Perte de sens/ Déprime

Note : 15

le 22.01.2022 par Gafano

12 réponses / Dernière par Onmyoji le 17.01.2023, 23h06

Etat d'esprit / psychologie / dev perso / vie intérieure.
Un forum pour celles et ceux qui s'intéressent au dev perso, à l'équilibre intérieur, à la psychologie. Surmonter ses blocages, ses croyances limitantes, nourrir et développer ses forces, etc.
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Je ne pensais pas me retrouver dans cette situation mais comme beaucoup de gens l’avaient prédit, je me retrouve aux prémisses d’une dépression.

Je m’en veux et je me sens un peu bête parce que j’ai travaillé très dur pour me retrouver dans une situation qui au final ne me convient pas.

J’ai un bel appartement, j’ai un bon salaire (pour une junior), j’ai une belle garde robe et un corps dans lequel je me sens super bien mais ni les parcs d’attractions tous les week-ends ni les cinés qui finissent à minuit ne suffisent à donner du sens à ma vie.

Ces sorties ne sont que de moindres réconforts face à ma déprime quotidienne. J’ai trop facilement cédé à la tentation du confort financier et maintenant je me retrouve à me plaindre du merdier dans lequel je me suis mise. J’ai un vrai pincement au coeur rien que de penser au fait d’avoir oublié qui j’étais et ce dont j’avais besoin en temps qu’individu.

La réalité c’est que derrière les habits hors de prix, le boulot reconnu et le prestige de ma boîte, je bosse 10h par jour en croyant que mon boss va me faire un feed-back positif qui me rendra un peu plus accroc aux avantages en nature des salariés de grosses boîtes.

En fin de journée j’ai parcouru plusieurs km avec ma souris sur excel, cliqué plus de 1000 fois sur mon trackpad et parlé à 2 personnes max. Mes conversations pro restent limitées au boulot, au boulot et rien qu’au boulot. Je me sens mal parce que j’ai besoin de me sentir plus connectée aux gens, mais pas avec n’importe qui ni n’importe comment. J’ai besoin de parler de mes rêves, de ce qui me plaît (pas l’argent, ni le prestige). La plupart de mes collègues ne sont pas dans le même délire. Je le vois bien à les entendre parler de leur ambition personnelle, du prochain challenge, de la prochaine opportunité. Dans le même temps, est-ce que je peux les blâmer ? J’ai choisi un département de requins. Ils ne sont pas là pour jouer aux bisounours, c’est l’argent qui les a attirés et c’est la même raison qui nous réunit aujourd’hui. Mais, je crois avoir fait l’erreur monumentale de croire que c’était aussi ce sue je recherchais. Je me rends compte qu’après 2 mois d’entrée en poste, je ne vais pas bien.

J’ai bien un collègue avec qui j’ai pas mal d’affinités qui m’a proposé un verre, j’ai même déjà planifié des escape games avec mes amis mais j’ai l’impression malgré tout que je ne fais plus de rencontres de qualités. Je ne me sens plus vibrer, je ne me sens plus en vie. Je ne sais plus où aller chercher les rencontres de qualité où on ne me réduirait pas à ce que je peux apporter. A côté, j’aimerais me sentir libre d’être authentique, libre de continuer à socialiser en dehors de mon couple. J’en ai assez d’attendre que mon copain rentre le soir pour me jeter dans ses bras comme une enfant. J’ai besoin de me sentir exister en dehors de mon couple, j’ai besoin de me sentir indépendante, capable et maître de ma vie. Je ne veux pas subir ma vie et me réveiller un matin en regrettant mes choix ou d’avoir manqué de courage pour changer ma situation. Je vois bien que ça ne va pas fort en ce moment. Et je ne voudrais pas prendre l’habitude de me blinder par peur de tomber sur des gens malveillants, incapables de vibrer sur la même longueur d’onde que moi. C’est douloureux de ne se trouver aucune affinité avec les gens avec qui tu passes le plus clair de ton temps et peut-être que les opportunités de small talk manquent mais ceux que j’ai rencontrés sont aussi en partie exécrables (certains sont tout ce que je déteste simultanément. Que faire alors en sachant que les relations sociales ne se forcent pas ? Je suis une personne qui a besoin de réel. Je ne me vois pas me créer artificiellement une vie sur internet ou en me créant un alter ego. Ceci dit l’OST Belle au cinéma en ce moment était fantastique, j’ai bien aimé...

Je suis malheureuse parce que je ne sais plus comment faire pour trouver la paix et être heureuse tout simplement…

A part changer de boulot (piste que je suis sérieusement en train d’investiguer), je songeais partir loin très loin (relever le défi de tout reconstruire après avoir tout quitté), mais je ne sais pas si faire de la finance ailleurs changera réellement grand chose. J’aimerais bien reprendre des études à distance en septembre 2022 mais il faudrait attendre 5 ans pour changer de métier. Il faudrait donc que je tienne encore 5 longues années. Et je ne sais plus trouver quelle parade pour tromper l’ennui, le désarroi et la déprime. Franchement c’est pas facile.

Ps : Le pire c’est quand les RH m’ont mise en copie d’un mail en me qualifiant de « ressource ». J’ai bien compris que j’étais un outil de plus.

Alors, préventivement, ça risque de sonner comme de la condescendance, mais ça n'en est pas, vraiment pas.

Et donc : j'ai regardé ton âge et... Yep.
Ta déprime, c'est la découverte de la vraie vie du monde du travail du jeune diplômé, tu découvres que l'univers pro te pompe ton énergie mais ne tient que moyennement ses promesses niveau sens d'accomplissement, et sens tout court.

Il occupe l'esprit, mais pour celles et ceux qui n'arrivent pas à se convaincre que les fichiers excel / les ppt milimetrés sont extrêmement importants, c'est pas assez. Voire, c'est terrifiant et déprimant.

Et, effectivement, dans une grande boîte, tu seras toujours une ressource, jamais un humain. C'est différent dans les structures à taille humaine.

Du coup les solutions possibles :
- essayer de développer de la fierté de ce que tu fais (pas toujours possible, mais tu peux trouver du sens non pas dans ton job, mais dans ta façon de le faire, hashtag éthique professionnelle, hashtag expertise)
- te trouver ta bande (en interne ou en dehors de ton département voire de ta boîte) pour que le plaisir de l'appartenance camoufle l'absence de sens (+ disposer d'un support-system, et même, d'un réseau d'entraide et d'influence)
- prendre sur toi le temps d'évoluer dans ta carrière pour accéder à un truc plus enrichissant
- démissionner intellectuellement et t'en foutre
- ou à l'inverse te persuader que c'est génial
- trouver ton plaisir dans ta vie sociale et tes activités perso; beaucoup de gens vont chercher du sens et de l'humain dans le sport, la vie associative / caritative,...
- éventuellement tout plaquer et changer de vie. C'est extrême, mais il faut savoir s'écouter. Une amie à moi, parcours EY / PWC a finalement abandonné cette vie (alakon) pour devenir institutrice. Et c'est pas honteux : elle avait le besoin de se sentir utile, elle l'a écouté au lieu de l'enfouir, et elle s'en félicite. Le salaire ne comble pas les vides existentiels, la coke et les strip teaseuses non plus. (et moi perso j'ai bifurqué dès mon stage de fin d'année)


Je vais pas te baratiner : se trouver, se caler, réconcilier ses envies réelles et ses ambitions (qui souvent ne sont pas les nôtres mais plutôt le résultat des injonctions), (le décalage, la dissonance entre besoins réels / ambitions héritées est souviens très reelle)... c'est un process. Ça prend du temps. Y'a pas de solution magique.

Et : spoiler : t'as pas fini de te poser des questions. La vie de jeune professionnel, c'est un grand mensonge, c'est la guerre, surtout si tu as les dents longues... Sauf si tu as l'extrême chance d'accéder à un boulot que tu adores (pour de vrai).

Et toi qui est hp / plus cérébrale que la moyenne, tu auras mécaniquement plus de doutes et de frustrations, c'est la malédiction, et ça n'aide pas.

Mais rappelle toi (ou réalise le) : tu n'es pas ton boulot. Ton boulot te permet d'acheter à manger / voyager / te sentir en sécurité financière, mais il ne te définit pas.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+2] Constructif le 23.01.22, 12h47 par Onmyoji
  • [+3] Merci ! :) le 23.01.22, 15h50 par Gafano
  • [+1] Il y'a du vrai... le 28.01.22, 10h32 par Esope
Trouve ton courage. N'écoute que lui.
"L'instinct nous dicte le devoir, et l'intelligence nous donne les prétextes pour l'éluder ~ Proust
(c'est pas faux !)

En fait je ne vois rien qui soit vraiment lié à ton boulot en vrai, l'histoire des bullshit jobs c'est une arnaque intellectuelle. Ça a toujours un sens si ça te permet de vivre.
Ensuite tout le monde en a après le fameux Excel ou le powerpoint. Parce que c'est vrai qu'un marteau c'est plus intelligent? Ou en fait ce ne sont que des outils pour faire des trucs qui peuvent l'être et être importants?
Avec mex excels j'ai plus de chance de sauver un milliard de personne de maladies qu'un artisan souvent porté aux nues parce que "proche de son objet". Bon il est proche de son objet mais il enverra jamais des satellites à l'autre bout du système solaire. Chacun son sens. Je dénigre pas l'employé de bureau comme j'ai pas de mépris pour l'artisan. J'ai de l'estime pour des personnes pas pour des fonctions.

Pour le reste, tu te sens obligée de donner une apparence. Mais tu n'es pas obligée de le faire. Tu peux très bien aborder certains sujets avec tes collègues pour sortir de leurs figures imposées.
Tu n'es pas obligée d'attendre ton copain et rien ne t'interdit de socialiser en dehors. Ton job n'est pas en cause à ce niveau là. Tu pourras reprendre des études que ce sera pareil. 5 ans de galères en plus sans bourses, en commençant en junior à 30 ans en prime.
Problème de riche et problème mal attribué.
Tu n'aurais pas ta belle garde robe, ton boulot qui te permet de ne pas compter sur tes loisirs, de faire des restaus et voyages en amoureux, voire de pas t'interroger sur ta capacité à bouffer à la fin du mois, tu aurais des problèmes autrement plus concrets. Le vide que tu contemples ce n'est pas celui de ton boulot c'est le tien parce que tu es construite sur le regard des autres, pas le tien. Ton boulot n'est pas une illusion mais tu t'en es fait sur le fait que ça pouvait avoir du sens pour toi. En réalité même un chirurgien ou un missionnaire peuvent avoir le sentiment d'être inutiles.
Alors qu'ils sauvent des vies. Le problème c'est plutôt de penser que c'est le boulot qui donne du sens. Ça c'est ton travail.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+2] C'est pas faux le 22.01.22, 18h10 par FK
  • [+3] Merci ! :) le 23.01.22, 15h51 par Gafano
  • [+1] Il y'a du vrai... le 28.01.22, 10h33 par Esope
"Les gens déplorent les effets dont ils chérissent les causes"

Aussi: reprendre 5 ans d'études à distance ça veut dire des soirées, des week-ends plus disponibles pour les amis, la vie de couple etc. C'est faisable c'est sûr. Mais tu as intérêt à avoir une très bonne raison.
Si mes souvenirs sont bons tu as fait une école de commerce. Ça n'est pas dépourvu de sens. Tu pourrais entreprendre. Tu pourrais travailler pour une boite qui a une éthique qui te correspond, qui fait un commerce que tu trouves utile ou imposer la tienne dans ton boulot. Grande boîte ou pas.
Moi même si j'ai des objectifs commerciaux bien en tête et que je soigne mes présentations scientifiques pour pas me tirer une balle dans le pied, j'invente pas de chiffres et je survends pas. Je n'hésite pas à mettre en garde mon boss ou à lui dire que tel truc est pas faisable au niveau réglementaire même s'il le souhaite très fort (ou alors c'est plus ma responsabilité quand la merde tombera sur le ventilo...). Après je fais ça parce que je protège mon produit d'aléas réglementaires etc mais mon éthique ne souffre en rien.
S'il y a des gens que tu trouves exécrables tu peux soit les éviter soit creuser. Moi si j'avais écouté les remarques d'un ancien collègue au début il serait jamais devenu mon meilleur pote. En fait il me servait le discours du patron qu'il avait pour mission de "m'inculquer" parce que l'autre menaçait de me virer. Quand on a fini par connecter sur des sujets qu'on avait l'habitude de cacher parce que " pas socialement acceptables" (des geekeries), on est devenus potes et on l'est encore à ce jour. Du genre à se tirer de mauvais pas et se soutenir vraiment.

Concernant ton couple je l'ai déjà dit ailleurs mais je crois pas que ton mec ait vraiment la nature qui te fera vibrer sur la longueur.

Et pour le "confort financier" tu n'as cédé à aucun appel, à part celui de la logique et de la raison. C'est pas naturel ou intelligent de vouloir être en galère. Si tu t'en veux pour ça c'est que tu écoutes trop de discours pseudo sociaux qui visent à culpabiliser les gens comme toi. Moi je ne culpabilise pas, ça ne m'empêche pas de ne pas accepter certaines inégalités. Charité bien ordonnée commence par soi-même, et puis tu ne les as pas volés ta place et ton confort, entre des années d'études difficiles malgré un environnement familial merdique qui te soutenait pas, tes stages et les efforts que tu fournis actuellement.
Avec ça, personne de sensé ne voudrait supporter une vie inconfortable.

Pour le reste, si tu penses que ce que tu as te suffit tu n'es pas obligée de céder aux sirènes du présentéisme. Tant que tu es efficace et que tu fais ce que tu dois tu n'as pas à faire des horaires précis si tu es cadre.

Et pour tes activités, peut-être que c'est simplement l'habitude et la routine. Même si c'est un nouveau film chaque semaine ça n'a rien de surprenant et puis tu n'y vas plus parce que tu as vraiment envie. Idem pour le parc d'attraction. Change de rythme. Permets toi de sortir en semaine. Tu n'es pas obligée de te défaire mais tu peux te permettre de ne pas être à 100% dans ton travail tous les jours. Aussi consciencieuse que tu sois, ça reste normal de se garder une place. Ton boulot c'est une extension de toi. Ce n'est pas toi qui doit être une extension de ton boulot.
"Les gens déplorent les effets dont ils chérissent les causes"

Le plus compliqué c’est l’entrée dans un nouveau poste en période covid. Je sais que je suis une personne de nature assez méfiante parce que lorsque je m’ouvre, je n’aime pas trop me censurer en termes d’humour, d’expression de mes idéaux et de ma personnalité. A force d’avancer dans la vie, j’ai compris l’importance de trier les personnes à qui je montrais réellement qui j’etais. Chaque fois que je suis tombée sur les bonnes personnes ça a été super agréable et positif de croiser des gens avec qui j’avais des affinités au boulot parce que ça m’a motivée à aller travailler et ça m’a permis de davantage gagner en assurance.

Mais pour savoir si j’ai des affinités avec mes interlocuteurs et oser prendre le risque de me dévoiler, il me faut des indices, collecter des informations sur mes collègues, des moments d’échanges informels (pause café, déjeuners, échanges avec des tierces personnes). Or, je souffre vraiment de ne pas pouvoir en savoir plus sur les personnes avec lesquelles je passe le plus clair de mon temps. J’ai l’impression d’avancer sur un terrain miné où un mauvais calcul peut vraiment me faire mal. Je sais que je suis une personne à fleur de peau. Je connais mes qualités comme mes défauts, j’ai appris à les identifier et aujourd’hui j’apprends à les accepter. Connaissant tout cela sur moi j’ai aussi compris par la force des choses qu’il y a des gens avec qui il ne sert à rien de forcer les choses. Le seul moyen de s’entendre professionnellement avec ces personnes c’est un low cultural context (Théorie de la Cultural Map d’Erin Meyer) ce qui signifie : une absence de sarcasmes, d’ironie et des échanges clairs, écrits, de la bonne foi et de l’authenticité.

Enfin bref, je ne dis pas que le monde pro est idéal et qu’on ne se prend jamais la tête mais je sais que dans chacune de mes expériences pro en finance j’ai croisé des gens qui ont cru en moi, qui se sont autant ouverts à moi que je l’ai fait avec eux (sans même parler de notre vie personnelle à outrance) et ça m’a suffit pour me donner envie de travailler avec jour après jour (parce que je me sentais bien dans mon environnement, parce que la confiance régnait et que je ne me sentais ni utilisée, ni jugée ni rabaissée).

Là, j’ai eu des interactions qui m’ont vraiment mise en état de stress et donné envie de pleurer parce que j’ai senti de la rivalité, de l’opportunisme et de la malveillance. C’est pas un environnement de travail que je peux supporter sur le long terme. Je ne veux pas non plus passer mon temps à me protéger des piques et des remarques passives agressives d’une nana qui a visiblement un problème d’attention et d’ego. Je suis une personne super simple. J’ai pas besoin d’être maternée ni paternée. J’ai juste besoin qu’on me laisse poser mes questions et qu’on me laisse travailler en autonomie avec mes propres méthodes. Je ne suis pas bonne quand j’applique des méthodes éprouvées parce que je suis plus efficace quand je suis créative et quand je m’approprie des sujets.

Merci pour vos réponses qui me vont droit au coeur. Je n’ai pas fini de douter ni de passer des moments difficiles à me prendre la tête avec de jeunes requins de la finance. Je vais essayer de postuler ailleurs et arrêter de croire que l’argent va me rendre heureuse. À chaque fois, je prends le job le mieux payé en oubliant que c’est super important pour moi d’être entourée, entendue et considérée. C’est la base du respect, de l’intelligence collective et de l’amour propre.

Les fichiers Excel ne sont pas un problème. J’adore mettre plein de couleurs sur excel et je pourrais faire des monologues sur la manière dont n’ai construit mes fichiers avec les codes couleurs, les formules, le parallélisme de forme. Enfin bref, le problème ce n’est pas les missions in fine mais les gens.

C’est juste que par moment c’est vraiment dur. Je me sens vulnérable. Je me sens désorientée. Je bosse tellement que je ne peux pas voir ni ma famille ni mes amis et ça, ça n’aide pas à décrocher du travail. En plus, ne supportant pas les gens qui ont besoin de te rabaisser ou de se comparer aux autres pour se sentir exister, j’ai vraiment mal choisi mon département. Non mais quelle idée j’ai pu avoir… Reste à trouver le courage de bouger. Pour me rassurer je me dis que j’ai peut-être croisé des individus un peu bêtes et espère ne pas les recroiser + leur retirer le pouvoir de jouer avec mes nerfs. Je pense que ça se voit que je suis une personne sensible et à fleur de peau. J’ai envie de bien faire. Aussi, j’ai vraiment envie de tout plaquer pour changer de continent. J’aime pas les gens qui se sentent supérieurs aux autres (et le font sentir). Jamais ça ne sera une source de fierté pour moi de me sentir exister parce que supérieure aux autres. Je me sens encore un peu blessée parce que je peux facilement imaginer que ce n’est dans mon département de loups de wall street que je me ferai des amis. Il faut que je dégage du temps pour rejoindre des assos. J’ai relancé mon collègue avec qui j’ai pas mal d’affinités pour boire un verre. Malheureusement il vit à Lyon et je ne suis pas prête de le rencontrer. Bon.

Ps : Pour ton message Onmyoji je ne sais pas si tu t’es trompée de personne. J’ai fait des études de sciences politiques avec une majeure en finance mais pas fait d’école de commerce. Ma famille n’a pas pu me soutenir car aucun de mes parents n’a le bac. Du coup, effectivement, j’ai pas mal galéré en temps que transclasse mais c’est okay. J’ai toujours eu un objectif dans la vie. J’ai pensé que ce que je voulais c’était gagner un ma de pognon. En fait, heureuse sans sacrifier son système de valeur ni se mettre en danger professionnel c’est mon nouvel objectif de vie.

Après tu sais les gens passent. Si ce sont des requins ils ne tarderont pas à évoluer ailleurs.
Si le boulot te plaît et la situation qui te donne aussi accroche toi et apprends à gérer les cons. Tu pourras jamais faire sans ils sont partout.
Une nana à un problème d'ego? Quand elle te fait des petites piques passives agressives, tu la prends à son propre jeu, en restant factuelle, mais sans plier.
Dis-moi le genre de trucs avec lesquels elle t'attaque, je vais te donner des idées.
Pour certaines personnes c'est aussi une question d'affect personnel plus que le fait qu'ils sont vraiment cons et indécrottables. Dans ce cas il faut arriver à un terrain où ils considèrent que tu n'es pas menaçant pour eux. Ou trop cher à agresser.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Ça va aller le 25.01.22, 11h57 par Gafano
"Les gens déplorent les effets dont ils chérissent les causes"

Onmyoji a écrit :
24.01.22
Après tu sais les gens passent. Si ce sont des requins ils ne tarderont pas à évoluer ailleurs.
Si le boulot te plaît et la situation qui te donne aussi accroche toi et apprends à gérer les cons. Tu pourras jamais faire sans ils sont partout.
Une nana à un problème d'ego? Quand elle te fait des petites piques passives agressives, tu la prends à son propre jeu, en restant factuelle, mais sans plier.
Dis-moi le genre de trucs avec lesquels elle t'attaque, je vais te donner des idées.
Pour certaines personnes c'est aussi une question d'affect personnel plus que le fait qu'ils sont vraiment cons et indécrottables. Dans ce cas il faut arriver à un terrain où ils considèrent que tu n'es pas menaçant pour eux. Ou trop cher à agresser.
Mmmh ça devrait aller Onmyoji. Merci pour ta proposition d’aide mais j’ai besoin de grands changements dans ma vie. Je sais me défendre et à qui m’adresser pour m’assurer que j’ai la considération qui me revient de droit.

C’est frustrant de se dire qu’on doit toujours être sur ses gardes mais j’imagine que c’est partout pareil. J’aurais été encore plus mal en point si j’avais été vendeuse.

Autour de moi, peu de mes proches comprennent mon besoin de changement. Je sais que c’est pas super réaliste de vouloir changer de continent + reprendre des études depuis la L1 mais je crois que c’est seulement quand j’aurais compris seule que j’ai placé la barre trop haut que je reconnaîtrai l’irréalisme du truc et réviserai peut-être mes projets.

Ma motivation a toujours été mon rempart contre la dépression. Sans projet, sans but, ma vie n’aurait aucun sens, aucune direction.

C’est différent de subir un emploi du temps surchargé faute de choix, versus, se consacrer à plein de projets a la fois et être peu disponible parce qu’on y voit du sens.

Peut-être qu’un jour je trouverai ma place dans ce monde à force d’avoir laissé libre cours à mes aventures. J’aurais peut-être 10 ans de plus, et plein de regrets mais au jour d’aujourd’hui j’ai la chance de ne pas avoir d’enfants, pas de mari et je sais au moins que je ne mets personne d’autre en danger que moi-même.

L'argent te rendra pas plus heureuse que le changement pour être heureuse en te basant sur des postulats vagues sur ce que sont tes besoins réels (si tu n'as pas su les évaluer jusqu'ici avec tout le temps que tu as eu pour penser à ton avenir c'est peut probable que tu trouves la clarté en pleine crise psychologique), et sur la méthode pour les satisfaire (idem).
Après comme déjà dit avant d'envisager des changements drastiques rien ne t'interdit de chercher à changer ton quotidien. Meubler ton temps libre avec des sujets qui ont du sens pour toi plutôt que ta routine ciné restau etc.
Pour ça tu n'es pas obligée de s'aborder ton navire.

À vrai dire c'est bien que tu fasses tes propres choix et c'est pas important qu'on soit en désaccord, mais j'ai juste l'impression que tu es arrivée avec ton idée en mode "mon monde s'écroule", on t'a donnée des avis, tu as fait "ouais OK c'est vrai" mais en fait tu n'as pas bougé de ta sensation de départ. Un peu comme si le but c'était d'avoir de l'attention et te conforter dans ton idée, et d'ignorer le reste. C'est peut-être pas volontaire mais c'est la sensation que ça donne. Donc je te le dis au cas où ce serait pas volontaire. Si ça l'est bonne chance à toi...
C'est ta vie etc. Mais dis toi que même si les gens nous conseillent avec leurs propres biais en tête si les gens qui te connaissent arrivent aux mêmes conclusions qu'ici sans te connaître c'est peut-être significatif.
"Les gens déplorent les effets dont ils chérissent les causes"

Onmyoji a écrit :
25.01.22
L'argent te rendra pas plus heureuse que le changement pour être heureuse en te basant sur des postulats vagues sur ce que sont tes besoins réels (si tu n'as pas su les évaluer jusqu'ici avec tout le temps que tu as eu pour penser à ton avenir c'est peut probable que tu trouves la clarté en pleine crise psychologique), et sur la méthode pour les satisfaire (idem).
Après comme déjà dit avant d'envisager des changements drastiques rien ne t'interdit de chercher à changer ton quotidien. Meubler ton temps libre avec des sujets qui ont du sens pour toi plutôt que ta routine ciné restau etc.
Pour ça tu n'es pas obligée de s'aborder ton navire.

À vrai dire c'est bien que tu fasses tes propres choix et c'est pas important qu'on soit en désaccord, mais j'ai juste l'impression que tu es arrivée avec ton idée en mode "mon monde s'écroule", on t'a donnée des avis, tu as fait "ouais OK c'est vrai" mais en fait tu n'as pas bougé de ta sensation de départ. Un peu comme si le but c'était d'avoir de l'attention et te conforter dans ton idée, et d'ignorer le reste. C'est peut-être pas volontaire mais c'est la sensation que ça donne. Donc je te le dis au cas où ce serait pas volontaire. Si ça l'est bonne chance à toi...
C'est ta vie etc. Mais dis toi que même si les gens nous conseillent avec leurs propres biais en tête si les gens qui te connaissent arrivent aux mêmes conclusions qu'ici sans te connaître c'est peut-être significatif.
Après vous avoir relu tous les deux, je n'ai pas l'impression que vos avis soient tout à fait les mêmes. Ton avis est plus tranché que celui de FK (qui balaye plusieurs options sans donner plus de poids à une option qu'une autre). Mais ça ne veut pas dire pour autant que je prends moins en considération ton avis/ le juge moins précieux parce qu'il est plus tranché.

Je ne parle pas de foutre en l'air ma situation actuelle et de faire fi de l'argent, ou de vos avis. C'est important de rappeler l'importance de l'argent et c'est même une démarche responsable que j'apprécie. Je dis simplement que ma sensation actuelle ne peut être changée que si je peux voir plus loin que le moment présent.

Je vais essayer de proposer d'aller sur site pour faire la connaissance de mes collègues et essayer de voir si je ne peux pas me trouver d'affinité avec quelques personnes pour me constituer ce groupe en interne qui me donnera envie de me lever le matin. Merci pour vos 2 contributions.

Salut Gafano,
tu sembles avoir une bonne compréhension de ta situation.

il y a un conflit entre l'environnement dans lequel tu es et ce à quoi tu aspires:
la finance, c'est un monde de requins ambitieux, 90% gens n'y vont pas pour faire du social, mais pour faire de l'argent et indirectement, pour se retrouver au sommet de la pyramide sociale.
Si cela te pose problème, si tu n'arrives pas à te connecter à tes collègues et que tu en as besoin, peut-être que tu pourrais te réorienter vers un projet plus éthique (finance éthique?): tu trouveras à mon avis des gens avec des priorités différentes (ils auront volontairement choisi un job qui paye moins pour leurs idéaux).
Sinon tu es en période d'essai non? (la période d'essai, c'est dans les deux sens: pour voir si tu corresponds aux attentes de la boîte, mais aussi si la boîte correspond à tes attentes.). Au pire, tu vas au bout des 6 mois pour mettre un peu d'argent de côté et ensuite tu vas voir ailleurs.

Reprendre des études, c'est tout à fait faisable aussi (regarde si il n'existe pas des passerelles). Contacte des professionnels, voir demande à faire un stage de découverte pour t'assurer que le job dont tu rêves te plaît vraiment (une amie à fait un stage chez un ostéo à 33 ans, elle n'était pas sûre que cela lui plairait, mais ça lui a donné toute la motivation dont elle avait besoin pour reprendre ses études). Un point pour contrebalancer cela: ta première expérience pro se passe mal, mais c'est peut-être juste l'entreprise aussi. N'hésite pas à te renseigner sur d'autres entreprises/instituts dans lesquels tu pourrais travailler pour voir si tu ne peux pas t'épanouir sans avoir à tout plaquer.

Aller à l'étranger, c'est très formateur (j'ai vécu 5 ans à l'étranger et je viens de revenir en France), si tu veux absolument vivre cela, fonce... Mais n'y va pas seulement pour fuir ta situation actuelle qui ne te convient pas. Parce que si tu vas dans en Amérique du Nord ou dans certains pays asiatique, l'équilibre vie pro/vie privée sera peut-être encore plus dur à trouver.

Enfin, tu vas devoir prendre ta vie en main: si tu as besoin de plus de contact humains pour être heureuse, il va falloir que tu sortes pour rencontrer du monde, que tu t'inscrives à des activités... A l'université c'est facile, mais c'est plus compliqué par la suite. Et si ton job ne t'en laisse pas le temps d'avoir une vie sociale satisfaisante, c'est une raison de plus de changer.

Bonne chance
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Merci ! :) le 02.02.22, 23h34 par Gafano

Je reviens déterrer ce post aussi pour remercier toutes les personnes qui ont contribué à ce dernier. Vous m’avez tous aidé à comprendre que je pouvais voir autrement ma situation.

Je suis quand même tombée dans un burn out quelques mois plus tard. Mais ma période de burn out m’a permis d’améliorer significativement ma situation pro et perso. J’ai eu plus de courage pour mettre fin aux choses qui n’allaient pas dans ma vie.

Les messages de @Esope, @FK et @Onmyoji me font encore beaucoup réfléchir. Aujourd’hui, j’ai toujours ce projet un peu fou de cumuler les masters pour me libérer de ce métier qui ne me plaît pas et que je ne trouve pas assez technique mais j’apprends à rendre l’expérience plus plaisante. J’apprends à m’entourer de gens qui ont un parcours aussi atypique que le mien et j’ai enfin trouvé le courage de refuser des emplois dans des grosses boîtes pour me préserver mentalement.

Disons que ma sortie de route est maîtrisée et surveillée de près. Je ne cherche pas à traîner qu’avec des gens qui me ressemblent (je suis pas fan des groupes qui rejettent les autres en les prenant de haut) mais j’apprends à ne pas rester seule dans mon coin à bosser jusqu’à pas d’heures pour une promotion qui ne viendra jamais. je ne pensais pas dire ça un jour mais c’est pas super dur de faire des rencontres après les études. C’est super dur d’avoir une vie perso riche en dehors du boulot quand celui-ci bouffe tout notre temps…

Pour le haut potentiel, j’ai découvert qu’on pouvait être victime de harcèlement moral. Ça m’a choquée de réaliser que j’avais pu en être victime pour ces raisons mais j’apprends à plus m’assumer pour ne pas donner les outils pour me faire battre.

Enfin, @Onmyoji tu avais raison pour mon précédent copain. Ça n’a pas marché sur la durée mais on ne peut pas aider quelqu’un à aller mieux sans son consentement.

Bref, merci à tous pour votre aide.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] De rien ! ;-) le 15.01.23, 03h32 par FK
  • [+1] Courage le 16.01.23, 02h26 par Onmyoji

Cumuler les masters c'est pas si fou si tu peux recommencer direct en Master.
Après c'est plus si atypique que ça, beaucoup de gens qui n'ont pas de doctorats cumulent les masters pour compenser ou par erreurs de parcours/ rattrapage.
Et dans les data sciences il y a de plus en plus de gens qui rentrent dans des cycles complets, donc les places vont devenir chères pour les "auto formés" ou ceux qui ont un parcours détourné.
Tu gagneras plus à trouver un poste où t'ancrer et te faire pas mal d'expérience (genre une petite boîte où tu fais tout seule et en étant obligée d'assurer et faire tes choix. Ou avec quelqu'un juste au dessus de toi comme mentor mais beaucoup de latitude décisionnelle).
Pour les rencontres, le facteur temps est important, après c'est aussi une question de contexte et d'impulsion. Je pense qu'il faut savoir se créer des opportunités, à la fois pour rencontrer des gens tels que l'on attend, et d'autres plus inattendus et moins dans nos standards. Ne pas hésiter aussi à se rapprocher de collègues, même si en surface ils adoptent un certain masque lié à une certaine culture d'entreprise.
Et puis avec tes occupations, tu peux carrément rencontrer du monde dans des meetups techniques et ce genre de choses. La vie ne s'arrête pas à 19h.
Et puis ça reste passager, quand tu auras moins besoin d'apprendre tu te feras plus de place au niveau personnel. La répartition entre travail et personnel n'est jamais constante, idéalement ça suit des cycles, à moins bien sûr que le boulot ne soit jamais une priorité. Mais ça n'a pas l'air d'être le cas.
Pour le reste, la promotion ne vient jamais du tu ne la demandes pas ou si tu ne fais rien pour.
Mais c'est un peu tôt pour ça, tu en es encore à apprendre, c'est normal de se donner. Lors d'un doctorat où l'on est, comme toi j'imagine, relativement autonome, bosser moins de 70h par semaine c'est souvent vu comme tirer au flan, parce que même si on fait ce qui est attendu, on nous charge normalement pas la barque et on est censé montrer aussi son auto apprentissage et ses initiatives.
Et il y a un peu de vrai là dedans. Si tu changes de voie mais que ce que tu fais ne te motive pas assez pour y passer un dimanche de l'aube au milieu de la nuit suivante, sans mettre le nez dehors, et avec plus de concentration que si tu étais collée devant un marathon de séries, ne persiste pas parce que tu vas déchanter:
Les data sciences c'est loin d'être aussi sexy que ce qui est vendu dans Forbes, la plupart du temps on explique à des clients hypés que non, on peut pas faire tel truc parce que c'est de la science fiction ou pas légal ou éthique, qu'ils ont pas besoin d'IA pour ça (tu vas te retrouver à faire de l'ETL et de la régression logistique plus souvent qu'à ton tour), et que non la dernière techno en vogue ne peut pas leur servir et que même si tu ne la mets pas en oeuvre tu pourras quand même leur faire un bon produit. Faudra aussi expliquer à tes vendeurs qu'ils ne peuvent pas promettre le contraire;)
Et tu n'as pas les bases de google, les ressources de calcul, le temps de développer un truc comme si c'était un sujet de recherche libre, et c'est pas "juste un jeu".
Et tu pourras aussi être amené à bosser avec des diplômés du domaine qui savent pas ou veulent pas sortir de leur petit domaine pointu et savent pas faire une courbe ROC ou du nettoyage de données parce qu'ils sont l'élite et que tu es la vile autodidacte (et qui te parleront comme une merde alors que doctorat ou pas ils trouveraient pas leur trou de balle avec Ways - qui rappelons le, est une très bonne IA-. Pour toi qui aimes les relations professionnelles cordiales...).
Après oui c'est bien payé la plupart du temps, mais les entreprises sont en train de revoir le braquet parce que finalement ça coûte cher et y a pas mal de gens qui se forment en interne ou beaucoup de nouveaux diplômés à qui on peut faire passer la pilule.
Reste que ça peut permettre de faire des trucs cool, mais faut bien choisir sa boîte et la startup n'est pas forcément la Panacée. Et dans les autres cas il faut être assez en accord avec la vision d'entreprise et assez conscient que ça peut évoluer vite.
Bref, pour l'instant, ça reste un peu normal d'être dans ton aquarium...

Pour ton ex, on ne peut pas changer quelqu'un qui ne veut pas, et surtout ce n'est pas ton rôle, et ne doit pas être ton impulsion. Si la personne n'a pas la volonté d'aller mieux, la pousser ne peut se faire qu'à ton détriment. Et dans tous les cas c'est pas à toi de changer l'autre, c'est à lui de se changer.
Il y a suffisamment peu de temps dans la vie pour ne pas s'encombrer (et je pèse mes mots) avec les gens qui te bouffent ton énergie, et dont la pulsion naturelle est de se laisser couler plutôt que de vouloir aller mieux. Parfois c'est pathologique, et c'est triste, parfois c'est juste de la faiblesse de caractère et c'est dommage, mais si tu peux avoir de la pitié ça ne doit pas tout faire accepter.
Finalement ça n'a pas été le cas, tant mieux pour toi, tu voyages plus léger et tu es plus libre de te réinventer.
"Les gens déplorent les effets dont ils chérissent les causes"

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