[Q] Se défaire de son ego ?

Note : 14

le 05.09.2008 par Krishna

21 réponses / Dernière par gortaur bateman le 08.03.2010, 17h21

Etat d'esprit / psychologie / dev perso / vie intérieure.
Un forum pour celles et ceux qui s'intéressent au dev perso, à l'équilibre intérieur, à la psychologie. Surmonter ses blocages, ses croyances limitantes, nourrir et développer ses forces, etc.
L'ego sert à s'inquiéter de choses absolument nécessaires à la vie en société. Combien de gens touchés par la grâce, et abandonnant véritablement leur ego, se retrouvent à négliger les soins du corps, leurs finances, leur alimentation, etc. ?

On peut faire le parallèle avec sa voiture : en avoir une permet de se déplacer, taffer, voir des amis, être indépendant. Il est important de l'entretenir ; la laisser à l'abandon détériore rapidement cette capacité. S'en occuper à outrance, la kitter, la décorer peut-être une perte de temps, d'argent et d'énergie... C'est le problème du narcissique ^^

Sed quid nimis ! La tempérance est une bonne notion à ce sujet. Naturellement, cette tempérance se développe, notamment grâce à des pratiques spirituelles ou artistiques par exemple.
Je t'invite à lire Les Racines de la Conscience de Jung.

Selon lui l'Ego est ton plus grand potentiel.

Il explique très bien que notre ego est modélé par la suite par l'éducation parentale (et tes nevroses) ainsi que l'éducation sociétale ("ce qu'il faut et ne pas faire, qui te mène droit vers le conformisme). Au final, il semblerait que notre Ego se fonde dans la masse avec tout un tas de nevroses.

Ainsi, si on reprend sa théorie retrouver son Ego c'est :
01. se débarasser de ses nevroses
02. se re-programmer socialement

Comment ?

- Pour certains cela peut être un psy, ou retravailler ses états limités. Selon Tony Robbins un état est une interprétation qui affecte sa physiologie ; tu peux changer son interprétation par le pouvoir des affirmations et ta physiologie par le yoga ou les médecines chinoises.

- Pour d'autres, cela va être de changer ses influences et sa programmation (trouver un cercle social plus adapté, regarder peu la télé, lire des livres épanouissant et positif, écouter de la musique qui vous transporte vers de l'allégresse etc.. et écouter / voir des séminaires de pensées positifs)
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  • [+1] Intéressant par l'elfe
Comme le disent Krishnamurti ou Arnaud Desjardins, il ne faut pas se défaire de son égo, mais juste le remettre à sa place et ne pas le laisser être perturbé par les émotions ; l'égo, comme dit Okapi, est indispensable pour la conduite de la vie quotidienne.
Okapi a écrit :L'ego sert à s'inquiéter de choses absolument nécessaires à la vie en société. Combien de gens touchés par la grâce, et abandonnant véritablement leur ego, se retrouvent à négliger les soins du corps, leurs finances, leur alimentation, etc. ?
Je pense que la plupart de ceux "touchés par la grâce" sont au contraire piégés dans une chausse-trappe de l'égo ; ils sont tombés amoureux d'un bref état de méditation d'une part, mais restent tout de même prisonniers de peurs et d'appétits et y réagissent d'autre part.

Les quelques rares ayant réussi à contenir leur égo sont très "carrés" : Taisen Deshimaru par exemple.

Si le thème vous intéresse, documentez-vous sur le bouddhisme, l'hindouisme, le soufisme, le christianisme monastique, voire le stoïcisme : en filigrane de cette sagesse s'y lit la problématique de l'égo et les ascèses permettant d'y remédier.
Perso l'égo, quand il est "blesser" me permet d'avancer avec rage vers de nouveaux défis.
- Pour d'autres, cela va être de changer ses influences et sa programmation (trouver un cercle social plus adapté, regarder peu la télé, lire des livres épanouissant et positif, écouter de la musique qui vous transporte vers de l'allégresse etc.. et écouter / voir des séminaires de pensées positifs)
Tout à fait :]
morpheus a écrit :Que reste-t-il à la fin ? Rien.
Les voies spirituelles pratiquant l'ascétisme offrent justement un cadre strict pour éviter au pratiquant de faire n'importe quoi.

De ce que j'en ai compris, il ne reste pas "rien" à la fin: ce serait une position nihiliste. Il s'agit surtout de prendre conscience que "je" n'existe pas. C'est à dire, qu'il n'y a rien dont je puisse dire "ça, c'est moi". Et pourtant, j'existe et le monde existe. En le réalisant, je peux me libérer de moi-même.

"Vous n'êtes pas votre travail", comme disait Tyler Durden (quoique, Fight Club me semble tout à fait nihiliste, en fait :mrgreen: )

L'idée d'aborder des dizaines de filles pour se libérer de sa peur n'est pas si différente, même si c'est une pratique moins "spirituelle": il s'agit bien de libérer notre esprit, pas de tuer notre personnalité.
Hum débat décidément bien intéressant,

ombre a écrit :"Vous n'êtes pas votre travail", comme disait Tyler Durden (quoique, Fight Club me semble tout à fait nihiliste, en fait :mrgreen: )
Effectivement ça y ressemble, mais lorsque Tyler dit ça, le résultat est la création d'une armée de Space Monkeys très éloignée d'une figure mystique telle que celle de Ramana Maharshi.

La démarche de Tyler produit une secte : les adeptes remettent leurs egos entre les mains d'un autre au service d'un but (créer la société idéale selon Tyler). Les membres sont détachés de leurs possessions matérielles - y compris leur propre corps - mais sont attachés au Projet Chaos. Passés de l'emprise de leur ego à celle du Projet Chaos.

Dans la démarche mystique l'adepte remet son ego entre les mains de son maître pour pouvoir s'en affranchir. Question : le maître lui-même est-il débarrassé du sien ? Si ce n'est pas le cas les dérives sectaires ne vont pas tarder à poindre (manipulation mentale, etc.).
ombre a écrit :Les voies spirituelles pratiquant l'ascétisme offrent justement un cadre strict pour éviter au pratiquant de faire n'importe quoi.
La notion essentielle à mon avis est celle de cadre ; c'est à dire que les voies spirituelles fleurissent au sein d'aires culturelles qui sont comme des bulles contenantes permettant de donner un place à tous, même aux êtres censés être détaché de leur ego. Le Jivân Mukti a sa place dans la société indienne. Mettez le en France et il y a des chances qu'il finisse hospitalisé en psychiatrie.

La question que nous nous posons tous ici revient un peu à ça : que faire de son ego ? Le mettre au service d'un projet quelconque (chopper plus par exemple), le remettre de temps en temps à sa juste place ou bien s'en libérer définitivement ?
C'est marrant, je vois pas les choses tout à fait comme vous. On a pas peut-être pas tout à fait la même définition de l'égo...

Pour moi l'égo, c'est le raccourci de l'égocentrisme, c'est-à-dire d'après Wikipédia, l'attitude qui consiste à concevoir le monde que de son seul point de vue, tendance à ramener tout à soi, à se sentir le centre du monde. En gros, quelqu'un qui a "beaucoup d'égo", c'est quelqu'un qui a une vision du monde centrée autour de lui.

Une façon de voir les choses, c'est que quelqu'un qui a beaucoup d'égo n'accepte pas quand on lui renvoie une image du monde et de lui dans ce monde, qui est différente de la sienne. D'où certains players qui se sentent mal quand ils se prennent des vents, les gens qui se sentent mal quand on leur dit qu'ils ont fait une faute dans leur boulot etc.

Pour dire les choses franchement, j'ai un égo démesuré. Ma "technique" pour me défaire du problème de l'égo, c'est de faire preuve d'autant d'ouverture d'esprit que possible pour réduire au maximum le nombre de fois où je vais me retrouver face à une vision du monde différente de la mienne, se caler sur tous les retours extérieurs pour créer une vision des choses qui englobe le tout. A terme, en gros, ça consiste à toujours avoir raison dans l'absolu :mrgreen: (quand je disais que j'avais de l'égo je ne vous mentais pas).

Par exemple, quand je me prends un vent, ça ne me touche pas parce que je me dis que je ferai la prochaine approche d'une meilleure façon grâce au retour sur celui-là. Quand on me fait un reproche, j'en prend note, et fais en sorte d'agir autrement, mais pas forcément de la façon qu'on me demande. Je prends celle qui va me permettre de ne plus avoir ce reproche certes, mais qui va faire se rejoindre ma vision des choses et celle des autres. Sinon je serais trop dépendant de l'avis des autres, au lieu d'essayer d'avoir un avis "juste".

Les fois où je ressens des problèmes d'égo, c'est quand je sens que je ne m'améliore pas assez vite, ou que je suis trop passif. J'imagine que ça correspond aux moments où je suis confronté à cette vision du monde différente de la mienne, et que je n'arrive pas à effacer ce malaise par l'action ou des pensées positives.

La conclusion, c'est que mon égo je le ressens comme un moteur plutôt que comme un frein. Quand je me sens mal, je veux ressentir ce malaise à fond, pour être poussé à devenir une personne qui ne ressentira plus jamais ce malaise.
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  • [0] Intéressant par Magister
BlackSabbath, cette définition n'est pas fausse mais trés incomplète. Néanmoins si voir l'ego sous cet angle te sert, c'est l'essentiel. Généralement nous définissons les choses d'une manière qui nous soit utile, c'est pourquoi je ne me bats jamais sur ce genre de question.

Et vu ce que tu dis, tu sembles trés bien t'en servir puisque ça t'amène à respecter les différentes vision du monde, y compris la tienne. La fluidité psychique est le signe qu'on n'est pas contraint par son ego, et que l'on s'en sert correctement.

En gros, il s'agit de suivre sa propre voie en harmonie avec celles des autres. Y compris lorsqu'ils suivent une voie de conflit ou de régression...

Je dirai pour résumer qu'il n'y a pas de problème d'ego lorsqu'on n'a pas de problème de congruence ni de calibration.
Et ta définition de l'égo ça serait quoi ? C'est le truc que j'ai un peu de mal à voir là j'ai l'impression, ça me serait utile de voir les choses de manière plus précise :mrgreen:
Je te donne la vision de Carl Jung, que je trouve la plus explicite et la plus pragmatique :
La partie "consciente" qui contient l'ego, le moi "Je" désirant et volontaire est la persona. Jung l'a appelé ainsi car persona vient du grec prosopon = masque. Les anciens acteurs de théâtre grec devaient porter différents masques pour jouer des rôles distincts, et chacun de nous changeons de masque selon le rôle que nous adoptons dans les différentes situations des relations humaines.

La persona représente les attitudes conscientes envers le monde extérieur. Les qualités les plus appropriées par rapport au monde extérieur sont plus particulièrement développées, cultivées, elles constituent les "principes éthiques" d'une culture donnée et servent de base de comportement. Ces qualités, éléments, sont organisés, structurés par la persona autour d'un noyau possédant les qualités de "continuité" et "d'identité", le moi, ego qui est une condition de la conscience. Celui qui s'identifie entièrement au rôle qu'il joue dans la société, selon ses principes moraux, son rang social, sa profession, est "phagocyté" (dévoré) par son masque, sans lequel l'existence lui devient impossible.
Source : http://bouddhanalyse.com/bouddhanalyse/jung/JSystem.htm


Le problème d'ego selon lui :
Une personne peut continuer toute sa vie à s'identifier à sa persona, son masque extérieur. Tant le jeune qui prétend être "libéré" en fumant de la drogue, en buvant de l'alcool, que la femme qui se croit "sexuellement libérée", ou que l'homme "sérieux", plein de principes qui ne tolère pas la moindre entorse à la moralité, tellement identifié à son prestige, à l'ordre, sa charge, son rang, qu'il doit vivre avec une rigidité extérieure inflexible, ils sont tous dirigés par leur persona. Cette identification au rôle extérieur de la reconnaissance sociale ou à un prototype éthique imaginaire ferme le moi à la voie du processus: Jung appelle cette situation "désindividuation". L'être humain reste alors possédé par sa persona.
Source : http://bouddhanalyse.com/bouddhanalyse/ ... ividuation


Ces pages sont vraiment intéressantes car c'est un bon résumé de la psychanalyse de Jung, il y a beaucoup de clés pour le développement perso et le game.

Vous comprendrez par exemple pourquoi il y a des "qualités" dans ce que vous considérez être "le mauvais côté de vous", que Jung appelle l'Ombre, et qui ne sont que des traits à réintégrer...
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  • [+2] Merci ! :) par Krishna
  • [+1] Très intéressant par BlackSabbath
  • [+2] Très intéressant par l'elfe
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