Perte de sens/ Déprime

Note : 15

le 22.01.2022 par Gafano

12 réponses / Dernière par Onmyoji le 17.01.2023, 23h06

Etat d'esprit / psychologie / dev perso / vie intérieure.
Un forum pour celles et ceux qui s'intéressent au dev perso, à l'équilibre intérieur, à la psychologie. Surmonter ses blocages, ses croyances limitantes, nourrir et développer ses forces, etc.
Salut Gafano,
tu sembles avoir une bonne compréhension de ta situation.

il y a un conflit entre l'environnement dans lequel tu es et ce à quoi tu aspires:
la finance, c'est un monde de requins ambitieux, 90% gens n'y vont pas pour faire du social, mais pour faire de l'argent et indirectement, pour se retrouver au sommet de la pyramide sociale.
Si cela te pose problème, si tu n'arrives pas à te connecter à tes collègues et que tu en as besoin, peut-être que tu pourrais te réorienter vers un projet plus éthique (finance éthique?): tu trouveras à mon avis des gens avec des priorités différentes (ils auront volontairement choisi un job qui paye moins pour leurs idéaux).
Sinon tu es en période d'essai non? (la période d'essai, c'est dans les deux sens: pour voir si tu corresponds aux attentes de la boîte, mais aussi si la boîte correspond à tes attentes.). Au pire, tu vas au bout des 6 mois pour mettre un peu d'argent de côté et ensuite tu vas voir ailleurs.

Reprendre des études, c'est tout à fait faisable aussi (regarde si il n'existe pas des passerelles). Contacte des professionnels, voir demande à faire un stage de découverte pour t'assurer que le job dont tu rêves te plaît vraiment (une amie à fait un stage chez un ostéo à 33 ans, elle n'était pas sûre que cela lui plairait, mais ça lui a donné toute la motivation dont elle avait besoin pour reprendre ses études). Un point pour contrebalancer cela: ta première expérience pro se passe mal, mais c'est peut-être juste l'entreprise aussi. N'hésite pas à te renseigner sur d'autres entreprises/instituts dans lesquels tu pourrais travailler pour voir si tu ne peux pas t'épanouir sans avoir à tout plaquer.

Aller à l'étranger, c'est très formateur (j'ai vécu 5 ans à l'étranger et je viens de revenir en France), si tu veux absolument vivre cela, fonce... Mais n'y va pas seulement pour fuir ta situation actuelle qui ne te convient pas. Parce que si tu vas dans en Amérique du Nord ou dans certains pays asiatique, l'équilibre vie pro/vie privée sera peut-être encore plus dur à trouver.

Enfin, tu vas devoir prendre ta vie en main: si tu as besoin de plus de contact humains pour être heureuse, il va falloir que tu sortes pour rencontrer du monde, que tu t'inscrives à des activités... A l'université c'est facile, mais c'est plus compliqué par la suite. Et si ton job ne t'en laisse pas le temps d'avoir une vie sociale satisfaisante, c'est une raison de plus de changer.

Bonne chance
Je reviens déterrer ce post aussi pour remercier toutes les personnes qui ont contribué à ce dernier. Vous m’avez tous aidé à comprendre que je pouvais voir autrement ma situation.

Je suis quand même tombée dans un burn out quelques mois plus tard. Mais ma période de burn out m’a permis d’améliorer significativement ma situation pro et perso. J’ai eu plus de courage pour mettre fin aux choses qui n’allaient pas dans ma vie.

Les messages de @Esope, @FK et @Onmyoji me font encore beaucoup réfléchir. Aujourd’hui, j’ai toujours ce projet un peu fou de cumuler les masters pour me libérer de ce métier qui ne me plaît pas et que je ne trouve pas assez technique mais j’apprends à rendre l’expérience plus plaisante. J’apprends à m’entourer de gens qui ont un parcours aussi atypique que le mien et j’ai enfin trouvé le courage de refuser des emplois dans des grosses boîtes pour me préserver mentalement.

Disons que ma sortie de route est maîtrisée et surveillée de près. Je ne cherche pas à traîner qu’avec des gens qui me ressemblent (je suis pas fan des groupes qui rejettent les autres en les prenant de haut) mais j’apprends à ne pas rester seule dans mon coin à bosser jusqu’à pas d’heures pour une promotion qui ne viendra jamais. je ne pensais pas dire ça un jour mais c’est pas super dur de faire des rencontres après les études. C’est super dur d’avoir une vie perso riche en dehors du boulot quand celui-ci bouffe tout notre temps…

Pour le haut potentiel, j’ai découvert qu’on pouvait être victime de harcèlement moral. Ça m’a choquée de réaliser que j’avais pu en être victime pour ces raisons mais j’apprends à plus m’assumer pour ne pas donner les outils pour me faire battre.

Enfin, @Onmyoji tu avais raison pour mon précédent copain. Ça n’a pas marché sur la durée mais on ne peut pas aider quelqu’un à aller mieux sans son consentement.

Bref, merci à tous pour votre aide.
Cumuler les masters c'est pas si fou si tu peux recommencer direct en Master.
Après c'est plus si atypique que ça, beaucoup de gens qui n'ont pas de doctorats cumulent les masters pour compenser ou par erreurs de parcours/ rattrapage.
Et dans les data sciences il y a de plus en plus de gens qui rentrent dans des cycles complets, donc les places vont devenir chères pour les "auto formés" ou ceux qui ont un parcours détourné.
Tu gagneras plus à trouver un poste où t'ancrer et te faire pas mal d'expérience (genre une petite boîte où tu fais tout seule et en étant obligée d'assurer et faire tes choix. Ou avec quelqu'un juste au dessus de toi comme mentor mais beaucoup de latitude décisionnelle).
Pour les rencontres, le facteur temps est important, après c'est aussi une question de contexte et d'impulsion. Je pense qu'il faut savoir se créer des opportunités, à la fois pour rencontrer des gens tels que l'on attend, et d'autres plus inattendus et moins dans nos standards. Ne pas hésiter aussi à se rapprocher de collègues, même si en surface ils adoptent un certain masque lié à une certaine culture d'entreprise.
Et puis avec tes occupations, tu peux carrément rencontrer du monde dans des meetups techniques et ce genre de choses. La vie ne s'arrête pas à 19h.
Et puis ça reste passager, quand tu auras moins besoin d'apprendre tu te feras plus de place au niveau personnel. La répartition entre travail et personnel n'est jamais constante, idéalement ça suit des cycles, à moins bien sûr que le boulot ne soit jamais une priorité. Mais ça n'a pas l'air d'être le cas.
Pour le reste, la promotion ne vient jamais du tu ne la demandes pas ou si tu ne fais rien pour.
Mais c'est un peu tôt pour ça, tu en es encore à apprendre, c'est normal de se donner. Lors d'un doctorat où l'on est, comme toi j'imagine, relativement autonome, bosser moins de 70h par semaine c'est souvent vu comme tirer au flan, parce que même si on fait ce qui est attendu, on nous charge normalement pas la barque et on est censé montrer aussi son auto apprentissage et ses initiatives.
Et il y a un peu de vrai là dedans. Si tu changes de voie mais que ce que tu fais ne te motive pas assez pour y passer un dimanche de l'aube au milieu de la nuit suivante, sans mettre le nez dehors, et avec plus de concentration que si tu étais collée devant un marathon de séries, ne persiste pas parce que tu vas déchanter:
Les data sciences c'est loin d'être aussi sexy que ce qui est vendu dans Forbes, la plupart du temps on explique à des clients hypés que non, on peut pas faire tel truc parce que c'est de la science fiction ou pas légal ou éthique, qu'ils ont pas besoin d'IA pour ça (tu vas te retrouver à faire de l'ETL et de la régression logistique plus souvent qu'à ton tour), et que non la dernière techno en vogue ne peut pas leur servir et que même si tu ne la mets pas en oeuvre tu pourras quand même leur faire un bon produit. Faudra aussi expliquer à tes vendeurs qu'ils ne peuvent pas promettre le contraire;)
Et tu n'as pas les bases de google, les ressources de calcul, le temps de développer un truc comme si c'était un sujet de recherche libre, et c'est pas "juste un jeu".
Et tu pourras aussi être amené à bosser avec des diplômés du domaine qui savent pas ou veulent pas sortir de leur petit domaine pointu et savent pas faire une courbe ROC ou du nettoyage de données parce qu'ils sont l'élite et que tu es la vile autodidacte (et qui te parleront comme une merde alors que doctorat ou pas ils trouveraient pas leur trou de balle avec Ways - qui rappelons le, est une très bonne IA-. Pour toi qui aimes les relations professionnelles cordiales...).
Après oui c'est bien payé la plupart du temps, mais les entreprises sont en train de revoir le braquet parce que finalement ça coûte cher et y a pas mal de gens qui se forment en interne ou beaucoup de nouveaux diplômés à qui on peut faire passer la pilule.
Reste que ça peut permettre de faire des trucs cool, mais faut bien choisir sa boîte et la startup n'est pas forcément la Panacée. Et dans les autres cas il faut être assez en accord avec la vision d'entreprise et assez conscient que ça peut évoluer vite.
Bref, pour l'instant, ça reste un peu normal d'être dans ton aquarium...

Pour ton ex, on ne peut pas changer quelqu'un qui ne veut pas, et surtout ce n'est pas ton rôle, et ne doit pas être ton impulsion. Si la personne n'a pas la volonté d'aller mieux, la pousser ne peut se faire qu'à ton détriment. Et dans tous les cas c'est pas à toi de changer l'autre, c'est à lui de se changer.
Il y a suffisamment peu de temps dans la vie pour ne pas s'encombrer (et je pèse mes mots) avec les gens qui te bouffent ton énergie, et dont la pulsion naturelle est de se laisser couler plutôt que de vouloir aller mieux. Parfois c'est pathologique, et c'est triste, parfois c'est juste de la faiblesse de caractère et c'est dommage, mais si tu peux avoir de la pitié ça ne doit pas tout faire accepter.
Finalement ça n'a pas été le cas, tant mieux pour toi, tu voyages plus léger et tu es plus libre de te réinventer.
Répondre