Gérer la solitude (post couple... ou pas)

Note : 5

le 22.06.2011 par LittleNeapolis

7 réponses / Dernière par Apotheose le 22.07.2011, 18h42

Etat d'esprit / psychologie / dev perso / vie intérieure.
Un forum pour celles et ceux qui s'intéressent au dev perso, à l'équilibre intérieur, à la psychologie. Surmonter ses blocages, ses croyances limitantes, nourrir et développer ses forces, etc.
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Comment gérer la Solitude

De la perception de la solitude dans notre société

Jonathan est seul, dans sa chambre, sa boîte email est aussi vide qu'un spectacle d'Arthur, son portable vibre autant que le god d'une grand-mère en fin de vie, dehors le ciel semble pleurer toute la misère humaine, les nuages s'entrechoquent et grondent leur mécontentement. Bref, il est bloqué entre ses quatre murs pour un bon moment. Pourtant, cette solitude commence à devenir de moins en moins pesante pour Jon. Certes, il a toujours besoin des autres, de leur validation et de leur reconnaissance, de petits culs flottants in the street et de belles discussions avec des filles fines d'esprit sur les relations homme/femme. Pour sûr, plus que jamais même ! Pourtant, Dame Solitude ne l'étouffe plus de ses deux mains puissantes, il la trouve plutôt charmante, il a même trouvé de l'espoir en elle.

Solitude nous te combattrons tous ensemble !

De la conduite folle au saut en parachute en passant par le dompteur de lions, tous ont en commun de se mesurer, de tester leurs limites afin de mieux se connaître. Ce sont des actes à l'efficacité éphémère. Personne n'est aussi courageux, aventurier que celui qui fait face à soi-même, non pas physiquement mais mentalement. Se retrouver seul, voilà un des plus grands tabous de notre époque ! «Putain jamais j'oserai sortir seul en boîte/bar, trop l'impression de passer pour un looser» voilà une pensée autant limitante qu'ancrée dans nos esprits. L'individu en solitaire est de suite perçu comme un marginal, différent, misanthrope même. L'individu solitaire est loin d'être marginal, misanthrope, c'est même celui qui est de meilleure compagnie. Je ne parle pas ici de l'ermite, du moine bouddhiste ayant fait voeux de silence, mais d'un individu lambda qui accepte de se confronter à son soi profond. S'aimer soi-même comme condition nécessaire pour aimer les autres. Quoi de plus flippant que se retrouver seul, dans une pièce, ne sachant pas quoi faire ? La solitude panique, étouffe.

La solitude, un état d'esprit

Jonathan se met en couple avec la ravissante Pénélope. Après deux ans de vie commune, leur union bat de l'aile, Pénélope largue Jon, après une grosse crise il accepte cette douloureuse décision (pas le choix). Ce dernier panique, il ne tient pas 2 heures sans avoir des nouvelles de sa dulcinée. Si ce n'est pas elle, c'est personne, il a laissé tomber ses amis, s'est enfermé dans sa relation, il n'a plus de vie sociale. Plus tard, Jon recontacte ses amis, établit de nouvelles connaissances, parle avec d'autres filles (enfin!), mais il se sent toujours abandonné, c'est un arbre se sentant seul au milieu d'une forêt. Il prend conscience que le contexte importe peu, qu'on peut se sentir seul dans le désert de Namib comme à Tokyo, c'est un problème intérieur qu'il faut régler.

Les autres s'occuperont de m'occuper

Nous avons tous besoin des autres, de reconnaissance, c'est dans les autres que nous assouvirons nos besoins. Cette évidence généralise le processus à l'ensemble de nos besoins et désirs. Ainsi Jon reproche à Pénélope que malgré tout ce qu'il lui a offert, elle l'abandonne. Jon attendait implicitement quelque chose à retirer de la relation, c'était calculé, il y avait retour sur investissement. Pourquoi s'accroche-t-il à une personne qui ne veut pas être avec lui ? L'aime-t-il parce-qu'elle a quelque chose qui lui plait tant ou parce-qu'elle répond à un manque, qu'elle entretient une fuite de Soi qu'on redoute tant ?

Et une fois seul, concrètement ça donne quoi ?

Il convient à cette étape d'accepter deux choses : l'une est que l'on a un problème à régler et qu'il prendra du temps, l'autre est que la solution viendra de soi et non pas des autres.
A ce moment-là et seulement à ce moment, la solitude devient opportunité et non fardeau, voie royale à l'indépendance, seule façon de devenir un Homme, de sortir du troupeau sans pour autant en rejoindre un autre (référence à l'article de FrenchKiss ici). Autrui sera bien sûr nécessaire, mais comme source d'inspiration, de réflexion et non pas comme bouée de sauvetage. Mieux se connaître soi-même par comparaison avec autrui, afin de comprendre les spécificités et l'universalité du Soi.

L'importance de l'écriture comme dialogue avec Soi

Se comprendre, c'est discuter de Soi et avec Soi. Un outil redoutable est l'écriture, transposer par écrit nos pensées, nos ressentis. Ne voyez rien d'égocentrique, d'enfantin ou je ne sais quoi dans cette pratique. N'allez cependant pas dire à tort et à travers que vous tenez une sorte de journal intime. Il est vrai que cela est mal vu, socialement seuls les grands écrivains reconnus ont la légitimité de le faire. Mais un cerveau fonctionnant normalement enregistre et produit une quantité industrielle de choses que pour y voir plus clair il est préférable de les matérialiser par l'écriture. C'est un véritable dialogue, relation avec Soi qui se met en place. On chasse le Moi social pour parler au Soi profond, le comprendre. C'est l'égo contre la Source d'Etienne Bonnard. L'écriture permet également une mise en cohérence de ce Soi que l'on redoute tant, sans elle ça reste le bordel!
Certes, on perd nos certitudes, nos repères, on est quelque peu déstabilisé, mais qu'est-ce qu'on gagne en relation avec les autres, en intensité, on avance ouvert !

Solitude et construction de l'Indépendance

Par une construction par la solitude, nous nous libérons des pressions de groupe, nous nous libérons en gros du conformisme, des normes sociales entravant notre jugement critique. Nous nous élevons, non pas en étant supérieur aux autres, mais par transcendance du Moi, par l'atteinte de la profondeur du Soi. C'est l'Homme qui pense et agit, et non pas le sujet social pensé et agi. C'est je pense ce qu'on peut appeler l'indépendance, le lion sortant du troupeau.
Bien sûr, je n'en suis pas encore là, il faut accepter que le chemin est long, parsemé d'embûches et de bergers souhaitant qu'on retourne dans le troupeau. Je remarque tout de même une belle différence dans mes approches sociales. Lundi, en lisant cet excellent post de Reed ici je suis sorti en ville et y est passé ma journée. Résultat : deux facebookclose, un numclose, quelques discussions plaisantes et une invitation de la part d'un mec à un tournoi de foot. C'est peut-être rien pour certains d'entre vous, c'est un grand pas pour des personnes comme moi d'obtenir cela d'individus totalement inconnus.
L'indépendance fait que nous n'attendons des autres rien de plus que ce qu'ils ont envie de donner, pas de pression, que du complément joyeux ! Tu ne m'aimes pas ? Tu ne veux rien m'apporter ? Très bien, je trouverai cela ailleurs, j'ai confiance en moi-même, je ne peux pas t'en vouloir.

Patience, confiance et persévérance sont les maîtres-mots. La solitude n'est pas un fléau, elle doit être affrontée, qu'elle soit choisie ou pas. Si elle s'impose, elle est le fruit d'un isolement non-consenti, il y a une étape de plus à franchir, la plus difficile, celle de la douleur de se retrouver seul (de se sentir un looser), de la peur et de la panique.
Mais elle signale un problème intérieur qui une fois résolu (ou en résolution) fera de nous un individu de la meilleure compagnie qui soit, en paix avec soi-même, pouvant accepter autant les succès que les échecs. C'est là que les interactions sociales sont une véritable richesses. Avant cela, le Game ne sert à rien, il peut même être contre-productif. Voir ceux qui nous entourent (les poupounes à sarger) comme des ennemi(e)s nous empêche d'apprendre des autres et de s'enrichir soi-même.
La solitude n'est qu'une phase de notre existence/quotidien comme une autre, si elle est plus présente que d'autres à un moment donné de notre vie, c'est qu'il y a un problème qui se doit d'être affronté.

P.S : c'est mon premier article, et dieu que c'est long d'en écrire un ! C'est un sujet que j'estime important, j'y fais face depuis plusieurs mois et je vous invite à discuter, à apporter vos idées précieuses !

LittleNeapolis
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] A lire le 22.06.11, 21h07 par Cloudy head
  • [+1] Intéressant le 22.06.11, 22h35 par MaryMorgane
  • [+1] Très intéressant le 20.07.11, 11h12 par Innocent
  • [+1] Constructif le 22.07.11, 19h38 par Trip Fontaine
  • [+1] Ca va mieux en le disant le 29.08.11, 06h49 par Fwi Man

J'ai l'impression que ton article a été écrit pour moi ! Très bon à lire, j'aime bien ta façon d'écrire et évidemment, les idées que tu exprimes.

Je suis en plein dans cette période de solitude où je regarde au loin en réalisant tout le chemin que j'ai à parcourir. Pendant les exams j'ai été seul comme jamais, et ça ne s'est pas arrêté depuis.

Le problème avec cette solitude, c'est qu'il ne faut pas croire que c'est une fatalité, et il m'arrive souvent, même en étant en bonne compagnie, d'avoir comme une sensation que je suis seul dans ma tête.

En tout cas, tout est très bien dit, on se rend effectivement compte qu'on voit enfin le chemin qui va nous permettre de grandir, d'être totalement indépendant. Je m'en rend vraiment compte, j'ai enfin l'occasion de pouvoir me démerder tout seul. Le tout c'est de trouver le courage de combattre la personne craintive qu'on abrite depuis si longtemps. Et ça, j'y arrive pas encore. J'ai une zone de confort très restreinte et je commence tout juste à l'agrandir, je pense que c'est la première étape. Et j'ai tendance à demande l'aide de quelqu'un pour tout ce que je fais, et je commence à me faire violence pour arrêter une bonne fois pour toute.

Je dirais que depuis tout ce temps, parmi les trois qualités requises selon toi, je n'ai que la patience. La confiance que j'ai en moi-même est particulièrement faible depuis un bout de temps et m'a amené à arrêter d'être persévérant. J'ai tendance à trop attendre que les choses tombent du ciel.

Bon, je parle beaucoup de moi, on s'en fout un peu, mais ça m'amène à ce que j'vais dire: Il faut faire gaffe au cercle vicieux, celui dans lequel on est quand on se sent bien dans la solitude parce que c'est plus facile que d'être confronté à tout ce qui se passe dans la vie.

La solitude n'est une voie vers le développement personnel que si elle a pour but de trouver une fin. Quand on y reste cloitré comme moi, ça n'avance pas. Le tout, ensuite, c'est de savoir ce qui cloche, et ça, c'est le plus difficile à mon avis. Trouver l'origine de ce besoin de solitude, et ce qui nous empêche d'en sortir.

Bon j'espère que j'ai pas trop tourné autour du pot, et que j'ai apporté de nouveaux éléments !

Merci pour ce topic en tout cas !
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Merci ! :) le 23.06.11, 22h45 par LittleNeapolis

Je crois qu'être capable d'apprécier la vraie solitude, c'est réservé aux seuls esprits forts et indépendants, car il faut du courage et de la sagesse. Mais celui qui devient capable de supporter et d'apprécier à sa juste valeur la solitude, devient vraiment fort et capable de supporter beaucoup de choses.

A ne pas confondre solitude et isolement, dans lequel s'enferment volontairement ceux qui fuient une anxiété sociale trop forte, qui lui est une fausse promesse de sécurité, et qui vous tue à petit feu et sans douleur.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] 100% d'accord le 23.06.11, 00h52 par Armin
Trouve ton courage. N'écoute que lui.
"L'instinct nous dicte le devoir, et l'intelligence nous donne les prétextes pour l'éluder ~ Proust
(c'est pas faux !)

Il est clair qu'jl faut un mental en acier pour apprécier la solitude, ou elle nous construit un mental d'acier lorsque nous savons l'apprécier.
Je pense cependant que s'il faut différencier isolement et solitude, les deux restent liés. Je m'explique : les deux définissent un seul et même état -> le fait d'être (de se sentir) seul.
Qu'est-ce qui différencie l'isolement mauvais de la bonne solitude ? Notre état d'âme, notre disposition d'esprit. Au final, c'est énorme, un monde sépare les deux, mais cela implique qu'isolement et solitude sont deux côtés d'une même pièce.
J'aurai pu nommer mon article : de l'isolement étouffant à la solitude libératrice. Il me manque tout de même encore quelques années d'expérience, je ne suis pas encore arrivé à cette solitude libératrice, mais je la conçois.

Je conçois la possibilité de passer d'un isolement subi étouffant (ou choisi mais mauvais) à une solitude qui permet l'émancipation, la liberté et l'indépendance, l'expression du Soi par la création/innovation. Bien sûr l'idée est que la solitude ne soit pas une fin en soi, mais qu'elle soit un moyen afin de permettre d'établir des liens sociaux de meilleures qualités.

J'aime beaucoup ton post,j'aime cette idée que t'évoque.
C'est exactement ça le problème on nous montre que c'est bien d'avoir plein d'amis,plein de connaissances,avoir une réputation également.Sinon t'es un looser,un solitaire.............
En ce qui me concerne j'ai tjr été un peu solitaire,j'aime être tranquille,regarder la tv,lire,écrire..............mais ya tjr ce sentiment d'avoir besoin des autres.
Le probléme c'est comme tu l'a dit certains qui aiment se retrouver seules ça les gêne pas............et d'autres sont dans des cercles vicieux besoin d'avoir des amis,des connaissances,d'être aimé,être apprécié par les autres et pour certains se besoin d'être en couple sinon pour eux c'est une honte ou soi disant ils arrivent pas à se débrouiller seul.
Donc même si on peut utiliser de l'hypocrisie pour ne pas être seule pourquoi pas.
Actuellement je suis également dans cette période de solitude et j'aime assez car je pense à moi,à ce que je veux,à me connaitre,à savoir ce que je veux ou pas,j'essaye de pas me laisser influencer par mon entourage car y aura tjr des remarques ou des critiques.
Je vis ma vie tout simplement ;)

Trés bon article je suis pressée d'en lire d'autres.

Mais perso ya un truc que j'ai appris aujourd'hui,c'est important d'avoir sa vie et de vivre sa vie que tu sois célibataire ou en couple.

C'est quand même un vrai combat que d'apprécier la solitude.
C'est d'ailleurs opposé a cette lutte inverse qui consiste a se créer un cercle social toujours plus large. Pour finalement vivre mieux seul?
J'imagine que c'est un de ces nombreux paradoxe de la vie alors. En fin de compte pas tant que ça, on doit donc apprendre a etre heureux quand on est seul, tout en tirant un maximum de nos sorties. Soit.
Mais les deux sont liés, et si j'ai bien compris l'article, il faudrait se développer a l'exterieur après avoir "dominé" sa solitude. Comme les autres articles proposent surtout l'inverse, j'imagine qu'en fin de compte, ce sont deux possibilités intimement liées qu'il faut gérer en parallèle.

Hello ! Nouvel arrivant ici, j'écris mon premier message sous l'effet de 3 bières avec un peu d'émotion ^_^

Bon je suis dans ma période solitude, dérangé par ceux qui considèrent indispensable d'avoir une vie sociale "permanente". Et je me suis dit que j'avais un truc qui cloche, un peu comme le "lion pas réveillé". Selon moi la solitude est pas super, mais je lui accorde son importance. Et j'en arrive a me dire, c'est indispensable pour trouver des réponses. La j'en ai trouvé, et concernant plusieurs sujets. La solitude est faite pour se remettre en question, retrouver de la force, avec un déclic, aborder l'acte suivant d'une piece de théatre avec enthousiasme.

Et je trouve qu'il faut pas se battre pour avoir une vie sociale irréprochable, ou se complaire dans une solitude, si agréable soit elle. Pour la plupart des choses, il faut trouver l'équilibre qui nous convient.

Yo !

Sujet qui m'inspire ! En effet j'ai toujours aimé la solitude , appréciée le fait d’être seul ..


Je pense juste que la Bonne solitude est plutôt synonyme d'indépendance et d'autonomie , ne pas avoir besoin de la validation des autres et se contenter de la sienne ..

Beaucoup se construise par rapport aux autres mais quelqu'un qui se construit seul est toujours plus fort face aux événements ..

On peut être épanouis grasse a ses amis , mais si ses amis venait a disparaître ou pire le rejeter , il resterait quoi ? Rien ! il serait presque détruit , anéantit ! c'est un peut comme les gens qui s’investisse trop dans les relations de couples ..

Inversement , quelqu'un qui a appris a ne compter que sur lui , ne sera pas anéantit . Sonné certainement car se genre de situation n'est jamais agréable , mais il se redressera très vite !

Il faut donc apprendre a vivre avec soi avant de vivre avec les autres , Et pour cela il faut savoir être seul pour dialoguer avec soi même .

Voila ce que je pense sur le sujet :mrgreen:
Les humains Boivent de l'alcool depuis cinq mille ans, et nous en buvons toujours aujourd'hui. L'alcool est un ami de l'humanité. Puis-je abandonner un ami ?

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