[Alpha écrivains] Nietzsche

Note : 8

le 08.04.2006 par Spike

48 réponses / Dernière par Cyd07 le 12.05.2008, 20h28

Etat d'esprit / psychologie / dev perso / vie intérieure.
Un forum pour celles et ceux qui s'intéressent au dev perso, à l'équilibre intérieur, à la psychologie. Surmonter ses blocages, ses croyances limitantes, nourrir et développer ses forces, etc.
Antécédents : voir le sujet Henry de Montherlant
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Cette scène remonte à environ un an. Un soir de discussion sérieuse avec ma LTR, comme en comptent les périodes de doute, je lui demandai ce qui dans sa vie pouvait susciter une intense émotion - doutant un peu qu'elle en eût jamais ressentie -. Après rapide réflexion, elle me répondit que l'activité qui provoquait en elle cette douce sensation de puissance, née de la superposition parfaite de la pensée et de la sensation, c'était la danse. J'aurais dû m'en douter. Bien evidemment elle ne manqua pas de me retourner la question, et ma réponse, bien qu'un peu plus longue à venir, fût :
Lire Nietzsche
Ses yeux cherchèrent un appui dans le vague comme le font ceux de celles qui ne comprennent pas, puis elle se leva chercher quelquechose à la cuisine. Quelques semaines plus tard, je la croisai dans la rue et nous n'étions plus ensemble.


Je ne prétends pas dans ce thead expliquer tout Nietzsche, d'ailleurs je ne suis pas Nietzschéen, et personne ne l'est, c'est impossible car contradictoire. Mon but est seulement de montrer, à ma manière, comment il accompagne toute un partie de la vie.


Il ne s'agit ni d'un recueil de citations (la citation découpe l'oeuvre au hachoir comme un vulgaire bifteack haché) ni d'une explications de texte ("qui explique trop, obscurcit"), c'est par-delà. Rassurez-vous il s'agit encore moins d'une biographie. Les biographies sont rasoir, inutiles, méchantes ou bien les trois à la fois, elles devraient d'ailleurs être interdites. Lisez ce qui suit dans le désordre, griffonez-le sur un papier et glissez-le dans votre poche quand vous sortez, une occasion de voager aussi bien accompagné ne se refuse pas.

"S'accomoder des hommes comme ils viennent, tenir table ouverte dans son coeur, voila qui est libéral, mais qui n'est que libéral. On distingue les coeurs qui sont capables d'une hospitalité supérieure au grand nombre de leurs fenêtres dont les rideaux sont tirés et les volets clos. Ils gardent vides leurs meilleures chambres. Pourquoi donc ? Parce qu'ils attendent des hôtes dont il ne suffit pas de s'accommoder."
Le crépuscule des idoles, chapitre 25
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La question est : combien de temps une chambre peut-elle demeurer close avant de devenir définitivement insalubre ? D'aucuns les louent à des tarifs symboliques pour cette unique raison.

"Ne s'étonner de rien est la seule chose, Numicius, qui puisse rendre un homme heureux et le conserver ainsi"
Horace, Epîtres, I, 6, cité par Nietzsche
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Oui mais quand les hommes parlent de toi en termes mensongers, t'associent à des faits qui sont l'exact contraire de ce que tu es, et te prêtent des propos qui sont le contraire de ce que tu écris, que dois-tu faire, Horace ?

tu as des ouvrages a me recommander
ca a l'air interessant je vais me remettre a la lecture sans doute

Spike a écrit :"Ne s'étonner de rien est la seule chose, Numicius, qui puisse rendre un homme heureux et le conserver ainsi"
Horace, Epîtres, I, 6, cité par Nietzsche
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Oui mais quand les hommes parlent de toi en termes mensongers, t'associent à des faits qui sont l'exact contraire de ce que tu es, et te prêtent des propos qui sont le contraire de ce que tu écris, que dois-tu faire, Horace ?
Exactement la même chose, dirai-je : on n'a rien de surprenant à attendre des hommes...
Trouve ton courage. N'écoute que lui.
"L'instinct nous dicte le devoir, et l'intelligence nous donne les prétextes pour l'éluder ~ Proust
(c'est pas faux !)

Exellent bouquin en passant "le crépuscule des idoles",j'ai juste eu un peu de mal à comprendre pourquoi dans les premiers chapitres Nietszche s'est donné à coeur joie,de tirer à boulets rouges sur Socrate.

Asles
Pourquoi se compliquer la vie ?

Conseiller personnel sur fts (voir rubrique apropriée)

Edit.

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Asles a écrit :Exellent bouquin en passant "le crépuscule des idoles",j'ai juste eu un peu de mal à comprendre pourquoi dans les premiers chapitres Nietszche s'est donné à coeur joie,de tirer à boulets rouges sur Socrate.

Asles
Nietzsche est un fervent opposant de Socrate. Toute sa philosophie de la passion repose sur le clivage Apollon / Dionysos. Socrate est le plus pur défenseur de la sagesse, du rejet des passions, de l'ascètisme et donc l'archétype de l'apollinien, quand Nietzsche nous invite à libérer totalement nos pulsions, à nous laisser porter par le flux passionnel sans aucune restriction, c'est à dire à nous à Dionysos, Dieu du vin et des jeux.
En gros, pour Nietzsche, Socrate est un vieux con moralisateur qui a voulu détruire ses passions et qui, par la même occasion, a détruit la vie.
Nietzsche conçoit le dionysiaque comme la démesure d'un être dont l'identité vacille, l'oubli de soi devenant le propre du dionynisiaque. Dés lors, c'est un oubli de soi créateur. Libérer ses passions correspond à la volonté de vivre car, si ces dernières semblent avilissantes dans un premier temps, elles se spiritualisent ensuite. D'aprés N., l'homme dionysiaque est sur le point de "s'envoler dans les airs" en se livrant à l'hybris (l'excés). Style de vie irréalisable dans nos sociétés modernes (voilà sans doute pourquoi Spike parlait de l'impossibilité d'être Nietzschéen), mais qui dans l'absolu rend bien compte de ce que l'on essaye d'atteindre avec FTS.

Eclairé ?
"La mort n'est rien, mais vivre vaincu et sans gloire, c'est mourir tous les jours." Napoléon Bonaparte
"Experience is a comb life gives you when you have no more hair." Oscar Wilde

Nietzsche nous invite à libérer totalement nos pulsions, à nous laisser porter par le flux passionnel sans aucune restriction, c'est à dire à nous à Dionysos, Dieu du vin et des jeux.
Pas tout à fait faux, mais pas vrai non plus.


Nietzsche nous invite à vivre plus intensément, certes, mais pas "sans restriction", pas en obéissant à tous ses instincts et ses pulsions (ce qui serait le contraire de la liberté). Ils nous convie à "danser la vie", mais dans le cadre du bon goût, de l'intelligence et de la raison. Il se fait même l'avocat de la règle ! ("Aimer la règle, c'est le privilège des esprits supérieurs"). C'est ce qu'il appelle "danser dans les chaînes" *


* et c'est exactement ce qu'enseigne Jean-Laurent Cochet dans ses cours d'interprétation, ceux-là mêmes où j'ai convié FTS.
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  • [+3] Très intéressant par Woken

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Spike a écrit : Pas tout à fait faux, mais pas vrai non plus.


Nietzsche nous invite à vivre plus intensément, certes, mais pas "sans restriction", pas en obéissant à tous ses instincts et ses pulsions (ce qui serait le contraire de la liberté). Ils nous convie à "danser la vie", mais dans le cadre du bon goût, de l'intelligence et de la raison. Il se fait même l'avocat de la règle ! ("Aimer la règle, c'est le privilège des esprits supérieurs"). C'est ce qu'il appelle "danser dans les chaînes" *


* et c'est exactement ce qu'enseigne Jean-Laurent Cochet dans ses cours d'interprétation, ceux-là mêmes où j'ai convié FTS.
Je n'avais pas eu ce son de cloche, mais cela m'étonnait aussi de voir que Nietzsche puisse penser que les hommes soient capable de vivre ensemble au milieu du chaos.
D'où tires-tu ta citation ? De quel oeuvre je veux dire...
"La mort n'est rien, mais vivre vaincu et sans gloire, c'est mourir tous les jours." Napoléon Bonaparte
"Experience is a comb life gives you when you have no more hair." Oscar Wilde

zebassprophet a écrit :tu as des ouvrages a me recommander
ca a l'air interessant je vais me remettre a la lecture sans doute
Après avoir lu la quasi-intégrale de Nietzsche (son oeuvre est tellement résonnante qu'on est vite entraîné d'un livre à l'autre, dont certains exposent la même chose sous divers points de vue, du fait même que son expérience de pensée est nouvelle mais doit être exprimée dans les termes actuels ou passés pour être communiqués), après avoir lu Nietzsche dans le texte, j'ai découvert une méta-richesse, dans ce qui ne m'apparaissait que lyrisme, dans le court livre de P. Wotling
. C'est puissant de réaliser que même dans ce qui paraît n'être que poésie, dans la forme qui reste quand on a écarté les 90% de fond, et bien il y a un sens profond et d'une cohérence saisissante.

Pour info, Patrick Wotling est l'un des spécialistes français de Nietzsche et a longtemps enseigné la philo à la Sorbonne. Son texte est d'une limpide intelligence éclairant les oeuvres qu'il faut, à mon avis, avoir lu avant afin de se forger sa propre idée.

Bonnes lectures.
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  • [+1] Intéressant par Munch

Bravo + Merci pour le sujet.
FrenchKiss a écrit :
Spike a écrit :"Ne s'étonner de rien est la seule chose, Numicius, qui puisse rendre un homme heureux et le conserver ainsi"
Horace, Epîtres, I, 6, cité par Nietzsche
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Oui mais quand les hommes parlent de toi en termes mensongers, t'associent à des faits qui sont l'exact contraire de ce que tu es, et te prêtent des propos qui sont le contraire de ce que tu écris, que dois-tu faire, Horace ?
Exactement la même chose, dirai-je : on n'a rien de surprenant à attendre des hommes...
A attendre ... peut-être que non... Le terme est surement mal choisi, il faut provoquer les choses et si désillusion il y a, la plupart du temps, elle vient de soi.

A Nietzsche je préfère de beaucoup Epicure : pour moi c'est une question de tempérament avant d'être une question de dev personnel, d'évolution... (de philosophie ?).

Epicure se recentre beaucoup plus sur les émotions et leur gestion tout en se gardant bien de trop discourir sur le contrôle... Nietzche ne m'a jamais convaincu de ce côté.

Alors Spike tu as un avis la dessus ? Nietzche distinguait-il tant que ça les grands hommes des autres ?
Des références sur le sujet ?

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Spike a écrit :Nietzsche nous invite à vivre plus intensément, certes, mais pas "sans restriction", pas en obéissant à tous ses instincts et ses pulsions (ce qui serait le contraire de la liberté). Ils nous convie à "danser la vie", mais dans le cadre du bon goût, de l'intelligence et de la raison. Il se fait même l'avocat de la règle ! ("Aimer la règle, c'est le privilège des esprits supérieurs"). C'est ce qu'il appelle "danser dans les chaînes" *
C'est vrai... Ce que j'ai compris (peut-être à tort) c'est qu'il préconise d'être ami de la règle. Un peu contraire à un esprit de dépassement aussi pour moi...

Tu penses que Nietzsche était le premier à avoir voulu surfer sur la vie tout en bluffant tout le monde ? Ou peut être que sur ce point, il a révisé tout seul sa position ...
Le nihilisme est encore adapté à notre stress constant ?
24ans

Une voix discordante...
Un thème que j'ai déjà vu abordé ailleurs, à savoir les relations de Nietzsche et les femmes.
Ce grand "alpha" n'est qu'un puceau...


Remy de Gourmont
Écrivain français mort en 1915.




Texte
Nietzsche avait peu d'expérience de l'amour. On dit même qu'il n'eut jamais avec aucune femme que des relations d'amitié. Il a cependant, comme tout bon philosophe, écrit et sur l'amour et sur les femmes. Un jour, à Sorrente, il confia à Malvina de Meysenburg, le cahier manuscrit qui contenait les aphorismes sur les femmes, parus depuis dans la première partie de Humain, trop humain. Malvida prit le cahier, le lut, et le rendit à Nietzsche en souriant. Il demanda l'explication du sourire. « Ne publiez pas cela, répondit Mlle de Meysenburg. » Nietzsche sembla froissé. il joignit le cahier au reste du manuscrit et envoya le tout à son éditeur.

Le conseil de Malvida était bon. Les aphorismes de Nietzsche sur les femmes forment la partie la moins intéressante de son oeuvre. Je ne parlerai ici que du chapitre qui les concerne, dans Humain, trop humain. Il y a sur les femmes et l'amour d'autres pensées que l'on pourra examiner plus tard, dans Par delà le bien et le mal.

Le chapitre VII de Humain trop humain, intitulé « La femme et l'enfant », débute par une idée juste et neuve : « La femme parfaite est un type plus élevé de l'humanité que l'homme parfait : c'est aussi quelque chose de plus rare. L'histoire naturelle des animaux offre un moyen de rendre cette proposition vraisemblable. » Ce qui frappe surtout dans cette pensée, c'est la dernière phrase, où il y a une magnifique intuition de la vérité scientifique. Dans la plupart des espèces animales, en effet, comme je l'ai démontré moi-même dans un livre spécial (1), la femme est le type supérieur. Chez les insectes en particulier, et chez les plus intelligents, la femelle remplit seule presque toutes les fonctions sociales qui, dans l'humanité et chez les oiseaux, sont partagées entre les deux sexes. Elle est à la fois la constructrice du nid, l'amazone qui le défend contre les ennemis, la chasseresse qui pourvoit de gibier sa progéniture; elle est tout. Le mâle n'est presque rien : il paraît un instant, remplit son office naturel, puis disparaît.

Il est resté à la femelle, dans les espèces supérieures, quelque chose de cette activité. Si elle n'est plus l'activité même, elle en est le principe; si elle ne construit pas la maison, c'est pour elle qu'on la construit. Mais à défaut d'un compagnon, elle le construirait elle-même. L'homme a un rôle immense dans la vie de la femme, mais il est passager; tandis que le rôle naturel de la femme est durable. L'homme ne représente que lui-même; la femme représente toute la postérité. Dans tous les cas où la femme n'est que femme, mais pleinement femme, elle est infiniment supérieure à l'homme. La société est bâtie sur la femme; elle en est la pierre angulaire. C'est pour cela même qu'elle déchoit chaque fois qu'elle abandonne son métier de femme pour imiter les hommes.

Je suis loin de l'avis de Nietzsche quand il dit que la femme parfaite est plus rare que l'homme parfait. Il est difficile, il est vrai, de savoir ce que c'est que l'homme parfait. Il y a pour l'homme bien des sortes de perfections, ou plutôt de supériorités. Pour la femme, la perfection est unique: elle est parfaite, quand elle est femme profondément, de la tête aux pieds et jusqu'au fond du coeur et qu'elle remplit avec joie tous ses devoirs de femme, depuis l'amour jusqu'à la maternité.

Tout le reste est grimace.

Ce premier aphorisme de Nietzsche semblerait indiquer chez lui, malgré tout, une certaine connaissance, au moins théorique, de la femme; c'est une illusion. La femme, même dans l'extrême civilisation, est toujours beaucoup plus naturelle que l'homme, beaucoup plus près de la vie, plus physique, en un mot. On ne peut parler d'elle sérieusement que si on est ému pour elle d'une sympathie physique. Ceux qui sont incapables de cela devraient s'abstenir. Parler de la femme comme d'une abstraction est absurde. L'homme, non plus, n'est pas une abstraction; mais il peut vivre dans l'abstraction, et cela est impossible à la femme. Nietzsche le reconnaît dans les aphorismes 416 et 419: « Les femmes peuvent-elles d'une façon générale être justes, étant si accoutumées à aimer, à prendre d'abord des sentiments pour ou contre? C'est d'abord pour cela qu'elles sont rarement éprises des choses, plus souvent des personnes... » Il croit cependant que c'est une infériorité. Sans doute, s'il s'agit de raisonnements métaphysiques, de philosophie; mais non, s'il est question de la vie pratique. Car les idées n'existent qu'autant qu'il y a des hommes pour les penser et les vivifier; il faut qu'elles s'incarnent pour acquérir la vitalité et la force. Les femmes ont raison. Mais n'est-ce pas Nietzsche lui-même qui a dit qu'un système de philosophie n'est que l'expression d'une physiologie particulière? Si une femme avait aimé la philosophie de Nietzsche (il y en a aujourd'hui), elle eût bien vite délaissé les livres pour aller vers le philosophe. Les hommes, d'ailleurs, font-ils autrement? Ceux qui admirent un écrivain ne désirent-ils pas le voir, entendre sa voix, serrer sa main? Les femmes sont plus franches et plus naturelles, voilà tout. On a maudit leur fourberie. Elles ne sont fourbes que lorsque l'homme les contraint à se défendre contre lui. Il y a beaucoup d'hommes trompés; il y a encore plus de femmes. Elles le savent et, moins bêtes que les hommes, se fâchent moins souvent qu'eux.

Nietzsche connaît si mal les femmes que lui, le grand créateur d'idées, de rapports nouveaux, il se trouve réduit à rédiger, sous une forme nietzschéenne, des lieux communs. Il nous dit : « Les jeunes filles qui ne veulent devoir qu'à l'attrait de leur jeunesse le moyen de pourvoir à, toute leur existence et dont l'adresse est encore soufflée par des mères avisées, ont juste le même but que les courtisanes, sauf qu'elles sont plus malignes et plus malhonnêtes. » Mais nous avons lu tant de fois cette maxime de faux moralisme qu'elle nous fait sourire, à moins qu'elle ne nous exaspère. D'autres fois, il résume tout bonnement en quelques lignes les opinions de Schopenhauer (aphorismes 411 et 414). Ceci est amusant, mais est-ce bien nouveau.

« Les jeunes filles inexpérimentées se flattent de l'idée qu'il est en leur pouvoir de faire le bonheur d'un homme; plus tard, elles apprennent que cela équivaut à : déprécier un homme en admettant qu'il ne faut qu'une jeune fille pour faire leur bonheur. »

Quel homme de n'importe quelle caste et de n'importe quel pays peut admettre cette affirmation : « Avec la beauté des femmes augmente en général leur pudeur. » Cela, c'est une signature. Quand on a écrit cela dans une série de pensées sur les femmes, c'est à peu près comme si on avait dit : « Voici des réflexions sur un sujet qui m'est totalement inconnu. » Si quelque chose, en dehors de l'éducation, peut augmenter la pudeur qui est naturelle aux femmes (jusqu'à un certain point), n'est-ce pas, évidemment, le sentiment d'une imperfection physique?

Nietzsche se fait du mariage non pas une idée, mais un idéal bien personnel. Il y a là un aveu d'une sincérité presque excessive : « ... Le mariage conçu dans son idée la plus haute, comme l'union des âmes de deux êtres humains de sexe différent,... un tel mariage qui n'use de l'élément sensuel que comme d'un moyen rare, occasionnel, pour une fin supérieure... » Je ne puis citer tout : Nietzsche exprime à peu près cette idée qu'on ne peut aimer physiquement une femme que l'on estime intellectuellement. Cela, c'est l'immoralité parfaite, l'immoralité naïve d'un homme dont les sens sont muets, dont la sensibilité est toute cérébrale.

Par un dernier mot, il repousse même cette illusion d'un mariage purement métaphysique et contemplatif; et c'est en songeant à lui-même, sans aucun doute, qu'il écrit : « Ainsi j'arrive, moi aussi, à ce principe dans ce qui touche aux hautes spéculations philosophiques: tous les gens mariés sont suspects. »

Ce qui est suspect, à la vérité, c'est l'opinion sur les femmes et sur l'amour d'un homme, fût-il un grand philosophe, qui ignore et l'amour et les femmes.


1904

(1) La Physique de l'Amour (5e édition).

Pas tout à fait faux, mais pas vrai non plus.


Nietzsche nous invite à vivre plus intensément, certes, mais pas "sans restriction", pas en obéissant à tous ses instincts et ses pulsions (ce qui serait le contraire de la liberté). Ils nous convie à "danser la vie", mais dans le cadre du bon goût, de l'intelligence et de la raison. Il se fait même l'avocat de la règle ! ("Aimer la règle, c'est le privilège des esprits supérieurs"). C'est ce qu'il appelle "danser dans les chaînes" *


* et c'est exactement ce qu'enseigne Jean-Laurent Cochet dans ses cours d'interprétation, ceux-là mêmes où j'ai convié FTS.
Ce que je retiens de ça c'est qu'il nous invite tout simplement à gerer nos emotions, de maniére intelligente...
19 piges ;) Paris

je cite zorro :

"Elles ne sont fourbes que lorsque l'homme les contraint à se défendre contre lui. Il y a beaucoup d'hommes trompés; il y a encore plus de femmes. Elles le savent et, moins bêtes que les hommes, se fâchent moins souvent qu'eux."

c'est de toi ?
Si oui, ne trouves-tu pas là quelque chose d'un peu trop léger pour être crédible ? Un lieu commun sexiste, à la manière (inversée) que tu reproches à Friedrich ?

PAULO a écrit :je cite zorro :

"Elles ne sont fourbes que lorsque l'homme les contraint à se défendre contre lui. Il y a beaucoup d'hommes trompés; il y a encore plus de femmes. Elles le savent et, moins bêtes que les hommes, se fâchent moins souvent qu'eux."

c'est de toi ?
Si oui, ne trouves-tu pas là quelque chose d'un peu trop léger pour être crédible ? Un lieu commun sexiste, à la manière (inversée) que tu reproches à Friedrich ?
Je crois savoir que Zorro cite Remy de Gourmont dans son post.

Pour te répondre, encore aujourd'hui, dire que les femmes peuvent tahir et faire de la peine lorsqu'elles se sentent menacées n'est toujours pas un lieu commun. (ok ok bien sur elles peuvent blesser sans raison... oui oui bien sur, mais on parle plus de rapport ici).
Beaucoup pensent que contrairement aux hommes, les femmes ne sont que Amour etc etc ... WBAFC style.

D'ailleurs on en est tous conscients, en s'assurant de mettre en place la confiance dans la relation, la confiance, la sécurité etc etc ...
La représentattion des moyens de défense d'une femme contre un homme sont variés.. ici on pourrait appeler ça du BicthShield voir d'autres trucs.

Le fait est que ça ne se dit pas.

PAULO, j'ai peut-être mal compris ta remarque : je pense que si cette phrase est sexiste c'est juste parce qu'elle omet de dire que les femmes ne sont pas seules à trahir si elles se sentent en danger.

Si ta LTR du jour au lendemain t'annonce que tu vas avoir dans qques mois (9 ?) un mini-toi dans ta maison, tu vas comprendre que les idées de vengeance & la sensation de piège ne sont pas fictions.
24ans

[HS]Je crois qu'il voulait dire que c'est sexiste, envers les hommes.
Dire "les femmes ne sont fourbes que quand on les attaques" reviens a dire "les homme sont tous des salops".[HS/]
Remy de Machin-Truc a écrit :Je suis loin de l'avis de Nietzsche quand il dit que la femme parfaite est plus rare que l'homme parfait. Il est difficile, il est vrai, de savoir ce que c'est que l'homme parfait. Il y a pour l'homme bien des sortes de perfections, ou plutôt de supériorités. Pour la femme, la perfection est unique: elle est parfaite, quand elle est femme profondément, de la tête aux pieds et jusqu'au fond du coeur et qu'elle remplit avec joie tous ses devoirs de femme, depuis l'amour jusqu'à la maternité.

Tout le reste est grimace.
Edit: je ne veux pas commencer de troll. Donc, version "light": Remy de Machin montre une vision tres vieillotte de la femme. Nietzsche avait peut-etre moins d'illusions sur elles que Remy Truc-Muche...

zorro a écrit :Ce qui est suspect, à la vérité, c'est l'opinion sur les femmes et sur l'amour d'un homme, fût-il un grand philosophe, qui ignore et l'amour et les femmes.
Ce n'est pas suspect quand on sait que le propre du génie, c'est d'avoir tout en soi, par présentiment (pré-sentiment)

Pour ne citer qu'un exemple : Moravia a écrit le peuple comme personne étant lui-même de la haute bourgeoisie. Son premier roman, Les Indifférents, d'un réalisme extrême, a été écrit depuis une chambre d'hopital d'où il ne voyait le monde que par la fenêtre...

oui, sexisme "anti-homme", cf ma signature
on est tous les trois d'accord :D

quand on parle d'ailleurs du fameux "amour inconditionnel" des femmes, il faudrait s'attarder sur cet inconditionnel douteux

je pense qu'il est parfois plus moral et juste de ne pas trop aimer

"combien de monstres ne sortent-ils pas de bras aimants"

En postant ce texte sur Nietzsche je voulais éviter qu'on tombe dans l'idolâtrie de l'écrivain célèbre sachant que tout ce que j'ai entendu sur lui fait que dans ses rapports avec les femmes il a plutôt été WBAFC qu'alpha...

Quelques références sur Monsieur Rémy de machin chose qui ose critiquer Nietzsche: http://fr.wikipedia.org/wiki/Remy_de_Gourmont

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