
Informé par les « on-dit » de l'efficacité statistique de la drague en supermarché, j'avais testé quelques mois auparavant, avec un résultat bien évidemment nul : cela était la pierre de touche de mon manque de compétence.

Pour me détendre après le travail, conserver ma HLE avant le week-end approchant, et – sait-on jamais – provoquer le destin, je décide d'allier l'agréable sarge à la lassante corvée de remplissage de caddie.
Mon premier opener « situationnel » se présente sous la scène d'une 306 conduite par une femme, qui manque de renverser au cours d'une manoeuvre en marche arrière une piétonne. Les deux femmes s'invectivent avant de se séparer – l'étourdie vers la route, la miraculée vers l'établissement.
Quelques mètres de rayonnages plus tard :
La femme étant encore en colère, et pas intéressante physiquement (B-). Je préfère m'éclipser, pour un échauffement, cela suffit.Arsène Lupin : Non seulement elle a failli vous renverser, mais c'est qu'elle n'était pas contente en plus !
Miraculée : J'ai bien cru qu'elle allait me mettre une gifle.
Arsène Lupin : Ca devient dangereux de faire ses courses maintenant.
Miraculée : Hmmm...
Hélas, à moins d'une heure avant la fermeture, le magasin est bien vide, et ses client(e)s pas spécialement glamour... C'est aux caisses que j'interviens à nouveau : j'arrive dans la file et à ma gauche se trouve une B menue, aux cheveux bruns bouclés. C'est la première fois que je respecte la règle des trois secondes dans un lieu autre que les nightclubs, mais attention à la platitude de l'opener :
La miss esquisse un sourire crispé et regarde vers le bas. C'est à ce moment que je me dis "Arsène, quelque chose ne va pas dans ton embryon de game..." Je réfléchis pendant que mon devancier pose sa mangeaille sur le tapis roulant de la caisse.A.L. : Pouah, deux caisses d'ouvertes seulement, on va y passer la nuit. *Dis-je en envoyant un EC*
Cliente : vi. *Elle part chercher du lave-vitre et le pose à l'avant de son chariot. Le bébé assis à l'arrière du caddie devant celui de la cliente essaie d'attraper l'objet.*
A.L. : Holà petit bonhomme, touche pas ça, c'est joli mais c'est pas bon ! *Avec un air attendri + un EC à la cliente. D'après les couches dans son chariot, elle a dû mettre bas également il y a peu.*
Mon approche est trop plate. On reste dans la politesse et l'échange verbal utilitaire.
Tous ces gens sortent abrutis du boulot et sont agacés, pressés et fermés comme des huîtres ; ce n'est pas mes remarques anodines qui vont remuer quoi que ce soit en eux. Il faut que je me lâche. Si ça casse, tant pis, si ça passe – tant mieux.
Que me reste-t-il comme training target avant la sortie : la caissière !
Je laisse l'employée à sa fin de journée : elle est C+ et je peux continuer le game-délire au prochain ravitaillement.A.L/ Bonjour chère Madame, j'ai l'honneur de vous demander quatre sachets, merci d'avance.
Caissière : Bonjour ! *sourire*
A.L. : Dites, c'est la saison des artichauts en ce moment ?
Caissière : Je crois, oui ?
A.L. Tous ceux que j'achète, et même ici, ne sont pas bons.
Caissière : J'aime pas les artichauts. Je mange juste le coeur.
A.L. : Ceux d'en ce moment sont tellement infects que je les jette à la poubelle et que je me contente de boire le jus de cuisson.
Caissière :
A.L. : C'est bon pour la santé, le foie, et c'est aphrodisiaque il paraît.![]()
Caissière : *sourire* Vous payez comment ?
A.L. : Par carte.
Caissière : Ah,ça dit "carte muette", retirez-la et remettez-là.
A.L. : Ah non pas ça, elle est neuve. Et en plus elle n'est pas muette, je l'entends chuchoter la nuit dans mon portefeuille, ça me gonfle...
Caissière : *rire*
Conclusion :
- Plus de peur d'aborder pour des prétextes anodins.
- Les openers ne manquent pas en supermarché.
- Le brise-glace doit être fort, d'autant plus que ce genre de lieu n'est pas le magasin où l'on aime s'attarder. Cela doit être différent dans un hyper, qui a des rayons au contenu plus axé "loisirs".
- Vivement ce week-end pour la suite des aventures.
