Je me sentais humilié, sale. Je lui ai envoyé un message pour lui dire que je n'avais pas apprécié. Elle a paniqué, m'a envoyé de longs paragraphes pour s'expliquer et rejeter la faute sur la fille qu'on a vu samedi. Elle s'est défendu bec et ongles, disant qu'elle n'aimait pas ces histoires de gamins ou elle doit faire l'intermédiaire mais qu'elle avait eu pitié pour la fille qui s'est fait larguée. Puis elle a tout effacé. Pour finir par me dire que je l'avais mal pris pour rien et que cette fille voulait juste me voir pour papoter parce qu'elle m'avait trouvé sympa.

J'ai ri et l'aurai bloquée si je n'attendais pas les résultats des tests MST et de savoir si je n'allais pas être papa avec une femme visiblement perturbée.

En attendant, je suis resté cordial et même avenant. En bonne salope qui se respecte, je suis en bonne entente avec tout le monde!

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Au prochain épisode, je vous raconterai comment Douce a réussi à me canaliser et à me retrouver et mes aventures pas du tout romantiques sur les scènes comiques.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Chelou le 28.05.22, 17h52 par Onmyoji

Que d'aventures :)
Embrouille : meuf à problème, à ta place je couperais les ponts. Si elle t'a filé une MST ça ne changera rien (fais des tests de ton coté) et si elle est enceinte, ben t'es dans la merde de toute façon (bon statistiquement ce serait vraiment pas de bol hein !).
Pourquoi les femmes ne veulent rien de plus avec moi? Parce que je vais avoir 32 ans, que je vis avec ma tante et mon petit frère, que ma famille est trop impliquée dans ma vie, que je dépense tout mon argent pour aider ma famille et que j'ai un taf de merde (même si objectivement il est pas si mal que ça ce taf), dans cet ordre là.
Est-ce que tu gagnes suffisamment pour pouvoir te prendre un appart et continuer à aider financièrement ta famille ? J'imagine qu'il y a tout un aspect culturel qui joue en plus, mais tu dois aussi prendre soin de ton équilibre à toi. Si tu ne parviens pas à t'épanouir affectivement dans ce contexte-là et que tu craques psychologiquement, ça finira par leur retomber dessus aussi.

Tu ne devrais pas te formaliser qu'une femme ait apprécié un moment avec toi et te "recommande", après tout vous avez insisté l'un et l'autre sur le fait que vous n'étiez pas ensemble. Après effectivement ça sent la meuf à problèmes, aigrie de sa condition et qui doit chercher des problèmes à quiconque n'est pas de son côté. Si tu veux te retrouver à la place de ce trio dans le bar, tu n'as qu'à lui exprimer ton désaccord sans prendre de gants à mon avis.
Et si ça se trouve elle a fait ça pour te tester.
Pour savoir ce que tu lui répondrais.
Mais fais gaffe parce que si elle s'attache à toi elle pourrait finir par se faire attraper par n'importe qui pour te dire que le gosse est de toi. À ta place j'aurais insisté pour la pilule du lendemain, la "connaissance du cycle" et les "horloges", on sait ce que ça donne, c'est mesuré statistiquement, le succès de cette méthode de contraception c'est 20% de femmes enceintes l'utilisant sur une année, le seul truc qui fonctionne plus mal c'est la cape cervicale, et les préservatifs c'est 15% d'échec à la fin de l'année soit une femme sur six (https://www.ameli.fr/assure/sante/theme ... traceptifs).

Douce paraît être normale, c'est plus une relation à entretenir.

Pour ta situation, tu n'es peut-être pas obligé de rentrer dans les détails avec les femmes quand tu les rencontres. Après tout tu n'es pas obligé de parler de tous tes boulets à tout le monde (je ne parle pas de ta famille, même si elle est envahissante, plus du fait que tu vis avec elle et doit subvenir à ses besoins).
Aussi ça dépend fortement de ta manière de présenter les choses. Et c'est sûr que les femmes de ton âge ne sont pas toutes enclines à se projeter avec quelqu'un qui a des difficultés, mais il me semble que tu penses un peu à leur place et que tu dois mettre des barrières parce que toi, tu ne te vois pas avec une femme en étant dans cette situation. Par fierté et honte.
Mais honnêtement il y a largement pire que toi, des gens dont on voit qu'ils sont irresponsables, irrespectueux, égoïstes, et qui n'ont aucune motivation d'avancer dans la vie.
Toi tu te bouges et tu joues collectif, c'est plutôt à ton honneur. Tu sembles, hors "crise revancharde", avoir plutôt à coeur de prendre soin des personnes avec qui tu es, et des femmes en particulier.
À mon avis ton frein est plutôt que tu te sens entravé, pas libre de penser pour toi, et évidemment ta logistique ne facilite pas les choses et tes noeuds et tes bleus à l'âme doivent être assez visibles...
"Les gens déplorent les effets dont ils chérissent les causes"

Salut Nonchalance,

J'écris plus très souvent dans le coin mais j'essaye de pas mal vous lire.
Ton post m'a fait réagir.

Pour moi y a pas vraiment de doutes sur le fait que t'es un mec brillant, intéressant et que t'as pas mal d'atouts dans ta manche pour t'éclater.

Par contre j'ai aussi l'impression que tu te sabordes tout seul, t'es en pleine stratégie de l'échec.

"Les meufs veulent pas de toi" => "je suis une merde"
"Les meufs veulent de toi "=>" je suis une salope"

"Je plante une relation tout seul parce que je panique" => c'est normal je suis complexe
"Les meufs doutent, paniquent, font de la merde, sont paumées" => putain mais c'est quoi mon problème

"Je réussis un truc de dingue comme du stand up" => "je suis génial, ma vie est cool les meufs sont toutes à fond sur moi"
"Je ne réussis rien de particulier ou de notable en ce moment" => "je suis une sombre merde et personne ne me calcule, d'ailleurs les meufs veulent pas de moi parce que je suis black/costaud/taillé/drôle/autre..."

"Les meufs couchent avec moi" => "putain je suis une victime de quasi viol"
"Je ne sais pas si la meuf veut de moi" => "ne surtout pas la draguer car j'ai peur "d'être importun"

Je baise et drague plusieurs meufs en même temps en sortie de rupture en ne cherchant rien de sérieux => "ok" tout va bien"
Un de mes plans culs paumé propose de filer mon numéro a une de ses potes qui a flashé sur moi => je suis une pute, elle n'est pas folle de moi

"Je clame partout que je cherche du sérieux"
"Je baise et rebaise une nana à problèmes notoires, mais c'est pas ma faute, j'y suis pour rien, c'est elle qui me piège, je suis une victime et j'arrive à l'embrouiller tout seul comme un grand"

Une nana balance quelques phrases trashs pendant une belle leuleu claquée => je sors ça du contexte et interprète le truc pour m'emmerder moi même

J'ai une histoire sympa avec une nana qui se comporte plutôt correctement avec moi, et suite à un coup de panique de ma part, je pratique la terre brûlée et lui fais volontairement du mal en m'en glorifiant...


Bref. Je caricature évidemment. C'est toujours plus complexe et nuancé. Mais tu vois l'idée. Le truc redondant ? Le schéma qui se répète ?
J'ai comme l'impression que t'es blindé d'insécurités, de peurs, que tu interprètes tout à la sauce de ton état d'esprit du moment, que tu te complais dans ce rôle passif, et que surtout tu pâtis de ne pas te tracer un projet clair.

Pour moi tu interprètes beaucoup beaucoup trop les choses. Et tu te défiles un peu trop sur les causes de TES actions.


Voilà, mon message va peut être paraitre un peu abrupt mais j'ai l'impression que t'es ton pire ennemi, et ça me fait bien bien chier pour toi tant tu me sembles intéressant. Le jour où tu vas te foutre la paix avec tes insécurités passées, tu risques fort de t'éclater tranquillement.

J'espère que ça t'aidera, je suis pas là pour jouer les moralisateurs et si mon message te fait chier sur ton journal, mp moi, je le supprimerai simplement. J'ai pas pris de pincette et t'ai livré ma pensée sans filtre, je te fais confiance pour savoir quoi en faire ou ne pas en faire et ce qui te semble pertinent ou non.


Bon courage, une fois encore, moi je suis pas inquiet pour toi, dès que tu vas assembler les trucs dans le bon sens ça va rouler.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+2] Post responsable le 28.05.22, 19h24 par Onmyoji
  • [+1] C'est pas le plus important le 30.05.22, 16h54 par Nonchalance
If you want to touch the sky,
Fuck a duck and try to fly !

J'ai oublié de préciser que le premier épisode s'est déroulé début mars et le deuxième épisode s'est déroulé entre le 11 mars et le 20 mars. J'ai eu le temps de vivre encore d'autres trucs entre temps. Mais pas d'inquiétude, je n'ai plus de contacts avec Embrouille, à part gros coup de malchance et elle fait une grossesse sans le savoir (ça existe), je suis dans le vert et je garde toujours ma carte virginité mst.

@The_PoP Je vois ce que tu veux dire mais ce n'est pas important. Je suis en train de changer pour le meilleur je pense, je suis en train de passer d'un homme qui réfléchit trop et qui subit à un homme qui agit. Qui sait ce qu'il veut ET ce qu'il ne veut pas. Et qui laisse beaucoup de place à ses émotions. Alors oui ça crée des paradoxes, une certaine instabilité et émotivité mais c'est le jeu, j'ai beaucoup plus appris émotionnellement et humainement en quelques mois qu'en plusieurs années. Tout ça en faisant ce que je veux, comme je veux. Et je ne me considère pas comme un monstre pour autant, j'apprends juste à poser mes limites un peu violemment et avec toujours un pas de retard malheureusement mais c'est en train de changer.
Par contre j'ai trouvé ce passage... WTF!
"Les meufs couchent avec moi" => "putain je suis une victime de quasi viol"
"Je ne sais pas si la meuf veut de moi" => "ne surtout pas la draguer car j'ai peur "d'être importun"
C'est vraiment très très limite, je pense pas que t'aurais dit la même chose à une meuf. J'ai eu vraiment peur à un moment où j'étais très vulnérable et où la personne en face de moi (ou plutôt derrière moi pour le coup) ne m'a pas écouté avant que je ne réitère trois fois. Alors oui j'extrapole, je ne sais toujours pas ce qui ce serait passé avec cette fille et comment ça aurait fini mais je n'ai jamais eu peur avec une fille auparavant sauf à ce moment là. Et pourtant, j'ai subi des trucs pas cool auparavant (qui heureusement ne sont jamais allé bien loin). J'allais en venir aux mains, ça ne m'était jamais arrivé avant...

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Je prépare l'épisode 3, il y'a encore des trucs croustillants à raconter et qui ne concernent pas que la séduction, heureusement.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Constructif le 30.05.22, 23h08 par The_PoP

Je pense que Pop a dit ça dans la mesure où tu n'étais pas vulnérable (alcoolisé, drogué, HS), et où tu pouvais parfaitement la stopper en te levant, la repousser avec la main, sans avoir même à faire usage de force.
Là elle a été lourde en voulant te taquiner, mais vous aviez baisé avant, tu l'avais fait jouir, elle pouvait simplement vouloir te donner du plaisir à son tour et jouer de la corde sensible qu'elle venait de découvrir. Elle n'a pas eu de chance, ça ne t'a pas été agréable (pourquoi en fait? C'est à creuser parce que c'est étrange que quelque chose de plaisant pour toi t'ait fait paniquer).
Mais c'est vrai que ça pourrait tomber dans le double standard concernant les victimes masculines.
Cela dit j'avais une perception semblable d'emblée, mais elle aurait été beaucoup plus floue s'il s'était agi de violence physique, dans le sens où quand bien même tu es grand et baraqué, tu vas te retenir pour pas la défoncer, quand elles ne se retiennent pas du tout.
Après on est d'accord elle n'a pas respecté ton stop et au fond c'est ce qui compte.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Bien vu le 30.05.22, 22h56 par The_PoP
"Les gens déplorent les effets dont ils chérissent les causes"

Sur la partie que t’as trouvé limite je vais pas épiloguer, Onmyoji a plutôt bien résumé ma pensée.

Note juste qu’encore une fois tu te poses en victime d’un jugement perçu comme discriminatoire sur la seule base de ton sexe de ma part. Alors même que tu me lis probablement suffisamment ici depuis bien assez longtemps pour savoir en y pensant 2 minutes que ce ne peut pas être le fond de ma pensée.

Globalement sur FTS « Je ne prends pas d’initiative en séduction car j’ai peur d’être importun » est souvent une fausse excuse que l’on se sert pour ne pas affronter sa peur du rejet ou de l’échec.

Mon point est le suivant.

Je ne te dis pas que t’es un monstre.
Je dis juste que ta perception des choses me semble fortement biaisée par tes émotions. Et que cela influe logiquement sur ta faculté de jugement et donc tes prises de décision. Donc tes actes.
Je dis également que tu ne sembles pas enclin en ce moment à affronter tes propres erreurs sans te défausser un peu sur autrui.

Bref. Poser ses limites c’est sain. Agir aussi. Interpréter négativement tout ce qui ne va pas dans notre sens c’est enfantin.
Personne n’a jamais dit qu’il fallait forcement choisir entre agir et réfléchir.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Il y'a du vrai... le 31.05.22, 07h48 par Onmyoji
If you want to touch the sky,
Fuck a duck and try to fly !

J'étais vraiment pris par un train endiablé ces dernières semaines, je n'ai pas eu le temps de répondre jusqu'à aujourd'hui.
Je ne vais pas continuer à essayer de me justifier. J'assume ce que j'ai fait et je referais exactement la même chose dans la même situation que ce soit enfantin ou pas.

Épisode 3: Pas le temps de niaiser


Mes contacts avec Embrouille vont vite se tarir.

Je passe de très bons moments avec Douce. Elle me fait vite comprendre qu'elle veut du sérieux et que j'arrête d'aller voir ailleurs sans pour autant qu'on soit vraiment ensemble. Je pense qu'elle a peur que je fasse n'importe quoi avec ma bite et qu'elle se choppe une saloperie. L'exclusivité sans le couple. Je trouve ça un peu restrictif mais j'en ai déjà marre des deux dernières semaines de "débauche" que je viens de passer et je me sens super bien avec elle. J'ai pas envie de louper le coche pour aller coucher avec des inconnues qui vont disparaitre du jour au lendemain. Alors j'accepte qu'on apprenne à se connaître et passer de bons moments ensemble sans aller chercher ailleurs. Douce est une femme très gentille et très protocolaire. Elle est infirmière mais a fait un burn out et cela fait plusieurs mois qu'elle cherche à récupérer de sa fatigue mentale, elle est suivie par un psy et prends des médicaments pour lutter contre la dépression. Malgré tout, elle ne peut pas s'empêcher d'être présente pour ses amis et ses proches, elle gère l'asso de son club de sport alors qu'elle est sensée être une joueuse avant tout... Douce est trop gentille, mais je l'aime bien.

Entre temps, j'enchaîne les scènes et je ne suis quasiment plus chez moi si ce n'est pour dormir. Oui, parce que c'est chez moi: je paie le loyer, les charges, la bouffe et tout le reste ET j'envoie 500€ tous les mois à mes frères (ou mes cousins dans le contexte culturel français). Avec mon maigre salaire. Je ne dis pas ça pour me vanter, au contraire. Je ne me sens pas du tout chez moi et j'ai la rage alors chaque fois que j'ai fini ma journée de taf, je pars sur les différentes scènes. Heureusement, il y'en a beaucoup qui ont ouvert en ville et il y'en a quasiment tous les jours. Ça ne veut pas dire que je joue tous les jours mais voir ce que font mes collègues humoristes pour s'améliorer, c'est pas plus mal.


Lorsque j'ai fait mon retour, lors de ma première scène alors que j'étais en soirée avec Embrouille et que j'étais sur les nuages, j'ai repris contact avec un gars très sympa. Il est réalisateur, ayant produit une mini série ayant un petit succès et deux ans auparavant, juste avant le COVID, il s'était lancé sur scène pour du stand up. À cause de circonstances difficiles, il avait arrêté et après avoir pris de ses nouvelles et avoir su que ça allait mieux dans sa vie, je l'ai encouragé à reprendre le stand up. Il était hesitant à cette soirée.

Mais une semaine plus tard, je le revoyais sur un plateau de stand up et on a bien accroché. C'est un gars très brillant niveau écriture: il écrit tous les jours professionnellement mais aussi pour son plaisir. Ça fait deux ans que tous les jours, il publie trois à cinq blagues par jour sur Facebook et il est très marrant. Son inspiration principale pour ses blagues c'est son fils, alors je vais l'appeler Papa.

Papa me demande des conseils pour monter sur scène et être à l'aise, je le consulte sur l'écriture de mes vannes. Parfois, il me donne de nouvelles idées et de nouvelles directions, d'autres fois il me donne carrément des vannes.

Je passe beaucoup de soirs sur les plateaux avec Papa à essayer de voir ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas chez les autres artistes. Mon temps est quasi exclusivement consacré au stand up. Malgré tout, je n'arrive pas à nouer d'autres contacts solides avec les autres humoristes. Alors même que je fais de belles scènes et que l'engouement est présent dans le public, j'ai encore du mal à me faire programmer.

J'ai invité Douce aussi à me voir jouer. Je n'ai pas été très bon le soir où elle est venue me voir pour la première fois. Puis j'ai eu une grosse scène type découvertes de talents et je l'ai également invitée. Ça s'est bien mieux passé, j'ai fait le troisième meilleur passage. Mes soirées sont rythmées autour de mes scènes et du temps que je passe avec Douce. Et je commence à être frustré.

Côté scène, le fait de devoir mendier pour jouer me bouffe, j'ai l'impression de ne pas être bon et de ne pas progresser. Alors cette impression est fausse, je ne suis pas assez bon pour être invité sur les plateaux par les organisateurs et je ne connais pas assez les humoristes qui ont des plateaux pour jouer fréquemment. Mais objectivement, je suis dans la moyenne supérieure des humoristes que je vois, de temps en temps, j'arrive même à égaler les meilleurs. Mais pour jouer fréquemment, il faut soit être très bon, soit avoir un très bon réseau. J'ai envie de démarcher des bars pour faire mon propre plateau mais c'est un travail long et complexe.

Avec Douce, je suis frustré sexuellement et émotionnellement. Sexuellement parce que mes problèmes d'érection sont revenus, Douce explore encore sa sexualité et a une petite libido. Quand on couche ensemble, elle est vite rassasiée. J'ai souvent besoin de deux heures ou plus pour être pleinement satisfait de mes rapports.
Émotionnellement parce que je n'ai pas trop de place dans sa vie. Alors que je prends le temps d'organiser ma semaine pour l'inclure dans mon programme, pour qu'on puisse se voir et passer de bons moments, elle est beaucoup plus passive. Malgré tout, je passe de très bons moments avec elle et je ne suis pas pressé d'aller voir ailleurs alors je lui laisse le temps.

Jusqu'au jour où elle m'envoie un message un lundi pour me dire qu'on ne pourra pas se voir toute la semaine parce qu'elle doit organiser l'anniversaire de ses potes et qu'elle héberge une amie chez elle. Ce qui n'est pas très gênant en soi mais j'étais énervée qu'elle ne m'ait pas prévenue avant. Et puis on habite dans la même ville, on aurait pu se trouver un créneau pour se voir ne serait ce qu'une fois, sachant qu'elle ne travaille pas et que je suis assez flexible. Sur le moment je ne dis rien et je décide de lui en parler quand on se revoit, je n'ai pas envie de déclencher une dispute par messages.

La semaine d'après, rebelote, elle me dit qu'elle part en WE en fin de semaine et qu'on ne pourrait se voir que mercredi soir. Sauf que mercredi soir j'ai une scène. Et que le lendemain matin, je me lève à 6h pour aller bosser. Donc je demande à ce qu'on parle parce que c'est une situation qui m'énerve beaucoup. Elle ne s'y attendait pas me dit elle. Moi je veux juste parler, pas mettre fin à notre relation naissante donc je la rassure de ce côté là et on se voit le lendemain à midi pour manger ensemble. Comme quoi, quand on veut, on peut. J'y vais d'un pas serein et je la retrouve, toujours aussi belle et soignée mais aussi... fatiguée. Je lui souris, je l'embrasse légèrement sur les lèvres et je lui demande de ses nouvelles.

"Je suis épuisée en ce moment, j'ai organisé l'anniversaire de mes amis, c'était une galère mais finalement ça s'est très bien passé."

"Cool, tu t'es amusée ?"

"Beaucoup trop, j'étais bourrée... Mes amis ont du prendre soin de moi, j'ai honte!"

On est allé s'installer à un café. J'ai pris un chocolat chaud et un cookie. Elle a pris une limonade.

"Je ne vais pas y aller par quatre chemins," ai-je dit "ça va faire un mois et demi qu'on se fréquente et j'ai pas l'impression d'avoir de place dans ta vie. Je prends toujours le soin de t'inclure dans mon programme de la semaine et ce n'est pas ton cas. Tu me préviens toujours au dernier moment et c'est très frustrant. Tu viens de me le faire deux fois d'affilée et j'aimerais que ça change si on doit continuer à se fréquenter..."

Ses yeux se sont humidifiés.

"Je ne m'en suis même pas rendu compte, je suis désolée! "

"Oui, je sais bien que tu ne le fais pas volontairement, c'est pourquoi je t'en parle. Tu penses que tu peux faire un effort?"

Elle prend une inspiration.


"Tout le monde me reproche d'être à l'ouest en ce moment. Mais je ne peux pas faire autrement, je viens à peine de me rendre compte que j'en faisais trop. Je prends du temps pour moi même et j'en ai besoin, je ne peux pas te promettre que je pourrai faire mieux... J'arrive à peine à organiser ma semaine, je ne peux pas savoir quand je suis dispo ou si je le serai..."

Je ne dis rien. Je n'ose pas la regarder parce que je n'ai pas envie d'avoir un rire nerveux mais je ne ressens rien.

"Qu'est ce qu'on fait?" je lui demande.

Elle est sur le point de pleurer.

"C'est à toi de décider, je ne veux pas te retenir dans un arrangement qui ne te conviens pas parce que je ne sais pas quand j'irai mieux. Et je suis désolé, je sais que je suis revenue vers toi et que j'ai pris une place dans ta vie mais je ne voulais pas te mener en bateau..."

"Je sais."

Je la regarde.

"Je ne peux pas continuer comme ça. Je ne pensais pas qu'on allait se quitter aujourd'hui quand je t'ai demandé de venir parler mais je ne peux pas être avec quelqu'un dans la même ville et ne pas savoir quand je la verrai ou si la personne est disposée à me voir..."

Elle pleure un peu. Je me lève et la prends dans mes bras.

"Je suis désolé." elle me dit encore.

"Ce n'est rien. Prends soin de toi Douce."

Je l'embrasse sur le front et je m'en vais sans me retourner. Je ne ressens rien. Ni joie, ni tristesse, ni quelconque sentiment... Je n'ai jamais eu le temps de m'attacher à elle, elle ne m'a pas laissé grand chose auquel m'accrocher. Mais je suis étonné d'être aussi... vide.

C'était un mardi du début du mois de mai. Le samedi de la même semaine, je faisais une nouvelle rencontre avec la plus belle femme que j'ai pu rencontrer jusqu'à aujourd'hui. Mais je vous raconterai ça et mes autres aventures au prochain épisode.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Houston ? le 20.06.22, 21h01 par Onmyoji

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