De la Formation

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le 13.05.2008 par G

2 réponses / Dernière par G le 13.05.2008, 18h05

Pour celles et ceux qui veulent discuter et demander des conseils rencontres et séduction; comment faire avec cette fille ou ce mec; et plus généralement, comment pécho / trouver l'amour à l'ère du swipe left, notamment quand on est ni mannequin, ni un ninja de la drague.
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Pour continuer les développements du rapport au corpus, à la théorie, une idée provenue de la pratique de l'écriture.

Il semble qu'il faille développer une sorte de schizophrénie contrôlée:

- d'une part, un oubli total de soi dans l'approche de l'autre: écoute, analyse, etc.., tout ce qui peut nous permettre d'apprécier ce que l'autre nous apporte, et par là même d'augmenter notre state et d'élargir notre horizon de croyances (un exemple simple, triper totalement sur les textes/frs de gamers, au point où on sent une réelle modification de ses valeurs, de ce qu'on croyait possible, etc... - expérience très répandue j'imagine chez les lecteurs d'un forum comme celui-ci)

- de l'autre, un oubli total de soi dans l'expression, lorsqu'il s'agit d'être actif, autant sur le forum que sur le field. L'idée est qu'en fait, contrairement à ce qu'on croit, l'attitude gagnante ne serait pas de vouloir appliquer systématiquement ce qu'on a lu, mais au contraire de partir dans le réel, sur le field, uniquement avec le même momentum, la même liberté, la même ouverture d'esprit (découverte et inconnu) que lorsqu'on découvrait les textes. Et que c'est seulement au moment où ce flow, cet état est atteint qu'alors les choses qu'on avait lues s'implémentent naturellement au bon moment.

C'est l'idée qu'il faut avoir deux systèmes parallèles, comme deux salles de jeu. Celle de l'autre, qui est un système textuel, dans lequel on joue avec les idées, on découvre des nouveaux liens, etc... et la sienne propre, avec ses propres découvertes, sa propre dynamique indépendante. Il ne s'agit pas de vouloir TOUT faire comme le gourou (dans une dynamique comme celle-ci, souvent on oublie que, de même que des éléments pris chez lui s'ancreront dans notre game, un certain nombre de choses qui nous appartenaient déjà existaient aussi dans son système!), mais d'avoir les deux systèmes qui interagissent, qui échangent, dans un rapport d'égalité (fictive, évidemment, dans le cas de textes qu'on ne fait que lire, auxquels on ne répond pas... - d'ailleurs, la question du contexte de ces textes est très intéressante, vu qu'ils n'ont pas du tout été produits dans une perspective autre que celle de la discussion, dont ils sont progressivement sortis par les fans...).

Souvent, chez des gens qui lisent beaucoup les forums, la capacité à triper dans le système de l'autre est bien développée (il existe évidemment des gens qui ont cette sphère moins développée), et l'autre, la leur propre, qui l'est moins.

La question est de savoir comment doser l'apport de l'autre sans pour autant se disloquer totalement (être "aspiré" par un gourou), ou rejeter toute nouveauté en bloc et par là-même freiner son fonctionnement (le beauf obtus mais sûr de lui que j'aime à citer et citer encore :)).


Il y aurait alors deux moments: un moment d'analyse, d'ouverture sur l'autre (lecture, discussion, feedbacks), mais aussi un moment de flow, d'oubli, etc.., où la seule règle est le freestyle et la créativité (avec le but qu'on a: une sorte de "tous les coups sont permis, et on maximise le show!!!").

D'ailleurs, il semble bien qu'une chose, de nouveau, trop peu thématisée sur les forums est la capacité qu'on les gros gamers à s'auto-analyser, et en tirer des systèmes, des théories, etc... Les avantages sont clairs:
- création d'une cour de disciples (attirés par le théorique/nerdy) -> augmentation du statut alpha par les hommes :)
- mais surtout, une sorte de protection contre le discours de l'autre: si je suis capable de disserter sur mon game, celui en face qui disserte ne sera plus un danger, il ne pourra plus dire "ton game est bien, mais là il y a un défaut, etc..." Car le niveau de game est absolument indissociable du discours qui va avec. À bonasse égale, si j'ose dire, c'est le plus fin artiste (et l'art sans les mots... on ne le voit pas...:) qui l'emporte. Voilà pourquoi Mystery est célèbre et non pas Jimmy, naturel de fou rencontré en boite qui se tape également des models.

Bref, la question de "vaut-il mieux être un PUA respecté ou un naturel inconnu de même niveau?" est effectivement sophistique... Tout le monde s'en fout.

Il faut néanmoins en conclure qu'une attention redoublée sur le langage (qui est, sauf dancefloor, le château et le chemin de la séduction!!!) ne peut pas faire de mal.
D'ailleurs pour illustrer ca: le premier post de Mystery.
I wrote the stuff more for ME, so I really dont have an interest in writing a book for others.
Et effectivement, le VA n'a pas été écrit par lui.
There are many RULES I may drop here on NG. Please take them only as considerations. They are MY RULES and they have helped me greatly.
I enjoy their company but cannot LEARN from them.
C'est l'une des raison pourquoi Mystery est l'un des meilleurs (en terme de skills, laissons les débats "oui mais il n'est pas épanoui dans sa vie gnagnagna" de côté): il a débarqué dans la communauté avec déjà 56 closes et un système.

Ca fait 15 ans que Mystery construit sa propre méthode et qu'il vise toujours plus haut en terme de bonnassitude/statut social des cibles. Par exemple, il ne s'est pas fondamentalement remis en question (tout en prenant chez les autres ce qui semblait bon pour lui, en l'incluant dans sa méthode*) quand d'autres mecs avec d'autres systèmes sont venus après. Il n'a jamais arrêté de faire ce qui marchait pour lui, même si ca entrait en contradiction avec le discours de Juggler par exemple.
Typiquement l'erreur que j'ai faite avec Phenix où je me suis laissé happé par son discours plutôt que de développer ce qui marchait pour moi (travailler sur ma méthode et non celle des autres).
Du moment qu'on croit que d'autres savent mieux que nous ce qui nous convient.. C'est le paradoxe à dépasser dans la relation mec de bon niveau / débutant qui se fait corriger.

L'idée qu'il y a qqn qui sait et l'autre qui ne sait pas.

Mystery précise bien que ce sont SES règles. Le "problème" est qu'elles sont vites devenues les règles dominantes de la communauté.
Ce sont des questions complexes, surtout qu'on ne peut jamais vraiment savoir ce qui a marché sur le field (d'où rationalisations style: "j'ai eu confiance en moi", "j'étais the party", "j'ai suivi la MM" etc).

* Pour illustrer cet exemple, la phase A3 de sa MM ne vient pas de lui mais de TD.
effectivement, question complexe, d'autant que la réduction "ne faire que ce que je veux, que ce qui vient de moi" n'apporte pas de solution:

- contre-exemple des innombrables gens qui n'écoutent pas vraiment, qui restent "dans leur réalité" mais sans réelle richesse (contraire de Mys)

- comme tu l'as souligné, l'inaccessibilité au réel de la chose. On ne sait jamais vraiment ce qui fait que Mystery est Mystery, etc.. Certain diront que c'est ce qu'il y a dans la méthode, d'autres que la méthode n'est qu'un leurre, que ce sont en fait d'autres éléments qui sont les plus importants (self-confidence, croyances, etc...)


Je pense qu'une formulation assez sympathique est celle de l'irréductibilité, de la résistance d'une figure/d'une méthode à la description, à la simplification. On peut aborder par exemple une trajectoire, un mec successful, un système d'idée, comme quelque chose qu'on ne parvient pas (ou du moins pas complètement) à réduire à
1 une chose ancienne
2 une chose simple.

Dès qu'on observe de près des succès comme Mys, TD, mais aussi d'autres, évidemment, il y a sans cesse quelque chose qui échappe à la compréhension, à la description.
Exemple encore plus flagrant: le méthodologiste célèbre des states, Anthony Robbins, propose des méthodes pour plus de succès, etc..., en garantissant que c'est comme ça qu'il s'y est pris, et qu'en recopiant à la lettre on peut arriver au même résultat que lui. Ce qui est fun, c'est que, IMO, c'est un mensonge total: non que la méthode ne permette pas de progresser, mais elle ne permet absolument pas d'atteindre un degré de succès aussi immense que son créateur (vu que précisément son succès vient en grande partie de la création et diffusion de la méthode elle-même et non pas uniquement du "contenu" de la méthode.

Le fait qui a fait la fontaine de succès de DeAngelo, Mys, TD, Robbins, c'est une conjoncture particulière associée à des skills, etc etc.. Et c'est fortement dépendant du contexte. Refaire absolument la même chose que ce que Mystery a fait il y a plus de dix ans me semble illusoire: non pas qu'il ne faille pas s'enrichir de ses conseils, mais prendre la méthode telle quelle c'est l'extraire de son contexte de production, autant spatial, temporel que culturel, et cela signifie que quelque part, forcément, il y aura "miscalibration" avec le réel.


C'est amusant, c'est comme si on étendait la notion de "be in the present moment" aussi à "be at the right place": c'est-à-dire non seulement être en calibration avec son temps, mais aussi avec son lieu, son contexte, les gens qu'on fréquente, etc...
LOL comme si prendre à la lettre un discours qui vient des US c'est nécessairement faire une entorse à des différences (souvent oblitérérées) entre les contextes américains et européens, contextes de langue, contexte social et règles y associées (lol je me souviens d'une problématique en histoire, le fait qu'en 45, avec tous ces soldats US en Europe, il y avait du grabuge parce que la place du kclose était différente dans les deux cultures - la française pensait "si kclose donc fclose" alors que l'américain, lui, avait en tête "kclose = fun, pas nécessairement fclose", avec la conséquence cocasse que les françaises passaient pour des froides qui devenaient, dès le kclose, des dévergondées needy, alors que de leur côté les américains étaient perçus comme des volages bisouteurs et puis s'en vont).
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