Personnellement, je le voyais plus symboliquement, dans nos sensibilités, quand on touche à des valeurs ancrées et affectives (autant du côté de l'avis de ceux qui sont "pour" de ceux qui sont "contre") plutôt que la question du poil en lui-même. Ou alors j'ai pas compris et c'était vraiment une question de poils. En tout cas, depuis le début c'est ce sur quoi je me penche, d'en analyser le processus. La question de base étant "comment faites-vous pour vous défaire des présupposés féminins" et pas tant "comment on fait pour arrêter de se raser" ou "ai-je le droit de me raser" ou "ai-je le droit de demander à ma nana de se raser". C'est pas pour être méchante et il ne faut pas le prendre personnellement mais, les réponses sur les goûts individuels m'intéressent moins que de savoir qu'est-ce qui crée cet attachement.Sinon pour revenir sur un sujet plus terre à terre, je comprends vraiment pas le trip autour des poils sur le topic.
Tellement !→ Si on parle de l'image véhiculée par les médias (voir mon précédent message : « les préférences des hommes » ça n'existe pas), c'est un problème des médias. Le problème c'est par exemple l'usage d'images hypersexualisées, visant à créer délibérément une norme à laquelle on ne peut parvenir qu'en achetant un produit. Et le porno peut-être, mais c'est marginal je pense à côté du matraquage à grande échelle des pubs.
Mais ça vise tout autant les hommes que les femmes, et je crois qu'il est contre-productif d'aborder cette question sous forme d'une opposition de genres. L'enjeu c'est pas « les hommes » ou « les femmes » qui imposent « leurs préférences ». L'enjeu c'est nous tous qui nous faisons agresser par de fausses normes créées de toutes pièces à des fins mercantiles.
Pour la petite histoire, je vais même prendre un contre exemple : Il y a longtemps, j'avais vu ce documentaire là, où on parlait de Edward Bernays. Et Edward Bernays, il était très plébiscité, autant par les politiciens que par les entreprises, pour sa qualité de com'. L'entreprise "American Tobbacco Corporation" l'a contacté, parce qu'à l'époque, les femmes ne fumaient pas, ce qui lui faisait perdre la moitié de sa clientèle. Ce que Bernays a fait, c'était juste génial et diabolique: il a repéré une manifestation féministe, y a inséré des actrices, et ces nanas, devant les caméras, ont sorti leurs cigarettes et se sont mises à fumer, ce qui a été relaté dans pas mal de médias. C'était un génie parce que, il a réussi à donner à la cigarette l'image d'une "libération" de la femme, en même temps qu'il a réussi à surfer sur une vague d'opinion publique pour que le message soit suffisamment relayé par les médias (des femmes qui fument, gosh!). Ce qui a fait grimper les chiffres d'affaire de l'entreprise, tandis que le droit de fumer est devenu un truc anti-sexiste.
Oui, et c'est logique et ça se comprend. Il y a forcément un sentiment d'injustice quand on ne prend en compte la globalité de l'injustice. De même qu'on ne peut pas troquer un problème pour le résoudre, ça n'a pas de sens, il faut tout l'énoncé.Je n'ai aucun problème avec le fait de vouloir lutter contre les préjugés dès lors qu'on considère qu'il s'agit de préjugés véhiculés par la société dans son ensemble, et non seulement par les hommes.
C'est pas grave qu'on ne soit pas tous d'accord. Je pars juste du principe que c'est valable si tu ne fais de mal à personne (dans mon éthique morale, hein). Pas que ça soit possible de ne jamais en faire, mais limiter les dégâts et faire du mieux qu'on peut, c'est déjà bien. Et c'est valable pour toute autre discrimination: racisme, homophobie etc etc, autrement: "La liberté des uns s'arrête là où commence celles des autres".Et aussi, il faut comprendre qu'il y a des personnes, des hommes et des femmes, qui ne souhaitent pas se défaire de leurs idées.
Exemple : T'as le droit d'être rebuté quand tu vois deux mecs s'embrasser, que ça provoque chez toi un sentiment de dégoût que tu ne saisis pas. T'as le droit parce qu'en fait, à partir du moment où ça ne te concerne que toi (ce sentiment de dégoût), finalement, le monde s'en fou. C'est toujours à toi de déterminer si tu veux continuer à vivre avec ou pas, si t'es bien avec ça ou pas. Par contre, si tu commences à faire part de ton opinion en le leur disant, ou en apprenant les mêmes valeurs à ton gosse qui le transmettra à son gosse, là, tu es dans l'interaction de quelque chose. Et c'est le moment où tu dois t'apprendre à ré-évaluer la valeur de ton opinion personnelle sur la vie des autres, alors que ça ne te concerne pas. Moi je pars du principe que ce n'est pas à la personne victime de discrimination d'être dans la compassion et l'ouverture d'esprit envers quelqu'un qui porte l'idée de cette discrimination, alors que ces mêmes personnes n'ont pas cette flexibilité mentale, parce que c'est pas leur rôle d'éduquer les gens et qu'on n'est pas des saints. Donc le plus efficace à mes yeux : tu rappelles tes droits, et c'est à peu près le seul truc censé à faire. Et si dans d'autres contextes des droits, tu veux en obtenir, tu t'adresses aux bonnes personnes, celles qui auront un impact réel et physique sur tes droits.
Le féminisme n'est un standard ou un mode de vie ou une façon d'être femme. C'est un principe d'égalité, d'équité entre les sexes, de respect des droits individuels et universels. Un mec peut être féministe dans le même principe.et plein de femmes qui se satisfont du standard "ménagère de moins de 50 ans new generation".
Le modèle de la femme féministe, c'est un standard comme un autre.
Tu en parles comme de l’affabulation. Hors, c'est une réalité chiffrée, de bien des façons par différentes instances, dont le gouvernement de notre société, ce même gouvernement qui a ressenti le besoin de créer le ministère des droits des femmes, puis les études menées en sciences humaines et sociales, à travers le monde. Si tu penses que c'est uniquement une opinion personnelle, beh... je ne sais pas quoi te dire. Par contre, le jour où c'est de la même façon crédité, que les femmes sont les égales des hommes, je veux bien être mise au courant.D'ailleurs, tu as l'air de tenir à l'idée de l'existence d'une domination masculine généralisée. Pour moi elle n'existe pas. J'aurais beau te donner tous les arguments possible et imaginables, ça ne changera pas ta pensée. C'est ton droit. Peut être que cette idée là a ou a eu une raison d'exister et t'a défendu de quelque chose dans ta vie.
Oui. Sauf que je trouve ça moins constructif de juste dire que les victimes doivent s'emparer du truc (parce que t'as juste aucune emprise dessus et qu'effectivement, c'est de leur responsabilité), plutôt que de se demander pourquoi il y a si peu de victimes qui vont porter plaintes alors que c'est globalement admis que c'est un gros traumatisme subis et que y'a rien de "pas grave" là dedans. Et on sait très bien pourquoi c'est difficile, parce que le sujet est et a été traité. Et c'est pourquoi les assos veulent proposer ces actions.Après, il faut aussi faire remarquer que le droit ne s'applique pas tout seul. Il faut réaliser l'action de porter plainte. Ce n'est pas parce qu'il y a un arsenal juridique que les victimes vont automatiquement l'appliquer.
Pour moi, c'est tout le soucis quand on essaye de faire comprendre aux mecs cette notion de "domination masculine" ou des discriminations dont sont victimes les femmes : ils ramènent les choses à eux, en tant qu'homme individuellement, comme attaqué dans leur individualité. Sauf qu'on ne parle pas d'eux et qu'on ne fait pas du cas par cas. On se pose des questions et on recherche des solutions globales.Par contre, je demande juste une chose, c'est qu'on ne m'associe pas à ce genre de mecs en disant que l'homme en général est dominateur, ou que c'est mal de regarder (discrètement) les fesses d'une femme, ou que c'est mal de prendre des initiatives avec une femme.
Exemple: quand on balance que oui, il y a un privilège pour les hommes en ce que les femmes sont majoritairement victimes de viol, le mec en face se sent visé et sort l'artillerie parce qu'il se sent visé, parce que faisant parti de la catégorie "Homme". Hors, il n'a même pas besoin de remettre en question des faits avérés, qui dépassent son opinion personnelle : Les femmes sont plus majoritairement victimes de viol et que toi tu ne sois pas un violeur ça change rien au fait que ça évoque un déséquilibre entre le traitement qu'on accorde aux femmes et le traitement qu'on accorde aux hommes sexuellement parlant. Pareil, quand on dit que les femmes sont majoritairement victimes, on ne dit pas "il n'y a que les femmes qui sont victimes" mais majoritairement, alors, sortir derrière que "oui mais les hommes aussi" c'est juste pas le sujet, parce qu'on ne nie pas cette réalité, on met en avant un problème évocateur.
Moi perso, j'ai pas vu un mec ou c'est trèèèèès rare répondre à ça : "Oui c'est vrai et c'est intolérable. Le nombre de femmes violées n'est pas quelque chose de normal, et il n'est pas normal qu'autant d'hommes puissent être capables de le faire. Ça montre un vrai problème de société et d'image des individus. La violence sexuelle est vraiment un problème à traiter, parce que non seulement il touche des femmes, mais également des hommes, des enfants, des ados, des adultes, et trouver une solution ça urge.". C'est autrement différent de "Ouais mais les hommes aussi!" en mode "donne moi ma part du gâteau".