Pour répondre à Vincent K:
Merci pour ta réponse, j'apprécie l'effort que tu as fait pour m'expliquer les choses.
Cependant, comme tu l'as dit, tu as totalement mal interprété mon post, ce que tu dis ne correspond pas du tout à la réalité. Mais ce n'est pas grave, tu n'as pas été témoin de ma vie, et peut être que la manière dont je me suis exprimé et tout ce que je n'ai pas dit car évident pour moi ont biaisé ton interprétation.
J'ai toujours vécu dans un cocon d'amour, j'étais le chouchou de mes parents, grands parents et de ma tante maternelle, car le premier enfant de la famille et pendant longtemps le seul. Je n'ai aucunement manqué d'attention, de calins, de tendresse et d'affection, j'en étais couvert.
Mon père est le seul à être émotionnellement aveugle dans ma famille, il m'aime mais ne sait pas le montrer par le langage non verbal et le comportement. Ma mère est au contraire très épanouie, sentimentale et expressive.
Et ils ne m'ont pas manipulé pour m'amener où ils voulaient, ils m'ont montré donné de bons principes et valeurs de vie (spirituels, intellectuels et sociaux), m'ont laissé faire mes choix et m'ont soutenu dans mes choix. J'ai fait mes choix de vie en toute conscience, concernant mes valeurs, principes de vie, études, profession, domaines d'intérêt; ce n'est que pour la vie émotionnelle et sociale que je n'ai pas fait le choix d'être ainsi car je n'ai jamais su qu'il existait une autre façon que la mienne.
Ce qui m'a bousillé mon émotionnalité, c'est quand mon père m'a enlevé à ma mère quand j'avais 4 ans et m'en a privé pendant 3 ans. 3 ans de vie sans émotions avec lui ont réduit à néant les 11 ans d'amour et d'affection que j'ai vécu avec ma mère et ma famille maternelle.
Je suis très précis sur les mots que j'emploie, il ne faut donc pas faire d'approximation. J'ai dit que j'étais totalement aveugle aux relations sociales, je n'ai pas dit à toutes les relations humaines, ainsi j'ai toujours perçu l'amour de mes parents et du reste de ma famille.
Je suis hypersensible aux émotions ressenties intérieurement, à l'amour qu'on ressent pour les personnes qu'on aime et à celui qu'elles ressentent pour nous, ainsi qu'à la tristesse des gens. Mais le fait que je n'aie quasiment pas évolué émotionnellement pendant 24 ans fait que mes émotions n'ont pas subi de maturation et sont restées très primitives et infantiles, pour moi les émotions c'était aimer, être aimé ou être triste, point, je n'ai pas connu d'émotions plus matures, élaborées et complexes. C'est parceque pendant 24 ans je suis resté avec des émotions si primaires et infantiles que, quand j'ai quitté ma famille pour aller faire mes études supérieures, cet amour familial m'a énormémént manqué, et je l'ai cherché auprès des filles qui me plaisaient, en qui je cherchais l'amour maternel dans lequel je n'étais plus.
Mais en terme de communication humaine, je la voyais purement verbale, explicite, informationelle et utilitaire, j'ignorais et ne me rendais même pas compte de l'existence de la communication non verbale, je ne percevais même pas la communication verbale implicite, les sous entendus, les non dits et les silences. En résumé, pour moi il fallait tout dire explicitement, et il ne fallait dire que de l'information pertinente et utile, il n'existait rien en dehors.
Quant aux émotions, pour moi elle n'existaient qu'en tant que ressenti intérieur, et ne se communiquaient que verbalement (en disant par exemple "je t'aime") et physiquement (bisous, calins, prendre dans ses bras), comme un enfant, j'ignorais qu'elles influaient sur la communication, les relations, les comportements, voire sur les raisonnements, et que ceux-ci portaient sur ces émotions.
Tout mon entourage, parents, grands parents, amis, même mes petits frères qui ont 10 et 13 ans de moins que moi, a tenté de m'expliquer la vie en société, de ne pas toujours être trop sérieux, de se décoincer, s'amuser, se décontracter, être cool, sortir, me faire des amis, draguer les filles, et j'en passe, mais bien qu'on parle bien la même langue française, on parlait quand même 2 langages différents, je ne les comprenais pas, car ils me parlaient le langage social, quotidien et courant, qui est émotionnel et plein de choses implicites, alors que moi je ne comprenais que le langage intellectuel, livresque, théorique, explicite, je me suis toujours exprimé comme une encyclopédie. Ainsi pour moi c'est comme s'ils me parlaient chinois, je ne comprenais même pas de quoi ils me parlaient, ils me parlaient de choses que j'ignorais, que je ne percevais pas, qui n'existaient pas pour moi. C'est comme si j'étais un martien débarquant en Chine et à qui on parle chinois.
La seule forme d'humour que j'ai toujours connu, c'est les blagues, je n'ai jamais su faire rire autrement qu'en racontant des blagues.
La vie sociale, je n'en ai rien connu.
Enfant, je ne jouais jamais avec les autres, je restais toujours seul dans mon coin.
Adolescent, je n'appartenais à aucun groupe, n'avais que de rares copains avec qui je ne faisais jamais rien que soit discuter de choses sérieuses soit raconter des blagues vraiment infantiles. Les filles me plaisaient, mais je n'osais jamais rien faire, je me contentais de fantasmer, et mon premier sentiment amoureux à 11 ans a tellement été tourné en dérision par les camarades de classe et rejeté par la fille qu'il m'a traumatisé pour toute l'adolescence. Je ne draguais jamais et ne savais même pas taquiner les filles, je n'osais même pas les approcher pour un but autre qu'utilitaire.
Etudiant, ne vivant plus avec ma famille, j'ai sombré dans la complète solitude et me suis encore plus coupé de la société. Mon monde, c'était mon studio, mes activités, c'était des activités casanières comme la lecture (livres scientifiques et philosophiques, manga et Tolkien), la musique (techno, dance), les jeux vidéo (unreal tournament), les manga et anime japonais (grendizer, dragon ball, hokuto no ken, city hunter, saint seiya, ranma 1/2).
De la vie d'étudiant et de leurs sorties, j'en ignorais même l'existence. Même vivant à Paris pourtant pleine d'endroits de sortie, je ne savais pas où sortir car je ne savais pas où allaient les gens en dehors du travail, quand ils sortent de chez eux et qu'ils sont dans la rue. Les boîtes de nuit, je savais que ça existait, mais je ne savais pas où en trouver, car je ne savais même pas m'informer (que ce soit en discutant ou en lisant). Les bars, j'en avais l'image du bar de quartier où les vieux du coin venaient boire de l'alcool dans une ambiance ennuyante, j'ignorais l'existence des bars étudiants et branchés. En dehors des boîtes de nuit et des bars, je ne savais pas ce qui existait comme autres endroits où sortir.
Ce n'est qu'à 23 ans que, les quelques camarades de faculté avec qui j'avais sympathisé et que je ne voyais pas en dehors de la fac, sont devenus des amis et m'ont poussé à sortir. Je sortais avec eux environ 1 fois tous les 1 ou 2 mois (alors qu'eux c'était au moins 1 fois par semaine), et à chaque fois c'était dans des bars. Une fois dans ces bars, la fumée de tabac m'indispose et l'air est irrespirable, avec le bruit on ne s'entend même pas parler, je ne bois pas d'alcool donc je ne me mettais pas "dans le coup". En plus, leurs sujets de conversation m'ennuyaient terriblement car pas intellectuels, ils discutaient entre eux pendant que je me taisais dans mon coin et regardais ailleurs, et étant émotionnellement inhibé je ne percevais absolument pas l'ambiance sociale, étudiante, cool et fun autour de moi, pour moi tout ça était ennuyeux à mourir et je n'avais qu'une envie, rentrer chez moi pour lire mes manga ou voir mes anime japonais.
A 27 ans, première expérience en entreprise, je suis plongé bien malgré moi dans une situation sociale. Prenant l'expression à la lettre, je n'allais pas prendre un café avec les collègues car je ne bois pas de café, je ne savais pas que ça avait une signification sociale de "on se rassemble et on discute le coup". A table, leurs conversations futiles et décousues étaient totalement incompréhensibles pour moi, car je ne comprenais pas les sujets abordés, n'en voyais même pas l'utilité car ils parlaient de choses futiles du quotidien qui n'apportaient pas d'information pertinente, et ne voyait aucune cohérence à la discussion vu que le sujet changeait d'une phrase à l'autre. Dans mon incapacité à communiquer avec eux à leur manière, je me suis tu, ce qu'ils n'ont pas compris, mais à tel point qu'ils ont cru que je les snobais et ils m'ont marginalisé, ne me parlant plus. Entre temps, j'ai tenté de séduire 2 jolies collègues, comme un adolescent, elles m'ont toutes les 2 violemment rejeté et ne m'ont plus adressé la parole.
A 28 ans, 2ème entreprise, à Bruxelles, après quelques mois je découvre FTS et la nature des relations sociales, je me réveille émotionnellement après un coma émotionnel de 24 ans, j'essaie de me faire des amis parmi mes collègues mais je m'y prends comme un adolescent de 12 ans, ils me marginalisent, et je tombe raide dingue fou amoureux d'une collègue du même age que moi, je tente de la séduire, avec une maladresse et une lourdeur telles qu'elle me rejette et me fait marginaliser du groupe. C'est la pire déception amoureuse de ma vie et je souffre l'enfer, étant transi d'amour pour elle de manière totalement dépendante et obsessionnelle et la vénérant comme étant la femme parfaite (jolie, intelligente, forte, charmante, gentille, douce, agréable, avec de l'humour), et elle me tenant à distance.
Aujourd'hui, 1 an après, j'ai tenté de me détacher d'elle, j'ai pris du recul par rapport aux événements d'il y a quelques mois, et je tente de me construire pour la première fois de ma vie une vie d'abord sociale, puis sentimentale et sexuelle.
C'est terrible, ça fait 1 an que je suis à Bruxelles et je ne connais personne, je n'ai pas d'amis, mes collègues ne m'invitent que rarement et je n'ai fait la connaissance de personne en dehors du travail, j'ai envie de sortir mais je ne trouve personne avec qui alors soit je ne sors pas soit je sors seul. C'est la première fois de ma vie que je vais tenter d'aller dans des bars et boîtes pour essayer de faire connaissance avec des gens et m'en faire des amis, et pour essayer de draguer des filles pour tenter de coucher et sortir avec. Je pars véritablement de rien, de zéro, à l'âge de 29 ans, avec 11 à 25 ans de retard.
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