FTS

La question peut paraitre abscons voire abstraite, je vais tâcher d'être plus clair.

Un des postulats admis est que nous avons un moral qui agit par séquence : des périodes hautes et des périodes basses. En général ce sont de petites fluctuations, et ça ne dure pas bien longtemps.

Mais avez-vous pu déjà remarquer des fluctuations sur votre vie quotidienne hors moral ? J'entends par là une tranche de quelques jours ou semaines, durant laquelle les événements s'enchainent tellement bien, que vous êtes très agréablement surpris. Parfois même, des choses inattendues positives se passent, et vous avez le sentiment d'être devant une machine à sous qui dégueule son jackpot.

Et à l'inverse, des périodes où rien ne va, où vous foirez une grosse majorité de ce que vous faites. Les gens vous emmerdent et inversement vous agacez tout le monde. Le boulot est pas bon, tout vous agace, etc etc...


Je parle ici de schéma courts (quelques jours voire semaines) et non pas de grands pans de vie.
Dans le cas où vous affrontez les périodes de shitstorm, quel est votre crédo ?
Est-ce que vous tentez par tous les moyens de remettre les choses sur de bons rails ?
Ou alors vous laissez couler le flot, et attendez que la tempête se calme ?

Et quelles sont vos méthodes pour affronter les périodes compliquées ? (Méditation ?)

De mon côté, j'ai pu observer ces séquences sur du long terme. Ce n'est pas une observation récente, ça fait bien 10-15 ans que je constate ça.

En général ce sont des périodes de 2 à 3 semaines. Dans les périodes positives, c'est le feu, tout marche et presque rien ne foire.
Dans mon boulot, je capte tout. Mes social-skills sont hyper élevés, je séduis comme je respire, et comme je sens la vague, je me laisse glisser et je prend même des risques payants.

Le switch d'une période négative vers une période positive se fait au moment où je me sens au fond de la période négative et c'est souvent à partir de 2 éléments :
- Un changement de mood interne : j'accepte de laisser les choses couler si elles doivent couler, et j'aère mon esprit.
- Un événement extérieur anodin : récemment c'était une notification sur mon téléphone. Un message tout bête : "Coucou ! Comment tu vas ?".


Est-ce que c'est ça la loi de l'attraction ?

J'aime bien la question.
Pareil j'observe aussi des alternances, qui peuvent aller du micro au macro timing. Si je m'observe pendant une journée, je vois qu'effectivement il y a un état de base qui va de très joyeux à très triste ; puis depuis cet état de base des modifications s'opèrent selon mon jugement, les évènements extérieurs etc. Et puis cet état de base évolue aussi selon des semaines, mois etc.
Généralement c'est assez simple, à partir du moment où mes prédictions sur mon environnement extérieur s'avèrent juste, alors je ressens de la joie ; mais à partir où mes prédictions ne sont plus en harmonie avec l'environnement externe alors je ressens de la tristesse. On pourrait alors dire que l'état optimal c'est un cerveau qui est en parfait raccord avec son environnement extérieur ; il ne désire jamais plus que ce qui est là. Cela fonctionne quand l'environnement rejoint ton niveau de désir. Donc admettons que j'ai un niveau de désir à 7/10 en décembre, lorsque l'environnement de décembre se met à ce même niveau (sexe, réussite pro, gain sur les marchés, amitiés etc...) alors je suis bien ; par contre les moments en décembre où l'environnement n'est plus à niveau (rupture, silence radio de tes proches, etc ) et bien la tristesse arrive ; l'angoisse blabla.
C'est pourquoi on préconise de supprimer en soi-même le niveau de désir pour ne plus être le pantin des évènements extérieurs (stoicisme, bouddhisme...) ou alors on préconise d'arriver à trouver de la joie dans tout (spinoza, eckart tolle etc). La joie dans tout perso je la trouve quand je comprends que je vais de toute façon bientôt mourir et que quitte à choisir entre être triste et joyeux et bien je préfère mourir en ayant plus de moments joyeux.

Donc il y a plusieurs façon d'atteindre le bonheur mais pour moi la loi d'attraction n'existe pas en tant que telle. Il y a seulement une conscience qui tente de prédire quelque chose dans un environnement plus ou moins chaotique et quand ses prédictions s'avèrent juste, cette conscience est joyeuse et contentée. Après je te l'accorde, quand tu es bien, tu vois les choses bien de ton environnement, et tu attires les gens bien et alors tu est encore mieux Quand tu tires une gueule d'enterrement, que tu es paranoiaque en croyant que les autres sont des méchants petits bonhommes, alors ils le deviennent ... C'est peut être ça la loi d'attraction

Perso, quand je suis pas bien, je me demande à moi même pourquoi, j'identifie les raisons, et souvent ce sont toujours les mêmes. Par ex quand je suis seul je crois qu'il me manque quelqu'un, de la tendresse, du sexe etc et alors j'en viens à désirer ne plus être seul car je crois que cet état est mauvais pour mon équilibre et donc je deviens triste,angoissé, en manque / bon j'observe ce bordel et alors je me dis, mais non, la solitude n'est pas égale à tristesse. En fait la solitude est une chance inouie de te connaitre et d'apprendre, donc j'étudie mon domaine, je lis, j'apprends, j'écris etc. Et puis alors je me sens bien.

Bien sûr, il y a des séquences pour tout mais c'est souvent beaucoup moins binaire et plus graduel.
Qu'il s'agisse d'énergie, de santé, état psychique, ou de choses moins internes que la séduction, la vie professionnelle, où l'on rencontre bien moins d'obstacles et où l'on est bien moins le jouet du hasard (je ne crois pas à la chance sur le plan superstitieux, mais il existe un chaos du fait des autres et de l'inanimé, comme une mer dont on ne maîtrise pas les courants. Parfois la déferlante nous arrive dans la gueule et il n'y a pas de raison, qu'on soit à ces coordonnées ou pas elle aurait été là, mais on y est et pour nous ça change tout).
Ce que tu décris, on disait que c'était "avoir la barakah" (ça signifie "bénédiction". Comme hasard ça vient de l'arabe. Ce champ sémantique des évènements y est très développé, il y a beaucoup à apprendre de la philosophie arabe sur le sujet).
Quand tu dis "tout s'aligne" pour moi, ce n'est pas "la conséquence", juste les prémices: Tu es bien, au max, et du coup tu peux jouer des difficultés mineures et les contourner sans même t'en apercevoir.
"Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait" (Twain): c'est factuellement vrai, il existe un phénomène psychologique qui s'appelle l'impuissance apprise. C'est un conditionnement à l'échec.
Dans les années 40 des pseudo scientifiques avaient décrété que l'homme était incapable de courir le mile en moins de 4 minutes, et ça a tellement bloqué les gens que plus personne ne l'a franchir en 29 ans, jusqu'à ce que Bannister le batte et qu'il ne tombe plusieurs fois derrière.
https://lavieestlarge.wordpress.com/201 ... r-du-mile/
Si l'on est conditionné psychologiquement à ne pas avoir de pensées parasites de ce type, on est sans entraves, on voyage léger. Ça se rapproche du phénomène de Flow décrit par Csizenmihali (dont j'écorche certainement le nom).
Il y a quelques (nombreuses, fichtre!) Années, la mode ici était à "l'inner game" (encore un concept volé à un autre domaine, ici le sport. Décidément la communauté de la séduction était faite de mecs qui appliquaient toujours un mode de pensée externe au sujet pour y transposer leur méthode, au lieu d'en tirer des enseignements spécifiques... Marketing, magie, psychologie du sport...) comme Panacée.
Si on était "en state" on pouvait tout faire. Sauf que la réalité était dure, et qu'on croyait parfois avoir perdu son state et avoir échoué pour cela.
En réalité, la chance, c'est la préparation qui rencontre l'opportunité (c'est pas de moi mais si je cherche encore ma source je vais encore digresser).
Il faut que les choses externes s'alignent (les collègues dont leur boulot et sont de bonne humeur ou vont avoir l'attention ailleurs et pas te mettre de bâtons dans les roues), et que tu aies l'énergie et la conformation mentale pour sauter les derniers obstacles ou les survoler sans même y penser (ou juste le décalage mental par rapport à ta logique habituelle qui va te permettre de penser hors de la boîte ou de prendre le chemin alternatif.

Il faut donc être en capacité d'avoir cette chance.
Travailler ses compétences, son état mental pour avoir le moins de parasites possibles (la négativité, le pessimisme sont parfois de bonnes soupapes mais nuisibles à terme), le plus d'énergie et d'adaptabilité, le plus de sensibilité adéquate (ie être sensible au moment, aux gens, avoir l'empathie et la psychologie fine, la calibration... mais pas être hypersensible à tout et en particulier au négatif car ça fragilise).
Travailler son environnement aussi.
Après il reste toujours une part de chaos, mais quand les étoiles s'alignent et que les astres sont propices (fuyez!), il ne faut pas être en train de déprimer sous sa couette.
Donc le phénomène du message, c'est l'ouverture au monde et aux opportunités. C'est essentiel. "Deux intellectuels assis vont moins loin qu'un con qui marche": ça c'est Audiard, et c'est pas si vrai car en bon imaginatif je peux aller très loin dans les univers, mais en terme d'action, de hasard, il faut être là pour les cadeaux qui tombent du ciel (ce qui ne veut pas dire que comme certains le croient c'est tout cuit. Mais si tu croises la plus belle fille de ta vie, même si elle est pas prête à la consommation, si tu n'es pas le nez dans ton smartphone et éveillé aux potentielles accroches et fils qu'elle laisse traîner par son comportement, tu as un mile d'avance sur tout le monde.

Après la loi de l'attraction c'est de la pensée magique, j'ai trop souvent vu ça chez des coachs en mode tunnel de vente (et si ça marche pas c'est que tu le fais pas bien), même si tu veux très fort devenir riche, si tu es aussi indéboulonnable de ton canapé qu'Orel et Gringe, ça ne tombera effectivement pas du ciel (ou alors ça peut, mais que tu y penses ou pas ça aurait été pareil).
Mais essentiellement, je pense qu'on subit des cycles, et qu'il y a des moments où l'on est juste "bien placés", et dans le bon état, pour profiter de la vague magique qui nous porte au lieu de nous secouer.

Onmyoji a écrit : ↑31.01.23 Ce que tu décris, on disait que c'était "avoir la barakah" (ça signifie "bénédiction". Comme hasard ça vient de l'arabe. Ce champ sémantique des évènements y est très développé, il y a beaucoup à apprendre de la philosophie arabe sur le sujet).

Tu penses à quels auteurs ? J'ai pas mal étudié le soufisme et c'est vrai que chez eux de toute façon tout est organisé selon une seule et même Volonté. Et tu ne peux être bien qu'en étant aligné avec cette Volonté.
Tu retrouves ça aussi dans la philosophie Taoïste (Lao Tseu par ex) avec la notion d'un grand ordre général (le Tao) et le fait que tous les attributs de ce grand Tout pour être en bonne santé et bien, doivent demeurer dans le mouvement du Tao. Tu vas pas t'agiter contre la grande rivière car c'est vain et de toute façon ta fonction première c'est de t'y laisser couler et d'en être présent.
Après c'est assez opposé à la vision grecque, qui avait tendance à vouloir s'imposer contre les forces terribles des D,ieux de l'Olympe. C'est pour ça d'ailleurs que la Science a été inventée. Une façon de s'opposer à l'organisation des éléments naturels.
Bref plusieurs visions dont nous sommes les héritiers. Je suppose qu'il faut savoir jongler entre. Et surtout connaitre pour décider.

Salut,

Ouais, je vois tout à fait ce que tu veux dire. J'ai aussi ces vagues, c'est comme surfer sur des bonnes et mauvaises vagues. Quand tout roule, je kiffe à fond, j'profite ! Mais quand ça part en cacahuète, je prends du recul, je respire. La musique et le sport m'aident grave à décompresser. Et toi, t'as déjà testé quoi pour gérer ces moments ?